RELATIONS DANGEREUSES : LES PÉCHÉS D'ISRAËL EN AMÉRIQUE LATINE
Lautaro Rivara
Traduit de l’espagnol : https://diariored.canalred.tv/america-latina/relaciones-peligrosas-los-pecados-de-israel-en-america-latina/
17/03/2024
Retour sur les relations historiques entre Israël et la région, marquées par un militarisme d'exportation lié au soutien de coups d'État, à la vente d'armes, à l'entraînement de paramilitaires et à la construction de murs frontaliers. Publié dans le Diario Red (Espagne) le 18 mars 2024.
Il est peut-être surprenant que plusieurs gouvernements latino-américains aient réagi plus rapidement et adopté une position plus ferme sur le génocide israélien à Gaza que plusieurs États arabes, ou même la plupart des pays européens, ne l'ont fait dès le départ.
En effet, les conflits interminables, la militarisation de territoires et de populations entières, et même les tentatives de nettoyage ethnique, ne sont pas étrangers à la mémoire historique récente de l'Amérique latine et des Caraïbes. En fait, l'État d'Israël a joué un rôle particulier dans ce drame, à travers un militarisme d'exportation qui, depuis le milieu des années 1970, l'a conduit à entretenir des relations inavouables avec la région ; des relations qui, dans certains cas, se poursuivent encore aujourd'hui.
Soutenir les coups d'État
Cette relation inavouable s'est forgée dans un contexte particulier : à l'époque du Plan Condor, un plan de contre-insurrection déployé entre le milieu des années 1970 et le début des années 1990, visant à couper court au cycle de radicalisation politique que connaissait la région depuis le triomphe de la révolution cubaine. Ce plan a fait plus de 400 000 victimes, parmi lesquelles des personnes assassinées, disparues, torturées et emprisonnées, et a impliqué l'articulation de gouvernements militaires, de forces armées, de polices, de services de renseignement et de groupes paramilitaires, coordonnés par la CIA et étroitement liés au Département d'État américain.
À l'époque, Israël, récent vainqueur de la guerre du Kippour, commençait à projeter son puissant complexe d'armement à l'échelle mondiale. Ainsi, cette toile de capitaux publics-privés a trouvé un partenaire commercial inestimable dans les dictatures du Cône Sud d'abord, puis en Amérique centrale, surtout lorsque certaines administrations américaines, conditionnées par l'opinion publique locale, ont dû prendre leurs distances, imposer des embargos et même rompre les relations publiques avec certains gouvernements de facto. Cela a permis à Israël de renforcer son complexe militaire, de financer l'importation de matières premières et de s'adjoindre des alliés extrarégionaux, rompant ainsi avec son relatif isolement.
Ainsi, à partir des années 1970, Israël a cultivé d'excellentes relations commerciales et diplomatiques avec de nombreuses dictatures telles que celles du Chili, de l'Argentine, du Brésil, de l'Équateur, du Venezuela, du Guatemala, du Nicaragua et du Salvador. Dans certains cas, le soutien politique était très explicite, comme lors de la tournée des généraux Mordechai Gur et Haim Laskov en Argentine et au Chili en 1972, qui ont été reçus avec les honneurs, niant que les deux régimes violaient systématiquement les droits de l'homme.
Vente d'armes
Divers classements placent Israël entre la huitième et la dixième place en tant qu'exportateur mondial d'armes (bien qu'il se classe premier si l'on compare ses exportations à sa population et à son PIB). On y trouve des géants comme Elbit Systems, Israel Aerospace Industries (IAI) et Rafael Advanced Defence Systems, ainsi que tout un réseau de filiales publiques et privées, souvent fondées et dirigées par d'anciens officiers du Mossad ou de l'armée.
Ce réseau a permis au pays de devenir le principal vendeur d'armes au gouvernement d'Augusto Pinochet, comme le montrent les câbles déclassifiés de l'ambassade américaine au Chili. Et aussi au gouvernement d'Efraín Ríos Montt au Guatemala, selon les déclarations du chef des forces armées, Héctor Mario López Fuentes. Le cas de l'Argentine est unique ; Israël a vendu à la junte militaire des avions et des équipements qui ont été utilisés pour la guerre des Malouines, contre une Grande-Bretagne également équipée d'armes et de technologies israéliennes.
Depuis le début du siècle, la signature d'accords de libre-échange avec la région a été déterminante : avec le Mexique en 1999, avec le MERCOSUR en 2007, avec la Colombie en 2017 et avec le Panama en 2018. En général, ces accords ont entraîné un déficit de la balance commerciale pour l'Amérique latine, étant donné que la région exporte des matières premières et importe des produits manufacturés (où les armes et la cybersécurité occupent une place non négligeable).
Une autre forme courante de promotion est la participation du lobby israélien à différents salons régionaux sur la sécurité et la défense. Récemment, l'importante communauté palestinienne du Chili a réussi à annuler son invitation à la FIDAE 2024. Lors de ces événements, il est normal que l'armement et la technologie israéliens soient promus avec l'étiquette "testés sur le terrain", étant donné que leur supériorité technique découle de leur application continue contre un ennemi à la fois interne et externe.
Formation des paramilitaires
La Colombie et les territoires de la Palestine historique partagent une caractéristique unique : tous deux souffrent, avec le Myanmar, des plus anciens conflits militaires en cours. Ce n'est donc pas un hasard si le côté le plus sombre de ce complot réside dans la connexion colombo-israélienne. Les relations d'Israël avec les dictatures du Plan Condor ne se sont pas seulement limitées à un soutien politique ou à des ventes d'armes, mais ont également inclus la formation de personnel militaire et paramilitaire aux tactiques de contre-insurrection, affinées au fil des années d'occupation territoriale et de contrôle de la population palestinienne.
Mais ce type de collaboration a atteint son apogée en Colombie dans les années 1980, sous des paradigmes tels que la "guerre contre la drogue", comme le montrent les recherches de Raúl Zelik, l'un des plus grands spécialistes du paramilitarisme. Le cas le plus emblématique est celui de Yair Klein, un ancien militaire et mercenaire israélien qui a admis avoir entraîné des groupes paramilitaires dans la région du Magdalena Medio en 1987, au su des ministères de la défense israélien et colombien.
Le vétéran Klein a personnellement conseillé Carlos Castaño, fondateur des Autodefensas Unidad de Colombia, l'organisation paramilitaire la plus redoutable du pays. Ce dernier a raconté dans son autobiographie qu'à l'âge de 18 ans, il a participé à un cours annuel de contre-insurrection en Israël. Dès lors, il deviendra un véritable dévot de la politique sioniste, dont il fera l'éloge à de nombreuses reprises.
Mais le cas de Klein n'est pas isolé. D'autres mercenaires tels que Tzedaka Abraham et Melnik Ferri, ainsi que certains mercenaires britanniques, ont également été identifiés. Ils formaient non seulement des paramilitaires, mais aussi des trafiquants de drogue sous les ordres de Pablo Escobar, grâce à des cours qui étaient financés par des éleveurs locaux. Selon les déclarations de Klein en 2011, l'un de ces éleveurs n'était autre que l'ancien président Álvaro Uribe.
Construire des murs
Le dernier péché régional est lié à une autre spécialité de l'État israélien : la construction de murs, le contrôle de la population et la sécurité des frontières. Ces compétences sont attrayantes pour les élites de l’hemisphere, qui cherchent à contrôler les flux migratoires à destination et en provenance de leurs pays respectifs.
C'est peut-être l'intervention la moins connue du militarisme israélien dans la région. Sa première expérience locale dans ce domaine remonte à 2017, lorsque IAI a conclu un accord avec le ministère américain de la Sécurité intérieure pour construire un prototype du mur qui divise la longue frontière avec le Mexique (et, par extension, toute l'Amérique latine). Mais en plus de construire des murs, Israël fournit des drones à son principal allié, au moins depuis que George W. Bush a fait adopter le Secure Border Act.
Les capitaux israéliens sont réapparus dans un scénario aussi inattendu que l'île partagée par Haïti et la République dominicaine. Le gouvernement dominicain de Luis Abinader a annoncé en février 2021 la construction d'une clôture frontalière avec son voisin insulaire, dans le but à peine voilé de contenir la migration haïtienne. Rapidement, et comme l'a confirmé l'ambassadeur israélien à Saint-Domingue, son pays a répondu à l'appel d'offres, proposant la construction d'un "mur intelligent" qui comprendrait des capteurs de mouvement, des systèmes infrarouges, des caméras de reconnaissance faciale, des tours de guet et des drones : un système qui ne rappelle que trop les checkpoints de la Palestine occupée. Malgré l'inauguration symbolique d'une courte section du mur dans le nord du pays, le projet semble être tombé en désuétude pour le moment.
***
En somme, si la présence d'importantes communautés juives ou palestiniennes dans les différents pays de la région joue un rôle important dans la définition des positions adoptées par l'un ou l'autre gouvernement, les affinités entre le gouvernement israélien et les personnalités les plus conservatrices du continent ne sont pas moins déterminantes. Comme l'a déclaré Modi Ephraïm, responsable de l'Amérique latine au ministère israélien des Affaires étrangères, les relations entre son pays et la région ont été renforcées par "l'arrivée de gouvernements amis et la quasi-disparition des gouvernements populistes".
Cependant, le récent sommet de la CELAC a montré une image très différente de celle de 2017, lorsque Benjamin Netanyahu a visité la région en pleine offensive conservatrice. À présent, l'organe d'intégration régionale le plus représentatif a ratifié l'Amérique latine en tant que zone de paix et a approuvé à une écrasante majorité un document spécial exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza ; rappelant peut-être le bilan d'Israël dans la région et réfléchissant à son exportation persistante de la violence et du militarisme.---------------
Relaciones peligrosas: los pecados de Israel en América Latina
Lautaro Rivara
17/03/2024
Un repaso de las relaciones históricas entre Israel y la región, marcadas por un militarismo for export relacionado al apoyo a golpes, la venta de armas, la instrucción de paramilitares y la construcción de muros fronterizos. Publicado en Diario Red (España) el 18 de marzo de 2024.
https://diariored.canalred.tv/america-latina/relaciones-peligrosas-los-pecados-de-israel-en-america-latina/
Quizás sorprenda el hecho de que varios gobiernos latinoamericanos hayan tenido una respuesta más rápida y una posición más enérgica frente al genocidio israelí en Gaza que la que sostuvieron desde un comienzo varios Estados árabes, o incluso la mayoría de los países europeos.
Esto se debe a que el conflicto interminable, la militarización de territorios y poblaciones enteras, e incluso las tentativas de limpieza étnica, no son hechos ajenos a la memoria histórica reciente de América Latina y el Caribe. De hecho, el Estado de Israel ha cumplido un rol particular en este drama, a través de un militarismo for export que, desde mediados de la década del 70, le llevó a sostener relaciones inconfesables con la región; relaciones que en algunos casos se prolongan hasta el día de hoy.
Apoyar golpes
Esta relación non sancta se forjó en un contexto específico: durante la vigencia del Plan Cóndor, un plan contrainsurgente desplegado entre mediados de la década del 70 y comienzos de los años 90, destinado a cortar en seco el ciclo de radicalización política que atravesaba la región desde el triunfo de la Revolución Cubana. Este plan produjo más de 400 mil víctimas entre asesinados, desaparecidos, torturados y encarcelados, e implicó la articulación de gobiernos militares, fuerzas armadas, policías, servicios de inteligencia y grupos paramilitares, coordinados por la CIA y estrechamente vinculados al Departamento de Estado de los Estados Unidos.
En ese entonces Israel, vencedor reciente de la guerra de Yom Kipur, comenzaba a proyectar globalmente su poderoso complejo armamentístico. Así, este entramado de capitales público-privados encontró en las dictaduras del Cono Sur primero, y de Centroamérica después, un inestimable socio comercial, sobre todo cuando determinadas administraciones norteamericanas, condicionadas por la opinión pública local, tuvieron que tomar distancia, impulsar embargos e incluso romper relaciones públicas con ciertos gobiernos de facto. Esto permitió a Israel fortalecer su complejo militar, financiar la importación de materias primas y sumar aliados extraregionales, rompiendo con su aislamiento relativo.
Así, desde la década del 70, Israel cultivó excelentes relaciones comerciales y diplomáticas con numerosas dictaduras como las de Chile, Argentina, Brasil, Ecuador, Venezuela, Guatemala, Nicaragua y El Salvador. En algunos casos el respaldo político fue muy explícito, como en la gira realizada por los generales Mordechai Gur y Haim Laskov a la Argentina y Chile, que en 1972 fueron recibidos con honores, negando que ambos regímenes estuvieran violando sistemáticamente los derechos humanos.
Vender armas
Diferentes clasificaciones sitúan a Israel entre el octavo y el décimo lugar como exportador global de armas (aunque se vuelve el primero si comparamos lo exportado con su población y su PBI). Aquí operan gigantes como Elbit Systems, Israel Aerospace Industries (IAI) y Rafael Advanced Defense Systems, junto a toda una red de subsidiarias públicas y privadas, muchas de ellas fundadas y dirigidas por ex agentes del Mossad o de las fuerzas armadas.
Este entramado permitió que el país se convirtiera en el principal vendedor de armas al gobierno de Augusto Pinochet, como figura en los cables desclasificados de la Embajada de Estados Unidos en Chile. Y también al de Efraín Ríos Montt en Guatemala, según consta en declaraciones del Jefe de las Fuerzas Armadas, Héctor Mario López Fuentes. Singular fue el caso de Argentina; Israel vendió aviones y equipamiento a la junta militar que se utilizaron para combatir en la Guerra de Malvinas, contra una Gran Bretaña que también fue pertrechada con armas y tecnología israelí.
En lo que va de este siglo, fue clave la firma de acuerdos de libre comercio con la región: con México en el año 1999, con el MERCOSUR en 2007, con Colombia en 2017 y con Panamá en 2018. En general, estos acuerdos derivaron en una balanza comercial deficitaria para América Latina, dado que la región exporta materias primas e importa manufacturas (en donde los rubros de armamento y ciberseguridad ocupan un lugar nada despreciable).
Otro forma de promoción habitual es la participación del lobby israelí en diferentes ferias regionales de seguridad y defensa. Recientemente, la nutrida comunidad palestina de Chile logró cancelar su invitación a la FIDAE 2024. En estos eventos, es normal que el armamento y la tecnología israelí se promocione con el rótulo de “probado en terreno”, dado que su superioridad técnica deriva de su aplicación continuada contra un enemigo a la vez interno y externo.
Formar paramilitares
Colombia y los territorios de la Palestina histórica comparten una característica singular: ambos sufren, junto a Myanmar, los conflictos militares más antiguos aún vigentes. Por eso, no es casual que el reverso más oscuro de esta trama esté en la conexión colombo-israelí. La relación de Israel con las dictaduras del Plan Cóndor no se limitó sólo al respaldo político o la venta de armas, sino que incluyó también la formación de militares y paramilitares en tácticas contrainsurgentes, refinadas a lo largo de años de ocupación territorial y control de la población palestina.
Pero este tipo de colaboración alcanzó su grado máximo en Colombia a partir de los años 80, amparado en paradigmas como el de la “guerra contra las drogas”, tal como se desprende de las investigación de Raúl Zelik, uno de los mayores especialistas en paramilitarismo. Así, el caso más emblemático fue el de Yair Klein, un ex militar y mercenario israelí que reconoció haber entrenado a grupos paramilitares en el Magdalena Medio en 1987, con conocimiento de los ministerios de Defensa de Israel y Colombia.
El veterano Klein asesoró personalmente a Carlos Castaño, fundador de las Autodefensas Unidas de Colombia, la más temible organización paramilitar del país. Este último narró en su autobiografía que, a la edad de 18 años, participó de un curso anual de contrainsurgencia en Israel. A partir de entonces se convertiría en un verdadero devoto de las políticas sionistas, que se encargó de exaltar en múltiples oportunidades.
Pero el de Klein no fue un caso aislado. También fueron identificados otros mercenarios como Tzedaka Abraham y Melnik Ferri, amén de algunos británicos. Éstos no sólo formaron a paramilitares, sino también a narcotraficantes a las órdenes de Pablo Escobar, a través de cursos que fueron financiados por ganaderos locales. Según las declaraciones de Klein en el año 2011, uno de estos ganaderos habría sido ni más ni menos que el ex presidente Álvaro Uribe.
Construir muros
El último pecado regional se vincula a otra especialidad del Estado de Israel: la construcción de muros, el control de poblaciones y la seguridad fronteriza. Estas competencias resultan atractivas para las élites del hesmiferio, que buscan controlar los flujos migratorios desde y hacia sus respectivos países.
Esta es quizás la intervención menos conocida del militarismo israelí en la región. Su primera experiencia local en este rubro se dio en 2017, cuando IAI cerró un acuerdo con el Departamento de Seguridad de los Estados Unidos para construir un prototipo del muro que divide a la extensa frontera con México (y, por extensión, con toda América Latina). Pero como además de construir muros también hay que vigilarlos, Israel abastece de drones a su principal aliado, al menos desde que George W. Bush impulsó la Ley de Frontera Segura.
Los capitales israelíes volvieron a aparecer en un escenario tan inesperado como la isla que comparten Haití y República Dominicana. El gobierno dominicano de Luis Abinader anunció en febrero de 2021 la construcción de un muro fronterizo con su vecino isleño, con el objetivo apenas velado de contener la migración haitiana. Rápidamente, y tal como fue confirmado por el embajador israelí en Santo Domingo, su país se presentó a la licitación, proponiendo la construcción de un “muro inteligente” que incluyera sensores de movimiento, sistemas infrarrojos, cámaras de reconocimiento facial, torres de vigilancia y drones: un sistema que recuerda demasiado a los check point de la Palestina ocupada. Pese a la inauguración simbólica de un breve tramo del muro al norte del país, de momento el proyecto parece haber caído en desgracia.
***
En síntesis, si bien la presencia de importantes comunidades judías o palestinas en diferentes países de la región juega un rol importante a la hora de definir las posiciones adoptadas por uno u otro gobierno, no resulta menos determinante la afinidad manifiesta entre el gobierno de Israel y las figuras más conservadoras del continente. Como dijo Modi Ephraim, responsable para América Latina de la Cancillería israelí, las relaciones entre su país y la región se afianzaron con “la llegada de gobiernos amistosos y la casi desaparición de gobiernos populistas”.
Sin embargo, la reciente cumbre de CELAC mostró una imagen muy distinta a la de 2017, cuando Benjamín Netanyahu visitó la región en plena ofensiva conservadora. Ahora, el más representativo organismo de integración regional ratificó a América Latina como una zona de paz, y suscribió de manera mayoritaria un documento especial que exige el cese al fuego inmediato en Gaza; quizás recordando el historial israelí en la región y ponderando su persistente exportación de violencia y militarismo.