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«Le professeur Felwine SARR, un écrivain, universitaire, philosophe, économiste, conférencier, éditeur, karatéka et musicien, un intellectuel majeur originaire du Sénégal, est l’invité du Festival d’Automne à Paris, sur le thème «La vie commune»», par Amadou Bal BA
Co-fondateur, avec Achille MBEMBE, des Ateliers de la Pensée, à la base, avec Bénédicte SAVOY, de la Restitution des biens culturels chapardés en Afrique, et éditeur, le professeur Felwine SARR fait partie de ceux qui ont fait du Sénégal «un Grand petit pays», en référence au titre de mon troisième livre. «Sortir de ce que l’assignation peut avoir de réducteur implique le développement d’une conscience planétaire, d’un usage du monde et de l’Afrique-monde. Évidemment, les problématiques du continent nous concernent, mais nous devons pouvoir porter tranquillement un regard sur des questions beaucoup plus larges, en tant qu’habitants de cette planète» dit, en 2017, le professeur Felwine SARR, concernant son livre «Écrire l’Afrique-monde». Après avoir été en fonction à l'Université Gaston Berger, à Saint-Louis, le professeur Felwine SARR enseigne la philosophie africaine depuis 2020, à l’Université Duke, en Caroline du Nord, aux Etats-Unis. Dans sa reconquête de l’estime de soi, Felwine SARR enseigne une écologie des savoirs, dans la littérature orale, dans les corps, dans les savoirs thérapeutiques, pour les réhabiliter, les ramener dans l’espace réflexif en les réinvestissant, pour les enrichir, les faire grandir.
Par conséquent, c’est en raison de ses éminentes et multiples qualités, ainsi que de son riche parcours que le professeur Felwine SARR est l’invité par le Festival d’Automne de Paris, en collaboration avec le Centre Pompidou, à Paris, sur le thème «La vie commune». Le Festival d’Automne à Paris est animé par un grand et noble souci de redéfinir le paysage culturel, si appauvri de nos jours par un hédonisme et une superficialité du numérique ou des médias à sensation. Il était donc naturel et légitime que le Festival d’automne de Paris, au cœur de la diffusion de la culture, invite le professeur Felwine SARR, un des intellectuels majeurs de notre temps, dans le cadre de cet espace culturel, pour nouveau cycle de rencontres, dédié à la réflexion et à la transmission, où circulent savoirs, gestes et récits. En 2023, Angela DAVIS était l’invitée du Festival d’Automne à Paris. Cette institution, hautement culturelle, internationale, pluridisciplinaire et nomade, créée depuis 1972, diffuse les œuvres, dans un esprit, dans un souci de fidélité, d’ouverture et de découverte. En effet, le Festival d’Automne à Paris, dans son dévouement, sa promotion et la diffusion des arts, organise chaque année, de septembre à décembre, plus de 100 manifestations, réunissant plus de 250 000 spectateurs.
Une des grandes préoccupations majeures du professeur Felwine SARR, c’est l’état de notre monde fondé sur une grande brutalité, des injustices et des graves menaces pesant sur la paix, ainsi que sur le bien-vivre ensemble «La guerre et la destruction ont fait un retour fracassant sur la scène du monde. Un nouvel ordre mon dial fondé sur la force et la brutalité semble se dessiner. Comment ne pas partager le sentiment de Camus, lorsqu’il disait que la mission de sa génération n’était pas d’édifier un monde rêvé, mais d’empêcher que le monde se défasse ? Malgré les violences et l’obscurité des temps que nous vivons, nous ne pouvons renoncer à l’aspiration d’une vie commune à l’échelle planétaire. Celle-ci nécessite un travail sans relâche pour construire les fondements éthiques et politiques de la mutualité. Œuvrer à une Équité et à une Justice économique, politique, écologique, culturelle, globale. Garantir la sécurité et les droits fondamentaux des humains à l’échelle planétaire. Œuvrer à la constitution d’une communauté humaine la plus élargie possible fondée sur la reconnaissance mutuelle et le soin sont des enjeux de la vie commune», dit le professeur Felwine SARR.
Au moment où presque, dans toutes les prétendues démocraties occidentales, le populisme rime avec la xénophobie, racisme, injure, calomnie et intolérance, le professeur Felwine SARR insiste sur une valeur essentielle, sanctifiée au Sénégal, à savoir, la Téranga ou l’hospitalité, le multiculturalisme, une citoyenneté mondiale. «L’hospitalité a souvent été pensée comme une obligation nichée au cœur des pratiques des sociétés humaines, d’accueillir celui qui vient et que l’on nomme l’étranger. Celles-ci en ont fait un problème éthique. Comment passer de la faveur (ou de la culture), au droit, en instituant un principe pragmatique qui relèverait de ce que j’appelle une cosmopolitique de l’hospitalité. Celle-ci pourrait constituer une réponse aux impasses des politiques migratoires d’un monde, qui fait inexorablement l’expérience de sa condition cosmopolite. La majeure partie des humains souhaitent faire-monde. L’humanité est une et plurielle et vivre ne peut se faire qu’au milieu des humains, mais à condition d’y être reconnu et accepté par ces derniers», dit le professeur Felwine SARR. Il lutte donc contre les assignations et le concept de liberté de circulation à sens unique, permis à certains et banni pour les racisés «Je tenais à ce que ce livre soit une circulation dans le monde qui déjoue les géographies assignées et les axes verticaux. Il faut latéraliser et multiplier les circuits, se placer dans le tourbillon ou la spirale. Il faut sortir, y compris géographiquement, de cette route toute tracée», dit-il à propos de son livre, paru en 2021, «La saveur des derniers mètres».
Par conséquent, c’est dans ce contexte que le Festival d’Automne à Paris, une institution ouverte sur le monde, contribuant de façon décisive, à une culture vivante et engagée, a invité le professeur Felwine SARR aux trois dates et lieux suivants.
Séance du dimanche 19 octobre 2025, à 11h30, sur le thème, «le Cosmopolitisme de l’hospitalité», au Théâtre de la ville, Grande salle, 2 place du Châtelet, métro Châtelet.
Séance du dimanche 2 novembre 2025, à 15h, sur le thème, «La communauté des morts et des vivants», au MC93, Maison de la culture de la Seine-Saint-Denis, 9 boulevard Lénine, 93000 BOBIGNY, métro, Bobigny, Pablo Picasso, Bus 301, 2 arrêts, descendre à l’hôtel de ville.
Séance du dimanche 14 décembre 2025, à 11h, sur le thème, «Face à la crise planétaire de la mutualité», tarif et réservation à venir. MK2 bibliothèque, 128 – 162 avenue de France, Paris 13e.
Références bibliographiques
1 – La contribution de Felwine SARR
SARR (Felwine), 105 rue Carnot, récits, Montréal, Mémoire d’Encrier, 2011, 77 pages ;
SARR (Felwine), Afrotopia, Paris, Philippe Rey, 2016, 154 pages ;
SARR (Felwine), Dahij, Paris, Gallimard, 2009, 144 pages ;
SARR (Felwine), GIRAUD (Gaël), L’économie à venir, préface d’Alain Supiot, Paris, éditions Les Liens qui Libèrent, 2022, 207 pages ;
SARR (Felwine), Habiter le monde : essai de politique relationnelle, Montréal, Mémoire d’Encrier, 2017, 61 pages ;
SARR (Felwine), Ishendenshin, de mon âme à ton âme, Montréal, Mémoire d’Encrier, 2017, 66 pages ;
SARR (Felwine), La coordination des politiques macroéconomiques en union monétaire : le cas de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine, Grenoble, atelier national de reproduction des thèses, 2010, 105 et 148 pages ;
SARR (Felwine), La saveur des derniers mètres, Paris, Philippe Rey, 2021, 141 pages ;
SARR (Felwine), Les lieux qu’habitent mes rêves, Paris, Gallimard, L’Arpenteur, 2021, 176 pages ;
SARR (Felwine), M’BEMBE (Joseph-Achille) DIAGNE (Souleymane, Bachir) et autres, Ecrire l’Afrique-Monde : ateliers de la pensée, Dakar et Saint-Louis-du-Sénégal 2016, préface d’Alain Supiot, Paris, Philippe Rey Dakar, Jimsaan, 2017, 396 pages ;
SARR (Felwine), Méditations africaines, préface de Souleymane Bachir Diagne, Montréal, Mémoire d’Encrier, 2012, 131 pages ;
SARR (Felwine), Politique des temps, imaginer des devenirs africains, Paris, Philippe Rey, Dakar, Jimsaan, 2019, 398 pages ;
SARR (Felwine), SAVOY (Bénédicte), Restituer le patrimoine africain, Paris, Philippe Rey, 2018, 188 pages ;
SARR (Felwine), Traces : discours aux Nations africaines, Arles, Actes Sud, 2021, 45 pages.
2 – Les entretiens de Felwine SARR ou autres documents
BA (Amadou, Bal), «Le professeur Felwine SARR, invité du lundi des éditions Zulma, à Paris La Goutte-d’Or», Médiapart, 19 avril 2023 ;
BEBEY (Kidi), «Felwine Sarr, Les lieux qu’habitent mes rêves», Le Monde, 19 mars 2022 ;
BRUNFAUT (Simon), «Felwine Sarr, guérir du trauma colonial», L’Echo, 2 avril 2023 ;
DIAGNE-N’DAW (Karo), «Felwine Sarr, l’afrotopiste», Forbes Afrique, octobre 2022 ;
DOUCE (Sophie), «Felwine Sarr, rouvrir le champ des possibles et dessiner une utopie africaine», Le Monde, 2 novembre 2018 ;
KA (Seydou), «Felwine Sarr, les chemins de la quête de soi», Le Soleil, 7 mars 2022 ;
KAREGEYE (Jean-Pierre), «Entretien avec Felwine Sarr», Contemporary French and Francophones Studies, 21 mars 2016, Vol 20, n°2, pages 306-313 ;
KRIVIAN (Astrid), «Felwine Sarr, interview», Afrique, Magazine, avril 2022 ;
LAPLACE (Manon), «L’électrique fratrie de Felwine Sarr, entre Jazz, philosophie et afro-fusion», Jeune Afrique, 20 février 2019 ;
MARIVAT (Gladys), «L’utopie africaine selon Felwine Sarr», Le Monde, 29 mars 2016 ;
RYKNER (Didier), «Felwine Sarr, interview», L’Express, 27 janvier 2019.
Paris, le 2 octobre 2025, par Amadou Bal BA -