Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
La rue était triste et vide. Il marchait lentement sans regarder nulle part, sans voir où il mettait les pieds. Au bout d’une trentaine de mètres, il buta contre quelque chose au sol. C’était un cadavre ; le cadavre d’une femme blonde, vêtue d’un imperméable beige avec dans ses cheveux une paire de lunettes de vue et du sang qui coulait le long de son cou. Peut-être l’a-t-il reconnue ? Peut-être pas…Il est tombé sur elle. Elle était encore chaude. Ses yeux étaient révulsés. Elle sentait l’alcool. Son sac qu’elle tenait encore très fermement de la main gauche était vide. Elle avait été détroussée. Il ne restait plus rien d’elle que ce corps inerte à même le pavé gras mouillé de Paris. Allongé sur elle, il respirait bruyamment. Il avait bu aussi. Il chercha dans les poches de son blouson de cuir une serviette en papier pour s’essuyer la bouche car de la salive en coulait mélangée à de la bile. Il était deux heures du matin. Lorsque je suis arrivé près d’eux, il était endormi. Leurs deux corps dessinaient une masse informe de vêtements souillés. Leurs têtes étaient masquées par l'obscurité.
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