PORTÉE POSSIBLE D'UNE DÉCISION DE LA CPI EN FAVEUR DE LA SOUMISSION DE L'AFRIQUE DU SUD
Alejandro Teitelbaum
La soumission de l'Afrique du Sud à la CPI pour tenter d'arrêter le génocide du peuple palestinien, soutenue seulement par quelques pays du Sud, a été passée sous silence par les oligopoles médiatiques et les dirigeants politiques des grandes puissances ou critiquée publiquement par certains d'entre eux.
Dans la gauche française, seule LFI s'est clairement impliquée en faveur de la dénonciation. Mais, malheureusement, d'une manière qui crée de fausses illusions sur les résultats à attendre d'une telle présentation. Elle repose sur une mauvaise connaissance des mécanismes de la CPI et surtout sur la croyance - idéologiquement bourgeoise - en l'efficacité du droit international, conçu pour être subordonné aux rapports de force, entièrement favorables aux grandes puissances.
Bref, au mieux, la CPI peut statuer favorablement sur les mesures conservatoires (cessation de l'agression génocidaire) demandées par l'Afrique du Sud, décision théoriquement contraignante pour Israël. Mais Netanyahou peut l'ignorer, et il le ferait parce qu'il a le parrainage actif des États-Unis et d'autres grandes puissances. Comme Israel l'a fait jusqu'à présent avec toutes les résolutions de l'Assemblée générale de l'ONU en faveur des droits du peuple palestinien.
Une résolution favorable de la CPI pourrait être imposée à Israël par la force en envoyant une force armée internationale à Gaza et en Cisjordanie. Cette décision relève du Conseil de sécurité.
Une personne saine d'esprit peut-elle penser un seul instant que le Conseil de sécurité prendrait une telle décision ?
Le premier devoir de la gauche est, en plus d'être idéologiquement cohérent, de dire la vérité, toute la vérité.