Accord entre le Mercosur et l'Union européenne
Conseil latino-américain des sciences sociales
Luciana Ghiotto et Javier Echaide
L'"Accord entre le Mercosur et l'Union européenne - Étude approfondie de ses clauses et de ses effets", par Luciana Ghiotto et Javier Echaide, est un nouvel exemple de la façon dont les gouvernements négocient des accords commerciaux dans le dos des citoyens, sans aucun contrôle ou examen démocratique. Une négociation qui a duré 20 ans a finalement été clôturée en 6 mois après l'investiture de Jair Bolsonaro au Brésil, avec Mauricio Macri comme président argentin. Il n'y a pas eu de consultation avec les PME, les syndicats ou les secteurs sociaux dans aucun des pays.
Quelques conclusions du rapport :
Le Mercosur et l'UE présentent des asymétries économiques indéniables. Une fois entré en vigueur, cet accord maintiendra et approfondira les asymétries existantes.
L'augmentation des exportations de produits agricoles vers l'UE entraînera un approfondissement du modèle agro-industriel.
Les pays du Mercosur pourraient souffrir d'une désindustrialisation accrue et d'une exacerbation des conséquences environnementales et sociales négatives de l'approfondissement de la production basée sur la monoculture et de l'exploitation des minéraux.
L'accord aura un impact direct sur les secteurs productifs qui génèrent aujourd'hui une quantité importante d'emplois, en particulier dans les secteurs des pièces automobiles, des machines, des produits chimiques, des textiles et des chaussures.
L'accord entraînera le démantèlement des chaînes de valeur régionales qui fonctionnent depuis la création du bloc.
Les grands gagnants de cet accord sont les grandes entreprises européennes. Elles sont économiquement plus fortes et mieux positionnées que leurs homologues du Mercosur.
L'accord ouvre de nouveaux marchés, en particulier pour les entreprises de l'UE, tout en empêchant l'utilisation de politiques publiques pour réglementer les investissements, les services, le commerce électronique ou la circulation des capitaux.
L'accord entraînera une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et une expansion de la déforestation.