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Billet de blog 10 juin 2024

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Rubrique nécrologique post-électorale.

Rubrique nécrologique post-électorale. On a trouvé un cadavre. Lardé de coups de couteaux, découpé en morceaux, démembré et dispersé. On ignore d’ailleurs, les légistes sont perplexes, si les morceaux retrouvés appartiennent bien au même cadavre.

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Rubrique nécrologique post-électorale.

On a trouvé un cadavre.

Lardé de coups de couteaux, découpé en morceaux, démembré et dispersé.

On ignore d’ailleurs, les légistes sont perplexes, si les morceaux retrouvés appartiennent bien au même cadavre.

On ne sait à qui attribuer le crime.

Les témoignages divergent.

Il semble que le crime soit collectif, les commanditaires multiples, et de manière troublante, complices, tous - ou presque - y ayant eu intérêt.

Complices, non tout à fait par la commission du crime mais par intention, préméditation, inaction pour l’empêcher, ou par action pour le favoriser chacun pensant trouver – ou presque - son compte à la disparition sous sa forme apparente.

Profit pour soi, dommages pour les autres.

Complices un peu comme les chrétiens de la faction catholique, pécheurs par pensées, par actions et par omissions.

Dans l’attente d’un jugement dernier hypothétique, les pécheurs se réjouissent, pleurent ou déplorent selon les attendus des jugements successifs programmés à échéances régulières auxquelles ils se préparent avec frénésie, astuces ou grosses ficelles, distinctions dans tous ses sens.

Jugements jamais toujours tout à fait les derniers, qui condamnent les uns et sauvent les autres.

De manière systématique et mécanique les coupables sont les autres, l’innocent c’est soi-même.  

Le meurtre a bien eu lieu, les meurtriers sont donc tous - ou presque - innocents. Tous éplorés.

Les crocodiles osent à peine verser une larme.

Seuls pleurent ceux des croyants qui sont du cadavre le système limbique, émotif, émotionnel, sensible, mais aussi le bras ou la main armés : ceux ou celles qui, à un certain moment, par un geste apparemment anodin, prennent leur part, donnent leurs voix au crime, y consentent.

Par devoir.

Innocents à leur tour.

Tous ces innocents assassins ou assassins innocents donnent le vertige.

Trouver un lieu de sépulture au cadavre n’est pas simple. Il faut lui trouver un cimetière, une place dans le cimetière, une tombe, un nom à lui attribuer, une filiation, donc… des parents.

On cherche une famille. On pense en avoir trouvé une.

Y a-t-il jamais eu de famille ?

Parmi tous ceux qui se réclament du même nom, encore une fois on ne trouve personne d’accord.

La famille est divisée comme le cadavre.

Normale la cruauté des batailles d’héritages !

Personne ne veut l’enterrer mais tous – presque tous - piétinent le cadavre.

Il est mieux de disperser ses cendres après crémation.

Une urne fait l’affaire.

Reste la question de savoir à qui appartiennent les cendres ?

La question est résolue par dispersion dans le jardin ou le puits du souvenir.

Certains, comme les chrétiens de la tendance catholique, parient sur sa résurrection mais sous leur nom de baptême exclusif !

Le mort est finalement bien vivant !

Mais en miettes !

Mais en miettes. Comme le thon en boite, mais vivant chez chacun de ceux qui étiquettent la boite.

La question  dernière - ou presque - est la suivante : à l’huile de tournesol ? d’olive ? épicé ? au naturel ? ou à la sauce tomate ?

La question dernière celle-là : le cadavre, de son vivant, en valait-il déjà la peine ?

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