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Billet de blog 1 septembre 2025

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"Bénin : Patrice TALON renonce à un 3e mandat" Amadou Bal BA

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«Bénin, le président Patrice TALON, renonce à se représenter. Le Bénin, un nouveau pays de démocratie, de fierté et d’espérance ?» par Amadou Bal BA

Patrice TALON, président du Bénin, depuis le 6 avril 2016, renonce à se présenter pour un troisième mandat aux présidentielles de 2026. «Romuald Wadagni est le candidat de la majorité parlementaire et présidentielle. Il est le candidat de chacun de nous. Il est mon candidat», a dit Joseph DJOBENOU, président de l’Union progressiste – le renouveau, un parti de la majorité présidentielle.

Le Bénin, après le Sénégal, ce «Grand petit pays», serait-il devenu un modèle de démocratie et d'engagement à suivre en Afrique ?

Jusqu'ici les différents gouvernements africains, des régimes militaires monarchiques ou dynastiques, sont déprimants. Dans l'opposition, le discours est alléchant, mais une fois au pouvoir, le monarque, en chef de village, s'accroche au pouvoir à vie. Le Cameroun, la RCI, la RCA le Togo, la liste est longue de ces chefs d'État faisant honte à l'Afrique et à ses diasporas.

Le Sénégal ce «Grand petit pays», était resté, jusqu'ici, un îlot de démocratie dans cette vaste zone de régimes autoritaires, dictatoriaux, antipathiques.

Le Bénin du président Patrice TALON, renonçant à se représenter à un troisième mandat, est un pays à plusieurs égards intéressant.

Le Dahomey, devenu le Bénin c'est la tragédie de l'esclavage des rois ont vendu leurs sujets, comme les ancêtres de Toussaint Louverture héros de l’indépendance de Haïti. Mais le Bénin, c'est aussi un pays de la résistance comme celle de la lutte héroïque de Béhanzin.

Le Bénin, c’est le pays de hautes sommités intellectuelles, des hommes de lettres qui ont résisté aux forces du Chaos. Le Bénin, c'est le pays de Paul HAZOUMé (1890-1980), enseignant, ethnologue, écrivain et homme politique, est un pionnier de la littérature africaine d’expression française, avec son roman paru en 1937, «Doguicimi», un ouvrage traitant des mœurs et des coutumes du Dahomey, sous une forme romancée. C’est un ouvrage relatant une ébauche de peinture d’une race de rois conquérants, ses trafics, ses sacrifices humains, la cupidité et la férocité des négriers. C’est l’ère du roi Toffa, la reine Doguicimi se laisse enterrer vivante pour rester fidèle à la mémoire de son défunt mari.

L’écrivain, Olympe BHELY-QUENUM, né le 26 septembre 1928, à Cotonou (103 ans), grand prix d’Afrique noire, en 1966, pour «le chant du Lac», son roman, «le piège sans fin», est infatigable militant de la cause de l’Afrique. «L’Africain largement octogénaire que je suis, désire que les Africains de nationalité française qui veulent que nos pays supposés indépendants disent NON ! NON à la politique que je ne cesse de dénoncer : ce système souligne à faire vomir le servilisme de nombre de chefs d’État de l’Afrique francophone ; très objectivement, c’est pire que «Oui, mon Commandant» dans L’Étrange Destin de Wangrin du très regretté Amadou Hampâté BA» dit Olympe BHELY-QUENUM.

Le professeur Paulin HOUTONDJI (1942-2024), éminent théoricien de la philosophie africaine, «La pensée africaine est aussi vieille que les peuples africains eux-mêmes. Je crois avoir contribué à attirer l'attention sur l'existence d'une philosophie africaine prise dans un autre sens, celui justement où l'on parle de philosophie grecque, française ou allemande pour désigner la philosophie produite par les Grecs, les Français ou les Allemands tels qu'elle se laisse appréhender dans des corpus de textes réellement existants : une pensée conceptuelle et rigoureuse. Cette philosophie faite par des Africains existe», disait-il à Valérie MARIN LA MESLEE, du journal «Le Point».

Dans ce monde d'injustices où l'on s'attaque aux racisés et aux immigrants, le Bénin du président Patrice TALON, a offert sa nationalité aux descendants d’esclaves, en raison de la reconnaissance des souffrances causées par la traite négrière. En effet, un décret du 20 novembre 2024 ouvre la nationalité béninoise à «toute personne qui, d’après sa généalogie, a un ascendant déporté dans le cadre de la traite des Noirs».

Références bibliographiques

AGUESSY (Cyrille) AKINDLE (A), Le Dahomey, Paris, Emom, 1955, 125 pages ;

AMEGBOH (Joseph), dit Barthélémy ELAUD, Béhanzin, roi d’Abomey, Dakar-Abidjan, NEA, collection les Grandes figures africaines, 1975 et 1983, 111 pages ;

BA (Amadou Bal), «Mati Diop et son documentaire, Dahomey. Décoloniser les imaginaires», Médiapart, 6 février 2025 ;

BA (Amadou, Bal), «Béhanzin (1845-1906), roi d’Abomey, un résistant et héros du Dahomey», Médiapart, 7 avril 2025 ;

BA (Amadou, Bal), «Maty Diop, réalisatrice : décoloniser les imaginaires, son documentaire, Dahomey», Médiapart, 6 février 2025 ;

BA (Amadou, Bal), «Olympe Bhély-Quénum : écrivain béninois», Médiapart, 23 octobre 2022 ;

BA (Amadou, Bal), «Paulin Hountondji et sa philosophie africaine», Médiapart, 2 février 2024 ;

BA (Amadou, Bal), «Toussaint-Louverture, héros d’une première République noire : Haïti», Médiapart, 9 mai 2021 :

CORNEVIN (Robert), Histoire du Dahomey, Paris, Berger-Levrault, 1963, 568 pages ;

DAN (Angelo), La restitution des biens culturels entre la France et le Bénin : journal d’un processus historique (2016-2022), préface de Bénédicte Savoy et Felwine Sarr, Paris, Présence africaine, 2024, 334 pages ;

DUNGLAS (Edouard), «L’histoire dahoméenne de la fin du XIXe siècle à travers les textes», préface de Théodore Monod, Études dahoméennes, 1953, tome IX, 156 pages ;

HAZOUMé (Paul), Doguicimi, Paris, Larose, 1937, 510 pages ;

Paris, le 1er septembre 2025, par Amadou Bal BA

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