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éducateur avec des adolescents, je vis à Paris depuis près de 40 ans, avec dans la tête un paysage de campagne.

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Billet de blog 21 septembre 2014

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P’tit Quinquin, Bruno Dumont revient avec bonheur à ses premières amours

En regardant P’tit Quinquin, la toute récente mini-série de Bruno Dumont, je me suis souvenu de son superbe premier long métrage, La Vie de Jésus.

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En regardant P’tit Quinquin, la toute récente mini-série de Bruno Dumont, je me suis souvenu de son superbe premier long métrage, La Vie de Jésus.

Freddy, le héro de La Vie de Jésus, était un tout jeune adulte quand le P’tit Quinquin est encore presqu’un enfant. L'un est comme le prolongement de l’autre. La mini-série aborde les mêmes thèmes que le film, elle y fait retour sous la forme particulièrement réussie d’une sorte d’une comédie décalée, entre réalisme et absurde.

La Vie de Jésus, film également remarquable par son réalisme, avec une dimension sociale et humaine très travaillée, montrait comment un petit groupe de jeunes devenait criminel dans le silence des adultes et de toutes les institutions sensées les aider à donner un sens à leur vie. Les figures de l’autre n’y étaient pas rencontrées, mais niées, la jeune fille violée et le jeune arabe assassiné.

P’tit Quinquin dessine le paysage d’un monde adulte absurde, bien que profondément humain, dans lequel les enfants vont peu à peu prendre place, confrontés à ces mêmes questions de la rencontre de l'autre. Arte a présenté deux épisodes jeudi dernier (visibles pendant une semaine) et donnera les deux derniers jeudi prochain. Le registre y est beaucoup plus drôle que celui de La Vie de Jesus, comme si dans P’tit Quinquin, Dumont prolongeait en comédie ce qui s’amorçait en tragédie dans La Vie de Jesus.

La question centrale des deux œuvres de Dumont demeure pourtant la même. Comment la rencontre avec la figure de l’autre - la femme, l’étranger - peut-elle émerger, dans un monde où les institutions des adultes deviennent absurdes à force de silence quant au sens qu’elles n’indiquent plus ?

P’tit Quinquin, de Bruno Dumont, en ce moment sur Arte.

Et je trouve que ça vaut vraiment le détour...

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