LE MASSACRE DE SYDNEY
Alejandro Teitelbaum
La réaction de presque tous les hommes politiques français face au massacre a été fondamentalement la même : instrumentaliser l’événement à des fins électorales.
Aucun d’entre eux, pas même ceux de gauche, n’a cherché à replacer la tragédie dans son contexte historique, idéologique, politique, économique et social, afin contribuer a éclaircir l’opinion publique.
Les crimes racistes et religieux ont toujours existé, et leurs motivations ont varié. Mais comprendre chacun d’eux exige une explication spécifique. Cela vaut également pour les crimes antisémites actuels.
Assimiler la condamnation du génocide perpétré par l’État d’Israël contre le peuple palestinien à une position antisémite et même la punir, contribue à semer la confusion entre l’État génocidaire et les juifs en général, engendrant des réactions irrationnelles, aveugles et, dans bien des cas, criminelles.
Netanyahu, dont la complicité par omission dans le massacre de Juifs du 7 octobre 2023 est largement avérée, ose aujourd'hui accuser l'Australie d'«attiser les braises de l'antisémitisme ». Or, par ses propres actions, il en est en réalité le principal vecteur.
La complicité active des puissances occidentales, notamment les États-Unis, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni, dans ce génocide, au lieu de le condamner et d'agir pour y mettre fin, engendre un profond désespoir et, chez beaucoup, le désir de se faire justice eux-mêmes en s'attaquant indistinctement aux juifs. Cela offre ainsi une opportunité à ceux qui ont toujours nourri des instincts antisémites.
L'utilisation abusive et indiscriminée des termes « terrorisme » et « terroristes » est, et a été, employée par les dictatures pour justifier la répression brutale de l'opposition. Le terme « terrorisme » ne devrait pas être utilisé à tort et à travers, mais de manière rationnelle et réaliste. Il existe un terrorisme perpétré par les pauvres, désorganisé et faisant des victimes indiscriminées, et un terrorisme pratiqué par de nombreux États, organisé, méthodique et poursuivant des objectifs précis.Le massacre de Sydney semble relever du premier. Un exemple du second est celui pratiqué depuis toujours par l'État d'Israël et par les groupes sionistes, même avant la création de cet État.
L’Irgoun de son nom complet Irgoun Zvaï (ou Tzvaï) Leoumi « Organisation militaire nationale »), est une organisation paramilitaire de la droite en Palestine , née en 1931 d’une scission de la Haganah, et dirigée à partir de 1943 par Menahem Begin. L'organisation se livra à des attentats sanglants contre la population arabe et contre les intérêts britanniques.
Idéologiquement, elle s’affirme comme proche du parti de la droite nationaliste, le parti révisionniste, surtout à partir de 1937, et a pour objectif la fondation d’un grand État juif sur les deux rives du fleuve Jourdain, sur toute l'étendue du mandat initial donné à la Grande-Bretagne par la Société des Nations en 1920 (territoires actuels de l'État d'Israël, des territoires palestiniens et de la Jordanie).
Après la déclaration d'indépendance de l’État d’Israël le 14 mai 1948 à Tel Aviv, la plupart des éléments de l’Irgun furent intégrés dans l'armée régulière, Les anciens membres de l’Irgoun ont majoritairement fondé fin 1948 le parti Hérout (« Liberté »), qui est la matrice de l’actuel Likoud, parti de la droite israélienne.
Autrement dit, le Tsahal et le Likoud son des héritiers légitimes d’organisations terroristes professionnels.
Le Mossad « Institut pour les renseignements et affaires spéciales », est un service de renseignement israélien chargé du renseignement extérieur et des opérations spéciales en dehors des frontières de l’État d'Israël. Contrairement aux services de renseignement intérieur et militaire, les objectifs, la structure et les pouvoirs du Mossad sont exemptés de toutes les lois fondamentales de l'État. Le Mossad a un long parcours d’assassinats sélectifs.-------------