Lettre ouverte à 12 millions et demi d'abstentionnistes.
Je n'inclus pas l'autre moitié des abstentionnistes dont une minorité est satisfaite de sa vie car elle a assez d'argent pour bien manger, avoir une maison confortable et parfois une résidence secondaire, partir en vacances pour bronzer ou visiter des pays exotiques et je n'inclus non plus une grande majorité de ces 12 millions et demi qui n'a pas assez pour vivre, mange peu de nourriture parfois trafiquée mais se contente des petits chèques de Macron fournis par le Trésor public.
Ils ont tous en commun d'agir comme si la France était un grand zoo humain et non un pays dont l'histoire comprend la Révolution de 1789, la Commune de Paris de 1871, la Résistance contre l'occupant nazi, le Conseil National de la Résistance et son Programme appliqué en France après la Libération. Une histoire qui comprend aussi des périodes tristes et douloureuses comme celles que nous vivons il y a presque un demi-siècle et surtout aujourd'hui.
Je m'adresse à l'autre moitié des abstentionnistes qui croit probablement que son abstention est une décision politique librement prise parce qu'elle considère que voter ne sert à rien car l'élite dirigeante ne changera pas la situation déplorable du pays. Ils ont raison. Mais ils n'ont que partiellement raison. Parce qu'ils ne semblent pas se rendre compte que depuis des décennies, les élites dirigeantes s'emploient dans tous les domaines, institutionnels et autres, à dépolitiser la France et à exclure les majorités des décisions.
Avec Macron, la dépolitisation de la France a culminé et elle est désormais gérée comme une entreprise chargée d'appliquer les décisions des propriétaires du grand capital, national et international.
Un symbole ou une caricature de cela est Paul Midy, Directeur Général ( ?) de LREM. Avant d'occuper ce poste, Midy a travaillé pour McKinsey de 2007 à 2014, puis pour Jumia (l'"Amazon africain"), avant de diriger la start-up Frichti, une entreprise de livraison de nourriture. Par ailleurs, Midy applique à LREM les mêmes critères entrepreneuriaux que dans ses travaux précédents.
Des millions de citoyens peuvent prendre conscience qu'avec leur abstention ils contribuent à cristalliser la dépolitisation de la France et qu'elle continue à être dirigée de fait par un groupuscule de milliardaires au détriment de 25 millions de ses habitants qui vivent - et s'enfoncent de plus en plus - dans la précarité.
NUPES est une occasion - à saisir - de rompre cet état de fait en votant pour ses candidats le 19 juin afin d'initier une série de transformations (politiques, sociales, culturelles) qui redonneront contenu à la phrase qui figure dans les frontons des Mairies : LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ.