L’État d’Israël est innocent de tout ce qu’il fait et de tout ce qui lui arrive.
Les Palestiniens sont coupables de tout ce qui leur arrive et évidemment de tout ce qu’ils ne font pas, de ce qu’ils font, mais en premier lieu de ce qu’ils sont, c’est-à-dire d’exister.
S’indigner des injustices quotidiennes qu’ils éprouvent, et du déni absolu de Justice de leur condition, du sort qui leur est fait n’est jamais d’actualité, ou quand ça l’est, ça en devient quasiment anecdotique.
Ce qui l’est au contraire très sérieusement et définitivement, c’est de les déclarer unanimement, irrévocablement, et dans leur totalité, responsables.
La guerre permanente qu’on dit être la paix, qu’ils subissent et qui les met à l’épreuve depuis des décennies, exilés et réfugiés qu’ils sont sur la terre, ou ce qui leur en est encore concédé (mais pour combien de temps encore, car c’est chaque jour un peu moins et dans quelles conditions !), où ils naissent, survivent et meurent pour la plupart, ne mérite d’attention que lorsque certains parmi eux, la rompe par une guerre armée massive ouverte qui dit son nom. Et qui faillira comme la voie pacifique puisqu'il n'y a pas d'issue, d'horizon, d'avenir pour les Palestiniens.
Cruelle comme l’est toute guerre, horrible comme l’est toute guerre, même si elle est guerre de réponse à cette autre guerre quotidienne cruelle et horrible de l’occupation, de la colonisation, qui ne dit pas son nom, mais que tout le monde connait, mais que peu veulent voir en face et la nommer pour ce qu’elle est.
Scandaleusement.
En raison de la tolérance internationale, de la complicité internationale passive et active, dans l’acquiescement à un scandale dont rien n’est fait pour qu’il cesse, où rien n’est fait pour qu’il n’y ait plus motif à l’Injustice, à la dissymétrie des droits et conditions, dissymétrie redoublée par les traitements médiatiques scandaleusement partisans.
Mais nous verrons, nous le voyons déjà, que les morts d’un côté pèseront plus lourds que ceux de l’autre, alors que tous s’équivalent. Et que les sanctions scandaleusement pleuvront sur ceux qui déjà en connaissent le nombre et la cruauté.
« Le tort des palestiniens c’est de refuser de partir, de refuser de disparaître, de ne pas accepter leur sort, eux qui sont riches d’en avoir plusieurs : des frontières « amicales » proches les attendent, des renoncements faciles leur ouvrent les bras ! s’en aller, tout laisser. Que ne s’y jettent-ils pas ? On ne parle pas de se jeter à la mer : elle ne leur est même pas ouverte. Certains le tentent cependant. Beaucoup s’y noient.
Le tort des palestiniens c’est leur obstination. Celle de leurs raisons, de leur raison, de leurs droits – des droits vraiment ? Cet entêtement déraisonnable à en avoir, à en vouloir et vouloir toujours, fait leur malédiction.
Quand des groupes humains disparaissent, quand des civilisations s’effacent ou ont été effacées, quand des nations se sont construites sur le crime, le génocide, l’ethnocide, qui cela gêne-t-il encore, sinon quelques obstinés qui crient et en appellent à la conscience universelle ?
La conscience universelle. Qui peut bien avoir imaginé pareille ineptie, bêtise ? » (Extrait de mon billet de blog précédent).