C'est assez pénible à raconter mais ça vaut le coup de faire un effort. Discussion au sortir d'un lieu de culte musulman, quelque part en banlieue parisienne…
- Je peux pas m'habiller comme j'aime.
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M : C'est quoi cette histoire?
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- Non ici, je le dis, je ne peux pas me mettre en costume cravate parce que j'ai peur des réactions que ça va produire.
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M : « J'ai peur », vous voulez dire quoi?
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- Je veux dire j'ai peur. Ici, c'est plus la France. Voilà, c'est plus la France, c'est la Lybie.
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M : La Lybie, c'est à dire?
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- La Lybie, c'est Kadhafi
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M : Et ici Kadhafi, qui est-ce ?
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- Ceux qui m’empêchent de mettre une cravate parce que je me demande ce qui va se passer, ce qu’ils vont faire, pour qui ils vont me prendre…
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M : Qui ?
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- Vous savez bien. Ne parlons pas trop fort. Taisons nous. Et puis il est tard, il faut que je rentre. A demain pour la prière. Bonsoir.
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On se sépare sur ce silence. C’est un silence trafique. Un silence cage d’escalier. On se sépare sur ce bonsoir. Le bonsoir d’un opprimé sous le regard d’un guetteur. Le bonsoir du costard cravate, du p’tit plaisir qu’on doit abandonner. Le bonsoir de la jolie tenue salie, de la dignité tâchée, souillée par la résine du cannabis 4X4, go fast, Kalachnikov et balle perdue.