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Billet de blog 21 avril 2022

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DIMANCHE ABSTENTION, VOTE BLANC OU NUL

La logique élémentaire indique que l'abstention, le vote nul ou blanc doivent être encouragés afin que le prochain gouvernement ait la moindre légitimité possible et qui ainsi reste la voie ouverte pour un changement  radicale  par voie institutionnelle et à travers les luttes populaires.

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DIMANCHE ABSTENTION, VOTE BLANC OU NUL

Alejandro Teitelbaum

Jugé objectivement, le débat Macron-Le Pen a montré cette dernière proche des préoccupations du peuple et Macron intervenant comme si c'était sa première candidature et qu'il n'avait pas derrière lui cinq années de gestion catastrophique comme Président. Aujourd'hui, Macron va cyniquement à la pêche aux électeurs en s'appropriant sans vergogne les idées et les slogans de la gauche. Il se déclare, entre autres, écologiste. Un hypocrite du climat, comme l'a qualifié Le Pen. Qui a réussi à établir un rapport entre les problèmes écologiques et l’irrationalité du système économique en vigueur (le transport du bétail allé et retour pour l’engraisser ailleurs et l’importation de marchandises que pourraient être produits localement).Au cours du débat, un élément déjà connu est apparu. Le Pen a demandé et obtenu des prêts des banques russes parce qu'elle ne pouvait pas les obtenir des banques françaises, qui ne lui font pas confiance, non pas parce que Le Pen n'est ni démocrate ni républicaine, mais parce que sa présence au gouvernement serait contraire aux intérêts du capital financier.L'explication se trouve dans un article du Figaro publié le 19 avril :Ce que changerait l'élection de Marine Le Pen pour votre patrimoine- Pourquoi le programme de la candidate du Rassemblement national fait-il peur aux marchés financiers ?

Les milliardaires ont déjà élu Macron qui, venant des entrailles du capital financier, a amplement démontré son efficacité en la matière, sa loyauté absolue au grand capital et son absence de scrupules pour mentir et  faire de fausses promesses aux citoyens, qu'il méprise et prend pour des imbéciles. 

Quel que soit le résultat des élections de dimanche, le prochain gouvernement sera désastreux pour les libertés démocratiques, les institutions républicaines et les droits économiques, politiques, sociaux, culturels et environnementaux de la grande majorité.

La logique élémentaire indique que l'abstention, le vote nul ou blanc doivent être encouragés afin que le prochain gouvernement ait la moindre légitimité possible et qui ainsi reste la voie ouverte pour un changement  radicale  par voie institutionnelle et à travers les luttes populaires.

La responsabilité principale de l'ouverture de cette voie incombe à LFI.

Mais il s'y est attaqué d'une manière qui soulève un certain nombre d’interrogations.

Mélenchon a commencé la nuit du premier tour en appelant à ne pas voter pour Le Pen et en s'abstenant de citer Macron. On pouvait comprendre qu'avec deux options pour le vote du 24 avril, excluant l'option Le Pen, il restait l'option Macron.

LFI a consulté ses adhérents en proposant différentes options, dont Le Pen était exclue. Une consultation tronquée. Non seulement formellement tronqué parce que Marine Le Pen dispose d'un électorat relativement important et qu'une grande partie de celui-ci soit de composition ouvrière et populaire, sont deux faits que l'on ne peut ignorer. Encore moins un mouvement comme la FI avec un programme de transformation sociale profonde dont la réalisation doit avoir les classes opprimées et exploitées comme principaux protagonistes. C'était une erreur d'exclure de la consultation des adhérents de LFI l'option de voter pour Le Pen le 24 avril, comme si cette alternative n'existait pas. Même si, avec raison, on ne l'aime pas, elle est une partie importante de la réalité que l'on essaye de transformer.

La majorité des personnes consultées (deux tiers) se sont prononcées en faveur de l'abstention, du vote nul ou blanc. Un mouvement comme LFI, qui vise une transformation radicale de la société, doit fonctionner comme une préfiguration de cette société future de démocratie participative, c'est-à-dire dans un échange dialectique constant entre le collectif dirigeant et tous ses adhérents, indispensable pour enrichir et perfectionner son action dans la pratique par une analyse rigoureuse des faits politiques, économiques et sociaux dans toute leur complexité.

Mais le collectif de direction de LFI a décidé d'ignorer le résultat de la consultation et a maintenu sa position peu claire qui implique de favoriser le vote pour Macron, serviteur inconditionnel du grand capital et fossoyeur des restes des libertés démocratiques et des institutions républicaines.

À cela s'ajoute le refus des membres du groupe dirigeant de LFI de dire comment ils voteront dimanche, se soustrayant ainsi à leur obligation, comme dirigeants, d'assumer devant l'électorat leur choix politique.

L'étape suivante a été l'appel de Mélenchon aux citoyens pour qu'ils l'élisent comme Premier ministre lors des prochaines élections législatives.

Il faut comprendre qu'il propose que son mouvement obtienne une majorité aux prochaines élections et que cela oblige le Président(e) Macron ou Le Pen à choisir un Premier ministre,  qui serait Mélenchon, dans la majorité parlementaire.  Inaugurant ainsi un gouvernement de cohabitation entre un Président d'extrême droite et un Premier ministre avec un programme de transformation sociale radicale.

Mais Mélenchon  devrait être plus clair avec l'électorat, car certains d'entre eux pourraient en venir à croire qu'aux élections législatives, en plus des législateurs, ils éliront un Premier ministre.

Mélenchon doit être clair sur le fonctionnement des institutions mais il doit aussi être explicite sur les objectifs politiques de la LFI et appeler l'électorat à voter pour des législateurs qui s'engagent à respecter et à réaliser le programme.

La stratégie de Mélenchon - malgré ses défauts - est intéressante.

Si cela fonctionne, sa présentation est plutôt bâclée, car il la présente comme si, depuis sa position éventuelle de Premier ministre, il gouvernerait sans entrave pour mettre en œuvre le programme de LFI. En réalité, ce n'est pas le cas car le Président dispose de pouvoirs dont il ne se départira pas et, outre le soutien inconditionnel du pouvoir économique, il pourra compter sur le Conseil d'État, une institution totalement antidémocratique, anachronique et conservatrice, pour bloquer toute initiative contraire aux intérêts des grandes entreprises.

La logique élémentaire indique que dimanche, il faut s'abstenir, ou voter nul ou blanc pour que le prochain gouvernement ait la moindre légitimité possible et pour ouvrir la voie à un troisième tour (les élections législatives) favorable aux intérêts populaires.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.