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Billet de blog 19 février 2025

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GIORDANO BRUNO BRÛLÉ PAR L'INQUISITION

Plus de quatre cents ans se sont écoulés depuis le jour où Giordano Bruno a fait entendre sa voix à la Sorbonne de Paris pour exposer ses théories sur l'univers illimité, la vie universelle, l'immortalité de l'esprit et la vie héroïque, qui conduit à la perfection humaine

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 L'INQUISITION EST DE RETOUR

Plus de quatre cents ans se sont écoulés depuis le jour où Giordano Bruno a fait entendre sa voix à la Sorbonne de Paris pour exposer ses théories sur l'univers illimité, la vie universelle, l'immortalité de l'esprit et la vie héroïque, qui conduit à la perfection humaine. Revenons quelques instants au XVIe siècle, un siècle de fer au cours duquel l'Europe assiste à des changements décisifs. La réforme religieuse aboutit à la tragédie des guerres de religion ; la découverte de l'Amérique ouvre la voie à l'entreprise prédatrice de la colonisation ; l'État moderne poursuit son difficile travail de construction, tandis que le système de savoir et l'image du monde dominants depuis des siècles entrent dans une crise irréversible d'où émergera la pensée de la modernité. Giordano Bruno est confronté à ces problèmes, tout en procédant à une révision critique de l'ensemble de la tradition philosophique et religieuse de l'Occident. Nous sommes en 1582. Cette année-là, Giordano Bruno avait quitté les environs de Naples pour se rendre à Rome, échappant ainsi aux griffes de l'Inquisition, qui voulait le faire sortir de son couvent à la suite d'une brochure assez audacieuse, Candelaio, dans laquelle il stigmatisait avec une ironie mordante les vices des moines et s'exprimait contre certains dogmes de l'Église catholique. Le pape, bien sûr, ne l'a pas très bien accueilli, il l'a plutôt exhorté à se rendre à l'Inquisition et à prier pour son pardon. Poursuivi par la haine de ses ennemis, il s'était réfugié à Nola, son petit village natal, dans le sud de l'Italie, avant de se rendre à Genève. Mais les calvinistes ne le reçurent pas mieux que le pape en raison d'une critique qu'il avait faite à Calvin, et il dut bientôt rompre avec son successeur. Voyant le chemin de la prison s'ouvrir devant lui, il se rendit à Lyon, en France, bien que les portes de la ville fussent gardées pour l'en empêcher et le capturer. Il se rendit ensuite à Toulouse, puis à Paris, où il arriva en 1582. Là, désireux de diffuser ses idées, il demanda et obtint du recteur de la Sorbonne la permission d'ouvrir un cours, qui connut un succès considérable. À tel point que la Sorbonne lui offrit un poste de professeur. Mais une difficulté se présentait : tous les professeurs de la Sorbonne avaient l'obligation impérieuse d'assister à la messe, à une époque où, dans les rues de Paris, les passants étaient interpellés en criant : « La messe ou la mort ! » Bruno ne voulait en aucun cas assister à une telle cérémonie. Il ne pensait pas la même chose qu'Henri IV, qui a dit plus tard que « Paris vaut bien une messe ». Au contraire, amoureux de la vérité dans les actes comme dans les paroles, il se montra intransigeant sur cette question, ne voulant pas plier le genou là où le cœur ne ressentait pas l'adoration de la Divinité. Comment donc le laisser parler depuis son fauteuil à la Sorbonne ? Il a fallu réfléchir pour sortir de l'impasse, d'autant plus que le roi Henri III s'intéressait au jeune Italien et que les étudiants, toujours peu soumis à l'autorité, voulaient assister en masse à ses cours. Sa parole enflammée et son éloquence magnétique enchantaient la jeunesse parisienne. Que faire alors ? Le seul moyen de sortir de l'engagement était de lui créer une chaire extraordinaire, libre de toutes les conditions imposées aux docteurs de la Sorbonne. Il fut effectivement nommé professeur extraordinaire et autorisé à enseigner le système de logique et de mnémotechnie de Raymond Lulle, l'une des figures spirituelles les plus fascinantes et les plus avancées de l'époque, qui offrait d'immenses horizons à Bruno, pour qui le mot était la matérialisation de la pensée ; l'idée était la créatrice, tandis que le mot et l'objet ne sont que ses créatures : Ainsi, lorsque Dieu voulut créer le Cosmos, il se manifesta dans le Verbe. Giordano Bruno est né dans la ville de Nola, près de Naples, en 1548. Cette ville, qui était presque en ruines, avait autrefois une grande importance. Elle fut fondée par les Tyriens, des Phéniciens descendants des Cananéens ; ses habitants, courageux et guerriers, firent reculer par deux fois les troupes d'Hannibal. Plus tard, elle tomba aux mains des Goths et des Sarrasins. Cependant, l'ombre de Pythagore planait encore sur ces ruines, la ville étant le bastion de la philosophie grecque, des idées de l'école d'Alexandrie et de la philosophie néoplatonicienne. 24 Sous l'égide de cette philosophie grecque, Filippo Bruno, qui prendra plus tard le nom de Giordano, est né entouré d'érudits connaisseurs et amoureux du splendide idéalisme de la Grèce antique. Son père était un homme froid, fort, équilibré et parfois trop sévère. Sa mère était une femme douce et pieuse, dont le plus vif désir était de voir son fils entrer dans un ordre monastique. De ces deux caractères si différents et opposés est né cet homme de feu, ce chevalier errant de la science, à l'esprit ardent, subtil et fier, orateur inspiré, écrivain qui écrit comme il parle, parfois emporté par la vague d'une éloquence débordante, d'une facilité fatale ; celui que Hegel a appelé « la comète qui brille à travers l'Europe » et que plus tard un autre penseur qualifia de « splendeur d'une vie consumée ». Les souhaits de la mère furent rapidement exaucés et le jeune Bruno, âgé d'à peine quinze ans, déjà imprégné des idées de Pythagore, Plotin et Proclus, entra dans un couvent de dominicains. Les moines, enchantés de son talent précoce, lui donnèrent le nom de Giordano, c'est-à-dire disciple de saint Dominique. C'est ainsi qu'il fit ses premiers pas sur le chemin qui devait le conduire au bûcher du Champ des Fleurs, à Rome. Pauvre mère ! Comme une douce pluie qui a couvé un œuf d'aigle, elle resta stupéfaite de voir son fils s'élever dans les nuages, alors qu'elle s'attendait à un poussin picorant la terre ; elle avait voulu faire un prêtre et se retrouvait avec un homme de science ; ayant cru donner naissance à un saint, elle voyait qu'elle avait accouché d'un héros, d'un martyr. Mais le destin fut beau pour le héros, mais pas pour la mère. « La lueur du bûcher où brûla Bruno le 17 février 1600 », a déclaré Bartholomé, l'un de ses biographes, « se confond avec l'aurore de la science actuelle ». Et rien n'est plus juste que cette appréciation. Les flammes qui ont dévoré son corps vivant sont devenues les premiers rayons du soleil de la liberté de pensée qui brille aujourd'hui sur l'Europe et sur presque le monde entier. Dans le royaume de la pensée, les nations étaient alors dominées par la cosmologie arabe d'Averroès, la cosmologie juive traditionnelle - dans laquelle Avicenne et Maïmonide prédominaient - et la science d'Aristote. La vision était fermée. Aristote était l'enfant adoptif du christianisme ; il régnait aussi bien dans le Rome catholique que dans le Genève protestant. Pour tous, la Terre restait immobile ; le Soleil errait dans l'espace ; la Terre était le centre de l'Univers. Sur cette Terre, un dieu avait agonisé ; tout avait été créé pour l'homme : le Soleil, la Lune, les astres. Au-delà des étoiles, fixes et immuables dans la voûte bleutée du ciel, se trouvait le trône de Dieu, le royaume des saints et des anges. Au-dessus, le ciel avec ses délices ; en dessous, l'enfer avec ses tourments. L'univers était petit, étroit, limité par des horizons visibles. Et cinq ans avant la naissance de Bruno, Copernic, sur le point de mourir, avait donné au monde son livre révolutionnaire. Nous, qui avons vécu dans un univers infini depuis notre enfance, nous ne pouvons imaginer l'erreur, le bouleversement des idées, lorsque notre Terre a été lancée, comme une toupie, dans le vide des espaces sans limites. L'homme fut abasourdi par le spectacle de cette nature qui, du jour au lendemain, se révéla gigantesque, écrasante ; terrorisé comme un enfant qui voit une ombre menaçante dans la pénombre du soir, il se réfugia dans le sein de sa mère, l'Église, pour cacher son trouble et calmer ses craintes. C'est dans cette Europe, encore dominée par Aristote, que Bruno se jeta, rempli des idées de Pythagore renforcées par les théories de Copernic, car tous deux enseignaient le mouvement de la Terre, la stabilité des étoiles, et le dernier avait ressuscité la plus ancienne science : celle qu'Aristote avait bannie. Les nouvelles idées menaçaient l'humanité d'un effroyable déclin. « Comment est-ce possible ? », s'écriait-on de toutes parts ; « l'homme, qui est le roi de la Création, n'est-il pas qu'un être petit, insignifiant, un atome, un grain de sable dans le désert d'un Univers sans limites ? » Pour Bruno, dans l'infinitude de la nature, l'homme entre en contact avec l'infinitude de Dieu. Il en résulte un mode de vie philosophique spécifique : « Le philosophe aspire à dépasser son individualité... pour dilater son être fini dans la splendeur de l'infini, pour retrouver l'union avec la nature infinie... Penser l'infini signifie, en particulier, se considérer comme une infime partie d'un Tout, signifie exprimer avec enthousiasme la certitude que sa propre vie participe, dans une certaine mesure, au mouvement incessant de l'Univers ». En d'autres termes, il s'agit d'éliminer le point de vue partiel et partisan du moi individuel et de se découvrir comme une partie consciente et active du Tout, s'élevant ainsi à un niveau transcendant d'universalité et d'objectivité. L'élan de l'esprit laisse tout derrière lui pour s'élever vers le Bien. Ainsi, la dignité, la morale, en somme, la grandeur de l'âme humaine, étaient détruites par cette nouvelle science. Tout s'écroulait autour d'une Église stupéfaite, et le christianisme, par intuition, s'opposait à cette doctrine par les moyens les plus radicaux : l'Inquisition, avec ses méthodes de torture les plus raffinées et les plus cruelles, et ses bûchers. Giordano Bruno, au contraire, considérait de manière très différente le problème posé au XVIe siècle, celui des relations entre Dieu, l'univers illimité et l'homme. « Ah ! » s'écriait-il à son tour, plein de ferveur triomphante et joyeuse, « la Terre tourne avec ses habitants dans l'espace infini ! Les sphères sont innombrables ! La vie, partout, s'incarne dans des formes, car la vie est universelle, c'est ce que nous appelons Dieu ! Des mondes et encore des mondes partout ! Partout des êtres vivants ! La mort peut dissiper le corps, mais elle ne peut pas toucher la vie. Le corps n'est utile que lorsqu'il sert d'instrument à une vie noble, aimante et héroïque, digne d'être une particule de la vie universelle ou divine. Par conséquent, la peur, le mensonge, la bassesse, voilà les ombres de la vie ; la honte, en conclusion, est pire que la mort, car la honte souille la vie, tandis que la mort ne détruit que les corps ». Voici donc la nouvelle base morale que Giordano Bruno a offerte au christianisme : l'immanence de Dieu, c'est-à-dire la vie universelle animant tous les corps ; l'éternité de l'esprit, puisqu'il est, par nature, identique à la vie universelle et, sur la base de ces deux faits naturels, scientifiques, la vie héroïque, le culte Ses idées étaient visionnaires et mystiques, proches et personnelles. Elles ont touché autant le poète que l'analyste et, avec le temps, ont influencé des hommes tels que Heisenberg et Einstein 25 à la vérité et à la beauté, car c'est le seul mode de vie digne de l'éternité qui habite le corps. Contempler l'infinitude de la nature invite à une quête qui est également infinie : la recherche et la quête ne s'éteindront pas avec l'obtention d'une vérité limitée et d'un bien défini. « La valeur de l'homme ne réside pas dans la vérité que n'importe qui possède ou prétend posséder, mais dans la fatigue sincère employée pour l'atteindre ». Il est significatif que Bruno oppose sa propre aventure spirituelle à celle des « mécaniciens » ou aventuriers, qui annonçaient l'avènement d'un monde moderne, dominé par la technologie et l'argent. Ainsi, il dénonce le cynisme de la « conquête » déguisée en « découverte » par les Argonautes modernes qui ont conquis l'Amérique, mus non par le désir de connaissance, mais par la soif de richesse. Ils ont perturbé la paix d'autrui, confisqué les terres et les biens des hommes, détruit leurs religions et leurs coutumes. En même temps, il reproche aux Tifis modernes d'avoir donné aux hommes des instruments et des moyens pour dominer et tuer leurs semblables, « avec l'avarice abominable, avec le commerce vil et impétueux, avec la piraterie désespérée, la déprédation, la tromperie, l'usure et d'autres serviteurs criminels, ministres et compagnons ». Le Misanthrope est la première manifestation de sa philosophie, sous une forme comique. Il y anticipe certains thèmes fondamentaux de sa pensée et, en même temps, trace dans les grandes lignes les principes généraux de sa poétique. Il est nécessaire de partir d'une situation comique pour comprendre les mécanismes qui régissent la fonction du modèle. Il voulait simplement mettre en scène trois personnages typiques du théâtre du XVIe siècle : l'amoureux, l'alchimiste et le pédant. La racine de tout cela se trouve chez Platon, dans le Philèbe, où l'on trouve l'exemple de la coexistence du plaisir et de la douleur dans l'âme : (« Ne sais-tu pas que dans elles [les comédies] aussi, il y a un mélange de douleur et de plaisir ? ») L'intérêt pour le mélange d'affects opposés incite Platon à examiner les mécanismes qui déclenchent le ridicule. Il s'agit d'une brève et intense digression, dans laquelle est formulée pour la première fois une explication qui met en jeu simultanément la victime, l'auteur et le spectateur. Pour bien comprendre ce qui se passe à la fois sur scène et dans la vie, il faut imaginer un accident opposé au précepte inscrit à Delphes. En effet, l'élément qui déclenche le rire est provoqué par une méconnaissance de soi, par un vide de l'âme qui génère de fausses opinions sur sa propre valeur. La risée, selon l'interprétation proposée par Socrate, naît de la différence qui existe entre ce que nous croyons être et ce que nous sommes réellement. La critique de Giordano Bruno part de l'idéal de la connaissance désintéressée, d'un modèle qui régira toute son existence : celui de la vie véritablement philosophique, guidée exclusivement par l'amour de la Vérité et de la Sagesse. « La sagesse et la justice commencent à quitter la Terre au moment même où les sages, organisés en sectes, commencent à utiliser leurs enseignements dans un but lucratif ». Cette tendance est très présente à notre époque (XXIe siècle), où le savoir scientifique et humaniste court toujours le risque d'être au service du marché ou d'une vaine armée de pouvoir académique. Telle est la thèse que Giordano Bruno soutenait dans tous les pays cultivés d'Europe, dans toutes les universités qui lui ont ouvert leurs portes, dans tous les centres de pensée. Elle lui a donné son feu, son éloquence, sa passion pour la parole, car pour lui, la science n'était pas une connaissance aride et stérile, mais une religion inspirée et féconde. Il aimait et prêchait la science avec une ardeur, une ferveur et un feu indescriptibles ; il était son apôtre et fut son martyr, car pour lui la science était l'occultisme, c'est-à-dire l'étude de la pensée divine incarnée dans les formes. Ainsi, en observant les objets, on peut lire le langage de la nature et connaître les pensées de Dieu. Giordano Bruno était conscient d'avoir payé le prix personnel qu'il a dû payer pour ce qu'il croit pouvoir penser et dire. Il a déclaré : « En me fatiguant, j'ai profité, en souffrant, j'ai fait l'expérience, en vivant en exil, j'ai appris », avant de savoir que, comme Socrate, il paierait un prix très élevé pour le crime d'être un libre penseur. Ce n'est pas un hasard si le philosophe, animé par l'amour de la connaissance, a terminé son existence comme le papillon, dans les flammes du bûcher. Mais le christianisme a refusé d'accepter une telle thèse. S'il avait pu la saisir, il n'aurait pas déclenché entre la science et la religion la guerre acharnée qui dure jusqu'à nos jours. Pauvre orateur ! Avec tes paroles enflammées, tu n'as pas pu enflammer des cœurs durs et froids comme des pierres ; tu n'as pu qu'allumer le bûcher dont les flammes ont réduit en cendres ton corps, dont aucune particule ne subsiste sur Terre, et le chercher dans le vide de l'espace les terres peuplées dont il avait parlé. Mais les mots résonnent à travers les âges. « Savoir mourir dans un siècle, c'est vivre dans tous les siècles à venir ». La thèse rejetée au XVIe siècle est revendiquée par le présent. Le message de Bruno, étouffé par la fumée du bûcher, est le message dont le monde actuel a besoin. Ses livres figurent dans l'Index des livres interdits du Vatican, mais ses idées se répandent aujourd'hui dans le monde entier, étant les précurseurs de la spiritualité qui illumine aujourd'hui le monde. Bruno était un auteur prolifique, qui écrivait en latin cultuel et en italien vulgaire. C'est dans cette dernière langue, sa langue maternelle, que l'on trouve ses œuvres les plus importantes. Aux yeux de l'Église, le fait de traiter ses idées philosophiques dans une langue populaire et destinée au peuple n'était peut-être pas l'un de ses moindres défauts, car pour l'Église, la philosophie, lorsqu'elle est hérétique, doit être dissimulée sous le voile du latin et ne pas être exposée au milieu de la rue dans une langue que le peuple puisse comprendre. Giordano Bruno utilisait sa langue maternelle pour diffuser ses doctrines au cœur du peuple. Outre le Candelaio, trois autres de ses œuvres sont qualifiées par Bruno de « colonnes de mon système », « les fondations de l'édifice entier de ma philosophie ». Il s'agit de Della causa, principio et uno et Dell' infinito, universo é mondi, où se trouve l'exposition complète de la doctrine de ce grand penseur. La troisième, qui contient l'application de cette doctrine à la vie, s'intitule Gli heroici furori et décrit son idéal. Voici comment Giordano Bruno s'exprime : « Si la Terre ne reste pas immobile au centre du monde, alors l'Univers n'a ni centre ni limites ; alors l'infini est déjà une réalité dans la création visible, dans l'immensité des espaces célestes ; alors, en fin de compte, l'ensemble indéfini des êtres forme une unité illimitée, produite et soutenue par l'Unité primitive, par la cause des causes ». Selon Bruno, la science est l'observation des objets par les sens ; la philosophie est la connaissance de l'unité au-dessus de ces objets. l'ensemble indéfini des êtres forme une unité illimitée, produite et soutenue par l'Unité primitive, par la cause des causes ». En d'autres termes, moins philosophiques : cette unité de la vie est le fondement de l'humanité et l'immanence de Dieu est le fondement de la solidarité des êtres humains. Cette existence est le Tout, sans exception. Tout existe en elle, non seulement le présent, c'est-à-dire l'Univers qui est, mais toutes les possibilités réalisées ou non réalisées, tous les univers du passé et du futur. Cette Existence contient tout, tout en sort et tout y retourne ; et Bruno ajouta, rappelant un verset du Nouveau Testament : « Il est vraiment bien dit que c'est en Lui que nous vivons, que nous nous mouvons et que nous sommes ». Et pourtant, il a été condamné au bûcher pour athéisme. Cette Existence se manifeste de trois manières : la première, la pensée. Cette pensée est la substance de l'Univers. « L'acte de la pensée divine », dit Bruno, « est la substance des choses » ; il est la base de toutes les existences particulières. La philosophie de Giordano Bruno rejoint, en somme, la doctrine du Vedanta, pour laquelle l'Univers n'est qu'une pensée de Dieu, et toutes les choses en dehors de la réalité, c'est-à-dire en dehors de Dieu, sont éphémères. Ainsi, il établit la pensée, qui est la substance, et dans cette substance deux éléments : l'esprit et la matière. Le premier, l'esprit, est l'élément positif, formateur, principe de la forme ; il fait tout. Le second, la matière, est l'élément négatif, passif, celui en lequel tout se transforme. Ces deux éléments de la philosophie de Giordano Bruno rappellent une autre école hindoue, la philosophie Sankhya, mais avec une différence importante : dans la philosophie de Bruno, l'esprit et la matière apparaissent toujours liés et l'Univers existe par ces deux éléments ; ils figurent toujours ensemble et forment la Nature, qui est l'ombre de Dieu. Dans la philosophie Sankhya, au contraire, l'esprit joue certes un rôle très important, car sans lui rien n'existerait, mais il agit sur la matière de la même manière que le fait l'aimant sur les particules de fer. L'esprit reflété dans la matière est la force, mais il reste toujours à part, comme « témoin », comme « spectateur », et l'énergie et la matière créent ensemble tous les objets. Pour Bruno, l'esprit est toujours là, non pas en tant que témoin, mais en tant qu'acteur, car il le considère comme le principe de la forme. « Un seul esprit, dit-il, pénètre tous les corps, et il n'existe pas un seul corps, si infime soit-il, qui ne puisse contenir une partie de la substance divine et vivifiante [...] Rien ne peut exister en dehors de cette ambiance divine ». Le second élément, la matière, est passif ; considérée dans son ensemble, la matière est une ; elle est la monade primitive dans laquelle l'esprit engendre d'innombrables corps, et chaque monade contient en elle toutes les possibilités d'évolution. Bruno dit qu'il est nécessaire de considérer la matière comme une, tout comme l'esprit, et voici comment il la conçoit : « De la souche d'un arbre, l'art construit de précieux meubles, qui sont l'ornement d'un magnifique palais. La nature nous offre des métamorphoses analogues ; ce qui est d'abord une graine devient une tige, puis un épi, puis du pain, du chanvre, du sang, des semences, un embryon, un homme, un cadavre, et redevient de la terre, de la pierre ou tout autre corps, et ainsi de suite. Nous sommes donc ici en présence de quelque chose qui se transforme en tous ces objets, mais qui, cependant, reste toujours le même. Toutes les formes naturelles sortent de la matière et y retournent ; rien ne semble constant et digne d'être appelé « principe », si ce n'est la matière elle-même. Ce qui est, ce qui existe, ce que tous les êtres ont en commun, c'est la matière. Celle-ci est donc une unité qui produit tous les corps. « La connaissance de cette unité est l'objet de toute la philosophie, de toute l'étude de la nature ». Si l'on ajoute à cela cette autre phrase : « Les corps sont les véritables objets de la conscience », on peut apprécier chez Giordano Bruno deux définitions très habiles de la science et de la philosophie. La science est l'observation des objets par les sens ; la philosophie est la connaissance de l'unité au-dessus de ces objets. C'est lorsque l'on parvient à connaître cette unité que l'on est véritablement philosophe. Puisque l'élément positif, l'esprit, la conscience, agit dans la matière de l'intérieur et non de l'extérieur, il est l'intelligence de toutes les vies particulières. L'âme de chaque objet. Voici posé un principe important : l'esprit universel s'individualise dans l'âme ; il est, véritablement, l'âme de tous les corps. Ainsi, Bruno dit que l'âme est la cause de l'harmonie des corps et non le résultat de cette harmonie. Et c'est précisément là que réside la différence entre le matérialisme et l'idéalisme. Le matérialisme prétend que la coordination des particules de la matière est la chose la plus importante, et que la vie, l'intelligence, proviennent de cette coordination de la matière. L'idéalisme postule que la vie est le principe formateur, que ses efforts pour se manifester sont la cause de cette coordination et qu'ils forment les organes du corps afin qu'ils puissent servir au mieux les fonctions de la vie. Voici marqué l'immense différence qui existe entre les deux systèmes : dans l'un, la matière produit tout ; dans l'autre, la vie gouverne la matière et l'organise pour s'en servir. Et Giordano Bruno dit que le but de tout progrès est le perfectionnement de l'esprit, car la vie de l'esprit est la vie de l'être humain. Pour lui, le péché est négatif, c'est l'absence du bien, le bien imparfait ; la mort est complètement indifférente, puisque le corps change tous les jours. « Ceux qui craignent la mort sont insensés, car le corps change tous les jours ». Pour Bruno, les deux éléments sont éternels : la matière, qui produit une succession de corps ; et l'esprit, qui s'individualise dans l'âme ; l'âme se développe par la réincarnation dans des corps de plus en plus complexes et parfaits. Et Bruno ajoute aussitôt : « Peut-on ainsi avoir peur de la mort ? » Pour démontrer le fondement moral de sa philosophie, il explique la constitution de l'être humain. L'être humain se compose de trois parties, qui sont comme les trois présupposés de Dieu dans l'Univers. Il pense et partage alors la substance divine, qui est la pensée ; c'est la partie supérieure de l'être humain, le germe de la divinité qui existe en lui. L'âme, qui est l'esprit, l'élément positif individualisé, se lie par ses pouvoirs Cette tendance est très présente à notre époque, où le savoir scientifique et humaniste court toujours le risque d'être au service du marché ou d'une vaine armée de pouvoir académique 27 supérieurs à la pensée, à l'intellect, et par ses pouvoirs inférieurs s'unissent au corps, qui est sa créature. Enfin, la troisième partie est le corps formé de matière. En résumé, les trois éléments qui constituent l'être humain sont : la pensée, qui est la plus élevée de toutes ; l'âme, entre la pensée et le corps, et ce dernier, formé de matière. « Le corps est dans l'âme ― dit-il ―, l'âme n'est pas dans le corps ; l'âme est dans l'intellect ou la pensée ». Pour Bruno, l'esprit est la vie universelle qui s'individualise en tant qu'âme ; « l'âme est dans l'intellect et l'intellect est Dieu ou est en Dieu », comme l'a dit Plotin. Ainsi, pour Bruno, la forme primitive de l'être humain est la divinité ; si l'être humain a conscience de sa divinité, il peut alors reconquérir la forme primitive et s'élever jusqu'aux cieux. « C'est par la connaissance de leur propre noblesse que les êtres humains peuvent retrouver leur forme divine ». L'Église disait à l'homme : « Tu es mauvais, corrompu ; pour te sauver, la grâce divine est indispensable » ; et Bruno disait : « Tu es divin et tu dois t'élever jusqu'à révéler ce Dieu qui demeure perpétuellement dans ton cœur ». Et il ajoute encore que le corps est comme un navire : le capitaine est la volonté, le gouvernail est la raison ; mais parfois le capitaine dort et les marins - les désirs, les appétits du corps - s'emparent du gouvernail et le navire chavire. Dans ces conditions, comment persuader l'âme qu'elle est noble et digne d'éloges de s'élever jusqu'à l'intellect et de vivre une vie héroïque ? Comment inciter l'homme à s'élever au-dessus de l'animal, à réaliser sa divinité, alors qu'il est constamment attiré par les objets, par les attraits des sens ? Bruno nous offre une réponse convaincante : « Par l'amour du bien et du vrai ». L'âme qui aspire aux objets des sens s'unit par cette amour au corps ; mais l'âme qui aime la beauté, la bonté et la vérité, s'unit ainsi au Dieu incréé. Par conséquent, sa doctrine ne contient aucune menace ; il veut attirer les êtres humains et en aucun cas leur faire peur ; pour lui, l'enfer n'existe pas et il n'y a que la dégradation de l'esprit. « L'âme, dit-il, peut s'abaisser comme elle peut s'élever ; on peut juger par les prédilections de l'âme si elle s'élève vers les êtres divins ou si, au contraire, elle descend vers l'animalité. L'âme humaine ne peut animer le corps d'un animal que lorsqu'elle a cessé d'être humaine. L'amour placé dans les plaisirs grossiers vole vers la terre, mais il remonte vers les hauteurs lorsqu'il se place dans les plaisirs nobles. L'esprit, qui aspire à s'élever, entre dans la divinité avec la certitude que Dieu est proche de lui, présent en lui plus encore que l'être humain lui-même, car Il est l'âme de toutes les âmes, la vie de toutes les vies, l'essence de toutes les essences. Ce que nous voyons autour de nous est aussi divin que nous-mêmes. Voici donc ce que Bruno dit aux êtres humains : « Par amour de la beauté et de la bonté divines, l'esprit est envoûté et devient le héros enthousiaste ». L'attirance pour les objets les plus bas disparaît lorsque l'on a vu la beauté réelle et permanente. « Le héros passionné s'élève par la contemplation des différents genres de beauté et de bonté divines ; avec les ailes de l'intelligence et de la volonté raisonnée, il s'élève vers la divinité, laissant derrière lui les corps de nature inférieure ». Giordano Bruno décrit ce qu'est pour lui un héros : « Ils sont présents dans le corps, d'une manière telle que la meilleure partie d'eux-mêmes est en dehors de celui-ci ; par un sacrement indissoluble, il est uni aux choses divines et n'éprouve ni amour ni haine pour celles qui sont passagères ; il se sent maître de son corps ; il sait qu'il ne doit pas en être l'esclave, car le corps est pour lui une prison, dans laquelle sa liberté est chargée de fers qui le retiennent, de chaînes qui lui lient les mains, de liens qui lui serrent les pieds et de voiles qui lui aveuglent les yeux. Il ne veut pas être esclave, prisonnier, captif, enchaîné, paresseux, stupide, aveugle, car le corps qu'il rejette ne peut pas le tyranniser. Ainsi, l'esprit domine le corps et la matière est soumise à Dieu et à la Nature ; ainsi il devient fort contre le destin, magnanime face aux injures, courageux face à la pauvreté, à la maladie et à la persécution ». Tel est l'idéal de la vie héroïque, telle que Bruno la conçoit. Une objection se présente : tous les êtres humains ne peuvent pas être héroïques ; comment s'élèveront ceux qui ne peuvent pas gravir ces sommets ? Giordano Bruno nous répond : « Il suffit que chacun fasse tout son possible, car la nature héroïque révèle sa dignité en tombant ou en échouant dignement dans une noble entreprise, encore plus qu'en remportant une victoire complète dans une autre moins grande et moins noble ». Le message de Giordano Bruno s'adresse non seulement aux individus, mais aussi aux nations, car il existe une âme de la nation, tout comme il en existe une de l'individu ; pour les deux, la pensée est l'instrument du progrès ; la poursuite d'un idéal noble et élevé transforme la vie en une vie grande et héroïque. Dans les nations comme entre les individus, il faut choisir entre la bestialité et Dieu. L'esprit est libre de faire ce qu'il veut : il peut descendre dans la boue, nous pouvons devenir des sauvages, des bêtes, ou bien nous pouvons, petit à petit, monter vers ces sommets élevés où le Dieu incréé se manifeste au monde. Nous pouvons atteindre, essayer d'atteindre les hauteurs où règne une atmosphère délicieuse, ou nous pouvons nous noyer dans les cavernes du fond de la Terre. Notre destin est entre nos mains et dépend de notre capacité à être maîtres ou esclaves de notre corps. Ce corps est un instrument excellent, magnifique, mais à une condition : qu'il soit vraiment l'instrument et non le maître. Choisissez donc. Soyez le maître ou soyez l'esclave. Choisissez, non seulement pour vous, mais aussi pour votre pays et pour le monde. Commencez à comprendre la beauté, mais ne vous vautrez pas dans la boue ; et que l'objectif des individus, comme celui des nations, soit de s'élever toujours et non de descendre. Peu de gens choisissent de mourir d'une manière qui permette de changer le cours de l'histoire, mais Giordano Bruno était l'un d'entre eux, devenant le premier martyr de la liberté de pensée et le seul martyr de la science. Fin janvier 1600, Bruno était enchaîné devant le tribunal de l'Inquisition de l'Église romaine, au Vatican, et condamné à mort par le pape Clément VIII. Le crime de Giordano Bruno avait été de publier des écrits hérétiques : Le Souper des cendres, L'Expulsion de la bête triomphante, De l'univers infini et des mondes et Le Chandelier, basés sur les théories de Copernic et mélangés à sa propre vision idiosyncrasique de la philosophie naturelle. Bruno avait été persécuté pendant des décennies, ses livres interdits, ses idées réprimées, mais, comme Léonard de Vinci un siècle plus tôt, il avait toujours réussi à garder une longueur d'avance sur l'Église et à passer la majeure partie de sa vie dans des États libéraux ou protestants, comme la France, l'Angleterre et l'Allemagne. Mais en 1591, il reçut une offre pour enseigner à un noble vénitien nommé Giovanni Mocenigo, et il prit la décision étrange de retourner dans son Italie natale. C'était un piège : Mocenigo travaillait pour l'Inquisition. Bruno dut faire face à un procès, d'abord à Venise, puis à Rome, où il fut emprisonné dans une cellule minuscule pendant sept ans, période pendant laquelle il fut torturé avant d'être brûlé vif. Bruno était tout ce que l'Église méprisait et craignait : un penseur et vulgarisateur qui offrait une vision alternative du cosmos. Ils ne l'ont pas brûlé pour une lubie pédante de la doctrine catholique ou pour un point de vue politique passager, mais parce qu'il possédait le don de la communication, parce que les gens l'écoutaient et lisaient ses discours incendiaires. Trois quarts de siècle auparavant, Martin Luther avait ébranlé les fondements du catholicisme en s'attaquant à la structure de l'Église et en fustigeant le pape pour sa décadence. Mais Bruno, comme Léonard de Vinci, Copernic, Kepler, comme tous les chercheurs de Vérité, s'en est pris aux postulats, aux fondements mêmes de la philosophie. Alors que les luthériens et les calvinistes ne proposaient qu'une forme alternative de culte et discutaient des détails, ces hommes exceptionnels ont proposé une idéologie complètement nouvelle. Lorsque Giordano Bruno fut conduit au bûcher, il fit face à ses bourreaux avant qu'ils ne lui transpercent la langue avec une broche en métal pour l'empêcher de diffuser ses idées subversives aux masses qui s'étaient rassemblées pour le voir brûler sur le Campo dei Fiori. Bruno dit ainsi à ses bourreaux : Ah !... Je préfère mille fois ma mort à votre sort ; mourir comme je meurs... ce n'est pas une mort, non ! Mourir ainsi, c'est la vie ; votre vie, c'est la mort. C'est pourquoi il y aura ceux qui triompheront, et ce n'est pas Rome. C'est moi ! Dites à votre pape, votre seigneur et maître, dites-lui que je me livre à la mort comme à un rêve, car la mort est un rêve qui nous conduit à Dieu... Mais pas à ce Dieu sinistre, avec ses vices et ses passions qui donnent la vie à l'homme et son malédiction en même temps, mais à ce Dieu-Idée, qui, en mille évolutions, donne forme à la matière et vie à la création. Mais assez !... Je vous attends ! Mettez fin à votre œuvre, lâches ! Qu'est-ce qui vous retient ?... Craignez-vous l'avenir ? Ah !... Vous tremblez... C'est parce qu'il vous manque la foi qui me suffit... Regardez-moi... Je ne tremble pas... Et pourtant c'est moi qui vais mourir ! Bruno est mort parce qu'il a refusé d'accepter l'orthodoxie et a exprimé sa vision comme un amalgame de la science de Copernic (que l'Église n'était pas encore capable de comprendre) et de la croyance en un dieu beaucoup plus proche de l'homme que celui proposé par l'Église elle-même. Il n'a jamais abandonné sa foi en la divinité et, à bien des égards, il a révolutionné la religion traditionnelle ; mais aux yeux du Saint-Siège, il était un hérétique rusé et donc une menace terrible. Malheureusement, le monde n'était pas prêt à entendre un homme qui parlait ainsi de la vie dans d'autres mondes, d'un dieu plus panthéiste que biblique et d'une philosophie naturelle qui rejetait pratiquement tout ce qu'Aristote avait enseigné. Dès 1570, Bruno était devenu un défenseur de Démocrite et des atomistes, et il avait ouvertement remis en question ce qui était gravé dans le marbre depuis longtemps, en demandant : Qu'est-ce que la matière ? Qu'est-ce que l'énergie ? Comment un univers infini pourrait-il exister ? Si c'était le cas, qu'est-ce que cela signifiait ? Bruno a offert une vision poétique de ces sujets. Comme Léonard, il n'avait aucune connaissance en mathématiques. Ce n'est que maintenant, dans un monde expliqué par la mécanique quantique et guidé par de nouvelles perceptions relativistes, que l'on peut apprécier le point de vue qu'il avait sur le monde. Son modèle de l'univers, dans lequel toutes les choses sont interconnectées au niveau atomique, peut être comparé aux idées qui ont émergé de la théorie des supercordes dans les années 1990. Bien que les idées de Bruno fussent visionnaires et mystiques, elles étaient également proches et personnelles ; elles ont affecté autant le poète que l'analyste et, avec le temps, ont influencé des hommes tels que Heisenberg et Einstein. Mais au XVIe siècle, ces philosophies ont terrifié le cardinal. Les questions de Bruno étaient fondamentales et étaient les mêmes que celles qui ont ensuite obsédé d'autres chercheurs, comme Galilée, des questions qui ont occupé la pensée des physiciens depuis les temps anciens jusqu'à nos jours. Ángel Serrano (Mexico, 1944). Il a étudié l'économie et la philosophie à l'UNAM. Pendant des années, il a été analyste-rédacteur pour le magazine Comercio Exterior de la Banco Nacional de Comercio Exterior, S.A. de C.V., où il s'est spécialisé dans les questions relatives à l'Amérique latine. Par la suite, il a reçu les trois initiations au Reiki, obtenant la maîtrise en 1999. Actuellement, elle se consacre à la thérapie par imposition des mains et à la contemplation méditative de ce chemin spirituel, et participe fréquemment à des cours et des conférences de vulgarisation. 

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