FIÈVRE DE GUERRE : DE LA GUERRE ÉCONOMIQUE ET DE L’ÉCONOMIE DE GUERRE
Par Martin Sonneborn et Claudia Latour (*) – Berliner Zeitung
https://www.other-news.info/noticias/fiebre-belica-de-la-guerra-economica-y-de-la-economia-de-guerra/
"Mon Führer, je peux à nouveau marcher !" (Dr Folamour)
Endettement, militarisation, vol, marché noir, trafic d’armes, opacité sans responsabilité, financement et préparation aux conflits se retrouvent dans cette UE Von der Leyen qui n’est pas sans rappeler l’époque d’avant Guillermina.
Après avoir épuisé tous ses stocks de grenades d'artillerie et n'être pas en mesure d'en produire davantage, l'UE, dirigée par un pays corrompu jusqu'à la moelle (la Tchéquie), veut acquérir 800 000 unités sur les restes internationaux et sur les marchés obscurs et impénétrables de l'Afrique pour 1 500 dollars. des millions d'euros, sans rien révéler sur comment, quoi, pourquoi et qui.
L’Union européenne, avec sa mission de paix, a-t-elle également suspendu les normes minimales d’une administration respectueuse de la loi ? Le simple soupçon de planifier des accords opaques avec des trafiquants d’armes aurait conduit à la démission en bloc de l’ensemble de la Commission… du moins jusqu’à récemment.
Et l’Allemagne participe à cette opération à hauteur de millions d’euros à trois chiffres ! Plusieurs milliers d'euros la grenade, quel bon prix ! – célèbre le journal Süddeutsche Zeitung, qui rend compte de cette folie glaçante avec un sacré sérieux, comme s'il s'agissait de la récupération de la sandale du pied droit de Jésus-Christ.
Dans le même temps, Macron, lésé dans son honneur lilliputien napoléonien, appelle dans un murmure sombre l'Européen moyen, déjà végété par les conditions de vie compliquées par la guerre, à « ne pas être un « lâche » et à enfin faire face à cette situation. "Histoire." » qui s'approche de lui avec l'assaut d'une Lada à l'ancienne.
Est-ce ce que vous obtenez lorsque vous faites du président des marchés financiers un gendre aux yeux de chiot ? Son principal argument à l’époque était que son méchant adversaire (Le Pen, sa fille) entraînerait immédiatement la belle France « dans la guerre la plus proche ».
Économie de guerre à la carte
A Bruxelles, enfin, se trouve le milliardaire Thierry Breton, qui est une courroie de transmission expérimentée entre le grand capital (privé) et l'administration (publique), ainsi que commissaire européen pour tout ce qui est étrange ou innommable. Sous des acronymes souvent énigmatiques (après « EDIDP » et « ASAP » désormais « EDIP » et « EDIS »), il présente le programme de la Commission visant à transformer les derniers vestiges de l'économie européenne en une « économie de guerre » : subventions, prêts, exonérations fiscales. de 100 milliards d'euros pour le complexe militaro-industriel (qui est ainsi libéré de tout risque prévisible de pertes), le tout financé par des emprunts, des avoirs étrangers confisqués, des fonds propres et des dons de ceux qui en ont besoin (c'était une blague !).
Le lauréat du prix Nobel de la paix, l’Union européenne, refuse catégoriquement depuis deux ans d’utiliser l’invention européenne de la diplomatie pour pacifier son propre continent, préférant s’armer pour le « grand conflit » avec de l’argent emprunté (sur les marchés financiers). , volés (actifs de l’État russe) et artisan (imprimeur de pommes de terre de la BCE), tout en refusant obstinément de mettre fin audit conflit.
Endettement, militarisation, vol, marché noir et trafic d'armes, opacité sans responsabilité, financement et préparation aux conflits se réunissent dans un cri de guerre assourdissant qui rappelle l'époque d'avant Guillermina : une telle Union européenne, avec tout le respect que je vous dois, n'a jamais été fondée. en Europe.
Économie de guerre
Que l'Union européenne, qui n'est même pas un État, avait déclaré, pouvait ou devait déclarer la guerre, (en l'associant aussi obligatoirement à une économie de guerre) à tout autre appareil administratif supranational (le FMI ? l'OMS ? l'Union postale mondiale) ?); C'est certainement quelque chose de nouveau pour nous. Et la Commission elle-même laisse cette question, confuse tant dans la logique que dans l’argumentation, dans l’imprécision commode et simple d’un brouillage à la Richter.
Économie de guerre, donc. Préparez-vous sur place, attachez vos ceintures, par précaution, car l'expérience historique montre que les proclamations de ce type sont souvent suivies de rationnement des ressources, de réquisitions forcées (cloches d'églises, pneus de voiture, réserves Nocilla), de directives semi-instructives à Sütterlin- calligraphie de style (« Économisez le savon ! Mais comment ? ») et des coupons alimentaires monochromes. Il est possible que tout cela soit suivi d'un état connu sous le nom d'« hiver de la faim », qui ferait pleurer des larmes d'apitoiement sincère sur soi aux yeux des bellicistes d'aujourd'hui.
Au moins la Commission Von der Leyen, dans un rare moment de langage sans fard, révèle ouvertement à quoi elle se consacre depuis un certain temps : la formation décomplexée de concepts composés des mots « économie » et « guerre ».
Depuis quelque temps, l’Union a transformé l’économie, son champ d’action traditionnel, qui est passé d’un instrument assurant la prospérité matérielle à une arme de (à distance) contrôle idéologique. Il semble que l’ère des campagnes mondialistes et des slogans victorieux du néolibéral soit définitivement révolue. Après des décennies de lutte pour le libre-échange mondial et l’ouverture des marchés, l’UE se bat désormais pour le contraire, surtout depuis qu’elle s’est impliquée dans le grand business des sanctions.
Puisqu’aucun de ses treize paquets de sanctions (imposés sous l’influence d’une estime de soi illimitée) n’a pu produire l’effet qu’on attendait à tort d’eux, l’UE est même récemment entrée dans le champ de mines éthique et juridique du recours aux sanctions secondaires. Ceux-ci soulignent l’application extraterritoriale de leurs propres lois. Ils concentrent ce que l’Occident a apporté au marché mondial en termes de comportement géopolitique pré-démocratique et de volonté de soumission (post)coloniale, le tout sous un nom euphémiste.
L’Union européenne, en imposant des sanctions secondaires, adopte la pratique bien connue des États-Unis en matière d’intimidation dans les cours d’école et viole sciemment le droit international. Une UE qui, en pleine conscience des responsables, utilise un média qu'elle-même, selon une série de ses propres règlements, lois et déclarations, qualifie comme sans aucun doute illégal ? Sous Mme Von der Leyen, l’UE a adopté une brutalité transatlantique qui ne tient aucun compte du droit international, des principes administratifs, des traités internationaux ou même des moindres manières.
Selon un rapport du Financial Times, le Conseil a élaboré en janvier un « plan confidentiel » visant à déstabiliser intentionnellement l’économie et la monnaie d’un membre de l’UE, la Hongrie, et à garantir un transfert de 51 milliards d’euros vers un pays non membre, l’Ukraine. L’UE passe ainsi de la retenue de fonds (au moins légitimes selon ce qu’on appelle l’instrument de l’État de droit), à la soumission de ses propres États membres à ses diktats par des méthodes de guerre économique et un chantage pur et simple.
La nouvelle autojustice clandestine
Il n'est pas nécessaire d'être un ami d'Orbán, de Poutine ou d'Al Capone pour comprendre l'explosivité de ce document et découvrir le schéma de pensée qu'il contient, avec lequel l'UE entend finalement saper le droit de veto contractuel d'un État membre. par un processus démocratiquement légitimé, ou par l’application d’une disposition légale, mais par une autojustice clandestine.
Le fait que l’Union, dont la fonction principale est de représenter les intérêts de ses membres, notamment en matière économique, envisage sérieusement d’agir contre l’un de ses propres membres est une évolution presque cauchemardesque qui ne semble pas du tout l’expression d’une « politique de défense ». », mais déforme par la force l’objectif fondamental de l’Union. L’UE est prête à permettre que ses propres citoyens (hongrois) soient délibérément entraînés dans le tourbillon de l’effondrement existentiel par l’institution même à laquelle ils ont confié la protection de leur bien-être économique.
L’UE est prête à laisser ses propres citoyens se laisser délibérément entraîner
Nous ne pouvons pas comprendre, même après une réflexion approfondie, comment quelque chose comme cela pourrait correspondre à une quelconque valeur européenne. Ce sont peut-être les dix commandements de la mafia.
Nous considérons d’ailleurs que menacer un État membre de l’UE de destruction économique afin de voler de l’argent à un tiers est une approche qui mérite d’être améliorée. Dès que nous serons au pouvoir, la première chose que nous ferons sera de retirer beaucoup d'argent de la poche européenne du Luxembourg pour Brot für die Welt [une ONG allemande contre la faim, NdelaT]. Ou encore ce fromage français état pour toutes les zones exploitées par lui depuis des siècles, notamment en Afrique de l'Ouest. Et si l’UE survit – même contre nos attentes – à son autodestruction économique, nous parviendrons enfin à extraire l’argent qu’elle a refusé à ses citoyens pendant des décennies, pour réparer, même provisoirement, la détérioration généralisée de toutes les infrastructures dans toute l’Europe et les honteuses taux de pauvreté dans l'UE, qui est d'environ 22 %.
Des rumeurs courent également que l'UE est déterminée à confisquer les actifs de la banque centrale russe, malgré les avertissements depuis des semaines, non seulement de la part des banques centrales d'Allemagne, de France et d'Italie, mais aussi de la BCE et d'Euroclear (la société qui conserve les actifs). : risques énormes pour la stabilité financière de l'Europe, impact sur les marchés, conséquences juridiques imprévisibles. Les biens de l’État bénéficient de l’immunité en vertu du droit international. Si l'UE devait brusquement renverser ce principe, "la confiance dans le système Euroclear, dans les marchés de capitaux européens, dans l'euro en tant que monnaie (de réserve) serait 'sérieusement endommagée'", selon Lieve Mostrey, directrice de l'Union européenne. Dirigeant d'Euroclear. Le fait que l’UE envisage sérieusement de s’emparer des biens d’autrui signifie non seulement – une fois de plus – que cela lui est évidemment préjudiciable, mais aussi – une fois de plus – que c’est clairement illégal, quel que soit le point de vue où l’on considère les choses.
Dans les codes juridiques des États civilisés, l'appropriation illégitime du bien d'autrui est toujours considérée comme un « vol » et est passible de sanctions (si la Commission européenne ne l'a pas déjà modifié). Tous ces incompétents qui applaudissent aujourd'hui ce comportement ne semblent pas avoir compris les implications d'un tel acte : une organisation transnationale avec une base de légitimation semi-démocratique a commencé à saper l'un des fondements les plus importants de l'ordre social qu'elle promeut elle-même. : propriété.
Si le brillant terme de propriété (protégé par le traité) dans l’UE du futur ne vaut plus le papier sur lequel il était autrefois écrit, et si toute propriété reste sans protection et devient la proie arbitraire de ses chasseurs ; Eh bien, que les amarres se détachent ! Dès que nous serons au pouvoir, nous confisquerons les avoirs de Pfizer, Rheinmetall, McDonalds et du journal Bild, pour enfin les distribuer à tous ceux qui en ont souffert depuis des années-lumière. Blackrock et Vanguard peuvent oublier leur soi-disant propriété, tout comme Von der Leyen et Thierry Breton, qui vient d'ailleurs d'acquérir son propre château aux hauts créneaux à Gargilesse-Dampierre (Indre) pour se mettre à l'abri des conséquences prévisibles de l'économie de guerre qu'il a lui-même déclarée. Ce que seraient les achats centralisés d'armes de l'UE sous Von der Leyen en termes de transparence, d'optimisation des coûts et de respect des réglementations peut être imaginé par quiconque a suivi le traitement des contrats de vaccins, censés servir comme modèle pour la conception de contrats d’armement de l’UE, qui, selon le président de la Commission, seront « très réussis ».
'Suivez l'argent'
Depuis 2018, la médiatrice européenne Emily O'Reilly a exhorté à plusieurs reprises, en vain, la Commission à éliminer le manque scandaleux de transparence dans le flux de fonds européens vers l'industrie de l'armement, qui a été défendu bec et ongles par les institutions impliquées dans l’UE depuis des années. Même les noms des « experts » externes que l’UE consulte pour financer des projets militaires ne sont pas publics, pas plus que les rapports qui conduisent à l’investissement de sommes d’un million de dollars. Il est encore moins garanti que ces experts ne soient pas directement ou indirectement payés par les entreprises d’armement qui bénéficient ensuite des fonds européens débloqués.
En outre, selon O'Reilly, la Commission met en danger « l'intégrité de l'administration européenne » en ne prenant pas de mesures décisives contre les pratiques de pantouflage. Cela vaut également pour le domaine de la défense, où, par exemple, Jorge Domecq, directeur de l'Agence européenne de défense (AED), est devenu lobbyiste pour le géant aérospatial Airbus quelques mois seulement après avoir quitté son poste en 2020 – l'un des plus grands sous-traitants du secteur. l'agence européenne qu'il avait dirigée. MDR!
On peut s'attendre à une industrie dans laquelle réapparaîtra le commissaire à l'Industrie, Thierry Breton, qui a passé toute sa vie à alterner postes de PDG et fonctions politiques. Ceci, une fois son mandat de commissaire terminé. S’il ne parvient pas à obtenir le poste actuel de Von der Leyen, auquel il aspire aussi, bien entendu. "C'est la vieille affaire du Watergate, suivez l'argent !", recommande quant à lui le médiateur européen O'Reilly. Peut-être surtout l’argent des commissaires européens (émoticône souriante clignotante).
« Nous vous regardons dans les yeux, complexe européen de cécité ! » (Une phrase du dramaturge René Pollesch, mise à jour). [Non. du T. : La phrase originale est « Je te regarde dans les yeux, contexte d'aveuglement social ! »].
En outre, la Commission devrait faire disparaître le plus rapidement possible du tiroir d’où il est sorti son nouveau slogan en matière d’acquisition d’armes : « Achetez européen ! » Les entreprises militaires européennes qui bénéficient des fonds d’armement de l’UE sont de toute façon aux mains de grands fonds d’investissement, tout comme leurs homologues américaines. BlackRock, Vanguard, Capital, etc. détiennent judicieusement des actions à la fois dans des sociétés d’armement européennes et dans leurs concurrents américains. Ce problème de propriété commune, connu sous le nom de « propriété commune », crée non seulement des incitations à augmenter les prix et à réduire la production, mais entraîne également des distorsions connues de la concurrence et le risque de formation d’une véritable confiance. Dans tout autre secteur économique, la Commission appliquerait ses propres règles de concurrence avec des gants de boxe. Toutefois, dans ce domaine, cela n’a jamais été le cas.
Tout cela a déjà créé des rides (très profondes) sur le front du Réseau européen contre le commerce des armes (ENAAT), bien avant, avec la guerre en Ukraine, les dernières barrières à la réorientation du capital certifiées par l'UE vers le secteur militaro-industriel. complexe : « Nous avons ouvert la boîte de Pandore. "L'Europe devient une vache à lait (pour l'industrie de l'armement), une source de financement illimitée."
N'a pas d'importance! Fini le drapeau européen déchiré ! A la baïonnette interne ! crie la Commission, qui encourage ses masses endormies, qui, de leur côté, ne peuvent pas reconnaître la contradiction flagrante. Sans même se rendre compte que l’UE ajoute désormais à sa réserve inépuisable de mots vides une réserve tout aussi vide de véritables rafales de balles, avec un grand rugissement dans cette grande « paix », dont l’enveloppe des mots est encore gravée en majuscules sur sa lettre. .
Sans vouloir vous offenser, une telle Union européenne n’a jamais été fondée en Europe.
Les idéaux fondateurs de l’Europe pulvérisés
Les contorsions téléologiques et interprétatives que l’UE doit faire pour passer d’une guerre économique à une économie de guerre sont, sans surprise, légion. Le Gabler Dictionary of Economics nous met en garde contre quelque chose d’alarmant : les économies de guerre maintiennent un marché formel, mais désactivent ses mécanismes centraux pour les remplacer par un « système administratif orienté à des fins militaires ». L'Europe, bastion de l'économie de marché libre et sans compromis. Où peut-on trouver précisément, dans les traités européens pertinents, l'autorité de la Commission pour établir cette « forme particulière d'économie centralisée à des fins d'armement » ? Seuls les dieux le savent.
Les efforts de la Commission ont longtemps été dirigés vers l'éradication totale des idéaux fondateurs de l'Europe, à travers le système classique d'escalade progressive : première frappe, seconde frappe, pulvérisation finale avec le boom atomique. Parce que, contrairement à ce que l’on nous laisse croire aujourd’hui, l’UE ne s’adapte pas de manière réactive ou soudaine aux évolutions géopolitiques surprenantes du présent. Au lieu de cela, il présente maintenant les résultats cumulés sur plusieurs années de sa transformation frankensteinienne en un projet de militarisation contre-productif.
Au sein de la Commission, ils étaient déjà parfaitement préparés à cette guerre qui, pour vous, était venue par surprise. Avec la Task Force East StratCom, l’UE avait déjà créé en 2015 son propre outil de combat pour le champ de bataille de la guerre « hybride » contre l’hégémonie interprétative : un bureau officiel pour lutter contre la désinformation, rectifier les connaissances et garantir la croyance informative, si chargée de idéologie militante et si trompeusement déroutante qu’elle ne semblait « neutre » qu’aux idiots absolus.
La percussionniste majeure Von der Leyen a rapidement transformé la Commission dont elle avait hérité d'un instrument de consensus démocratique vivant en une Commission d'obéissance aveugle et une structure de commandement verticale : « De la Commission Juncker à la Commission Bunker », comme l'appelaient les journalistes au début de son ouvrage. mandat. Aussi sage, gentille et prévoyante que soit Von der Leyen, elle considérait déjà en 2019 comme une nécessité absolue d'ajouter à l'organigramme de cette Union européenne, qui en 2012 a été déclarée (par accident) lauréate du prix Nobel de la paix, la division officielle point d’un département d’armes – un véritable acte de rupture d’un tabou qui a peu à peu fait perdre le souffle aux pessimistes, aux Cassandre et à nous-mêmes.
Von der Leyen est la première présidente de la Commission au cours des 60 ans d'histoire de l'UE à consacrer aux armes sa propre direction générale, sa propre compétence ministérielle et son propre commissaire : le commissaire à la guerre Thierry Breton, qui travaille depuis un an sur la configuration de cette économie de guerre qui est désormais officiellement annoncée au nom de l’UE.
Si seulement nos parents avaient eu l'occasion d'être témoins de cela... ou les parents de nos parents. Ou du moins ces fondateurs de l’UE tant cités, qui – complètement naïfs – avaient fait le sale boulot intellectuel avant « l’intégration » européenne sans même imaginer où cela les mènerait en 2024, sous la direction d’un érudit humaniste comme Von der Leyen.
Ils seraient étonnés d’une évolution comme celle actuelle, qui – au su de leurs dirigeants actuels – conduit à une militarisation systématique de l’Europe. Après tout, cela est en contradiction directe avec les traités de l'Union qu'ils ont eux-mêmes signés, dans lesquels, à l'article 41, paragraphe 2 du Traité sur l'Union européenne – également en toute connaissance de cause – ils ont établi une interdiction stricte du financement de biens d'armement, spécifiquement pour toutes les « dépenses » avec des « références militaires et de défense » des fonds de l’Union. Dans le passé, la Commission n'a jamais eu de difficulté à trouver des idées créatives pour contourner cette interdiction, cachant les dons à l'industrie de guerre dans des lignes budgétaires consacrées à la science, à la recherche, au développement, à la modernisation, aux infrastructures, à la promotion de la concurrence, à la cohésion ou (nouveauté du programme) au vert. transition. Et il a également créé des structures financières parallèles orwelliennes pour garantir la sécurité du flux de fonds vers le complexe militaro-industriel via des budgets parallèles. Bien sûr, sans cesser de recourir justement à ces réinterprétations sémantiques que George Orwell avait prévues pour les systèmes de domination sans âme des temps à venir, comme le Fonds européen de soutien à la paix, qui depuis sa création n'a financé que des opérations militaires. Ou le point évoqué plus haut de la lutte contre la désinformation, dont, hormis son idéologie ancrée dans un feldgrau gris bon marché, on ne peut rien extraire d’informatif. Rien, du moins, si ce n’est son intention anti-éclairante de rendre désormais impossible toute compétence autonome, critique ou simplement cultivée d’évaluation et de contextualisation hors de ses quatre murs de béton.
Moyens et formes, programmes et financements, réaffectations et faux étiquetages – avec l’aide (jamais entièrement altruiste) d’un bloc parlementaire-bureaucratique noir de lobbyistes conservateurs des armes et de néoconservateurs transatlantiques, qui l’ont toujours fait (et pas seulement à Bruxelles) – sont unis comme les Nibelungen. Jusqu’à présent, nous n’avons pas convaincu avec notre exigence prémonitoire de « des gaufres au lieu d’armes ! », même si elle est beaucoup moins folle que tout ce qui a émergé dans l’UE militarisée ces dernières années.
Nous sommes face à une manœuvre à la limite de la légalité, une « militarisation sur les décombres de la loi », comme l’écrivait le constitutionnaliste Andreas Fischer-Lescano en 2018.
Si l’UE commençait réellement à utiliser, en plus de toutes ses précédentes mesures de militarisation déjà illégales, ses propres ressources budgétaires (et directement volées) pour ses fantasmes en matière d’armement, ce serait une violation flagrante du droit. La Commission européenne violerait le texte et l’esprit de son propre traité.
Et peu importe combien les juristes (armmentistes) tentent d'expliquer, dans des boucles d'interprétation tordues, pourquoi il pourrait néanmoins être légalement conforme à la loi de contourner cette disposition juridiquement contraignante de la Constitution européenne en contournant la loi de manière juridiquement efficace, ils ont tous leurs arguments juridico-sémantiques. Les pirouettes devraient échouer si l’on s’en tient à l’ESPRIT tant vanté de ces traités, à savoir l’INTENTION avec laquelle les États européens sont devenus partie intégrante d’une communauté commune et à laquelle les institutions européennes ne se lassent pas de faire référence dans d’autres contextes.
En fait, ces pères fondateurs – contrairement aux filles de leurs fils aujourd’hui – étaient encore sous l’impression la plus directe des dévastations continentales des deux guerres mondiales. Nous pouvons supposer sans risque que les mots de guerre fréquemment évoqués par la génération européenne de guerre et d’après-guerre, « plus jamais la guerre », étaient chargés de la conviction la plus profonde et de la ferme intention de ne pas vouloir retomber dans une folie qui semble raisonnable dans un sens déformé. chemin. Non pas en consacrant d’énormes sommes de capital financier et politique au bonheur et au bien-être des Européens, mais au commerce mortel des équipements mortels.
La permanence de l’état d’exception s’est ajoutée sous Von der Leyen à la permanence de la violation des normes et de la trahison absolue des principes. Avec la déclaration d’économie de guerre, l’UE, qui pouvait à peine cacher son état d’esprit interne, a laissé tomber jusqu’au dernier de ses masques de camouflage bleu cobalt.
Et tandis que l’UE, avec la honteuse majorité des gouvernements européens, reste prête à vanter partout cette OTAN (qui ne fait pas encore partie de l’UE), nous pouvons demander au reste du monde étonné d’assister à l’enterrement définitif des valeurs européennes. , puisque Mme Von der Leyen l’a annoncé dans son récent discours de guerre : « L’Union européenne doit commencer à produire une nouvelle génération d’armes pour réussir sur le champ de bataille. »
Si nous ne savions pas que l'esprit du monde était déjà sous traitement psychiatrique, nous l'institutionnaliserions, notamment avec ce saut périlleux dadaïste, car nous ne pouvons plus reconnaître une « raison objective » qui traverse et ordonne l'Europe (ou le monde) en le meilleur des cas… Du moins aucun anodin.
Et peut-être que nous aussi devenons peu à peu fous, car il suffirait aux monstres administratifs rusés, issus de la pensée fondatrice européenne, de respecter les règles de leurs propres traités.
Nous n’aurions jamais pensé que nous nous retrouverions dans la situation désagréable de devoir défendre les traités européens, car nous avons de nombreuses critiques et objections à leur égard. Mais les défendre même contre ceux qui sont censés les protéger, une Commission européenne en exercice et son président en exercice, cela ne nous serait même pas venu à l’esprit. Pas même dans nos rêves les plus fébriles et colorés.
Parce que, avec tout le respect que je vous dois, une telle Union européenne n’a jamais été fondée en Europe.
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(* )Martin Sonneborn est un comédien, journaliste et homme politique allemand avec une longue carrière en tant que directeur du magazine Titanic et reporter dans des programmes télévisés. Il est leader et député européen depuis 2014 du parti politique satirique « Die PARTEI ». Claudia Latour est économiste et conseillère de Sonneborn. Traduction de CTXT par Carmela Negrete
FIEBRE BÉLICA: DE LA GUERRA ECONÓMICA Y DE LA ECONOMÍA DE GUERRA
Por Martin Sonneborn y Claudia Latour (*) – Berliner Zeitung
“¡Mi Führer, puedo caminar de nuevo!” (Dr. Strangelove)
Endeudamiento, militarización, robo, mercado negro, tráfico de armas, opacidad sin rendición de cuentas, financiación y preparación para la contienda se unen en esta UE de Von der Leyen que recuerda a la era preguillermina.
Tras agotar todas sus existencias de granadas de artillería y ser incapaz de producir más, ahora la UE, liderada por un país corrupto hasta los tuétanos (Chequia), quiere adquirir 800.000 unidades en remanentes internacionales y en los mercados sombríos e inescrutables de África por 1.500 millones de euros, sin revelar ni siquiera algo del cómo, el qué, el porqué y el quién.
¿Ha suspendido la Unión Europea, junto con su misión de paz, también los estándares mínimos de una administración conforme a la ley? La mera sospecha de planificar negocios opacos con traficantes de armas habría llevado a la renuncia en bloque de toda la Comisión… al menos hasta hace poco.
¡Y Alemania está involucrada en esta operación con una suma de millones de euros de tres dígitos! ¡Varios miles de euros por granada, qué buen precio! –celebra el diario Süddeutsche Zeitung, que informa sobre esta locura escalofriante con una seriedad sagrada, como si de la recuperación de la sandalia del pie derecho de Jesucristo se tratase.
Al mismo tiempo, Macron, agraviado en su honra napoleónica liliputiense, llama con un susurro sombrío al europeo medio, que ya vegeta por las condiciones de vida complicadas por la guerra, a “no ser un “cobarde” y a enfrentarse finalmente con esta “historia” que se le acerca con la embestida de un Lada pasado de moda.
¿Es esto lo que se obtiene como resultado cuando se convierte en presidente a un yerno de los mercados financieros con ojos de cachorrillo? Su principal argumento por aquel entonces era que su malvada oponente (Le Pen, hija) llevaría inmediatamente a la hermosa Francia “a la guerra más cercana”.
Economía de guerra à la carte
En Bruselas, por último, se encuentra el multimillonario Thierry Breton, que es una experimentada correa de transmisión entre el gran capital (privado) y la administración (pública), así como comisario de la UE para todo lo extraño o poco confesable. Bajo acrónimos a menudo crípticos (después de “EDIDP” y “ASAP” ahora “EDIP” y “EDIS”), presenta el programa de la Comisión para transformar los últimos restos de la economía europea en una “economía de guerra”: subvenciones, préstamos, exenciones fiscales de 100.000 millones de euros para el complejo industrial militar (que se libra así de cualquier riesgo previsible de pérdidas), todo financiado mediante préstamos, activos extranjeros confiscados, fondos propios y donaciones de necesitados (¡lo de las donaciones era una broma!).
La portadora del Premio Nobel de la Paz, la Unión Europea, ha rechazado rotundamente durante dos años usar la invención europea de la diplomacia para pacificar su propio continente, y ha preferido en su lugar armarse para el “gran conflicto” con dinero prestado (en los mercados financieros), robado (activos estatales rusos) y artesano (impresora de patatas del BCE), mientras se niega con obstinación a detener dicho conflicto.
Endeudamiento, militarización, robo, mercado negro y tráfico de armas, opacidad sin rendición de cuentas, financiación y preparación para la contienda se unen en un ensordecedor grito de guerra con reminiscencias de la era preguillermina: una Unión Europea tal, con todos los respetos, nunca fue fundada en Europa.
Economía de guerra
Que la Unión Europea, que ni siquiera es un Estado, hubiera declarado, pudiera declarar o debiera declarar la guerra, (asociándola además obligatoriamente a una economía de guerra) a cualquier otro aparato administrativo supranacional (¿al FMI? ¿a la OMS? ¿a la Unión Postal Mundial?); eso, ciertamente, es algo nuevo para nosotros. Y la Comisión misma deja esta pregunta, confusa tanto en la lógica como en la argumentación, en la imprecisión conveniente y simple de una difuminación a lo Richter.
Economía de guerra, entonces. Prepárense ahí fuera, abróchense los cinturones, por precaución, porque la experiencia histórica muestra que las proclamaciones de este tipo, a menudo son seguidas por racionamientos de recursos, requisamientos forzosos (campanas de iglesias, neumáticos de automóvil, reservas de Nocilla), directrices semiinstructivas en caligrafía estilo Sütterlin (“¡Ahorra jabón! ¿Pero cómo?”) y cupones de alimentos monocromáticos. Es posible que a todo ello le suceda un estado conocido como el “invierno del hambre”, que haría brotar lágrimas de sincera autocompasión en los ojos de los belicistas lifestyle de hoy.
Al menos la Comisión de Von der Leyen, en un raro momento de lenguaje libre de tapujos, delata abiertamente a qué se dedican desde hace un tiempo: a la formación desinhibida de conceptos compuestos de las palabras “economía” y “guerra”.
Desde hace tiempo, la Unión ha transformado la economía, su tradicional campo de acción, que ha pasado de ser un instrumento para asegurar la prosperidad material a ser un arma para el control (remoto) ideológico. Parece que la era de las campañas de la globalización y los lemas neoliberales de victoria ha llegado a su fin de manera definitiva. Después de décadas de luchar por el libre comercio mundial y la apertura de los mercados, la UE ahora lucha por lo diametralmente opuesto, en especial desde que se ha involucrado en el gran negocio de las sanciones.
Dado que ninguno de sus trece paquetes de sanciones (impuestos bajo la influencia de una autoestima ilimitada) pudo producir el efecto que se esperaba de ellos de forma errónea, la UE incluso ha ingresado hace poco al terreno minado ética y legalmente del uso de sanciones secundarias. Estas apuntan a la aplicación extraterritorial de sus propias leyes. En ellas se concentra lo que Occidente ha aportado al mercado global en términos de comportamiento geopolítico predemocrático y voluntad de sumisión (post)colonial, todo ello bajo una denominación eufemística.
La Unión Europea, al imponer sanciones secundarias, adopta la conocida práctica de intimidación de matón del patio del colegio de los Estados Unidos y viola de forma consciente el derecho internacional. ¿Una UE que, con plena conciencia de sus responsables, utiliza un medio que ella misma, según una serie de sus propias regulaciones, leyes y declaraciones, clasifica como sin lugar a duda ilegal? Con la señora Von der Leyen, la UE ha adoptado un embrutecimiento transatlántico que no tiene consideración por el derecho internacional, los principios administrativos, los tratados internacionales ni los más mínimos modales.
Según un informe del Financial Times, en enero el Consejo elaboró un “plan confidencial” para desestabilizar de forma intencionada la economía y la moneda de un miembro de la UE, Hungría, y asegurar una transferencia de 51.000 millones de euros a un país no miembro, Ucrania. La UE pasa así de la retención de fondos (al menos legítima según el denominado instrumento del Estado de derecho), a hacer que sus propios estados miembros se sometan a su dictado mediante métodos de guerra económica y chantaje puro y duro.
La nueva justicia por cuenta propia clandestina
No es necesario ser amigo de Orbán, Putin o Al Capone para comprender la explosividad de este documento y descubrir el patrón de pensamiento que contiene, con el cual la UE se propone, en última instancia, socavar el derecho de veto contractual de un Estado miembro, no a través de un proceso legitimado de forma democrática, o mediante la aplicación de una disposición legal, sino mediante una justicia por cuenta propia clandestina.
El hecho de que la Unión, cuya función principal es representar los intereses de sus miembros, especialmente en asuntos económicos, planee, en serio, tomar medidas contra uno de sus propios miembros es un desarrollo casi de pesadilla que no parece en absoluto una expresión de “defensa”, sino que retuerce por la fuerza el propósito fundamental de la Unión. La UE está dispuesta a permitir que sus propios ciudadanos (húngaros) sean arrastrados de forma deliberada al torbellino del colapso existencial por parte de la misma institución a la que han confiado la protección de su bienestar económico.
La UE está dispuesta a permitir que sus propios ciudadanos sean arrastrados de forma deliberada
No podemos entender, incluso después de una reflexión exhaustiva, cómo algo así podría corresponder con algún valor europeo. Tal vez se trata de los diez mandamientos de la mafia.
Por cierto, nosotros consideramos que amenazar con la destrucción económica a un Estado miembro de la UE para robarle dinero para un tercero es un enfoque bastante digno de ser mejorado. Tan pronto como estemos en el poder, lo primero que haremos será quitar un montón de dinero del saco europeo de Luxemburgo para Brot für die Welt [Una ONG alemana contra el hambre, NdelaT]. O de ese Estado quesero francés para todas las áreas explotadas por él durante siglos, especialmente en África Occidental. Y si la UE sobrevive –incluso en contra de nuestras expectativas– a su autodestrucción económica, por último extraeremos el dinero que ha retenido a sus ciudadanos durante décadas, para reparar aunque sea de forma provisional el deterioro generalizado de todas las infraestructuras en toda Europa y la vergonzosa tasa de pobreza de la UE, que ronda el 22%.
También se rumorea que la UE está decidida a confiscar activos de la banca central rusa, a pesar de las advertencias desde hace semanas, no solo de los bancos centrales de Alemania, Francia e Italia, sino también del BCE y Euroclear (la empresa que custodia los activos): enormes riesgos para la estabilidad financiera de Europa, impacto en los mercados, consecuencias legales imprevisibles. Los activos estatales gozan de inmunidad según el derecho internacional. Si la UE subvertiera este principio de manera abrupta, “se produciría una ‘grave afectación de la confianza’ en el sistema Euroclear, en los mercados de capital europeos, en el euro como moneda (de reserva)”, según Lieve Mostrey, la directora ejecutiva de Euroclear. Que la UE esté considerando seriamente hacerse con la propiedad ajena no solo supone –una vez más– que evidentemente es perjudicial para sí misma, sino también –una vez más– que es claramente ilegal, sin importar el cómo se mire.
En los códigos legales de los estados civilizados todavía se consideran “robo” y está sujeto a castigo (si es que la Comisión Europea aún no lo ha cambiado) la apropiación ilegítima de los bienes de otra persona. Todos aquellos incompetentes que hoy en día aplauden este comportamiento no parecen haber comprendido las implicaciones de tal acto: una organización transnacional con una base de legitimación semidemocrática ha comenzado a socavar uno de los fundamentos más importantes del orden social que ella misma promueve: la propiedad.
Si el brillante término de propiedad (protegido por el tratado) en la UE del futuro ya no vale ni el papel en el que una vez estuvo escrito, y cualquier propiedad queda desprotegida y se convierte en presa arbitraria de sus cazadores; bueno, ¡entonces, que se suelten las amarras! Tan pronto como estemos en el poder, confiscaremos los activos de Pfizer, Rheinmetall, McDonalds y el periódico Bild, para distribuirlos por fin entre todos aquellos que han sido dañados por ellos durante años luz. Blackrock y Vanguard pueden olvidarse de su llamada propiedad, al igual que Von der Leyen y Thierry Breton, quien por cierto acaba de adquirir su propio castillo con altas almenas en Gargilesse-Dampierre (departamento de Indre) para estar a salvo de las previsibles consecuencias de la economía de guerra que él mismo ha declarado.Cómo serían las compras centralizadas de armas de la UE bajo Von der Leyen en términos de transparencia, optimización de costos y cumplimiento de normas puede imaginárselo todo aquel que siguiera la tramitación de los contratos de vacunas, que se supone servirán de modelo para diseñar los contratos de armas de la UE, que según la presidenta de la Comisión serán “muy exitosos”.
‘Follow the Money’
Desde 2018, la Defensora del Pueblo Europeo, Emily O’Reilly, ha instado una y otra vez, en vano, a la Comisión para que elimine la escandalosa falta de transparencia en el flujo de fondos de la UE hacia la industria armamentística, la cual ha sido defendida a capa y espada por las instituciones involucradas en la UE durante años. No son públicos ni siquiera los nombres de los “expertos” externos que la UE consulta para financiar proyectos militares, ni tampoco los informes que llevan a invertir sumas millonarias. Mucho menos se garantiza de manera alguna que dichos expertos no estén de forma directa o indirecta en la nómina de las empresas de armamento que se benefician a posteriori de los fondos europeos liberados.
Además, según O’Reilly, la Comisión pone en peligro “la integridad de la administración de la UE” al no tomar medidas decididas contra las prácticas de puertas giratorias. Esto también se aplica al ámbito de la defensa, donde, por ejemplo, Jorge Domecq, director de la Agencia Europea de Defensa (EDA), se convirtió en lobista para el gigante aeroespacial Airbus apenas meses después de dejar su cargo en 2020 –una de las mayores contratistas de la agencia de la UE que él mismo había dirigido–. ¡LOL!
Podemos estar expectantes sobre la industria en la cual reaparecerá el Comisario de Industria, Thierry Breton, que ha pasado toda su vida en alternancia entre puestos de CEO y cargos políticos. Esto, una vez finalizado su mandato como comisario. Si no logra obtener el puesto actual de Von der Leyen, al que también, por supuesto, aspira. “Es el viejo asunto Watergate, ¡sigan el dinero!”, recomienda la Defensora del Pueblo Europeo, O’Reilly, mientras tanto. Tal vez, sobre todo, el dinero de los comisarios de la UE (emoticono de guiño con una sonrisa).
“¡Te miramos a los ojos, complejo de ceguera europea!”. (Una frase del dramaturgo René Pollesch, actualizada). [N. de la T.: La frase original es “¡Te miro a los ojos, contexto de ceguera social!”].
Además, la Comisión debería hacer desaparecer cuanto antes su nuevo eslogan de adquisición de armamento del mismo cajón del que lo sacó: “Buy european!”. Las empresas militares europeas que se benefician de los fondos de armamento de la UE están en todo caso en manos de grandes fondos de inversión, al igual que sus contrapartes estadounidenses. BlackRock, Vanguard, Capital, etc., poseen con astucia acciones tanto de empresas de armamento de la UE como de sus competidores estadounidenses. Este problema de propiedad común, conocido como el problema “common ownership”, no solo crea incentivos para aumentar los precios y reducir la producción, sino que también conlleva distorsiones conocidas en la competencia y el riesgo de formación de un verdadero trust. En cualquier otro sector económico, la Comisión haría cumplir sus propias reglas de competencia con guantes de boxeo. Sin embargo, en ese ámbito nunca lo ha hecho.
Todo esto ya ha generado arrugas en la frente (muy profundas) al European Network Against Arms Trade (ENAAT), mucho antes de que, con la guerra en Ucrania, se rompieran las últimas barreras de la reorientación del capital certificado por la UE hacia el complejo militar-industrial: “Abrimos la caja de Pandora. Europa se convierte en una vaca lechera de cash (para la industria armamentística), en una fuente de financiación ilimitada”.
¡Da igual! ¡Arriba la bandera europea rasgada! ¡Arriba la bayoneta interna!, grita la Comisión, que anima a sus masas sedadas, que, por su parte, no pueden reconocer la flagrante contradicción. Sin darse cuenta siquiera de que la UE ahora añade a su inagotable suministro de palabras vacías un suministro igual de vacío de verdaderos estallidos de balas, con un gran estruendo en esta gran “paz”, cuya cáscara de palabras todavía está grabada en mayúsculas en su Carta.
Sin ánimo de ofender, pero una Unión Europea así nunca fue fundada en Europa.
Los ideales fundacionales europeos, pulverizados
Las contorsiones teleológicas e interpretativas que la UE debe realizar en su camino desde la guerra económica a la economía de guerra son, no hay sorpresa, legión. El Diccionario de Economía Gabler nos advierte de algo alarmante, y es que las economías de guerra mantienen un mercado formal, pero desactivan sus mecanismos centrales para reemplazarlos por un “sistema administrativo orientado a propósitos militares”. Europa, el bastión de la economía de libre mercado sin compromisos. ¿Dónde en concreto se puede encontrar la autoridad de la Comisión en los tratados pertinentes de la UE para establecer esta “forma especial de economía centralizada para fines de armamento”? Solo los dioses lo saben.
Desde hace tiempo, los esfuerzos de la Comisión se han dirigido a la erradicación total de los ideales fundacionales europeos, a través del sistema clásico de escalada gradual: primer golpe, segundo golpe, pulverización final con el bumbum atómico. Porque, al contrario de lo que se nos hace creer hoy en día, la UE no se adapta de manera reactiva o repentina a ningún desarrollo geopolítico sorprendente del presente. Más bien, presenta ahora los resultados acumulados durante años de su transformación frankensteiniana en un proyecto de militarización contraproducente.
En el interior de la Comisión ya estaban preparados a la perfección para esta guerra que, para ustedes allá afuera, había llegado por completo por sorpresa. Con la East StratCom Task Force, el Equipo de Comunicación Estratégica del Este, la UE ya había creado su propia herramienta de combate en 2015 para el campo de batalla de la guerra “híbrida” sobre la hegemonía interpretativa: una oficina oficial para combatir la desinformación, rectificar el conocimiento y garantizar la creencia informativa, que está tan cargada de ideología militante y es tan engañosamente confusa que solo parecía “neutral” para los absolutos idiotas.
La percusionista mayor Von der Leyen transformó con rapidez la Comisión que había heredado de un instrumento de consenso democrático vivo en uno de obediencia ciega y estructura de mando vertical: “De la Comisión Juncker a la Comisión búnker”, como la llamaron los periodistas al comienzo de su mandato. Tan sabia, amable y previsora como es Von der Leyen, ya en 2019 consideró una necesidad absoluta añadir al organigrama de esta Unión Europea, que en 2012 fue declarada (por accidente) Premio Nobel de la Paz, el punto oficial de división de un departamento para armamento –un verdadero acto de ruptura de un tabú que hacía que los pesimistas, las Casandras y nosotros mismos nos quedáramos sin aliento poco a poco–.
Von der Leyen es la primera presidenta de la Comisión en los 60 años de historia de la UE que ha dedicado a las armas una dirección general propia, una competencia ministerial propia y un comisario propio: el comisario de guerra Thierry Breton, que lleva más de un año trabajando en la configuración de esa economía de guerra que ahora anuncia oficialmente en nombre de la UE.
Si nuestros padres hubieran tenido la oportunidad de presenciar esto… o los padres de nuestros padres. O al menos aquellos fundadores de la UE tan citados, que –por completo ingenuos– habían realizado el trabajo sucio intelectual previo a la “integración” europea sin siquiera imaginar a dónde llevaría eso en 2024, bajo una erudita humanista como Von der Leyen.
Estarían asombrados ante un desarrollo como el actual, que –con pleno conocimiento de sus actuales líderes– conduce a la sistemática militarización de Europa. Después de todo, esto entra en directa contradicción con los tratados de la Unión que ellos mismos firmaron, en los que con el Artículo 41, Párrafo 2 del Tratado de la Unión Europea –también con pleno conocimiento– establecieron una estricta prohibición de financiación para bienes de armamento, específicamente para todos los “gastos” con “referencias militares y de defensa” de los fondos de la Unión. En el pasado, la Comisión nunca tuvo problemas para encontrar ideas creativas para eludir esta prohibición, ocultando las donaciones a la industria de guerra en partidas presupuestarias para ciencia, investigación, desarrollo, modernización, infraestructura, promoción de la competencia, cohesión o (nuevo en el programa) transición verde. Y creó además estructuras financieras paralelas de corte orwelliano para garantizar el flujo seguro de fondos al complejo militar-industrial a través de presupuestos paralelos. Por supuesto, sin dejar de recurrir precisamente a esas reinterpretaciones semánticas que George Orwell había previsto para los sistemas de dominación sin alma de los tiempos venideros, como el Fondo Europeo de Apoyo a la Paz, que desde su creación solo ha financiado operaciones militares. O bien el mencionado punto de la lucha contra la desinformación, del cual, aparte de su ideología anclada en un barato gris feldgrau, no se puede extraer nada informativo. Nada, al menos, que no sea su intención antiilustradora de hacer imposible cualquier competencia autónoma, crítica o simplemente culta de evaluación y contextualización fuera de sus cuatro propias paredes de hormigón de ahora en adelante.
Medios y formas, programas y financiaciones, reasignaciones y etiquetados falsos –con la ayuda (nunca del todo altruista) de un bloque negro parlamentario-burocrático de lobistas conservadores de armamento y neconservadores transatlánticos, que desde siempre (y no solo en Bruselas)– están unidos como los nibelungos. Hasta ahora, no hemos convencido con nuestra profética demanda de “¡Gofres en lugar de armas!”, aunque es mucho menos alocada que todo lo que ha surgido en la UE militarizada en los últimos años.
Estamos ante una maniobra en el límite de la legalidad, una “militarización sobre los escombros de la ley”, como escribió el jurista constitucional Andreas Fischer-Lescano en 2018.
Si la UE ahora pasa realmente a utilizar, además de todos los pasos previos de militarización ya ilegales, sus recursos presupuestarios propios (y robados directamente) para sus fantasías de armamento, sería una violación abierta de la ley. La Comisión Europea estaría violando el texto y el espíritu de su propio tratado.
Y por mucho que los juristas (armamentistas) se esfuercen por explicar en retorcidos bucles de interpretación por qué podría ser sin embargo legalmente conforme a la ley eludir esta disposición jurídicamente vinculante de la Constitución de la UE mediante una flexión jurídicamente efectiva de la ley, todas sus piruetas jurídico-semánticas deberían fracasar si nos atenemos al tan cacareado ESPÍRITU de estos tratados, a saber, la INTENCIÓN con la que los Estados europeos han entrado a formar parte de una comunidad común y a la que las instituciones europeas no se cansan de referirse en otros contextos.
De hecho, aquellos padres fundadores –a diferencia de las hijas de sus hijos hoy en día– aún estaban bajo la impresión más directa de las devastaciones continentales de las dos guerras mundiales. Podemos suponer con seguridad que las palabras bélicas referenciadas con frecuencia por la generación de la guerra y la posguerra europea, “guerra nunca más”, estaban cargadas de la convicción más profunda y de la firme intención de no querer caer de nuevo en una locura que pareciera razonable de manera distorsionada. No dedicando sumas ingentes de capital financiero y político a la felicidad y el bienestar de los europeos, sino al negocio mortal con equipos letales.
La permanencia del estado de excepción se ha sumado bajo Von der Leyen a la permanencia de la violación de las normas y a la traición absoluta a los principios. Con la declaración de economía de guerra, la UE, que apenas podía ocultar ya su estado mental interno, ha dejado caer incluso la última de sus máscaras de camuflaje azul cobalto.
Y mientras la UE, junto con la vergonzosa mayoría de los gobiernos europeos, sigue dispuesta a alabar en todas partes a esta OTAN (que todavía no es parte de la UE), podemos pedir al asombrado resto del mundo que asista al entierro final de los valores europeos, ya que la señora Von der Leyen lo ha anunciado en su reciente discurso bélico: “La Unión Europea debe comenzar a producir una nueva generación de armas para triunfar en el campo de batalla”.
Si no supiéramos que el espíritu del mundo ya está bajo tratamiento psiquiátrico, lo internaríamos, especialmente con esta voltereta dadaísta, porque ya no podemos reconocer una “razón objetiva” que atraviese y ordene Europa (o el mundo) en el mejor de los casos… Al menos ninguna benigna.
Y tal vez también nosotros nos estemos volviendo locos aquí gradualmente, porque nos bastaría con que los astutos monstruos administrativos, surgidos del pensamiento fundacional europeo, se atuvieran a las reglas de sus propios tratados.
Nunca pensamos que llegaríamos a la desagradable situación de tener que defender tratados europeos, porque tenemos muchas críticas y objeciones a ellos. Pero defenderlos incluso contra aquellos que están destinados a protegerlos, una Comisión Europea en funciones junto con su presidenta en funciones, eso ni siquiera se nos habría ocurrido. Ni en nuestros sueños más febriles y coloridos.
Porque, con todo respeto, tal Unión Europea nunca fue fundada en Europa.
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(* )Martin Sonneborn es un cómico, periodista y político alemán con una larga trayectoria como director de la revista Titanic y reportero en programas de televisión. Es líder y eurodiputado desde 2014 del partido político satírico “Die PARTEI”. Claudia Latour es economista y asesora de Sonneborn. Traducción para CTXT de Carmela Negrete
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