LE CHOIX DE MACRON : LE PROFIT DU NUCLÉAIRE AU PRIX DE LA SECURITÉ ET LA SANTE DES PERSONNES
Le président Macron annonce la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. Même des mini réacteurs nucléaires.
Ceux qui défendent les centrales nucléaires comme la meilleure solution pour la production d'énergie propre ne tiennent pas compte de plusieurs facteurs résolument négatifs : 1) les conditions de travail et de sécurité dans les centrales nucléaires ; 2) les "incidents" et accidents fréquents dans ces centrales ; 3) l'énorme accumulation de déchets radioactifs provenant des centrales nucléaires ; 4)Défauts de construction et surcouts ; 5) Démantèlement.
- I. Conditions de travail et de sécurité dans les centrales nucléaires.
Les équipes de maintenance des centrales nucléaires sont presque toujours sous-traitées.
Ces équipes sont affectées à des travaux où elles sont exposées aux radiations.
En Europe une dose maximale de radiation qu'un travailleur peut recevoir dans une période donnée sans risque pour la santé a été déterminée. Du moins en théorie.
Mais la sous-traitance de ces travaux empêche un contrôle strict des doses de radiation reçues par les travailleurs, qui se déplacent fréquemment vers différents sites ou il y a radiation.
En outre, il est possible qu'ils reçoivent de fortes doses de radiations en une seule fois dans le cas de ce que l'on appelle des "incidents".
Pour s'assurer que les travailleurs ne dépassent pas la dose admissible, ils ne sont pas autorisés à continuer à travailler dans les centrales nucléaires jusqu'à ce que la dose soit réduite et qu'ils puissent recommencer.
Entre-temps, ils sont au chômage, mais la centrale nucléaire n'assume aucune responsabilité, car le contrat de travail est conclu avec le sous-traitant, qui peut transférer les travailleurs dans d'autres centrales sans attendre la période de décontamination.
En France, les travaux de maintenance impliquant une exposition aux radiations effectués par des sous-traitants, sont passés dans quelques années de 20 à 80 %, ce qui implique une réduction significative des coûts pour EDF (qui gère les centrales nucléaires).
Cette politique vise à assurer une productivité élevée et à maintenir des coûts de production compétitifs.
Cet objectif est atteint :
a)en réduisant le temps des tâches de maintenance et de contrôle de la sécurité des installations (pendant lesquelles la production est arrêtée) que les entreprises sous-traitantes, contrairement au personnel permanent de la centrale nucléaire, effectuent de manière saisonnière, réduisant ainsi le coût salarial de cette maintenance et de ce contrôle. Certains spécialistes estiment que la sous-traitance peut affecter la qualité de ces tâches de maintenance et de contrôle.
- b) l'externalisation, comme mentionné ci-dessus, des risques pour la santé des travailleurs et des obligations en matière de travail.Comme on peut le constater, dans ce cas, la sous-traitance ou "externalisation" n'affecte pas seulement les conditions de travail et la santé des travailleurs concernés, mais peut également constituer une menace pour la sécurité de la population générale. [1].
- II. Accidents dans les centrales nucléaires.
Depuis décembre 1952, date du premier accident nucléaire grave à la centrale de Chalk River à Ottawa (Canada), où le cœur a partiellement fondu, jusqu'à mars 2011 (Fukushima), 15 accidents nucléaires majeurs ont été recensés au Canada, au Royaume-Uni, dans l'ex-URSS, en Russie, aux États-Unis, au Japon, au Pakistan et en France (Tricastin, 23 juillet 2008). Les plus importantes, en termes de nombre de victimes, ont été Tchernobyl en Russie et Fukushima au Japon[2].
III.Déchets radioactifs.
Le terme "déchets radioactifs" recouvre diverses substances caractérisées par leur radioactivité, qui peut être faible, moyenne ou intense et de courte à très longue durée. La plupart des déchets radioactifs proviennent de l'industrie nucléaire et comprennent des déchets radioactifs à très haute activité, à longue et à très longue durée de vie.
La plupart des réacteurs nucléaires modernes fonctionnent avec de l'uranium enrichi qui laisse des déchets d'uranium appauvri.
Le combustible nucléaire le plus connu est l'uranium, car c'est le combustible le plus couramment utilisé dans les réacteurs nucléaires à fission. Tous les réacteurs nucléaires actuellement en production pour la production d'électricité sont des réacteurs à fission.
L'uranium appauvri est un déchet résultant de la production de combustible pour les réacteurs nucléaires. La matière utilisée est l'uranium U-235, qui est l'isotope pouvant être fissionné. Comme cet isotope se trouve en très faible proportion dans la nature, le minerai d'uranium doit être enrichi, c'est-à-dire que sa proportion d'isotope U-235 doit être augmentée industriellement. Ce processus produit une grande quantité de déchets radioactifs d'uranium appauvri, appelé ainsi parce qu'il est composé principalement de l'autre isotope non fissile de l'uranium, l'U-238, et d'une petite proportion d'U-235.
L'uranium U-238 (appauvri) met environ 4,5 milliards d'années à se désintégrer et à devenir totalement inoffensif. Se pose alors le problème du devenir des déchets radioactifs d'U-238, qui ne cessent de croître.
Les trois pays possédant les plus grands stocks d'uranium appauvri sont les États-Unis (480 000 tonnes), la Russie (460 000) et la France (315 000). Ils sont suivis par le Royaume-Uni (30 000), l'Allemagne (16 000) et le Japon (10 000).
L'uranium appauvri est soit stocké de façon permanente à grande profondeur, soit ses principaux détenteurs l'utilisent dans l'industrie militaire et le vendent à d'autres États qui l'utilisent également dans l'industrie militaire. Afin d'économiser de l'argent et de vider leurs stocks, les États les vendent à des entreprises d'armement nationales et étrangères. Outre les États-Unis, des pays comme le Royaume-Uni, la France, le Canada, la Russie, la Grèce, la Turquie, Israël, les monarchies du Golfe, Taiwan, la Corée du Sud, le Pakistan et le Japon achètent ou fabriquent des armes à l'uranium appauvri.
L'uranium appauvri est utilisé pour enrober les obus car il augmente considérablement leur capacité à pénétrer leurs cibles. Ils ont été largement utilisés lors de la première guerre du Golfe, de la guerre contre l'Irak et de la guerre des Balkans.
Lorsqu'un obus revêtu d'uranium appauvri atteint une cible, la majeure partie du revêtement brûle et s'oxyde, se volatilisant en microparticules hautement toxiques et radioactives. Ces particules, étant si petites, peuvent être ingérées ou inhalées après avoir été déposées sur le sol ou transportées sur des kilomètres dans l'air, la chaîne alimentaire ou l'eau.
Leur utilisation dans les guerres susmentionnées a affecté - parfois gravement - le personnel militaire des deux camps et la population civile [3] .
- IV. Défauts de construction et surcouts. Enfin, la construction de nouvelles centrales nucléaires, parce que - comme tout le reste - elle est également soumise aux calculs capitalistes de coût-bénéfice, peut être un cauchemar en termes de défauts de construction, de retards et d'énormes coûts supplémentaires, comme dans le cas de Flamanville en France : initialement prévue en 2006 pour un coût de 3 milliards d'euros et quatre ans de travaux, elle coûte maintenant 12 milliards d'euros et 15 ans de travaux parce que, entre autres, il a fallu refaire des sections qui ont été construites avec divers défauts de construction. Il s'agit d'un cocktail entre le manque de compétences du personnel non qualifié, qui rend la tâche moins onéreuse pour les sous-traitants, et la négligence et la gestion bureaucratique des fonctionnaires de l'État.
À la centrale du Tricastin (France), un technicien supérieur s'est récemment plaint devant la justice d'incidents "déguisés". À tout cela s'ajoute l'incontrôlable appât du gain des entreprises privées concernées [4].
- Un autre problème posé par les centrales nucléaires est leur démantèlement : c'est un processus qui prend de nombreuses années, qui est extrêmement coûteux et qui peut entraîner des fuites radioactives.
CONCLUSION : Les centrales nucléaires sont la pire solution pour produire de l'énergie.
Et la meilleur pour ceux qui tirent d'énormes profits de leur exploitation.
Au prix de la sécurité, de la santé et du bien-être des personnes.
LES ALTERNATIVES AU NUCLÉAIRE, NON CONTAMINANTES, D’ENTRETIEN PLUS SIMPLE, BEAUCOUP MOINS COUTEUSES ET NON DANGEREUSES
À l'échelle planétaire, la proportion des ressources utilisées pour produire de l'énergie (chiffres approximatifs) est la suivante : non renouvelables et polluantes 85,45% (pétrole 32,89% ; charbon 29,16% ; gaz naturel 23,40%) ; renouvelables et non polluantes 10,12% (hydroélectrique 6,78% ; éolien 1,45% ; solaire 0,43% ; biocarburants 0,57% ; centrales nucléaires 4,43% ; autres ressources 0,89%).
Ces chiffres ont légèrement évolué jusqu'aujourd'hui en faveur d'une plus grande utilisation des sources d'énergie renouvelables et non polluantes. Il existe des différences notables dans l'engagement des pays en faveur de l'adoption de sources d'énergie propres. Chez certains, l'intérêt général semble primer, tandis que chez d’autres, prévaut la règle fondamentale du capitalisme, le profit.
En Europe, la France se classe au 17e rang pour l'utilisation de sources d'énergie renouvelables pour la production d'énergie. (https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-energies-renouvelables-2021/21-la-place-de-la-france).
Le soleil est la principale source d'énergie disponible sur Terre.
La quantité d'énergie solaire reçue par la terre chaque année représente environ 4 500 ou 7 000 fois, selon les sources, l'énergie consommée pendant la même période. En d'autres termes, entre une et deux heures de rayonnement solaire reçu par la Terre représentent la consommation annuelle d'électricité dans le monde.
Les techniques d'exploitation de source solaire pour produire énergie thermique et électrique progressent constamment, tant à grande échelle pour la production d'électricité dans les zones urbaines et rurales qu'à petite échelle pour les bâtiments et les tâches domestiques. Y compris les techniques pour conserver la nuit l’énergie produite pendant la journée.
Les autres sources d'énergie renouvelables sont l'hydraulique (barrages, chutes d'eau et marées), l'éolien, la géothermie et la biomasse. Toutes ces sources doivent être utilisées de manière à éviter les effets négatifs sur l'environnement. Par exemple, les nuisances causées par la proximité des éoliennes peuvent être évitées en les installant flottantes dans la mer - comme on commence déjà à le faire - loin des côtes. Dans le cas de l'énergie hydroélectrique, sans nuire à la faune fluviale et marine. Et sans affecter l'irrigation des terres agricoles ou la préservation des lacs. Ce n'est actuellement pas toujours le cas.
[1] Voir Annie Thébaud-Mony : Rationalité instrumentale et santé au travail : le cas de l'industrie nucléaire, in La Gazette Nucléaire, n° 175-176, juin 1999. Annie Thébaud-Mony, Travailler peut nuire gravement à votre santé. Sous-traitance des risques, mise en danger d'autrui, atteintes à la dignité, violences physiques et morales, cancers professionnels. La Découverte, coll. La Découverte/Poche, 2008.
[2] Voir : Sur la viabilité de l'énergie nucléaire. Implications des accidents de Fukushima-Daiichi https://www.ecologiapolitica.info/?p=4357)
[3] Journal Le Monde, Uranium appauvri : ce que les états-majors de l'OTAN savaient (https://scholar.lib.vt.edu/InterNews/LeMonde/issues/2001/monde.20010112.pdf) ; Gestion de l'uranium appauvri. Rapport conjoint de l'OCDE et de l'Agence internationale de l'énergie atomique)https://www.oecd-nea.org/upload/docs/application/pdf/2019-12/3036-gestion-uranium-appauvri.pdf).
[4] Voir le fiasco de l'EPR de Flamanville : l'État lance un ultimatum à EDF http://www.leparisien.fr/economie/fiasco-de-l-epr-de-flamanville-l-etat-lance-un-ultimatum-a-edf-28-10-2019-8182143.php).