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Billet de blog 11 décembre 2022

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CONTRE L’AUGMENTATION DE L’AGE DE LA RETRAITE

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2023, prévoit un déficit de 17,8 milliards d'euros en 2022 et de 6,8 milliards d'euros en 2023. Les deux années font 25 milliards . Un quart de l'augmentation de la fortune des cinq milliardaires dans la même période.

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CONTRE L’AUGMENTATION DE L’AGE DE LA RETRAITE

Alejandro Teitelbaum

Entre le début de la pandémie en mars 2020 et la fin 2021, la richesse des cinq Français les plus riches a augmenté de 173 milliards d'euros, selon Oxfam. Quant au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2023, il prévoit un déficit de 17,8 milliards d'euros en 2022 et de 6,8 milliards d'euros en 2023. Les deux années font 25 milliards . Un quart de l'augmentation de la fortune des cinq milliardaires dans la même période.

Les personnes âgées, lorsqu'elles ne sont plus exploitables sur le lieu de travail, deviennent les entités jetables de notre société d'abondance.

 Les sociétés modernes ont inventé les pensions de retraite, avec divers systèmes allant de l'octroi d'une croûte aux personnes âgées lorsqu'elles ne peuvent plus travailler et se trouvent aux portes du cimetière (si elles ne sont pas d'abord mortes au travail) à l'octroi d'une rémunération relativement confortable lorsqu'elles peuvent encore profiter un peu de la vie, se reposer et/ou s'occuper des choses qui les intéressent.

Mais depuis un certain temps déjà, les gouvernements de toutes les régions affirment qu'il devient de plus en plus difficile de payer les pensions en raison du déficit.

En France, par exemple, les gouvernements successifs ont expliqué que le rapport entre actifs et retraités évolue au fil du temps : avec l'allongement de l'espérance de vie, il y a de plus en plus de retraités par rapport aux actifs, de sorte que les cotisations de ces derniers sont de plus en plus insuffisantes pour payer les pensions.

Le gouvernement actuel a trouvé la solution, qui consiste à augmenter l'âge de la retraite. De telle sorte que le nombre de retraités diminue relativement et que la population active cotisante augmente. Mathématiquement impeccable.

Cependant, il n'explique pas comment les jeunes trouveront leur premier emploi si les personnes plus âgées continuent à occuper les postes.

Il est vrai que l'espérance de vie a augmenté au cours des dernières décennies, mais de manière très inégale entre les pays, entre les régions d'un même pays et entre les classes sociales.

Beaucoup de Français se demandent si le déficit des fonds de pension ne pourrait pas être réduit par une redistribution plus équitable du produit national.

Selon les statistiques officielles de l'INSEE, une heure de travail rémunéré en France en 2004 était 2,3 fois plus productive qu'en 1975. Mais les salaires réels ont diminué de 5,5 % dans la même période.

En d'autres termes, le PIB, le "gâteau" à partager, a été multiplié par 2,3 en 30 ans, bien plus que la population, qui a augmenté de 25 %, retraités ou non.

Mais, le "gâteau" a été de plus en plus inégalement réparti avec l'aide de l'inflation, qui gagne toujours la course contre les salaires et les pensions.

Ainsi, bien que la population active devienne relativement plus petite par rapport aux retraités (entre 1975 et 2004, les 60-74 ans sont restés stables entre 13,3 et 13,6% et les plus de 75 ans sont passés de 5,6 à 8,7%), le "gâteau" augmente plus vite.

Le problème financier est alors secondaire ou simplement un prétexte.

La question est de savoir comment le "gâteau" est partagé.

Et c'est là que les grands capitalistes et les gouvernements qui les représentent sont intransigeants à coups de 49.3.

 Fidèles à la pratique selon laquelle les dépenses et les déficits du trésor public sont payés par les salariés tandis que les plus riches ne contribuent pas et continuent à s'enrichir en exploitant toujours plus les salariés.

En d'autres termes, le "gâteau" a augmenté plus vite que la population mais a été réparti plus inégalement au détriment des salariés et des retraités.

Nous ne devons pas nous laisser piéger par l'argument selon lequel le problème est financier, car il est économique et consiste en la répartition de plus en plus inéquitable - inhérente au système capitaliste - du produit créé par le travail humain.

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Patrimoine des 500 plus grosses fortunes françaises en pourcentage du PIB. Source : Challenges.

1996 : 6% ; 

2017 : 20% ;

2022 : 38%

Croissance des cinq premières fortunes :

2012 :  64 milliards

2017 :  112 milliards

2022 :  419 milliards

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