Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
Depuis des semaines et des semaines, les indépendantistes de Kanaky-Nouvelle-Calédonie tiraient la sonnette d’alarme, en appelaient à un véritable dialogue, pour éviter le retour de la violence. Le gouvernement a choisi le passage en force sur une question éminemment sensible - celle de la citoyenneté dans un archipel inscrit sur la liste des territoires à décoloniser de l’ONU - pour imposer le dégel d’un corps électoral dont la composition a été au cœur de la longue marche pour la paix et la décolonisation jalonnée par les accords de Matignon puis de Nouméa. L’exécutif a par cette décision mis le feu aux poudres, et le Caillou s’est embrasé. Quatre personnes - trois jeunes Kanaks et un gendarme - l’ont déjà payé de leur vie.
Pour ramener le calme, la réponse sécuritaire est privilégiée : déploiement de l’État d’urgence et de l’armée, convocation d’un nouveau conseil de défense ce jeudi… Mais le fond du problème est dans le mépris d’un peuple qui s’est vu voler son dernier référendum d’autodétermination avec sa tenue en plein covid, qui a vu nommer au gouvernement une farouche anti-indépendantiste malgré la neutralité qu’est censé garantir l’État, et qui vit au quotidien de puissantes inégalités.
Julie Hamlaoui – L’Humanité
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