éducateur avec des adolescents, je vis à Paris depuis près de 40 ans, avec dans la tête un paysage de campagne.
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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
Assis tranquille Dans le train Alstom-Bombardier de la ligne H Je m’en vais à la patte d’oie d’Herblay Acheter une lampe en branches Avec des ampoules comme des boutons de fleurs Pour bien recevoir dans mon bureau du tribunal Des adolescents pénalement répréhensibles Leurs parents déboussolés de s’y trouver aussi Et puis voir les touches de mon clavier Quand j’y compose mon petit rapport Avant de le remettre au juge qui attend.
J’avais tiré de l’argent Au distributeur automatique Quelques biffetons gagnés à m’adresser À ces adolescents-là Glissés bien serrés dans le petit cuir Au fond de ma poche intérieure Côté cœur.
La mendiante est passée Dans l’allée bringuebalante du train rutilant Précédée de sa toute petite fille Qui n’a rien osé me demander Marchant pourtant drôlement bien Avec son gobelet en carton Dans sa toute petite menotte À sa mère qui la suivait Jeune femme au teint buriné Qui elle clairement me demandait Je n’ai pas donné un sou.
Tout à l’heure J’irai chez le coiffeur.
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