Alexy Fortin (avatar)

Alexy Fortin

de temps à autres

Abonné·e de Mediapart

121 Billets

2 Éditions

Billet de blog 20 juillet 2013

Alexy Fortin (avatar)

Alexy Fortin

de temps à autres

Abonné·e de Mediapart

Désirs de guerre...

 Libération fait sa une sur deux djihadistes toulousains partis pour la Syrie. Ils veulent mourir pour Allah et pour Alep. Convertis à l'Islam radicale leurs esprits sont portés par la force de la passion religieuse. Les voilà soldats de Dieu et de la quaïda. 

Alexy Fortin (avatar)

Alexy Fortin

de temps à autres

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 Libération fait sa une sur deux djihadistes toulousains partis pour la Syrie. 

Ils veulent mourir pour Allah et pour Alep. Convertis à l'Islam radicale leurs esprits sont portés par la force de la passion religieuse. Les voilà soldats de Dieu et de la quaïda. 

Hier nationales et impériales, les passions comme les marchés sont aujourd'hui globales. On ne meurt plus pour un territoire à libérer mais pour des âmes à sauver, un monde de rêves, un monde d'illusions et de fantasmes. On meure pour des chimères cruelles. On meure pour être avec des hommes qui tiennent droite leur tête. Du moins le croit-on. On meure par engagement et par dépit. On meure pour échapper au destin étriqué d'une nation ou d'une famille. On meure pour être le héros de son père ou de sa mère, de son amie, de sa bande,de son quartier, de sa cellule. On meure comme on crève d'envie de faire péter ce monde rigide et désuet qui se consomme et se consume.

Seules les religions sacrificielles sont à la hauteur de ce désir de mort, de ce désir de "fumer" la norme et l'étouffante barrière morale et sociale qui ne cesse de parquer les individus dans des boxes statistiques. Seules les religions du bouc émissaire  semblent pouvoir nourrir cette faim de fin extrême, de rupture totale. Seule les religions du meurtre unanime semblent pouvoir satisfaire ou inhiber ce désir de guerre.

Seules les religions sont à l'échelle de ce désir d'Être planétaire de mettre en jeu sa vie. 

C'est terrible! Nous sommes bras ballants. La mâchoire décrochée presque tombée dans le bol de café du petit déjeuner. Splash! Le fils est parti à la guerre. On ne comprend pas. On cherche l'erreur comme s'il y avait dans cette folie destructrice une déviance psychologique ou culturelle. Ces deux gamins, on les regarde comme des choses en faillites étrangères à nos sociétés. 

Le religieux est partout comme un aveu hors de nous-mêmes que ces deux jeunes gens de trente et vingt trois ans dont la morts est inscrite sur l'agenda des larmes à venir, c'est nous, c´est nos enfants. 

Le militant politique est tout démuni. Le balais et La colle des affiches sont au placard. Il faudrait déployer partout de gigantesque points d'interrogation noirs. Il faudrait s'avouer tellement faible, tellement humble pour pouvoir comprendre ces deux jeunes gens partis mourir à la guerre comme nos aînés jadis allaient donner leur vie pour satisfaire notre intime et ultime goût du massacre. 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.