Big Smog, Tour Eiffel dans le brouillard. La ville est grise.
Je dois aller voir mes parents. Ils sont à quelques minutes en voiture. Ah! ma voiture, douillet cocon individualiste, abris mobile, cathédrale du 20ème siècle... Je vais la laisser au garage. Elle va se reposer. Dormir. Rêver peut-être aux temps passés où elle était reine des rues de Paris. Peut-être va-t-elle faire un cauchemar?! Un homme vieux et grincheux ouvrirait la porte derrière laquelle elle se croyait en sécurité. Il aurait une caisse à outils où pèle mêle se côtoieraient scie, marteau, chalumeau, tournevis, masse...
Bourreau pensera-t-elle! Cet homme au visage patelin est un bourreau! Salaud! Assassin! Dans son cauchemar elle se verrait coupée en morceaux, assommée, brisée sous les coups de la masse agitée par le bricoleur d'enfer. Elle se sentirait morcelée, atomisée, destituée, detruite, morte.
C'est samedi, je prends le métro ou peut-être le bus. Bus 28, Alésia, Montparnasse, place Breteuil, etc. C'est un samedi tout ralenti, un samedi mou, doux. Un samedi qui lézarde dans les vapeurs irritantes.
Lundi, retrouverai-je mon carrosse à explosions, ma machine à particules fines?