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Billet de blog 4 avril 2025

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"Paris Noir, Luttes anticoloniales, Beaubourg" Amadou Bal BA

Paris Noir, «circulations artistiques et luttes anticoloniales, 1950-2000», exposition au Centre Pompidou, Beaubourg, du 19 mars 2025 au 30 juin 2025. Entre invisibilité, déni du passé colonial et esclavagiste, et un multiculturalisme irréversible, pour un bien-vivre ensemble, dans le respect mutuel.

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«Paris Noir, «circulations artistiques et luttes anticoloniales, 1950-2000», exposition au Centre Pompidou, Beaubourg, du 19 mars 2025 au 30 juin 2025. Entre invisibilité, déni du passé colonial et esclavagiste, et un multiculturalisme irréversible, pour un bien-vivre ensemble, dans le respect mutuel» Amadou Bal BA

«Paris Noir» est une exposition du 19 mars 2025 au 30 juin 2025 mettant en lumière cent cinquante artistes, de l’Afrique aux Amériques en passant par la Caraïbe, dont les œuvres ont rarement été montrées en France. C’est «une plongée vibrante dans un Paris cosmopolite, lieu de résistance et de création, qui a donné naissance à une grande variété de pratiques, allant de la prise de conscience identitaire à la recherche de langages plastiques transculturels. Des abstractions internationales aux abstractions afroatlantiques, en passant par le surréalisme et la figuration libre, cette traversée historique dévoile l’importance des artistes afrodescendants dans la redéfinition des modernités et postmodernités», écrit le Centre Pompidou. Paris est devenu une ville du «Tout monde», suivant Edouard GLISSANT (Voir mon article, Médiapart, 28 février 2024). «Ici est le seul endroit où je peux continuer à affirmer mon nom», écrivait, en 1939, Wilfredo LAM (1902-1982), un artiste africain-Chinois de Cuba. Pour lui, l’objet de l’art, c’est de vaincre l’indifférence.

Gérard SEKOTO (1913-1993), un artiste sud-africain, auteur de l’autoportrait, une affiche de l’exposition de Beaubourg, arrivé à Paris, après un séjour à Londres, dans sa peinture, interpelle le regardeur et témoigne de son inquiétude, face l’Apartheid, et à l’angoisse lors de son exil. En effet, empêché, en raison des lois raciales, de retourner en Afrique du Sud, Gérard SEKOTO continuera de représenter, dans son art, le quotidien dramatique des populations noires dans les townships.

La présence noire à Paris est plus ancienne que l’on ne croit. L’écrivain, LA FONTAINE, semble s’être inspiré d’Ésope. Pendant la colonisation, il était interdit aux indigènes de séjourner durablement en métropole. Cependant, il a eu de nombreux séjours sporadiques de racisés en France. C’est sans doute les intellectuels afro-américains fuyant la ségrégation raciale aux Etats-Unis, ainsi que les Tirailleurs sénégalais de la Première et Seconde guerre mondiale, et maintenant les immigrations familiales antillaise, arabe et africaine, qui ont modifié profondément la donne.

Les artistes noirs à Paris sont des plus en plus visibles à Paris. C’est Pablo PICASSO, un ami d’Alioune DIOP et de Léopold SENGHOR, au début du XXe siècle qui avait valorisé l’art africain. Je me rappelle de ce rassemblement géant et spontané, devant justement le Centre Pompidou, pour hommage à Bob MARLEY, mort dans la nuit du 10 au 11 mai 1981. Après avait fêté la victoire de François MITTERRAND, on s’est rattrapé.

C’est sans nul doute, Ousmane SOW, à la suite de son exposition sur le Ponts des arts en 1999, qui avait fait exploser le plafond de verre, et donc assuré la promotion des artistes afrodescendants.

Les musiciens, les comédiens de théâtre, les acteurs ou réalisateurs de cinéma, sont de plus en plus visibles dans la société française, avec des rôles parfois de premiers plan. La réalisatrice franco-sénégalaise, Mati DIOP fait partie de cette nouvelle génération. Il faut dire qu’auparavant, des artistes exceptionnels, comme Douta SECK, Manu DIBANGO, Fela Ranson KUTI, Sidiki BAKABA ou Wole SOYINKA avaient ouvert la voie, défriché le chemin.

La danseuse, Joséphine BAKER, maintenant au Panthéon, après affronté les quolibets et les attaques d’une droite réactionnaire, devenue la première noire planétaire, est maintenant au Panthéon, parmi les Grands hommes. Jessye NORMAN avait bien chanté, lors du bicentenaire de la Révolution française, la Marseillaise et le percussionniste sénégalais, Doudou N’DIAYE Coumba Rose.

C’est la prestation d’Aya NAKAMURA, lors des JO de Paris 2024, après une violente polémique à caractère raciste, qui a fait exploser le baromètre et l’audimat, en mettant tout le monde d’accord. «Le grand remplacement est celui des idées humanistes et émancipatrices par les idées suprématistes et xénophobes», écrit Edgar MORIN.

 Références bibliographiques

BA (Amadou, Bal), «Bob Marley. 40 ans après, un hommage», Médiapart, 11 mai 2021 ;

BA (Amadou, Bal), «Jessye Norman, une soprano hors pair», Médiapart, 1er octobre 2019 ;

BA (Amadou, Bal), «JO de Paris 2024, médaille d’or à la France républicaine», Médiapart, 11 août 2024 ;

BA (Amadou, Bal), «Joséphine Baker, panthéonisée», Médiapart, 25 août 2021 ;

BA (Amadou, Bal), «Manu Dibango. Un hommage de la Ville de Paris», Médiapart, 22 juin 2024 ;

BA (Amadou, Bal), «Mati DIOP, réalisatrice pour décoloniser les imaginaires», Médiapart, 6 février 2025 ;

BA (Amadou, Bal), «Ousmane Sow, sculpteur sénégalais», Médiapart, 12 novembre 2022 ;

BA (Amadou, Bal), «Pablo Picasso et l’art nègre», Médiapart, 20 juillet 2019 ;

BA (Amadou, Bal), «Sidiki Bakaba, un artiste pacifique», Médiapart, 20 mars 2025 ;

BA (Amadou, Bal), «Wole Soyinka. Par-delà l’esthétique chez Présence africaine», Médiapart, 20 février 2025 et 28 mars 2025 ;

FOUCHET (Max-Pol), Wilfredo Lam, Paris, éditions Cercle d’art, 1998, 287 pages ;

LINDOP (Barbara) SEKOTO (Gérard), Sekoto : The Art of Gérard Sekoto, London, Pavillon, 1995, 74 pages ;

XURIGUERA (Gérard), Wifredo Lam, Paris, Filipacchi, 1974, 70 pages.

Paris, le 2 avril 2025 par Amadou Bal BA

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