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Billet de blog 25 mai 2025

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BÉTHARRAM : LE SILENCE DES AGNEAUX (PARENTS)

Il ne s’agit pas seulement d’un échec institutionnel, mais d’un phénomène de société

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BÉTHARRAM : LE SILENCE DES AGNEAUX (PARENTS)

(Propos recueillis par Claire Legros. Publié dans Le Monde le 14 mai 2025)

Il ne s’agit pas seulement d’un échec institutionnel, mais d’un phénomène de société, expliqué dans le texte suivant:

Laelia Benoit, pédopsychiatre : « Il est glaçant de constater qu’à Bétharram les enfants ont tenté d’alerter, mais n’ont pas été entendus »

L’affaire des violences perpétrées au sein de l’établissement catholique béarnais est l’illustration tragique d’une culture de la soumission qui permet aux violences envers les mineurs de prospérer, explique la médecin et chercheuse en sciences sociales dans un entretien au « Monde ».

Laelia Benoit est pédopsychiatre et chercheuse à l’Inserm, ainsi qu’au Yale Child Study Center, aux Etats-Unis. Formée en sociologie, elle s’intéresse à l’influence des dynamiques sociales sur la santé mentale infantile. Elle est l’autrice de l’ouvrage Infantisme (Seuil, 2023), consacré aux préjugés et discriminations contre les enfants.

Que révèle, selon vous, le long silence autour des violences commises à Notre-Dame-de-Bétharram, où plus de 200 anciens élèves dénoncent des violences subies entre 1950 et les années 2000 ?

Au-delà de la responsabilité individuelle des adultes mis en cause, qui reste soumise à l’appréciation de la justice, cette tragédie et le silence qui l’a entourée mettent au jour des mécanismes structurels encore très présents dans notre société.

Jusqu’à la médiatisation d’actes d’une cruauté inouïe, placer ses enfants en internat à Notre-Dame-de-Bétharram représentait une fierté pour de nombreuses familles. Elles y voyaient l’assurance que leurs enfants y seraient « tenus », forcés d’obéir et soumis aux principes d’une « bonne éducation ». Que les élèves soient punis, quelle qu’en soit la raison, ne suscitait pas d’inquiétude. Leur assujettissement était perçu comme nécessaire à leur formation. Il était connu, toléré, parfois même recherché. Cette culture de la soumission a permis aux violences de prospérer dans des formes toujours plus extrêmes.

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