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Billet de blog 11 novembre 2023

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DÉGRADATION PROGRESSIVEMENT ACCÉLÉRÉE   DE L'ENVIRONNEMENT

DÉGRADATION PROGRESSIVEMENT ACCÉLÉRÉE   DE L'ENVIRONNEMENT Dix huit ans après l'accord de Paris et à la veille de la COP 28.

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DÉGRADATION PROGRESSIVEMENT ACCÉLÉRÉE   DE L'ENVIRONNEMENT

Dix huit ans après l'accord de Paris et à la veille de la COP 28.

Alejandro Teitelbaum*

I. L'explication de la dégradation de l'environnement qui s'accélère progressivement est complexe car elle est due à plusieurs facteurs. Mais les causes profondes se trouvent, d'une part, dans le pillage et la destruction systématiques de la nature - en particulier la déforestation - pratiqués à l'échelle planétaire par les puissances coloniales depuis des siècles et, d'autre part, dans la production et la consommation superflues et incontrôlées de toutes sortes d'objets et de produits, certains nécessaires et d'autres non. Ceci, c'est le résultat de ce que l'on appelle en économie la reproduction élargie.

La reproduction élargie est inhérente au système capitaliste.  Il est essentiel de connaître son fonctionnement pour comprendre et expliquer la catastrophe écologique.

Sweezy a écrit : "Il est inévitable de conclure que la simple reproduction implique l'abstraction de ce qui est le plus essentiel pour le capitaliste : son intérêt à agrandir son capital. Pour ce faire, il convertit une partie - souvent la plus grande partie - de sa plus-value en capital supplémentaire. Son capital accru lui permet de s'approprier encore plus de plus-value qu'il convertit à son tour en capital supplémentaire et ainsi de suite. C'est le processus connu sous le nom d'accumulation du capital qui constitue la force motrice du développement capitaliste"[1].

Les neurobiologistes sont peut-être capables de localiser ce besoin compulsif d'accumulation quelque part dans le cerveau de nombreux patrons de grandes entreprises, mais Marx l'avait déjà étudié à sa façon : "Le capitaliste n'est respectable que dans la mesure où il est la personnification du capital. En tant que tel, il partage avec le thésauriseur le désir absolu de s'enrichir. Mais en outre, les lois immanentes du mode de production capitaliste, qui imposent à chaque individu capitaliste la concurrence comme une loi coercitive externe, le contraignent à accroître continuellement son capital afin de le préserver "[2]. Déjà dans le Manifeste communiste de 1848, on peut lire :

.... "Poussée par le besoin de marchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le monde entier. Elle a besoin de pénétrer partout, de s'implanter partout, de créer partout des moyens de communication. Par l'exploitation du marché universel, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production de tous les pays. Au grand regret des réactionnaires, elle a dépouillé l'industrie de son caractère national. Les anciennes industries nationales sont détruites ou sur le point de l'être. Elles ont été supplantées par de nouvelles industries, dont l'introduction implique une question vitale pour toutes les nations civilisées : des industries qui n'utilisent pas des matières premières indigènes, mais des matières premières provenant des régions les plus éloignées, et dont les produits sont consommés, non seulement dans son propre pays, mais dans toutes les parties du globe. À la place d'anciens besoins, satisfaits par les produits nationaux, de nouveaux besoins apparaissent, exigeant pour leur satisfaction des produits provenant des lieux les plus reculés et des climats les plus divers".

Très schématiquement, la reproduction simple consiste en ce que, à la fin du cycle de production, le capitaliste conserve les mêmes machines, remplace celles qui sont cassées ou usées, paie les salaires et dépense le profit pour lui-même sans augmenter le capital de son entreprise.

En fait, le capitalisme ne fonctionne pas ainsi: pour être compétitif sur le marché, le capitaliste doit améliorer sa production grâce à de nouveaux investissements et, de plus, satisfaire son désir de gagner toujours plus.

Mais, pour atteindre cet objectif, le capitaliste doit vendre ce qu'il produit, y compris les excédents. Certains de ces derniers (aliments, textiles, appareils électroménagers) ne sont pas vendus et, dans les pays riches, ils sont détruits ou recyclés. En France, plus de 650 millions d'euros de produits non alimentaires neufs et invendus sont jetés chaque année (voir : La France envisage d'interdire la destruction des invendus de produits non alimentaires. https://www.france24.com/fr/20190604-gaspillage-destruction-produits-non-alimentaires-invendus-interdite-luxe-dons-recyclage).

Et, dans le monde entier, 1,3 milliard de tonnes de produits alimentaires sont jetés chaque année, depuis leur production et leur transformation jusqu'à leur consommation.  Cela représente un demi-kilogramme par jour et par être humain vivant (voir : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/06/07/le-gaspillage-alimentaire-en-france-en-chiffres_5311079_4355770.html).

De plus en plus de produits sont fabriqués avec des innovations réelles ou supposées pour attirer les consommateurs. La publicité incitative est déployée pour cibler le consommateur potentiel avec les moyens les plus sophistiqués dont dispose le marketing.

Les dépenses de publicité dans le monde sont gigantesques et augmentent d'année en année. En 2019, il dépassa 550 milliards de dollars. (https://es.statista.com/estadisticas/600808/gasto-publicitario-a-nivel-mundial/).

Le capital financier contribue à un consumérisme exacerbé en facilitant le crédit. Les consommateurs s'endettent jusqu'à ce que leur pouvoir d'achat soit radicalement réduit ou épuisé et que des crises éclatent, entraînant la fermeture des entreprises les moins compétitives et la concentration progressive de la production entre les mains de quelques-uns (oligopoles et monopoles).

Les raisons de l'existence de la reproduction élargie persistent malgré la concentration oligopolistique/monopolistique et les capitalistes encouragent la demande de biens superflus et/ou inutiles ou produisent des biens (par exemple, des appareils ménagers) à obsolescence programmée : un appareil qui durait 20 ans est maintenant programmé pour durer cinq ans. Il en va de même pour les automobiles.

II. Cette production frénétique d'objets superflus et/ou inutiles nécessite une énorme consommation d'énergie et de matières premières à extraire et une gigantesque accumulation de déchets avec la pollution environnementale qui en découle.

Les téléphones portables et les automobiles en sont des exemples.

Actuellement, 130 millions de téléphones mobiles sont vendus dans le monde par mois ou 1560 millions par an (179 millions ont été vendus en 2009 et 720 millions en 2012).  Il y a environ 7,7 milliards de téléphones mobiles actifs en service et 720 millions sont jetés chaque année. De nouveaux modèles dotés d'innovations réelles ou supposées, utiles ou non, sortent constamment et les personnes les achètent à un rythme effréné (voir : https://www.planetoscope.com/electronique/728-ventes-mondiales-de-smartphones.html).

En 2017, 93 millions de voitures ont été fabriquées et il y en a environ un milliard en circulation dans le monde, avec tout ce que cela représente en termes d'énergie et de matières premières utilisées pour leur fabrication, de pollution environnementale due aux gaz émis et aux matériaux issus du démantèlement des voitures déclarées en fin de vie, etc.

Rien qu'en France, 1,5 million de véhicules sont démontés chaque année, générant de nombreuses tonnes de déchets (liquides et solides) considérés comme dangereux pour l'environnement.

Voir : https://www.notre-planete.info/ecologie/transport/placeauto.php et

https://www.planetoscope.com/automobile/76-production-mondiale-de-voitures.html et

https://www.planetoscope.com/automobile/87-recyclage-de-voitures-hors-d-usage-en-france-vhu-.html.

On appelle chaînes de valeur la fragmentation internationale de la production. Les chaînes de valeur mondiales impliquent que les étapes de production, de la conception d'un produit à sa livraison au consommateur final, sont effectuées dans des pays différents. Cette organisation a été impulsée par les entreprises des économies avancées, incitées par la concurrence mondiale à optimiser leurs processus de production par l'externalisation (outsourcing) et la délocalisation à l'étranger de certaines opérations productives (offshoring).

Différents  études indiquent que la distance parcourue en moyenne par les composants d’un yaourt (lait, fraises, plastiques) avant de rejoindre le consommateur  final, est de 9000 km. (http://www.linternaute.com/actualite/savoir/07/petrole-yaourt/6.shtmlwww.walmartwatch.org; https://bbcom21.wordpress.com/2009/11/02/9000-km-pour-un-yaourt-a-la-fraise/https://www.lemonde.fr/le-rechauffement-climatique/article/2009/12/10/l-objet-du-jour-le-yaourt-par-terra-eco_1278944_1270066.html; http://www.etiktable.fr/lalimentation-responsable/parcours-dun-aliment/).

C’est l’illustration de l’explosion du transport, routier, par via aérienne et maritime. Avec pour conséquence une croissance exponentielle des émissions de gaz à effet de serre. Système de production irrationnel visant l’optimisation des couts, au profit exclusif des sociétés transnationales[3].

III. La déforestation est une cause majeure de la dégradation de l'environnement. De nombreux exemples peuvent être donnés en plus du cas bien connu de l'Amazonie. Ainsi, en Amérique centrale, les zones forestières qui, en 1960, occupaient 60 % de la superficie totale des terres, n'en occupaient plus que 30 % en 1972. On estime que 350 000 hectares de forêt disparaissent actuellement chaque année dans cette région, ce qui représente un taux de déforestation annuel de 1,5 %, l'un des plus élevés au monde, avec de graves conséquences écologiques, telles qu'une pénurie d'eau pour l'irrigation et pour la consommation des populations. C'est la conséquence d'un processus dit de modernisation d'une part et de stratégies de survie d'autre part. La modernisation a consisté en une exploitation forestière aveugle pour vendre du bois, en l'extension des pâturages pour produire de la viande destinée à l'exportation ("hamburger connection"), en la production de bananes[4], de café et de coton également destinés à l'exportation, en l'exploitation minière, etc.

Les conséquences sociales ont été le déplacement des personnes de leurs terres et la destruction de leurs moyens de subsistance, le déplacement des paysans pauvres et des populations autochtones de leurs terres, qui, lorsqu'ils occupent de nouvelles terres plus éloignées, pratiquent des stratégies de survie, en coupant les arbres pour utiliser le bois comme combustible et aussi pour le vendre. Lorsque les paysans pauvres et les populations autochtones résistaient à la dépossession de leurs terres, la répression et les meurtres ne se furent pas attendre. La Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement financèrent ces processus de "modernisation", dont le résultat a été  la concentration de la propriété foncière entre quelques mains, l'enrichissement des élites locales,  des profits énormes pour les entreprises transnationales et l'appauvrissement et la dégradation des conditions de vie de larges secteurs de la population, dans un contexte de détérioration accélérée de l'environnement[5].

À première vue, les famines peuvent être attribuées aux conditions climatiques et aux guerres, mais un examen plus approfondi révèle le rôle désastreux joué par la colonisation et la recolonisation  européenne, qui a dévasté de vastes étendues de forêts pour s'approprier le bois et promouvoir les cultures d'exportation telles que le café, le cacao et les cacahuètes, ces dernières ayant des effets particulièrement négatifs sur la conservation de l'humidité des sols. Les cultures de subsistance ont été marginalisées et les habitudes agricoles des peuples africains ont été modifiées, comme la culture itinérante, la rotation et la constitution de stocks, toutes conçues pour éviter la famine pendant les périodes de sécheresse. En Afrique, les forêts ont été rasées pour fournir du bois exotique aux marchés des pays dits civilisés. Entre 1930 et 1970, on estime que 25 à 30 % des forêts tropicales d'Afrique ont été détruites. Particulièrement au cours des dernières décennies, ce taux élevé de déforestation aux conséquences écologiques catastrophiques (sécheresse et érosion) est en grande partie dû à la conversion des forêts en terres pour les cultures d'exportation dans une tentative désespérée de gagner des devises étrangères pour le service de la dette. En Asie, la situation n'est pas différente et le Népal, par exemple, dont les forêts renferment du bois très prisé, a aussi le triste privilège d'avoir le taux de déforestation le plus élevé au monde, soit 4 % par an[6].

La déforestation, en plus des conséquences locales telles que la sécheresse, l'érosion et les changements de température, peut produire des effets climatiques dans des régions voisines ou plus éloignées en raison de différents facteurs: changement de direction des vents dominants, transformation des courants atmosphériques humides en courants secs, transformation de régions entières couvertes de végétation en déserts, etc. La disparition d'immenses étendues de forêt réduit le phénomène d'évapotranspiration, donc le régime des précipitations.

La déforestation entraîne également une altération physique et chimique des sols, avec pour conséquence l'érosion et l'accélération du ruissellement des eaux de pluie.

La photosynthèse est un processus qui consiste à transformer la matière inorganique en matière organique grâce à l'énergie fournie par la lumière du soleil.  La vie sur notre planète est maintenue principalement par la photosynthèse : dans le milieu aquatique par les algues, et d’autres organismes végétaux et animaux, et dans le milieu terrestre par les plantes, qui ont la capacité de synthétiser la matière organique (biomasse) à partir de la lumière du soleil et de la matière inorganique.

Les épidémies et les pandémies d'origine zoonotique sont de plus en plus fréquentes, entre autres parce que les animaux sauvages porteurs de virus perdent leur habitat naturel et entrent en contact avec des humains qui sont vulnérables à ces virus. Voir : Ministère de la Transition Ecologique, Atteintes aux écosystèmes et à la biodiversité : quels liens avec l’émergence de maladies infectieuses zoonotiques ? https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/thema_essentiel_10_atteintes_ecosystemes_zoonoses_septembre2021.pdf

Pendant le processus  de photosynthèse,  les arbres et autres plantes absorbent  dioxyde de carbone et exhalent oxygène contribuant ainsi a  à dépolluer  l’atmosphère. De manière telle que la déforestation à grande échelle a des effets directs considérables sur l'augmentation de la pollution atmosphérique avec dioxyde de carbone et comme résultat l'effet de serre.

Ainsi, le système économique dominant, d'une part, produit un énorme excès de CO2 et, d'autre part, empêche l'absorption naturelle de celui-ci par la dévastation des couvertures végétales.

IV. De nombreux travailleurs dans diverses parties du monde subissent les conséquences de la violation des normes de santé et de sécurité au travail. À cause, parmi d’autres, de l'utilisation de produits et de matériaux très dangereux. Voir la note 3 sur les bananières en Amérique Centrale.

Mais la violation des normes de santé et de sécurité au travail se produit également dans les pays centraux : la société transnationale IBM et ses sous-traitants utilisaient des éthers de glycol (qui sont des substances cancérigènes et provoquent des malformations dans la descendance de ceux qui y ont été exposés) dans des entreprises en France (IBM à Corbeil-Essonnes ) et aux États-Unis (Fishkill, près de New York), bien que l'Institut Curie ait alerté IBM dès 1988. Ces produits sont interdits en France pour un usage domestique depuis 1998, mais pas dans l'industrie, où leur "utilisation contrôlée" est autorisée. Certaines victimes ont intenté une action en justice contre les entreprises responsables[7]. Il en va de même pour d'autres produits dont l'utilisation est dangereuse pour la santé et dont l'usage domestique est interdit mais dont l'utilisation est autorisée dans l'industrie[8].

V. John Bellamy Foster, dans son livre Marx Ecologist, fait une étude approfondie des idées de Marx sur le concept de rupture métabolique, que Marx a centré sur la relation (antagoniste) ville/campagne. Au sein de chaque pays et entre les pays industrialisés et les pays agro-exportateurs.

Foster la relie à l'installation des formes de production capitalistes dans les campagnes, depuis l'extension progressive des enclosures, surtout aux XVIe et XVIIe siècles, jusqu'à la mécanisation du travail agricole et l'utilisation massive de pesticides et d'engrais chimiques pour la culture intensive, et pour conséquence le dépeuplement des campagnes et l'explosion démographique urbaine.

La fracture métabolique se produit parce qu'avec le développement de l'industrie et la croissance rapide de la population urbaine, la demande de produits agricoles (nourriture pour la population urbaine et matières premières pour l'industrie) croît verticalement. La satisfaction de cette demande entraîne l'épuisement des nutriments des terres agricoles, qui deviennent des déchets urbains polluant les régions urbaines et ne sont pas restitués aux terres agricoles. Comme le soulignait déjà Marx dans le tome III du Capital (Exploitation des résidus de la production), à propos de la pollution de la ville de Londres : "Les premiers sont les déchets de l'industrie et de l'agriculture, les seconds sont, d'une part, les déchets qui résultent des changements physiologiques naturels de l'homme et, d'autre part, la forme sur laquelle subsistent les objets utiles après leur utilisation. Les déchets de production sont donc, dans l'industrie chimique, les sous-produits qui sont gaspillés à un stade inférieur de la production ; les copeaux métalliques qui sont rejetés dans l'industrie de la construction mécanique et qui sont ensuite utilisés comme matières premières dans la production de fer, etc. Les résidus de consommation sont les matières organiques éliminées par l'homme dans le processus d'assimilation, les restes de vêtements sous forme de chiffons, etc. Ces déchets de consommation sont les plus importants pour l'agriculture. L'économie capitaliste est un gigantesque gaspillage dans son utilisation. À Londres, par exemple, on n'a pas trouvé de meilleurs usages pour le fumier de quatre millions et demi d'hommes que de l'utiliser, à un coût gigantesque, pour transformer la Tamise en un foyer pestilentiel".

Ce processus, qui n'était au départ qu'interne, s'est internationalisé et la fracture métabolique a eu lieu, non seulement à l'intérieur de chaque pays, mais aussi entre les grands pays industriels et les pays agricoles périphériques.

Lorsque Christophe Colomb arrive en 1492 sur l'île qu'il appelle Hispaniola (Haïti et Saint-Domingue), il trouve un véritable verger occupé par une importante population indigène vivant paisiblement. Dès le début du XVIe siècle, les Espagnols ont commencé à dévaster l'île et à décimer ses habitants par le travail forcé et la répression lorsqu'ils se révoltaient, au point qu'au milieu du XVIe siècle, ils ont dû commencer à les remplacer par des Africains réduits en esclavage, qu'ils ont également exploités sauvagement et qui se sont bientôt révoltés eux aussi. Au milieu du 17e siècle, les Espagnols ont abandonné une partie de l'île, occupée par les Français, qui ont poursuivi l'œuvre génocidaire et dévastatrice de leurs prédécesseurs, avec de bons résultats pour eux : en 1700, Haïti était le premier producteur mondial de canne à sucre.

Au moment de la conquête espagnole, 80 % de l'île était couverte de forêts d'essences diverses : cocotiers, manguiers, papayers, acajous, ceiba, tamariniers, etc. Au XVIIIe siècle, les cultivateurs de canne à sucre, d'épices, de café et d'indigo ont procédé à une déforestation massive pour faire place à leurs cultures, et pendant la Seconde Guerre mondiale, les Américains ont accéléré la déforestation pour planter du sisal et de l'hévéa[9].

Un exemple actuel de fracture métabolique internationale.

L'Argentine ne reconstitue que 37 % des nutriments du sol. Pour chaque expédition de 40 000 tonnes de graines de soja exportées, environ 4 000 tonnes de nutriments sont perdues. Pour les spécialistes, c'est le "coût caché" de l'agriculture argentine. Une étude de l'INTA (Instituto Nacional de Tecnología Agropecuaria) de  Casilda , Santa Fe, a montré que pour chaque cargo qui transporte du soja à l'étranger, des milliers de tonnes de nutriments sont perdues dans les sols argentins, et que ces nutriments ne sont pas reconstitués. Selon Fernando Martínez, responsable de l'unité INTA, "pour 40 000 tonnes de soja, on exporte jusqu'à 8 700 tonnes d'engrais, dont seulement 37 % sont reconstitués". La spécialiste Graciela Cordone, également de l'INTA Casilda, a expliqué que dans un navire chargé de 40 000 tonnes de soja, 3 576 tonnes de nutriments sont exportées. Si la cargaison est du blé, les nutriments sont comptabilisés pour 1 176 tonnes et, dans le cas du maïs, pour 966 tonnes. Les experts s'accordent à dire que les 3 576 tonnes de nutriments extraits - azote, phosphore, soufre, potassium et magnésium - correspondent à 8 735 tonnes d'engrais - urée, superphosphate simple, chlorure de potassium et sulfate de magnésium. Une tonne d'engrais a un coût moyen d'environ 450 dollars, ce qui générerait une décapitalisation d'au moins 3 millions de dollars par navire. Graciela Cordone a dressé le graphique de cette perte : "Il faudrait 300 camions pour charger les engrais contenant les nutriments exportés sur chaque navire : pour trois unités de nutriments, une seule est remplacée. (http://intainforma.inta.gov.ar/?p=12116).

Marx faisait déjà référence à l'exploitation impérialiste des nutriments du sol de pays entiers - dérivée de la fracture du métabolisme entre l'homme et la terre. "L'Angleterre, écrit-il dans Le Capital, exporte indirectement le sol de l'Irlande sans donner à ses cultivateurs même les moyens d'en remplacer les éléments " (Capital, chapitre XXIII, La loi générale de l'accumulation capitaliste, Cité dans l'article de John Bellamy Foster dans Le Monde Diplomatique de juin 2018 : Karl Marx et l'exploitation de la nature. https://www.monde-diplomatique.fr/2018/06/BELLAMY_FOSTER/58734 et dans Marx Écologiste, du même auteur, Éditions Amsterdam, Paris 2011).

Lorsque le sol irlandais s'est épuisé et que le sol anglais a commencé à s'épuiser, l’Angleterre  a commencé à importer du guano du Pérou pour l'utiliser comme engrais.

Clark et Foster écrivent : "Le commerce international du guano au XIXe siècle met en évidence l'émergence d'une faille métabolique mondiale, le guano et les nitrates étant transférés du Pérou et du Chili vers la Grande-Bretagne (et d'autres nations) dans le but d'enrichir leurs sols appauvris" (Impérialisme écologique et faille métabolique mondiale, échange inégal et commerce du guano/nitrate) [10].

Des années 1820 aux années 1860, le guano était extrait des îles Chincha au Pérou. Elle a été exportée principalement vers les États-Unis, la France et le Royaume-Uni. En 1863, l'Espagne a tenté de s'emparer des îles Chincha. Le Pérou et le Chili ont uni leurs forces et repoussé les forces navales espagnoles pendant la guerre hispano-sud-américaine, également connue sous le nom de guerre du Guano. La production sur les îles Chincha a atteint 600 000 tonnes par an à la fin des années 1860. Lorsque les gisements ont été épuisés, environ 12,5 millions de tonnes avaient été extraites.

Entre 1840 et 1879, le guano du Pérou a généré une énorme richesse, car le pays, propriétaire exclusif des gisements de guano, avait le monopole mondial de cet engrais. L'État concède l'exploitation du guano aux agriculteurs, mais conserve le contrôle du commerce. De nombreux hommes d'affaires ont bâti d'immenses fortunes en exploitant ces richesses. Ce fut notamment le cas du français Auguste Dreyfus, qui s'est retrouvé à la tête de l'une des plus grandes fortunes du monde grâce au guano.

En 1856, le Congrès des États-Unis a adopté la loi sur les îles Guano, toujours en vigueur au XXIe siècle, qui permet à tout citoyen américain de revendiquer, au nom des États-Unis, toute île inhabitée susceptible de contenir du guano. L'île fait ainsi partie du territoire américain. C'est ainsi que les États-Unis ont intégré à leur territoire de nombreuses petites îles et cayes contenant du guano.

De juin 1862 à août 1863, une vingtaine de navires ont amené environ 1400 indigènes de l'Île de Pâques pour travailler comme esclaves dans les réserves de guano du Pérou. Sous la pression de la France, du Chili et du Royaume-Uni, les autorités péruviennes ont rapatrié une centaine d'habitants de l'île de Pâques, mais seule une quinzaine d'entre eux sont parvenus au bout du voyage, les autres ayant succombé à la tuberculose et à la variole. Ces maladies ont été transmises par les survivants aux habitants de l'île qui avaient échappé aux esclavagistes. En 1877, l'Île de Pâques qui, avant les événements décrits ci-dessus, comptait environ 15 000 habitants, ne comptait plus que 111 personnes (https://fr.wikipedia.org/wiki/Guano).

Le paragraphe précédent, partant d'un cas particulier du sujet de cette note, est une synthèse exemplaire du fonctionnement du système capitaliste : guerres, esclavage, génocides, appropriation de territoires par les grandes puissances et, sur cette base, l'accumulation d'énormes fortunes.

A cet "impérialisme écologique", comme l'appellent Clark et Foster, s’ajoute  l'exportation massive de déchets toxiques et la délocalisation des industries polluantes des pays les plus industrialisés vers la périphérie la plus vulnérable[11].

 Foster, dans Marx Écologiste, montre d'abord l'actualité de la pensée de Marx, en particulier, sa méthode d'analyse, et il critique avec pertinence les tendances dominantes actuelles des mouvements écologistes.

En conclusion: le système capitaliste et un environnement sain sont incompatibles.

C'est pourquoi Foster, Clark et York ont raison lorsqu'ils écrivent dans la dernière partie de leur article L'écologie de la consommation :

  • "Une véritable écologie de la consommation - la création d'un nouveau système de besoins durables et la satisfaction de ces besoins - n'est possible qu'en l'intégrant dans une nouvelle écologie de la production qui nécessite pour son émergence la destruction du système capitaliste"...(Écologie & politique2011/3 N° 43, pages 107 à 130)´.

Antonio Guterres, Secrétaire Général ONU. Discours inauguration COP 15- 6/12 /2022:

 “Les sociétés multinationales se remplissent les poches en vidant notre monde des dons de la nature.  Les écosystèmes sont devenus des jouets de profit.  À cause de notre appétit sans borne pour une croissance économique effrénée et inégale, l’humanité est devenue une arme d’extinction massive.  Nous jetons la nature à l’égout.  Et, au bout du compte, nous nous suicidons par procuration ». https://press.un.org/fr/2022/sgsm21619.doc.htm.

Malheureusement, cette approche est minoritaire dans les mouvements et la littérature des environnementalistes, y compris les éco socialistes.

Le lien étroit entre le désastre environnemental et le système capitaliste explique l'échec répété dans les faits des accords internationaux censés ralentir le changement climatique et limiter l'utilisation de polluants et de produits génétiquement modifiés, conclus par des gouvernements qui ne sont rien d'autre que de simples agents et gardiens du système dominant. Les quelques mesures qui sont mises en œuvre sont pour la plupart destinées à apaiser (et à responsabiliser) les gens ordinaires et sont comme de l'aspirine destinée à soigner un cancer avancé.

L'aggravation du désastre environnemental touche à l’immense majorité de la population.

Tant que ces majorités ne comprendront pas que la catastrophe écologique est inhérente au capitalisme, l'environnementalisme ne pourra pas avoir de base solide.

Pour parvenir à cette compréhension, il y a un chemin long et difficile à parcourir, qui consiste notamment à surmonter  les lacunes de l'actuel environnementalisme.

LA SÉCHERESSE

L'hydrosphère est constituée des océans, des mers, des rivières, des lacs et des lagunes, mais l'eau constitue une partie fondamentale d'autres éléments, qu'il s'agisse de l'air ou de la terre, ainsi que de tous les autres éléments, organiques et inorganiques.

L'eau est également présente dans l'air et le sol, de même que dans tous les autres éléments, organiques et inorganiques, dans des proportions très variables, jusqu'à 99 %. Le volume global d'eau existant à la surface de la terre est de1,46 milliard de km3, qui, dans ses différentes variantes, existe dans les proportions suivantes: 97 % d'eau salée (mers et océans) ; 2,5 % d'eau douce (rivières, ruisseaux, lacs, glaciers, neige persistante, eaux souterraines à différentes profondeurs, humidité du sous-sol et du sol, humidité atmosphérique. Les 0,5 % restants correspondent au cycle de l'eau : évapotranspiration : l'évaporation se produit sur de grandes surfaces d'eau ainsi que sur de grandes surfaces de terre. Le couvert végétal provoque la transpiration, le rejet d'eau dans l'atmosphère par ses cycles métaboliques ; les précipitations : l'eau rejetée dans l'atmosphère se condense et tombe sous forme de précipitations à la surface de la terre, sous forme de pluie ou de matière solide telle que la neige ou la glace ; la circulation de l'eau à la surface de la terre, où elle provoque des inondations et de l'érosion. Les êtres humains, composés à  60 % d'eau, participent également au cycle de l'eau : un adulte vivant dans un climat à température modérée perd environ 2 à 2,5 litres d'eau par jour par la respiration, la sueur, l'urine et d'autres sécrétions corporelles.

La présence d'organismes vivants fait du cycle de l'eau un phénomène biologique et pas seulement physique : l'évapotranspiration des plantes est fondamentale pour la régularité du cycle de l'eau. Entre autres facteurs, la déforestation perturbe grandement le cycle naturel de l'eau.

Il existe donc un lien étroit entre le problème de l'eau et le changement climatique, qui doivent être abordés ensemble, avec une approche multidisciplinaire, physique, biologique, économique, politique et sociale.

Plusieurs instruments internationaux - ainsi que des lois nationales - ont reconnu le droit à l'eau potable pour tous : le protocole sur l'eau et la santé, adopté à Londres en 1999 ; la convention de 1992 sur la protection et l'utilisation des cours d'eau transfrontières et des lacs internationaux ; la déclaration de Madera du 17 avril 1999 sur la gestion durable des ressources en eau  et l'Observation générale n° 15 ("Le droit à l'eau") du 26 novembre 2002 du Comité du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

La conférence des Nations unies sur l'eau de mars 2023 s'est conclue par l'adoption du programme d'action pour l'eau, un plan comportant 689 engagements et 300 milliards de dollars promis pour le faire avancer.

En moins de deux semaines, des milliers de participants, des centaines d'événements et des dizaines de dirigeants du monde entier et d'entreprises se sont réunis. Une conférence qui n'a produit aucun document contraignant.

Une longue liste de déclarations de bonnes intentions sans résultats concrets, qui s'explique par le fait que le système actuel et ses principaux bénéficiaires, qui sont ceux qui détiennent le véritable pouvoir, est incompatible avec une politique environnementale rationnelle, cohérente et guidée par l'intérêt général.

Le texte de Pedro Arrojo Agudo, rapporteur spécial sur les droits de l'homme à l'eau potable et à l'assainissement, mérite une lecture attentive. Nommé par le Conseil des droits de l'homme en septembre 2020, il a pris ses fonctions le 1er novembre 2020.

À l'occasion de la Journée mondiale de l'eau et de la Conférence des Nations unies sur l'eau, comme rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'homme à l'eau potable et à l'assainissement, j'ai adressé une lettre ouverte à tous les gouvernements des États membres des Nations unies sur la base du contenu de cette tribune.

Quarante-six ans se sont écoulés depuis la conférence sur l'eau de Mar del Plata et c'est donc la première fois depuis près de 50 ans que les Nations unies organisent un événement mondial pour réfléchir à l'actuelle crise mondiale de l'eau, avec 2 milliards de personnes sans accès garanti à l'eau potable et plus de 4 milliards sans assainissement de base. La plupart de ces milliards ne sont pas des assoiffés qui manquent d'eau sur leur territoire, mais des personnes gravement appauvries qui vivent près de rivières ou d'aquifères pollués. Une crise qui s'aggravera avec le changement climatique, car les risques d'événements extrêmes, qu'il s'agisse de sécheresses ou d'inondations, augmentent.

Pour faire face à cette crise, il faut avant tout comprendre que l'eau est un bien commun et qu'elle doit en conséquence être gérée selon la logique de l'intérêt général et non celle du marché. Parallèlement, il est urgent de garantir la gestion durable des rivières, des zones humides, des lacs et des aquifères, en anticipant les scénarios difficiles qu'entraînera le changement climatique.

Comprendre la crise mondiale de l'eau comme une opportunité de faire des affaires, à travers des stratégies de privatisation, de marchandisation ou même de financiarisation spéculative de l'eau, loin d'aider à la résoudre, l'aggrave en rendant plus vulnérables les 2 milliards de personnes qui deviendraient des clients appauvris qui ne peuvent pas et ne pourront pas payer. D'autre part, l'aggravation de la surexploitation, de la dégradation et de la pollution des rivières, des zones humides et des aquifères, au nom du développement, loin d'ouvrir des horizons de progrès, nous rendra plus vulnérables au changement climatique, en particulier les personnes et les communautés vivant dans des situations de pauvreté et de marginalisation.

Les peuples autochtones, dont les droits doivent être respectés dans le monde entier, conformément aux accords adoptés par les Nations unies, à partir de leurs visions du monde qui respectent la nature et les rivières, les lacs et les zones humides, nous offrent un excellent exemple de la gestion écosystémique et durable que nous devons développer dans les bassins hydrographiques et les aquifères. D'autre part, de nombreuses communautés paysannes appauvries offrent également de nombreux exemples de gouvernance démocratique et de responsabilité collective grâce à leurs systèmes de gestion communautaire, qui devraient être reconnus et soutenus par des stratégies de partenariat public-communautaire de la part des gouvernements.

La faiblesse institutionnelle des Nations unies dans le domaine de la gestion de l'eau est inquiétante, surtout si l'on considère le changement climatique, dont les principaux impacts sont précisément des phénomènes liés à l'eau.

Lors de la Conférence sur l'eau de New York, qui débute précisément le jour de la Journée mondiale de l'eau, tous les États doivent prendre conscience de la nécessité de relever deux défis transcendantaux pour l'avenir de l'humanité : le défi de faire la paix avec nos rivières et nos écosystèmes aquatiques, dont dépend la vie sur les îles et les continents ; et le défi de promouvoir une gouvernance démocratique de l'eau, comprise comme un bien commun et non comme une marchandise. Mais, pour cela, il est urgent de renforcer les Nations Unies dans le domaine de la gestion de l'eau.

La Conférence doit s'engager à ouvrir le dialogue avec les défenseurs de l'eau, comme détenteurs des droits humains en jeu, non seulement à l'eau potable et à l'assainissement, mais aussi à un environnement sain et durable, à un logement décent, à l'alimentation, à la santé et à d'autres droits humains profondément liés à l'eau, en tant qu'âme bleue de la vie. Les Nations unies doivent reconnaître comme il se doit ces défenseurs de l'eau, des rivières, des lacs et des zones humides, qui sont souvent criminalisés, réprimés et même tués pour avoir pris la tête de la crise mondiale de l'eau et défendu les droits à l'eau potable et à l'assainissement que les Nations unies reconnaissent comme des droits de l'homme. Cette approche participative doit promouvoir activement et efficacement la participation égale des femmes, qui assument le travail le plus difficile pour assurer l'approvisionnement en eau de leurs foyers dans les communautés où l'eau n'est pas disponible, en intégrant la santé menstruelle dans le cadre du droit humain à l'assainissement.

Les organisations de peuples autochtones, les mouvements sociaux, les organisations paysannes, les défenseurs des rivières, les syndicats et les travailleurs qui soutiennent les services d'eau et d'assainissement, les organisations de femmes, le mouvement environnemental, les réseaux de systèmes communautaires, les municipalités et les institutions publiques responsables de ces services, les églises et les plateformes interreligieuses, les universités et les chercheurs, les jeunes qui se mobilisent face à l'urgence climatique, bref, les défenseurs de l'eau comme détenteurs de droits, ont présenté leurs revendications à la Conférence sur l'eau dans un Manifeste pour la justice dans le domaine de l'eau sans précédent. Ce manifeste, soutenu par une véritable vague de fond mondiale, doit faire l'objet de la plus grande attention de la part des organisateurs de la Conférence, de l'Assemblée générale des Nations Unies et des États.

Tous les États membres de l'ONU doivent respecter leurs engagements internationaux dans ce domaine, en reconnaissant dans leur législation nationale les droits de l'homme à l'eau potable et à l'assainissement, et en prenant des engagements budgétaires, réglementaires et de politique publique pour relever le défi démocratique de la garantie de l'eau potable et de l'assainissement pour tous. Tirant la douloureuse leçon de la pandémie sur la nécessité d'assumer la santé publique comme un défi démocratique, sans laisser personne de côté, l'eau potable et l'assainissement, pierre angulaire de la santé publique, doivent également être garantis comme un défi démocratique, aux niveaux mondial, national et local, en développant des modèles de gestion de l'eau fondés sur une approche des droits de l'homme conforme aux exigences des Nations unies.

Enfin, les États membres doivent assumer l'urgence de renforcer les Nations unies dans la gestion de l'eau et des écosystèmes aquatiques, en promouvant un mécanisme institutionnel qui permette aux Nations unies d'assumer leurs obligations et leurs fonctions face à la crise mondiale de l'eau, et d'accélérer le rythme pour atteindre l'objectif de développement durable n° 6 sur l'eau, sur la base de la promotion du dialogue, de la participation et du travail en commun avec les défenseurs de l'eau. En même temps, conformément aux propositions de l'Unesco, un agenda du GIEC devrait être renforcé pour promouvoir des stratégies d'adaptation au changement climatique basées sur la transition de l'eau, simultanément que les stratégies de transition énergétique qui président aux politiques d'atténuation du changement climatique.

Revenant à l'esprit du document fondateur de l'ONU, qui s'ouvrait par "nous les peuples...", je souhaite que cette Conférence sur l'eau marque un avant et un après et ouvre la voie d'un engagement effectif des États et de l'ONU avec les peuples, avec les peuples du monde, sur une question aussi vitale que celle de l'eau.

(Publié dans le journal El País, Espagne, le 22/3/2023- https://elpais.com/opinion/2023-03-22/la-crisis-global-del-agua-en-el-planeta-azul.html. Traduction par AT).

Avec le plan présenté par Macron pour la gestion de l'eau, on vérifie une fois de plus que son gouvernement répond aux intérêts du grand capital avec certaines particularités : il ne prévoit ni n'anticipe à long terme et  pas même à court terme : il improvise et tente de dissimuler l'incompétence et l'improvisation de son équipe gouvernementale, doublée par son ideologie pro-patronale,  à coups de shows de communication.

En effet, après presque six ans de gouvernement, Macron se souvient qu'il y a un problème d'eau, il agit  comme s'il venait de prendre ses fonctions et présente un plan de conformité à sa gestion immuable  au service du grand capital: 500 millions d'investissements (financées par une augmentation de la dette ou de l'inflation) et une "tarification progressive et responsable".

Et "sobriété" dans la consommation d’eau, qui pèsera sur les pauvres.

Macron a annoncé le lancement de l'"Ecowatt de l'eau" en mai "pour inciter les Français, quels qu'ils soient, à faire des économies d'eau pendant l'été 2023".

Selon un document fourni par l'Élysée, cet outil, qui se veut un cousin de l'application lancée cet hiver pour éviter d'éventuelles pénuries d'électricité, présentera les restrictions d'eau en vigueur sur le territoire de l'utilisateur (qui seront répliquées par géolocalisation). L'"Ecowatt de l'eau" présente également "les éco-gestes recommandés au regard de la situation hydrologique locale".

Emmanuel Macron n'a pas précisé sous quelle forme, même s'il parle d'un "outil". Mais, si cet « Ecowatt de l’eau » est bien calqué sur celui de l’énergie, il s’agirait d’un portail internet doublé d’une application mobile.

 Les documents fournis par l'Élysée indiquent toutefois que la version qui sera lancée en mai sera une "version bêta", c'est-à-dire une version expérimentale, mais non finalisée.

En résumé : un gadget de communication improvisé pour détourner l’attention des citoyens.

Le Rapport fait au nom de la commission d'enquête de l'Assemblé Nationale  relative à la mainmise sur les ressources en eau par les intérêts privés et ses conséquences, du 15 juillet 2021 (https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/ceeau/l15b4376_rapport-enquete), n'a pas du tout été pris en compte par Macron, car ses analyses et recommandations divergent totalement des objectifs du chef de l'Exécutif, favorables à la mainmise sur les ressources en eau par le capital industriel et financier.

Le Rapport de la Commission d’enquête a particulièrement étudié :

  • la gestion déléguée de la distribution de l'eau et de l'assainissement ;
  • la mauvaise gestion (privée ou publique) de la ressource, les questions d’investissement et d’entretien des réseaux ;
  • les prélèvements sur la ressource des personnes privées comme les industriels, notamment dans le secteur de l’eau en bouteille, et les conflits d’usage autour de la gestion de l'eau.

Une gestion qui ne garantit pas le droit à l'eau.

Selon le rapport, plus de 300 000 personnes n'ont pas accès à l'eau courante en France. 

La délégation à des prestataires privés de la gestion de la distribution d'eau couvre 61% de la population. Sur les 12 096 services publics d’eau potable recensés, 30,6% sont gérés en délégation par un prestataire privé et couvrent près de 57,3% de la population française. Par ailleurs, 22,9% des 14 355 services d’assainissement collectif existants sont gérés par des opérateurs privés, qui couvrent 61,4% de la population. Le document souligne que la gestion publique de l'eau, qui relève de la compétence des communes, est la plus efficace en termes de qualité du service et de coût. Mais la gestion déléguée à un prestataire reste majoritaire. Et certaines entreprises pourraient "abuser de leur position dominante pour favoriser des sociétés de leur groupe". Pour le rapporteur, "les intérêts privés peuvent entrer en collision avec les objectifs d’une gestion collective de la ressource et de la distribution de l’eau si l’État ne garantit pas des règles du jeu claires, transparentes et équitables".

Les redevances pour pollution par les industriels présentent des taux très faibles qui ne sont pas "à la hauteur de l’atteinte faite à la ressource". Le rapport souligne également que la disponibilité de la ressource en eau peut être mise en danger par certaines activités humaines (prélèvements pour la mise en bouteille, irrigation agricole...).

Le "scandale" de la gestion de l'eau en outre-mer

Le rapport pointe la situation préoccupante des territoires ultramarins, où la protection et l'accès à l'eau ne sont pas garantis. Dans certains cas, "la dégradation des réseaux est telle que près de la moitié de l’eau acheminée est perdue pendant son acheminement". En Guadeloupe, "seulement 44% des habitants [...] vivent dans une zone raccordée à un système d’assainissement collectif"

La commission d'enquête publie 76 propositions qui replacent la puissance publique au centre de la gestion de l'eau. Le rapport demande la reconnaissance légale de l’eau comme "bien commun". L'obligation de conserver la ressource en eau deviendrait alors applicable, et l'eau pourrait être "contrôlée et distribuée dans le cadre du service public". Le rapport préconise notamment :

  • une gestion plus transparente de l’eau par les collectivités locales : collecte et publication en ligne des données sur les réseaux et l’assainissement (sanctions pécuniaires ou retenues sur le versement des dotations de l’État pour les collectivités réfractaires) ;
  • la création d’une autorité de régulation de l’eau et de l’assainissement qui définirait des normes applicables à tous les cahiers des charges ;
  • des exigences minimales de qualité du service et la sanction des abus ;
  • des contrôles accrus de l’Autorité de la concurrence sur le secteur de la gestion de l’eau ;
  • la création d’un référé environnemental et une meilleure formation des magistrats au droit de l'environnement ;
  • la gratuité des premiers mètres cubes d’eau indispensables à une vie digne (tarifs différenciés selon les revenus) ;
  • l'instauration par la loi d’une hiérarchie des usages de la ressource en eau (eau à boire et eau pour d'autres usages) ;
  • la restitution aux nappes souterraines des eaux prélevées de manière excédentaire et des eaux industrielles traitées.--------------------------------------------------------------------------------------

L'agriculture et l'élevage sont les principaux consommateurs d'eau. Avec des différences notables selon qu'il s'agit d'agro-industries (https://planet-vie.ens.fr/thematiques/ecologie/l-eau-et-les-activites-agricoles#lagriculture-intensive) ou de petits producteurs qui utilisent des méthodes de production rationnelles, évitant le gaspillage d'eau et l'utilisation de pesticides et d'engrais et nourrissant le bétail, non pas avec du maïs, qui consomme beaucoup d'eau, mais avec du pâturage, que joue un rôle positif dans le cycle de l'eau (https://www.reussir.fr/bovins-viande/paturage).

Cerise sur le gâteau: La France est le premier exportateur mondial d’eaux minérales naturelles : plus d’un tiers de la production est exportée. Ce secteur rapporte aux entreprises près d’un milliard d’euros annuellement. Les exportations françaises d’eau minérale naturelle s’orientent principalement vers le Benelux, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Japon.

7. LA PRODUCTION D’ENERGIE. L’ENERGIE NUCLEAIRE.

La consommation mondiale d'énergie monte en flèche. Pourtant, des centaines de millions de personnes n'ont pas d'électricité ou ont de très grandes difficultés d'approvisionnement. Actuellement, 80 % des besoins énergétiques mondiaux sont couverts par des combustibles fossiles non renouvelables en voie d'épuisement : pétrole, charbon et gaz naturel, principales sources de pollution de l'environnement lors de leur extraction et de leur consommation. Les 20 % restants proviennent de la fission nucléaire (centrales nucléaires), de l'hydroélectricité, de la biomasse, la  éolienne et du rayonnement solaire. Les effets polluants directs des sources renouvelables (et inépuisables), en particulier des énergies solaire et éolienne, sont pratiquement inexistants. Ces dernières, accessibles partout sur la planète, individuellement et collectivement, et évidemment gratuites, sont les moins utilisées. Contrairement aux combustibles fossiles, qu'il faut extraire et transporter en permanence pour alimenter les installations qui les transforment en énergie électrique. L'extraction et le transport ont un coût environnemental élevé et ne profitent qu'aux grandes entreprises qui contrôlent ces industries et ces services.

La quasi-totalité de l'énergie disponible provient du soleil. L'énergie solaire génère des vents, l'évaporation des eaux de surface, la formation de nuages, des précipitations et, par conséquent, des chutes d'eau. Sa chaleur et sa lumière sont à la base de nombreuses réactions chimiques essentielles au développement des plantes et des animaux et, au fil des siècles, ont conduit à la formation de combustibles fossiles tels que le charbon et le pétrole. Le rayonnement solaire est également d'une grande importance : les autres formes d'énergie renouvelable, telles que le vent, les vagues et la biomasse, sont des manifestations indirectes de l'énergie solaire.

Le rayonnement solaire intercepté par la Terre est la principale source d'énergie renouvelable dont nous disposons. La quantité d'énergie solaire captée par la Terre chaque année est environ 4 500 fois supérieure à la quantité d'énergie consommée pendant la même période par l'ensemble de la planète.

L'énergie solaire atteint la surface de la Terre de deux manières différentes : en frappant les objets éclairés par le soleil, appelé rayonnement direct, ou par réflexion du rayonnement solaire absorbé par l'air et la poussière atmosphérique, appelé rayonnement diffus. Le premier peut être utilisé directement, tandis que les cellules photovoltaïques utilisent le second.

Malgré son abondance, l'utilisation de l'énergie solaire est principalement conditionnée par trois aspects : l'intensité du rayonnement solaire reçu par la Terre, les cycles journaliers et annuels auxquels il est soumis et les conditions climatiques de chaque lieu. L'utilisation du rayonnement solaire comme source d'énergie est directement liée à la situation géographique du lieu choisi pour l'exploiter et aux variations temporelles.

En ce qui concerne l'utilisation de l'énergie solaire, il existe deux types de systèmes : ceux qui convertissent le rayonnement solaire en électricité grâce à la technologie photovoltaïque et ceux qui sont utilisés pour la production d'énergie thermique. Une utilisation plus globale du rayonnement solaire, de la lumière naturelle et des conditions climatiques propres à chaque site peut également être prise en compte dans la construction des bâtiments par le biais de ce que l'on appelle l'architecture bioclimatique.

L'énergie solaire photovoltaïque est captée par des cellules photovoltaïques qui convertissent les rayons du soleil en énergie électrique. Cette forme d'exploitation de l'énergie solaire est la plus récente parmi les différents types d'énergies renouvelables et son champ d'application est très vaste : de l'utilisation dans des produits de consommation tels que les montres et les calculatrices, à l'électrification de zones dépourvues d'approvisionnement conventionnel, telles que les maisons isolées ou les installations agricoles et d'élevage, en passant par la signalisation terrestre et maritime, les communications ou l'éclairage public.

La conversion directe de l'énergie solaire en électricité au moyen de la conversion photovoltaïque présente des avantages évidents en termes de simplicité, d'autonomie, de fiabilité et d'opérabilité, qui sont liés à la quantité d'énergie élevée de l'électricité produite et à l'absence d'impact sur l'environnement et de bruit dans le processus énergétique.

Pour l'instant, la part actuelle de l'énergie photovoltaïque dans le bilan énergétique européen reste marginale. Son coût d'investissement est actuellement plus élevé que celui des alternatives conventionnelles, mais il diminue rapidement et le marché européen devrait croître à un rythme de 15 à 25 % par an dans les années à venir.

L'énergie solaire thermique peut être obtenue de manière active, grâce à des éléments spécifiques dans lesquels circule un fluide qui absorbe l'énergie rayonnée par le soleil, ou de manière passive, grâce à une série d'applications connues sous le nom de bio climatisme. Dans ce dernier cas, son utilisation est liée à un aspect de plus en plus populaire : l'optimisation de la conception des bâtiments afin de réduire autant que possible le besoin de chauffage et de refroidissement supplémentaires...

L'utilisation de systèmes actifs est principalement orientée vers la couverture d'une partie des besoins thermiques d'un bâtiment, comme la production d'eau chaude sanitaire et le chauffage. Cet ensemble d'applications est appelé énergie solaire active à basse température.

(https://www.ambientum.com/enciclopedia_medioambiental/energia/el_sol_fuente_basica_de_energia.asp)

L'utilisation de l'énergie solaire offre un large éventail de possibilités, de l'utilisation domestique pour la cuisson des aliments[12].aux grandes étendues de panneaux photovoltaïques pour fournir de l'électricité aux industries ou aux centres urbains.

Tout indique que la politique la plus appropriée est de diversifier les sources d'énergie, en privilégiant celles qui sont moins polluantes, moins chères, plus accessibles,  moins dangereuses pour ceux qui y travaillent et moins accidentogènes. Et qui ne posent l’énorme problème environnemental des déchets nucléaires.

Ce n'est pas la décision prise par le gouvernement français, qui a opté pour l'énergie nucléaire, selon la règle qui guide toutes ses décisions : satisfaire les intérêts du grand capital transnational au détriment de l'intérêt général.

Il existe des centrales nucléaires dans 33 pays. Les États-Unis sont en tête de liste avec 99 usines en activité, suivis par la France (58), le Japon (48) et la Russie (34). La France est le seul pays qui couvre l'essentiel de ses besoins en électricité avec des centrales nucléaires : plus de 75%. Quatre pays couvrent de 40% à un peu plus de 50% de leurs besoins avec l'énergie nucléaire : la Belgique, la Slovénie, la Hongrie et l'Ukraine. Les États-Unis n'en couvrent que 20 % (voir : https://www.foronuclear.org/es/energia-nuclear/energia-nuclear-en-el-mundo/grafico-de-informacion-nuclear-por-paises).

 Ceux qui préconisent les centrales nucléaires comme la meilleure solution pour la production d'énergie propre ne tiennent pas compte de trois facteurs résolument négatifs : a) les conditions de travail et de sécurité dans les centrales nucléaires ; b) les "incidents" et accidents fréquents dans les centrales nucléaires ; et c) l'énorme accumulation de déchets radioactifs provenant des centrales nucléaires.

 Conditions de travail et sécurité dans les centrales nucléaires. Le personnel de maintenance des centrales nucléaires est presque toujours sous-traité. Ces équipes sont affectées à des travaux où elles sont exposées aux rayonnements. Au moins en Europe, une dose maximale de radiation qu'un travailleur peut recevoir dans une période donnée sans risque pour la santé a été déterminée. Du moins en théorie. Mais l'externalisation de ce travail empêche un contrôle strict des doses de radiation reçues par les travailleurs, qui se déplacent fréquemment vers différents sites d'irradiation. En outre, ils peuvent recevoir de fortes doses de rayonnement en une seule fois dans le cas de ce que l'on appelle des "incidents". Pour s'assurer que les travailleurs ne dépassent pas la dose autorisée, ils ne sont pas autorisés à continuer à travailler dans les centrales nucléaires jusqu'à ce que la dose soit réduite et qu'ils puissent recommencer. Entre-temps, ils sont au chômage, mais la centrale nucléaire n'assume aucune responsabilité, car le contrat de travail est conclu avec le sous-traitant, qui peut les transférer dans d'autres centrales sans attendre la période de décontamination. En France, les travaux de maintenance impliquant une exposition aux rayonnements effectués par des sous-traitants sont passés certaines années de 20 à 80 %, ce qui représente une réduction importante des coûts pour EDF (qui gère les centrales nucléaires). Cette politique vise à assurer une productivité élevée et à maintenir des coûts de production compétitifs. Pour ce faire, il faut: la réduction du temps des tâches de maintenance et de contrôle de la sécurité des installations (pendant lesquelles la production est arrêtée) que les entreprises sous-traitantes, contrairement au personnel permanent de la centrale nucléaire, effectuent de manière saisonnière, réduisant ainsi le coût salarial de cette maintenance et de ce contrôle. Certains spécialistes estiment que la sous-traitance peut affecter la qualité de ces tâches de maintenance et de contrôle. L'externalisation, comme déjà mentionné, des risques pour la santé des travailleurs et des obligations en matière de travail. Comme on peut le constater, dans ce cas, la sous-traitance ou "externalisation" n'affecte pas seulement les conditions de travail et la santé des travailleurs concernés, mais peut également constituer une menace pour la sécurité de la population générale. (Voir Annie Thébaud-Mony :  Rationalité instrumentale et santé au travail : le cas de l'industrie nucléaire, in La Gazette Nucléaire, n° 175-176, juin 1999 ; L'industrie nucléaire : sous-traitance et servitude, Inserm & EDK Editeurs, 2000 ;  Travailler peut nuire gravement à votre santé. Sous-traitance des risques, mise en danger d'autrui, atteintes à la dignité, violences physiques et morales, cancers professionnels. La Découverte, coll. " La Découverte/Poche, 2008). [13]

Les principaux accidents survenus dans les centrales nucléaires entre 1952 et 2011.

 12 décembre 1952 : le premier accident nucléaire majeur se produit à la centrale de Chalk River à Ottawa (Canada) lorsque le cœur du réacteur fond partiellement, sans faire de blessés. En mai 1958, un incendie dans l'usine a provoqué une fuite radioactive ; 2) 7 octobre 1957 : un incendie de réacteur à la centrale nucléaire de Windscale-Sellafield à Liverpool (Royaume-Uni) provoque une fuite radioactive, contaminant une zone de 300 kilomètres carrés ; 3) 30 septembre 1957 : une explosion à la centrale secrète de Chelliabinsk-40, dite Mayak, dans l'Oural (ex-URSS) tue au moins 200 personnes et contamine 90 kilomètres carrés au strontium. Au total, 10 000 personnes ont été évacuées et des dizaines de milliers ont été exposées aux radiations ; 4) 3 janvier 1961 : trois techniciens de la marine américaine meurent à la centrale électrique d'Idaho Falls lors d'un accident avec un réacteur expérimental. Il s'agit du premier accident nucléaire aux États-Unis ; 5) 7 août 1979 : 1 000 personnes ont été contaminées par des radiations provenant d'une usine secrète située près d'Irwin, dans le Tennessee, aux États-Unis ; 6) 28 mars 1979 : une série de défaillances humaines et mécaniques a conduit au pire accident nucléaire des États-Unis, à la centrale de Three Mile Island, à Harrisburg, en Pennsylvanie. Des milliers de résidents ont été évacués en raison du nuage radioactif qui s'est formé, couvrant quelque 30 kilomètres carrés. La centrale a été fermée en 2019, 40 ans après l'accident ;7) 8 mars 1981 : une fuite d'eau radioactive de la centrale de Tsuruga au Japon, qui n'a été rendue publique que six semaines plus tard et à laquelle 300 personnes ont été exposées ; 8) 26 avril 1986 : l'explosion d'un réacteur à Tchernobyl, en Ukraine, a provoqué le plus grand accident nucléaire de l'histoire. Quelque 200 tonnes de matières fissiles ont été libérées dans l'atmosphère avec une radioactivité équivalente à 100 à 500 bombes atomiques comme celle d'Hiroshima. Selon les experts ukrainiens, Tchernobyl a coûté la vie à plus de 100 000 personnes en Ukraine, en Russie et au Belarus - les pays touchés par la catastrophe; 9) 13 septembre 1987 : un accident radioactif causé par la contamination d'une capsule de césium-137 dans la ville brésilienne de Goiania fait quatre morts et 240 blessés ; 10) 6 avril 1993 : l'explosion d'un conteneur rempli de matières radioactives dans la ville de Goiania fait quatre morts et 240 blessés ; 11) L'explosion d'un conteneur rempli de solution d'uranium dans l'usine secrète de retraitement de combustible nucléaire de Tomsk-7 (Sibérie, Russie), située à 20 kilomètres de la ville de Tomsk (500 000 habitants), a contaminé environ 1 000 kilomètres carrés ; 12) 11 mars 1997 : un incendie dans la salle de conditionnement de l'usine de recyclage nucléaire de Tokaimura (Japon) a provoqué une explosion avec fuite radioactive, touchant 37 travailleurs. Après l'accident, la centrale a été fermée jusqu'en novembre 2000 ; 13) 30 septembre 1999 : une fuite d'uranium dans une usine de combustible nucléaire JCO à Tokaimura (Japon) a tué deux travailleurs et 438 autres ont été affectés par les radiations ; 14) 9 août 2004 : cinq travailleurs ont été tués par une fuite de vapeur dans la salle des turbines d'un des réacteurs de la centrale nucléaire de Mihama (Japon) ; 15) 8 avril 2008 : Au moins deux personnes meurent suite à une fuite d'uranium dans la salle du réacteur de la centrale nucléaire de Mihama (Japon) ; 16) Au moins deux personnes sont tuées par une fuite de gaz à la centrale nucléaire de Khushab (Pakistan), où la population a été évacuée dans un rayon de 16 kilomètres ; 17) 23 juillet 2008. Des substances radioactives s'échappent d'un des réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin (France) lors d'une opération de maintenance, contaminant légèrement une centaine de salariés ; 17) 11 mars 2011. - Une série d'explosions se produit à la centrale nucléaire de Fukushima au Japon, dont le système de refroidissement a été gravement endommagé par un séisme de magnitude 9 et le tsunami qui a suivi (voir https://www.ecologiapolitica.info/?p=4357). À la centrale du Tricastin (France), un technicien supérieur s'est récemment plaint devant la justice d'incidents "déguisés"[14].

 Déchets radioactifs. Le terme "déchets radioactifs" englobe toute une série de substances caractérisées par leur radioactivité, qui peut être faible, moyenne ou élevée et de courte à très longue durée de vie. La plupart des déchets radioactifs proviennent de l'industrie nucléaire et comprennent les déchets radioactifs de très haute activité, à vie longue et à vie très longue. La plupart des réacteurs nucléaires modernes fonctionnent avec de l'uranium enrichi, qui laisse des déchets d'uranium appauvri. Le combustible nucléaire le plus connu est l'uranium, car c'est le combustible le plus couramment utilisé dans les réacteurs nucléaires à fission. Tous les réacteurs nucléaires actuellement en production pour la production d'électricité sont des réacteurs à fission[15]. À un autre niveau, le plutonium est également utilisé comme combustible nucléaire. L'uranium appauvri est un déchet résultant de la production de combustible de réacteur nucléaire. La matière utilisée est l'uranium U-235, qui est l'isotope pouvant être fissionné. Comme cet isotope se trouve en très faible proportion dans la nature, le minerai d'uranium doit être enrichi, c'est-à-dire que sa proportion d'isotope U-235 doit être augmentée industriellement. Ce processus produit une grande quantité de déchets radioactifs d'uranium appauvri, appelé ainsi parce qu'il se compose principalement de l'autre isotope non fissile de l'uranium, l'U-238, et d'une petite proportion d'U-235. L'uranium U-238 (appauvri) met environ 4,5 milliards d'années à se désintégrer et à devenir totalement inoffensif. Cela soulève la question du sort de la quantité croissante de déchets radioactifs à base d'U-238. Les trois pays possédant les plus grands stocks d'uranium appauvri sont les États-Unis (480 000 tonnes), la Russie (460 000) et la France (315 000), suivis du Royaume-Uni (30 000), de l'Allemagne (16 000) et du Japon (10 000). L'uranium appauvri est soit stocké en permanence sous terre, soit ses principaux détenteurs l'utilisent dans l'industrie militaire et le vendent à d'autres États qui l'utilisent également dans l'industrie militaire. Pour économiser de l'argent et vider leurs arsenaux, les États les vendent à des entreprises d'armement nationales et étrangères. Outre les États-Unis, des pays comme le Royaume-Uni, la France, le Canada, la Russie, la Grèce, la Turquie, Israël, les monarchies du Golfe, Taiwan, la Corée du Sud, le Pakistan et le Japon achètent ou fabriquent des armes à l'uranium appauvri. L'uranium appauvri est utilisé pour enrober les obus car il augmente considérablement leur capacité à pénétrer les cibles. Ils ont été largement utilisés lors de la première guerre du Golfe, de la guerre contre l'Irak et de la guerre des Balkans. Lorsqu'un obus revêtu d'uranium appauvri frappe une cible, la majeure partie du revêtement brûle et s'oxyde, se volatilisant en microparticules hautement toxiques et radioactives. Ces particules, étant si petites, peuvent être ingérées ou inhalées après avoir été déposées sur le sol ou transportées sur des kilomètres dans l'air, la chaîne alimentaire ou l'eau. Leur utilisation dans les guerres susmentionnées a affecté - parfois gravement - le personnel militaire des deux camps et la population civile.

Commencé en mai-juin 2012 et terminée en octobre de la même année, une étude sur les effets à long terme de la guerre, réalisée par l’OMS et le ministère irakien de la Santé, révéla un nombre croissant de malformations congénitales et de cancers chez les enfants.

Elle a été menée à Bagdad, Diyala, Anbar, Sulaymaniyah, Babel, Bassorah, Mossoul et Hi-Qar, où 18 000 foyers ont été visités. Selon le journal britannique The Independent, le  rapport de l’OMS aurait dû être publié en novembre 2012,mais jamais a été rendu public.

En mars 2013, un représentant du ministère irakien de la Santé interviewé par la BBC, déclarait que « toutes les études publiées jusque-là par l’Irak apportaient la preuve d’une augmentation des malformations congénitales et de cancers chez l’enfant ». Le rapport caché de l’OMS montre, quant à lui, que ce problème de santé publique consécutif   l’utilisation d’armement toxique par les forces alliées, constitue un fléau majeur pour les générations futures. Les gouvernorats de Ninive, Anbar, Bassorah et Najaf sont            particulièrement touchés. Ce qui correspond aux régions où les munitions à l’uranium ont été massivement utilisées. D’autres études, évidemment rejetées par les États responsables, États-Unis, France et Grande-Bretagne en tête, ont montré des taux anormalement élevés de stérilité, de fausses couches ou de mortinatalité.

Face à l’attitude de l’OMS, 58 scientifiques, professionnels de santé et avocats des droits de l’homme ont écrit à l’OMS et au ministère irakien de la Santé pour leur demander la publication immédiate du rapport.

Ils n’ont reçu aucune réponse [16].  

Un autre problème des centrales nucléaires est leur démantèlement : il prend de nombreuses années, est extrêmement coûteux et peut entraîner des fuites radioactives.

Enfin, la construction de nouvelles centrales nucléaires, parce que - comme tout le reste - elle est également soumise aux calculs capitalistes de coût-bénéfice, peut être un cauchemar en termes de défauts de construction, de retards et d'énormes coûts supplémentaires, comme dans le cas de Flamanville en France : initialement prévue en 2006 pour un coût de 3 milliards d'euros et quatre ans de travaux, elle coûte maintenant 12 milliards d'euros et quinze ans de travaux parce que, entre autres, des sections construites avec divers défauts de construction ont dû être reconstruites. C'est un cocktail de manque d'expertise de la part du personnel non qualifié, qui rend le travail moins cher pour les sous-traitants, et de négligence et de gestion bureaucratique de la part des fonctionnaires de l'État.

Les centrales nucléaires ne semblent donc pas être la meilleure solution pour produire de l'énergie sans générer de pollution environnementale. Du moins, tant que le désordre capitaliste persiste. ----------------------------------------------------------------------------

Dans le journal Le Monde du 7 novembre 2023.

A l’approche de la COP28, les motifs de crispation se multiplient

Financement, sortie des énergies fossiles, bilan de l’accord de Paris… Les positions se durcissent à quelques semaines de l’ouverture de la 28ᵉ conférence des Nations unies sur le climat, qui aura lieu à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre.

Lors de la cérémonie d’ouverture de la Semaine du développement durable d’Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, le 16 janvier 2023.

Avancée majeure de la diplomatie climatique il y a un an, symbole de l’enlisement aujourd’hui. Lancé à la COP27 à Charm El-Cheikh en Egypte en 2022 et salué comme un dispositif décisif pour aider les pays en développement les plus touchés par le réchauffement climatique, le fonds « pertes et dommages » concentre aujourd’hui les désillusions. Samedi 4 novembre, à Abou Dhabi, les vingt-quatre parties représentées au sein de son comité de transition sont parvenues à un texte qui sera présenté à la COP28 de Dubaï (Emirats arabes unis), du 30 novembre au 12 décembre. Un aboutissement en trompe-l’œil car les rancœurs sont nombreuses.

Le fonds « pertes et dommages », obtenu à la COP27 pour aider les pays touchés par le dérèglement climatique, reste entièrement à construire

Alors que les pays en développement ont finalement accepté, malgré leurs réticences, que le fonds soit hébergé temporairement par la Banque mondiale, les pays développés n’ont fait, eux, aucune concession : pas de capitalisation immédiate, pas d’objectifs financiers à terme, pas d’échéances imposées…

Inflexibles, les Américains ont même déploré que le texte ne propose pas une participation « volontaire » des pays riches. « Cet accord est équilibré et permet de répondre au mandat de la COP27. Il constitue une première réponse au sujet des destructions massives liées aux événements climatiques extrêmes », s’est félicité Agnès Pannier-Runacher, ministre française de la transition énergétique.

https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/11/07/climat-a-l-approche-de-la-cop28-les-motifs-de-crispation-se-multiplient_6198668_3244.html

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*Nous avons abordé cette problématique dans

-El papel de la educación ambiental en América Latina .  UNESCO, 1978. 120 p.  https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000029861

La armadura del capitalismo. El poder de las sociedades trasnacionales en el mundo contemporáneo Editorial Icaria. Espagne, 2010, nous avons consacré un paragraphe avec le titre La dégradation de l'environnement (pages 137 à 152). https://www.amazon.com/armadura-capitalismo-sociedades-transnacionales-contemporaneo/dp/8498881447

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De nombreux articles en anglais et en espagnol sur les questions environnementales sont disponibles à l'adresse suivante

https://www.jussemper.org/

Parmi eux, nous sommes les auteurs de

La dégradation progressive accélérée de l'environnement.

Septembre 2019

https://jussemper.org/Inicio/Recursos/Info.%20econ/Resources/DegradacionProgresivaAcelerada.pdf

Show COP26 et écologie

Février 2022

https://www.jussemper.org/Resources/Economic%20Data/Resources/AlejandroTeitelbaum-COP26Show-Ecology.pdf

 NOTES

[1] Sweezy, Theory of Capitalist Development, 1942. En espagnol:Teoría del desarrollo capitalista, Fondo de cultura económica, Mexico. 1945. Apparemment il n’y a pas d’édition en français de ce classique de l’économie marxiste.

[2] Marx, Le Capital, chapitre XXIV du Livre I, septième section, " Transformation de la plus-value en capital ". III - Théorie de l'abstinence". Voir également Marx, Troisième Manuscrit des Manuscrits économiques et philosophiques.

[3] Quelques 38 millions de voitures sont en circulation en France, dont 97 % fonctionnent à l'énergie thermique (https://guichetcartegrise.com/blog/le-panorama-du-parc-automobile-en-circulation-en-france)     et sont une enorme source de pollution environnementale. Les remplacer par des véhicules électriques semble être une solution raisonnable. Cependant, l'évaluation doit prendre en compte l'énorme coût écologique du démantèlement des voitures thermiques et, surtout, le fait que les plans du gouvernement ne prévoient qu'une incitation - suivie d'une obligation - à changer de véhicule. Mais une question fondamentale n'y figure dans le plans gouvernementaux : un vaste programme de mobilité des personnes et des marchandises dans les zones urbaines et rurales, conduisant à leur rationalisation de manière à réduire considérablement l'utilisation des voitures et des camions (augmentation des transports publics de passagers en fonction des besoins régionaux et rationalisation du transport de marchandises en rapprochant les lieux de production des lieux de consommation finale, etc).  Mais remplacer le voitures thermiques avec la même quantité  de voitures électriques c’est un fabuleux affaire pour l'industrie automobile,  qui explique  le  désintérêt du gouvernement –toujours au service du grand capital- pour l'augmentation du réseau de transports publics.

 [4] Dans les années 1970 et 1980, les compagnies bananières du Nicaragua, du Honduras et du Costa Rica (et dans de nombreux autres endroits du monde) ont utilisé un pesticide (le némagon) contenant du 1,2-dibromo- 3-chloropropane, qui a provoqué la stérilité de la procréation chez environ 1500 travailleurs de ces pays d'Amérique centrale. Dans les années 1990, des avocats de la région, en coordination avec des avocats des États-Unis, ont intenté un procès au nom des victimes devant le 212e tribunal de district du comté de Galveston, au Texas, contre les fabricants et les utilisateurs du produit: Shell Oil Company, Dow Chemical Company, Occidental Chemical Corporation, Standard Fruit Company, Standard Fruit and Steamship Co, Dole Food Company, Inc, Dole Fresh Fruit Company, Chiquita Brands Inc et Chiquita Brands International. Il leur était reproché d'utiliser un produit extrêmement nocif, de dissimuler délibérément sa dangerosité et de ne pas informer les travailleurs des mesures et des moyens de protection adéquats lorsqu'ils y étaient exposés. Le jugement de décembre 2002 au Nicaragua donnant tort aux entreprises est passé par les voies légales aux États-Unis. En octobre 2003, le jugement de Nicaragua  a été rejeté par la juge du tribunal du district central de Californie. Elle a fait valoir que la société Dole Food Company Inc. n'avait pas été poursuivie correctement, car elle n'existait pas techniquement, puisqu'elle s'appelait Dole Food Company Inc. aux États-Unis et non Corporation, comme indiqué dans la plainte. La juge a fait valoir que les procédures légales du droit américain ont également été violées et que la décision du tribunal nicaraguayen comportait des lacunes.

[5] Peter Utting, The Social Origins and Impact of Deforestation in Central America. United Nations Research Institute for Social Development (UNRISD) , 1991.

 [6] Solon Barraclough and Krishna Guimire, The social dinamics of deforestation in developping countries: Principal Issues and Research Priorities, Discussion paper Num. 16. UNRISD, 1990.

[7] https://www.leparisien.fr/essonne-91/ethers-de-glycol-deux-anciens-salaries-attaquent-ibm-28-04-2006-2006942398.php

[8]Le gouvernement français  a supprimé en 2018 quatre facteurs de pénibilité sur dix. Pour les 6 premiers facteurs de pénibilité (travail de nuit, travail en équipes alternantes, travail en milieu hyperbare, gestes répétitifs, travail en températures extrêmes, bruit), les salariés continueront de cumuler des points comme avant. Pour les 4 autres facteurs (manutention manuelle de charges, postures pénibles, vibrations mécaniques, risques chimiques), dont la mesure s’avère trop complexe, les salariés n’engrangeront plus de points, mais pourront, dès 2018, passer une visite médicale quelques années avant leur retraite. (https://www.gouvernement.fr/argumentaire/simplifier-la-prise-en-compte-de-la-penibilite-pour-garantir-les-droits-des-salaries).

Le gouvernement français a ainsi contourné ses obligations internationales: la Convention n° 187 de l’OIT  sur le cadre promotionnel pour la sécurité et la santé au travail, en vigueur depuis  2009 et ratifié par la France le 29/10/2014 et d’autres Conventions et Recommendations de l’OIT sur le même sujet.

[9] Voir Haïti : occupation militaire, plusieurs siècles de pillage et de super-exploitation, et quelques semaines de miettes humanitaires). Histoire d'un génocide et d'un écocide. Alejandro Teitelbaum https://www.nodo50.org/ceprid/spip.php?article732).

 [10] Voir, Vertigo, La revue électronique en sciences de l’environnement. Hors-série 26. Septembre 2016                https://journals.openedition.org/vertigo/17522

[11] Lawrence Summers, qui fut secrétaire au Trésor du président Clinton, a acquis une certaine notoriété lorsque, en tant qu'économiste en chef de la Banque mondiale, il a déclaré dans un mémo interne que la Banque devrait encourager l'exportation d'industries polluantes vers le tiers-monde, ajoutant que le déversement de déchets toxiques dans les pays à faible revenu était d'une logique économique irréprochable, car la vie d'un habitant du tiers-monde, en termes d'espérance de vie et de revenu par habitant, il valait beaucoup moins que celle d'un habitant d'un pays développé (The Economist, 15/21 février 1992).

 [12] Villa de Zaachila, Mexique, 9 août 2019 (IPS) - Reyna Diaz cuisine des haricots, du poulet, du porc et des desserts dans son cuiseur solaire, qu'elle installe dans la cour ouverte de sa maison dans un quartier pauvre à la périphérie de cette municipalité du sud-ouest du Mexique. Reyna Díaz vérifie la cuisson du porc mariné dans un cuiseur solaire chez elle, dans un quartier pauvre de Vicente Guerrero, dans la municipalité de Villa de Zaachila, dans l'État d'Oaxaca, au sud-ouest du Mexique. L'utilisation de ces cuiseurs permet déjà à 200 femmes d'économiser du combustible et de ne plus utiliser de bois de chauffage, ce qui présente des avantages pour l'environnement et la santé.

 [13] L’exécutif français a décidé de rattacher l’IRSN, institution d’expertise sur le risque nucléaire, à l’ASN, instance décisionnaire. Conduite au nom de l’accélération de la relance du nucléaire, cette restructuration – menée sans aucune discussion publique – est porteuse de menaces pour la sûreté. (https://www.alternatives-economiques.fr/gouvernement-attaque-surete-nucleaire/00106041 -15/2/2023).

 [14] Centrale nucléaire de Tricastin : un cadre dénonce des incidents "dissimulés" et porte plainte. https://www.lefigaro.fr/flash-actu/nucleaire-un-cadre-de-tricastin-denonce-des-incidents-dissimules-et-porte-plainte-20211112

[15] Le passage de la fission à la fusion pour le fonctionnement des réacteurs nucléaires, qui éliminerait presque complètement le problème des déchets nucléaires, en est au stade des premiers essais (projet ITER) et son utilisation dans la pratique, si elle se concrétise un jour, peut prendre des décennies. Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/ITER.  https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/12/13/fusion-nucleaire-une-percee-scientifique-majeure-annoncee-par-un-laboratoire-americain_6154238_1650684.html

[16] https://blogs.mediapart.fr/kakadoundiaye/blog/150613/uranium-appauvri-un-vrai-scandale-une-vraie-horreur; https://www.afrique-asie.fr/le-rapport-cache-de-l-oms-sur-les-crimes-us-en-irak/

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