Tu croises un homme ou une femme dans la rue avec un écriteau suspendu à son cou: "j'ai la grippe A".
.Qu'est-ce que tu fais? C'est la problématique centrale du moment. Soit le H1N1 est une "grippette" pour reprendre l'expression de l'urologue fils "à Michel Debré" et tu te précipites sur le ou la contaminé(e) pour l'embrasser, le ou la lécher et te faire postillonner dessus afin d'être immunisé. Soit tu te barres en courant de peur de finir à Bicêtre avec les croulants.
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Embrasser ou fuir telle est la question.
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Le gars ou la fille avec l'écriteau aura, lui ou elle, aussi le choix.
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Soit demander dix ou quinze euros pour un câlin baveux en guise de vaccin à la manière des anciennes prostituées de ma jeunesse à l'angle de la rue Bréa qui avaient des cheveux gonflés comme des barbes à papa et nous serraient à nous étouffer contre leurs mamelles opulentes.
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Soit ne plus bouger et compter celles et ceux qui se débinent ou leur jettent des cailloux, un peu comme pour la sœur et la mère de Ben Hur dans le film éponyme de Cecile B. DeMille avec Charlton Heston, quand elle ressortent de la prison... lépreuses.
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C'est le moment H1N1, plonger dans le virus ou déguerpir? Moment plein d'interrogations philosophiques et éthiques sur la peur du mal et la précautionnite aigüe. Moment aussi un peu décadent avec les très orgiaques "grippes parties" britanniques. Moment enfin sado-maso avec les fantasmes des grandes pénitences et des autodafés face à l'extrême transmissibilité virale. L'espèces humaine est punie d'avoir trop consommé...
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Bon , la dessus, je prends mon masque et mes palmes pour aller nager.