aleteitelbaum (avatar)

aleteitelbaum

retraité

Abonné·e de Mediapart

397 Billets

0 Édition

Billet de blog 12 avril 2022

aleteitelbaum (avatar)

aleteitelbaum

retraité

Abonné·e de Mediapart

ABSTENTION POUR  SECOUER ET  MOBILISER LES CONSCIENCES

Il devient de plus en plus évident que le mythe de la démocratie "représentative", ou la démocratie "délégative" comme certains l'appellent, est dans un état de délabrement avancé.

aleteitelbaum (avatar)

aleteitelbaum

retraité

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

ABSTENTION POUR  SECOUER ET  MOBILISER LES CONSCIENCES.

Alejandro Teitelbaum

Il devient de plus en plus évident que le mythe de la démocratie "représentative", ou la démocratie "délégative" comme certains l'appellent, est dans un état de délabrement avancé.

La démocratie consiste dans le fait que les citoyens sont périodiquement invités à choisir, entre les noms qui figurent dans  les bulletins de vote, ce qu'ils croient - après avoir subi un lavage de cerveau pendant la campagne électorale - la personne qui va  représenter au mieux leurs intérêts et leurs opinions, en leur déléguant - sans limitation ni contrôle aucun ultérieur de sa part- le pouvoir de décider de tout ce qui peut affecter d'une manière ou d'une autre leur propre existence.

Le vote des citoyens subit le conditionnement de la propagande électorale véhiculée par les oligopoles médiatiques et la faune de journalistes acquis au thatcherien TINA (There is no alternative) et les «maîtres à penser »  au service du système, qu'ils soient gouvernementaux ou appartenant à  des secteurs de la bourgeoisie opposés au gouvernement en place. Les propositions alternatives de certains mouvements de gauche sont pratiquement submergés pour le tsunami pro système.

 En règle générale, les élus feront le contraire de ce qu'ils ont promis. Parce que - comme le pensent les politiciens professionnels, et certains le disent à voix haute - c'est une chose de faire campagne électorale  et une autre de gouverner.

Depuis quelques années, de nombreux citoyens ont cessé de croire en ce système (voter ne sert à rien)  et l'ont montré en s'abstenant de voter.

 La dégradation progressive de la « démocratie représentative » peut se mesurer aussi analysant  la composition sociale des Parlements - la prétendue "représentation populaire" - où les classes populaires, et en particulier les travailleurs, n’ont jamais été représentés  en proportion à  leur poids démographique. Au cours des dernières décennies, la courbe de sa représentation a été descendante et, aujourd'hui, en ce qui concerne les travailleurs, elle est presque nulle.

Par exemple, en France, dans la première Assemblée nationale d'après-guerre, les ouvriers et les employés représentaient 18,8% des députés, le taux le plus élevé depuis la création de l'Assemblée nationale en 1871. Déjà en 1958, ce taux était tombé à 4%,  en 1967 il est passé à 9% et en 2012 il était de 2%. Alors que dans la société française, les ouvriers et les employés représentent près de 50% de la population active.

Dans l’Assemblée nationale actuel le 4,6 % des députés sont employés, et il n’y a  aucun  ouvrier. La grand majorité des parlementaires sont issus des couches supérieures de la population (industriels, chefs d'entreprises, professions libérales, cadres supérieurs, etc,) qui représentent entre 13% et 14% de la population.

Au Parlement européen, sur 766 députés, 0,4% sont des travailleurs et 1,4% des employés.

On peut donc dire que le taux de représentation des couches socio-économiques dans les parlements est inversé par rapport à la réalité sociale.

En d'autres termes, les couches sociales les plus riches et les moins nombreuses sont surreprésentées et les plus nombreuses sont sous-représentées.

Pour l'exercice de la fonction parlementaire, il existe donc un processus de recrutement sélectif et de classe qui passe par les instances politiques et pour les groupes sociaux  les plus puissants économiquement.

Il devient de plus en plus clair que dans les conditions du capitalisme contemporain, monopoliste et impérialiste et en état de crise permanente, il n'y a plus de place pour la participation populaire aux prises de décisions, car les institutions étatiques et interétatiques sont pleinement fonctionnelles à  la reproduction et la préservation du système en vigueur.

Ainsi, les mouvements politiques sociaux qui visent réellement à changer radicalement l'ordre politique social actuel afin d'abolir l'exploitation, l'oppression et l'aliénation, doivent être clairs - et savoir expliquer - que la fiction démocratique et républicaine actuelle n'est qu'un outil d'une efficacité relative et d'une portée limitée pour tenter de changer la société. Et qu'il faut l'utiliser en fonction des circonstances, en participant toujours à la campagne  électorale pour faire la pédagogie sur la nécessité impérative du changement et, le moment venu, en encourageant un vote positif ou l'abstention.

Maintenant il faut d’emblée faire connaître le véritable résultat des élections. Enregistrés 100%, abstention 26% , Macron 20%, Le Pen 14,7%, Mélenchon, 14,20%, etc.

Au second tour, les électeurs devront choisir entre deux candidats d'extrême droite qui représentent un tiers des électeurs. L'un, Macron, qui en cinq ans a réussi à détruire les institutions républicaines, à abolir la démocratie et à achever d'éliminer les acquis sociaux obtenus après la Seconde Guerre mondiale, réprimant violemment les protestations. Et l'autre, Le Pen, qui ne cache pas son idéologie raciste et antidémocratique et qui, avec sa démagogie populiste, parvient à voiler aux yeux de plusieurs citoyen.e.s son programme clairement en faveur du grand capital.

Les masques sont tombés et ceux qui se disent républicains et démocrates et même socialistes, écologistes et communistes appellent à voter  Macron, ennemi manifeste de ceux qui vivent de leur travail et serviteur inconditionnel des milliardaires  qui s'enrichissent de façon exponentielle en les exploitant. Correspond s'abstenir et de se prononcer sans ambiguïté pour l'abstention afin de ne pas légitimer une situation totalement inacceptable.--------------------------------

Il y a 18 ans Jose Saramago, prix Nobel de littérature 1998, publiait son livre Ensayo sobre la lucidez (Essai sur la lucidité).

Si 83% de la population vote blanc, qui gagne les élections ?  Bien sûr, qui perd est "cette chose que nous appelons démocratie", disait  José Saramago, lors de la présentation de son livre en 2004.

 Le roman prend comme point de départ le vote blanc massif lors d'une élection et lance une critique sévère des gouvernements du monde occidental. C'est un livre destiné à susciter "la controverse du diable", selon son auteur.

Saramago disait que "la démocratie est bloquée" et qu'"elle n'est qu'un exercice formel". "Nous pouvons destituer et mettre en place des gouvernements, mais nous ne pouvons pas renverser le véritable pouvoir : les structures économiques et financières". "Les gouvernements sont des commissaires politiques du pouvoir économique", et au FMI ou à l'OMC "il n'y a pas de démocratie", a-t-il ajouté. Et lorsque les politiciens ont cessé de nous servir, quelle est la solution ? "Le lieu magique du vote blanc", a déclaré Saramago, qui a appelé à un tel vote bien qu'il figurait sur la liste des candidats du Parti communiste portugais pour le Parlement européen.

C'est ce qui se passe dans son roman. 83% des électeurs ont voté blanc lors des élections municipales. Le pouvoir politique, réfléchissant aux raisons de ces résultats, impose l'état de siège et décide de construire un mur pour isoler les présumés conspirateurs. S'en sont suivis des jeux de pouvoir, la manipulation des médias et même une attentat organisée par le gouvernement lui-même dans le métro de la capitale.

L'objectif de Saramago était de "secouer" et de "mobiliser les consciences".

C´est ce qu’il faut faire maintenant en France.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.