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Billet de blog 2 mars 2025

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"Face à la montée du fascisme. No Pasaran !" Amadou Bal BA

L’ambition, l’agenda caché des forces du Chaos est d'abroger l’État de droit, supprimer ce qui reste des libertés des vaincus. Quelle alternative pour sauver la démocratie, le bien-vivre ensemble face à cette dictature ou fascisme qui arrive ? No PASARAN !, disait la députée espagnole, Dolores IBARRURI

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«L’ambition ou l’agenda caché des forces du Chaos est d'abroger l’État de droit, pour supprimer ce qui reste des libertés des vaincus. Quelle alternative pour sauver la démocratie, le bien-vivre ensemble. Face à ce désastre, cette dictature ou fascisme qui arrive ? No PASARAN !, disait la députée espagnole, Dolores IBARRURI» par Amadou Bal BA

«Au fond, ce qu’ils (les Européens) ne pardonnent pas à Hitler, c’est d’avoir appliqué à l’Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient, jusqu’ici que les Arabes d’Algérie, les Coolies d’Inde et les Nègres d’Afrique», disait Aimé CESAIRE (1913-2008). À travers l’humiliation infligée par Donald TRUMP au président ukrainien, la remise en cause de la frontière américano-canadienne, l’augmentation inconsidérée de droits de douane, ainsi que la remise en cause du multilatéralisme, les Européens se rendent subitement compte que depuis 1945, ils étaient, en fait, sous une forme de colonialisme de l’Oncle Sam. En effet, son accrochage public et l’humiliation du vendredi 28 février 2025, à la Maison-Blanche, devant toutes les télévisions du monde, qu’il a infligés au président ukrainien, Volodymyr ZELENSKY, ce n'est qu'un début. «L’impolitesse est la tentative d’un homme faible de paraître fort», disait Edmund BURKE (1729-1797), un homme politique et philosophe irlandais. Complotiste, homophobe, raciste, adversaire résolu de la démocratie et profondément irrespectueux des autres, le monde, selon Donald TRUMP, est celui de la soumission, la prédation, ainsi que la liberté du loup dans le poulailler. Sans la vigilance de tous, la démocratie américaine, encore considérée comme étant le phare du monde libre, ne survivrait pas à ce deuxième mandat de Donald TRUMP. Les gangsters ont le sens du bien et du mal, un certain code d’honneur. «Ce n’est pas le cas de Donald Trump. C’est un prétendu dur à cuire, sans morale ni éthique. Il n’a aucun sens du bien ou du mal. Il n’a de considération que pour lui-même, pas pour les gens qu’il est censé diriger et protéger, pas pour les gens avec qui il fait des affaires, pas pour les gens qui le suivent aveuglément et loyalement, pas pour les gens qui se considèrent comme «ses amis». Il les méprise tous», dit l’acteur américain de cinéma, Robert de NIRO. «Le plus âpre et difficile métier du monde, à mon gré, c’est de faire dignement Roi», disait l’humaniste philosophe français de la Renaissance, Michel MONTAIGNE (1533-1592). On connaissait le Donald TRUMP d'avant, celui, après son premier mandat calamiteux, qui refusant sa défaite, avait attaqué le parlement américain le 6 janvier 2020. Donald TRUMP, incarnation du Mal, triomphateur, plus arrogant que jamais, méprisant et d’une grande cruauté, avec un certain sadisme, est de retour. «Les gens intelligents ne peuvent pas être méchants ; car le Mal requiert de la bêtise et une pensée limitée», dit Jean-Paul SARTRE.

En France, tout le monde dit, à juste titre, qu’est-ce qu’il est vilain Donald TRUMP, mais on oublie aussi que ce qui se passe dans chère France, une histoire coloniale et esclavagiste refoulée, est également d’une gravité exceptionnelle. En effet, le président Emmanuel MACRON, le 19 septembre 2017, à New York, à l’assemblée générale des Nations unies, avait commis un lapsus, un acte manqué comme le dirait Sigmund FREUD (1856-1939) : «Je veux sortir de l’État de droit». À l'époque l'assistance avait éclaté de rire. Cependant, depuis sa dissolution à la Chirac du 9 juin 2024, le président Emmanuel MACRON a volé la victoire du Front populaire tel un Napoléon, dont il avait célébré le bicentenaire de la mort, ou Mac MAHON, c’est un coup d’État constitutionnel, une forfaiture. En effet, le professeur israélien, Zeev STERNHELL (1935-2020), a bien exposé sa conviction que la France a été le berceau du fascisme au XXe siècle, son «laboratoire intellectuel» et en somme sa terre par excellence (Voir ses livres : La Droite révolutionnaire : 1885-1914, les origines françaises du fascisme ; la naissance de l’idéologie fasciste ; L’histoire refoulée : La Roque, les Croix de feu, et le fascisme français ; les Anti-Lumières du XVIIIe siècle à la Guerre froide). «Le berceau du fascisme, c'est en France qu'on le trouve, dans le nationalisme intégral, la droite révolutionnaire, mais aussi le révisionnisme révolutionnaire sorélien, composante première du fascisme», écrit Zeev STERNHELL. Pour lui, l’extrême droite, en dépit de l’onction du suffrage universel, n’est pas respectable en démocratie ; c’est un poison d’une haine décomplexée, contraire aux valeurs républicaines, d’égalité et de fraternité, fondements mêmes du bien-vivre ensemble.

Depuis le lapsus du 19 septembre 2017, du président MACRON, ce qui peut arriver et excusable, sous ses Premiers ministres, Michel BARNIER et François BAYROU, Bruno RETAILLEAU, le ministre de l'Intérieur et Moussa DARMANIN ministre de l'intérieur, on déroule le tapis rouge au RN, pour ne pas être censurés. Un Code l'indigénat, par racisme décomplexé est En Marche, au nom d'une prétendue «submersion migratoire». Déjà les étrangers, en situation régulière, basculent, massivement dans l'irrégularité, par un refus concerté, des préfectures d'examiner leurs demandes de renouvellement de titres de séjour. Le ministre de l'Intérieur chaque jour fait une proposition de restriction des droits des étrangers. «Et si c’était des hommes ?» disait Primo LEVI (1919-1987). Dans la Déclaration de 1789, comme dans celle de 1948, l’étranger dispose de droits fondamentaux qui sont attachés à sa qualité de personne humaine. Or les racisés, progressivement, sont devenus, de notre temps, les Juifs d’Europe (Déchéances de nationalités, contrôle d’identité ou URSSAF sélectifs, refus de mariage ou transcription d’État civil, tests de français comme au temps de la ségrégation raciale aux États-Unis, restrictions graves de la régularisation des personnes travaillant, vers une remise en cause du droit du sol ou un allongement des délais de rétention administrative, etc.). Dans cette «étrange défaite» des valeurs républicaines, les Socialistes dits réformistes, pourtant élus grâce au Front populaire, qui ont trahi Jean JAURES, ont accordé leur bénédiction à cette dérive fasciste, en refusant de censurer le gouvernement de François BAYROU.

Au Sénégal, on espérait beaucoup de l’alternance dite de rupture, avec ses promesses mirobolantes d’emploi des jeunes, de pouvoir d’achat, de souveraineté, de panafricanisme, bref de bien-être de tous. «Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent», avait dit Henri QUEUILLE (1884-1970), un radical de gauche français. Au Sénégal, la rupture est arrivée, mais pas celle qu'on attendait. En effet, le Premier ministre Ousmane SONKO, vient d'esquisser, le jeudi 27 février 2025 devant les syndicats et les organisations patronales, un nouveau modèle de société, en faisant l'éloge des régimes forts, dictatoriaux, qui auraient réussi à accomplir des performances économiques. «Il faut qu'on s'entende sur le consensus, parce qu'aucun pays n'a décollé sans consensus fort, et c'est pourquoi j'avais tenu à ce format. Tout le système social, la protection des travailleurs, le nouveau Code du travail, la justice et l'équité dans les systèmes de rémunération, on va y travailler ensemble. Mais ça se construit, ça ne tombe pas du ciel. Et ça, nous voulons le faire en toute transparence», dit le Premier ministre et président du PASTEF, M. Ousmane SONKO. L'Afrique espérait du Sénégal, après cette alternance dite de rupture, un modèle viable de démocratie dans un pays sous-développé. Mais voilà que le Premier ministre et président du président du PASTEF, dans sa «franchise et l’altruisme», fait l'éloge des dictatures. «Si on n’est pas à la hauteur de nos promesses, ne regardons pas trop en haut, et ne rêvons plus de l’idéal», disait Andrée ASMAR.

Le Sénégal est devenu une prison à ciel ouvert. Les embastillements des opposants se succèdent. Le Premier ministre, Ousmane SONKO plaisante rarement. Il a déjà mis en prison un député-maire Farba NGOM et d'autres embastillements vont suivre. Tahirou SARR a été placé sous mandat de dépôt. Mansour FAYE a été interdit de sortie du territoire sénégalais. Un de ces jours, l’ancien président Macky SALL, résidant maintenant au Maroc, sera mis en examen et condamné par contumace. L’agenda caché du PASTEF serait-il donc de transformer le Sénégal en prison à ciel ouvert ? On voit mieux la stratégie du PASTEF qui ambitionne de rester 50 ans au pouvoir en faisant condamner, par contumace, l'ancien président Macky SALL pour lui retirer ses droits civiques en vue des présidentielles de 2029. La limite d'âge au Sénégal est de 75 ans pour la présidentielle.

En 2027, les prochaines élections locales, au Sénégal, seront un grand moment de Vérité. Les précédentes élections locales avaient eu lieu, le 23 janvier 2022, pour un mandat de cinq ans.

Où va notre monde dans cette surenchère des horreurs ?

Face à cet éternel retour contre la démocratie, il est urgent de «changer le monde par la Raison», par les Lumières, comme l’avait préconisé, Zeev STERNHELL, au cœur de la préoccupation de tout humaniste sincère et non hypocrite, en refusant, par un universalisme authentique, que les droits de l’Homme soient uniquement qu’un «privilège de l’homme blanc», suivant une formule de Jean-Paul SARTRE.

On a bien compris que Donald TRUMP, dans la prédation ou «le surveiller et punir», pour reprendre le titre d’un ouvrage de Michel FOUCAULT (Voir mon article, Médiapart, 26 novembre 2024), envisage de construire une Côte d'Azur à Gaza, par un nettoyage ethnique. Dans ce conflit en Ukraine, manifestement, Donald TRUMP a choisi le camp de l’agresseur, de PUTIN, et par la même occasion, en grand bandit, Donald TRUMP a mis le grappin sur les minerais ukrainiens. «L’objectif majeur de l’administration Trump et des technico-entrepreneurs américains est de prendre le contrôle des esprits européens. Cette colonisation numérique, une fois achevée, entraîne une vassalisation de l’Europe dans une logique de prédation», dit Dominique de VILLEPIN, homme d’Etat et diplomate français.

J'ai toujours pensé que ce qui fera exploser le système communiste, ce n'était pas la stupide et coûteuse guerre des étoiles des Américains, mais l'intégration des Russes dans le système économique mondial. Il fut un temps, où l’aristocratie russe commence à voyager en Europe et acheter des appartements ainsi que des sociétés. La classe moyenne russe faisait du tourisme. En 1989, ce n'est pas par la guerre que le mur de Berlin s'était écroulé. Le soir, les Allemands de l’Est avaient acheté des bananes et sont repartis tranquillement chez eux. Le communisme, pratiquant à haute dose l’enfermement, ne résistera pas à la libre circulation des idées, des personnes et des marchandises. Charles de Gaulle était donc un exceptionnel visionnaire de théoriser l'Europe de l’Atlantique à l'Oural. Je crois qu’il faut faire adhérer à l’Union européenne aussi bien la Russie et l’Ukraine, ainsi que la Turquie, ce qui va contrebalancer la toute-puissance américaine. Les Américains, quel que soit leur président, ne veulent pas que l’Europe devienne une puissance politique. Là est le vrai du cœur du sujet auquel les Européens devraient avoir le courage et la lucidité de s’attaquer, pour leur survie devant cette dictature de Donald TRUMP.

Jadis, Adolf HITLER (1889-1945) est arrivé au pouvoir, par l’enfermement et le massacre de ceux qui l’avaient aidé à arriver au pouvoir, la fameuse nuit des longs couteaux, puis les communistes, après l’incendie du Reichstag, ce sera après le tour des Juifs, des homosexuels et des francs-maçons, et tout ce qui est différent. Notre temps est marqué par une très haute financiarisation, une forte concentration des médias aux mains des possédants, et un pilonnage des ennemis de l’intérieur, que sont l’immigré ou le racisé. Tout le monde ou presque applaudit en Europe et en Amérique. Souvenez-vous, Adolf HITLER était en fin compte le vrai ennemi de son peuple. Personne ne pourra dire, comme en 1940, avec les rafles des Juifs, sous leur fenêtre, «Je ne savais pas».

«On ne peut pas changer tout ce qu’on affronte, mais rien ne peut changer, tant qu’on ne l’affronte pas», avait dit James BALDWIN (Voir mon article, Médiapart, 1er avril 2015). Inguérissable républicain, j’ai toujours pensé que la démocratie, un imparfait système est le meilleur rempart contre l’injustice, la barbarie, pour assurer l’égalité, la fraternité et le bien-vivre ensemble dans le respect mutuel. Rien ne peut être construit de bon et durable sur les larmes, le sang, la violence, la prédation, la soumission ou le respect des garanties fondamentales de la personne humaine qui est sacrée. «Le fascisme, ça commence avec les fous, ça se réalise grâce aux salauds et ça continue à cause des cons», disait Henri de MONTHERLANT (1895-1972). Pour cela, chaque individu devrait accepter de se battre, et au besoin affronter le Mal, si nécessaire par la privation de sa liberté ou le don de sa vie. «Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu», disait Bertolt BRECHT (1898-1956), dramaturge et poète allemand. Par conséquent, c’est une noble cause que de refuser l’humiliation, l’irrespect, en vivant la tête haute, dans la dignité. «No Pasaran, les fascistes ne passeront pas ! Ils ne passeront pas !» disait, le 19 juillet 1936, face à une tentative de coup d’État contre la Seconde République, la députée communiste espagnole, Dolores IBARRURI (1895-1989).

Références bibliographiques

BA (Amadou, Bal), «Donald Trump, le retour du Chaos», Médiapart, 6 novembre 2024 ;

BA (Amadou, Bal), «Donald Trump, un retour menaçant pour le rêve américain», Médiapart, 21 janvier 2025 ;

IBARRURI (Dolores), They Shall not Pass. Autobiography of La Pasonaria, New York, International Publishers, 1966, 378 pages ;

LEVI (Primo), Si c’est un Homme, Paris, Pockett, 1988, 213 pages ;

MITCHELL (Frank, N.), La place de Donald Trump dans l’histoire, Paris, Aquillon, 2016, 110 pages ;

PITON (Olivier), Les transgressifs du pouvoir : Emmanuel MACRON et Donald TRUMP, Paris, Plon, 2017, 193 pages ;

STERNHELL (Zeev), L’histoire refoulée : La Roque, les Croix de feu, et le fascisme français, Paris, éditions du Cerf, 2019, 384 pages ; 

STERNHELL (Zeev), La Droite révolutionnaire : 1885-1914, les origines françaises du fascisme, Paris, Gallimard, 1998, 688 pages ;

STERNHELL (Zeev), La naissance de l’idéologie fasciste, Paris, Gallimard, 1994, 560 pages ; 

STERNHELL (Zeev), Les Anti-Lumières du XVIIIe siècle à la Guerre froide, Paris, Gallimard, 2010, 944 pages ;

The Voice of Spain, Dolores Ibarruri. La Pasonaria, Eagle Publishers, 1945, 166 pages ;

VANDAL (Gilles), Donald TRUMP : Fossoyeur de l’Amérique, Paris, Mardaga, 2020, 315 pages.

Paris, le 1er mars 2025, par Amadou Bal BA

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