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«Le prix Goncourt 2025 : Laurent MAUVIGNIER et son roman aux éditions du Minuit, «La Maison vide», un roman des drames familiaux, de la mémoire, de la honte et du patriarcat» par Amadou Bal BA
Le prix Goncourt 2025, «la maison vide» de Laurent MAUVIGNIER, est le récit d'une fresque familiale française sur quatre générations. «C’est un livre-fleuve, c’est un livre de famille, c’est un livre siècle. C’est une fresque familiale dans laquelle, il faut se plonger, comme dans un fleuve nourrissant» dit Philippe CLAUDEL, président du jury Goncourt. «C'est une puissance inimaginable de la littérature qui fait exister plus vrai que nature les corps, les rides, les rictus, les fausses modesties, les désirs louches, les petites humiliations, les vengeances sociales et le poids des traditions» dit Sonia DEVILLERS.
Les premiers romans de Laurent MAUVIGNIER, intimistes, lui avaient valu une réputation d’écrivain difficile, trop exigeant pour toucher l’ensemble du lectorat. Dans son roman, «la foule», traitant du drame du stade du Heysel en 1985, le grand public est sous le charme. Le roman, «Des hommes», évoque la situation des soldats français pendant la guerre d’Algérie.
Finalement, le prix Goncourt a mis Laurent MAUVIGNIER sous les projecteurs. Se déclarant, non pas comme un écrivain militant dédié à une cause, pour son message, Laurent MAUVIGNIER est un auteur engagé qui choisira toujours son livre et non son message ; son engagement est au service de la littérature, une ambition esthétique. L’engagement pour un livre reste pour la spécificité, la nuance, la complexité, la part récalcitrante de l’existence, pour tout ce qui résiste à l’idéologie, à la généralisation, à la simplification. «J'ai mis presque une trentaine d'années à écrire cette histoire. J'y ai intégré tous les récits que j'ai entendus, comme s'ils étaient concrets, vécus, réels, absolument objectivables, alors qu'ils ne le sont pas. Il y a une part réelle et vécue ; mais aussi une grande part fantasmée» dit Laurent MAUVIGNIER.
Écrivain de l’indicible, des drames intimes, Laurent MAUVIGNIER «donne la parole aux laissés-pour-compte du langage, et d'écrire l'histoire de ces hommes anonymes qui n'ont pas pu la raconter, ou que l'on n'a pas su entendre», écrit Alice PROVENDIER. En effet, devant une violence ou une grande souffrance ou la honte, la parole est souvent réprimée ou étouffée. Aussi, dans ces cas, l’auteur, par l’émotivité, à fleur de peau, et non la sentimentalité, vient au secours des désespérés, comme les femmes et les enfants, dans une situation traumatique. «Si j’aime si profondément le roman ; c’est qu’il est par essence humain, parce qu’il met l’expérience humaine au centre de tout, y compris dans sa noirceur et sa banalité. Son utopie, son horizon, c’est de vouloir nommer chaque visage, rendre à chacun la singularité et la complexité de sa vie», dit-il. Tombé malade, à 9 ans, on le croyant atteint d’un cancer des os, il a connu l’expérience de la douleur, de la souffrance, mais dans sa solitude, il a appris à aimer la lecture. «À l’hôpital, une tante m’avait offert une version courte d’un roman de la comtesse de Ségur, «Un bon petit diable», qui raconte les aventures d’un petit garçon qui fait les quatre cents coups. En parallèle, elle m’avait offert un cahier. D’un côté, j’ai commencé à dessiner, et, de l’autre, à écrire. La première histoire que j’ai écrite, c’était une suite au Bon petit diable, parce que ce livre avait été une révélation par l’espace de liberté qu’il avait ouvert.», dit-il. Laurent MAUVIGNIER a lu, à 13 ans, les «Misérables» de Victor HUGO, ses sœurs étant abonnées à France Loisirs.
I – Laurent MAUVIGNIER, un prix Goncourt célébrant une histoire familiale
et une histoire de France durant les deux guerres mondiales
Beaucoup d'autres romans portent le même titre dont celui d'Arthur Conan DOYLE, à savoir «La maison vide». Mais de quel vide est-il question dans ce Goncourt ? «En 1976, mon père a rouvert la maison qu’il avait reçue de sa mère, restée fermée pendant vingt ans. À l’intérieur : un piano, une commode au marbre ébréché, une Légion d’honneur, des photographies sur lesquelles un visage a été découpé aux ciseaux. Une maison peuplée de récits, où se croisent deux guerres mondiales, la vie rurale de la première moitié du vingtième siècle, mais aussi Marguerite, ma grand-mère, sa mère Marie-Ernestine, la mère de celle-ci, et tous les hommes qui ont gravité autour d’elles. Toutes et tous ont marqué la maison et ont été progressivement effacés. J’ai tenté de les ramener à la lumière pour comprendre ce qui a pu être leur histoire, et son ombre portée sur la nôtre», écrit Laurent MAUVIGNIER.
Ce Goncourt est un roman «à hauteur d’enfant ; on ne nait pas de rien, on vient de quelque part , de son «quelque part» dit-il. Dans sa contribution littéraire et artistique, au croisement de plusieurs arts : roman, théâtre, cinéma, danse et photographie, Laurent MAUVIGNIER, issu d’une famille paysanne de cinq enfants, est né le 6 juillet 1967 à Tours, aux confins du Poitou. D’une famille modeste, son père est un éboueur et sa mère, une femme de ménage. «On était cinq frères et sœurs. Il n’y avait pas de livres à la maison, rien donc qui me prédestinait à l’écriture.» dit-il, dans «Quelque chose d’absent qui me tourmente». Il a grandi dans la petite ville de Descartes, en Touraine, lieu de naissance du philosophe, mais aussi La Bassée dans son roman, «Loin d’eux» est l’équivalent fictif de cette ville, singeant ainsi le comté de Yoknapatawpha, de William FAULKNER. Laurent MAUVIGNIER habite maintenant à Toulouse.
Ancien pensionnaire de la villa Médicis, c’est quand il avait neuf que son père décide de rouvrir «la maison du vide» ayant appartenu à ses arrière-arrière-grands-parents. Il se met tout d'abord en quête de la médaille que son arrière-grand-père Jules, tué au combat en 1916, reçut à titre posthume. Cette maison des ancêtres, construite en 1854, est au centre des terres et des fermages, une vie aisée, héritée d’un lointain ancêtre honoré par Napoléon et avaient été confisquées au clergé ou à des nobles ayant fui la France. En remontant le temps, dans cette cathédrale du souvenir, Laurent MAUVIGNIER nous fait revivre la Première et la Seconde Guerre mondiale. Il tente de percer les secrets de Jeanne-Marie (1860-1933). Marie-Ernestine (1913-1954), l’arrière-grand-mère, ne sera pas pianiste, en dépit de son talent. Sa vie est celle du renoncement devant, de l’écrasement, devant le poids lourd de la tradition et du patriarcat. Marguerite (1913-1954), est la grand-mère. Son père, Jules, quand il n’avait que 8 ans, a vu Marguerite, à la Libération tondue à la place publique, parce qu’ayant un amant allemand pendant la Deuxième Guerre mondiale, a subi l’opprobre et l’infamie. Le père de Marguerite, Jules CHICHERY (1880-1916), croix de guerre et légion d’honneur, était pourtant un héros, car tué, le 18 mai 1916, lors de la Première Guerre mondiale. Marguerite n’ayant pas eu un mariage d’amour est devenue alcoolique. Par conséquent, il est bien question aussi bien de la mémoire de France dans la moitié du XXe siècles avec ses deux grandes guerres fratricides, mais aussi d’une saga familiale ayant traversé cette époque tragique. «Des paroles ou des bruits entendus, et qui nous ont pénétrés, peut-être à notre insu, remuent en nous un monde ignoré de nous-mêmes» dit René BOYLESVE (1867-1926), un académicien, né en Touraine, à La Haye-Descartes.
Dans cette «maison vide» au titre évocateur, le lecteur y pénètre sur la pointe des pieds, frissonnant à chaque écho, comme si le plus léger souffle, dans l'air saturé de poussière, risquait de réveiller un souvenir trop longtemps occulté, une présence invisible, mais persistante. «La langue ne sert pas à fuir là d’où on vient, elle sert à y revenir, à accomplir ce retour sur soi», dit Laurent MAUVIGNIER. Le prix Goncourt 2024 relate les convulsions intérieures d’une famille, plombées par le poids des générations, les règles patriarcales et les convenances sociales, les sentiments tus, des talents détruits et les rêves brisés. En effet, c’est une maison familiale abandonnée de longue date, où son père s’est donné mort, à l’âge de 46 ans, parti sans se justifier ou expliquer son acte désespéré. Ce geste radical, définitif, n'est pas raconté, mais Laurent MAUVIGNIER y revient pour ausculter les silences, questionner les objets, comme une médaille de la Légion d'honneur, des photographies anciennes, de la grand-mère, aux visages découpés. «Quelqu’un, dans la famille, avec obstination et résolument, a choisi de tuer Marguerite symboliquement, comme si supprimer les gens des photos c’était les tuer mais surtout affirmer qu’on les tue, signer le geste de tuer en l’exhibant plutôt qu’en essayant de cacher les traces de son crime», écrit-il. Marguerite CHICHERY, épouse d’André MAUVIGNIER, qui sera tondue en 1944 sur la voie publique, pour avoir couché avec un Allemand et mourra alcoolique en laissant son fils, le père de Laurent MAUVIGNIER, hériter de tant de souffrances, qui le pousseront au suicide. «Je venais d’avoir seize ans quand mon père s’est suicidé. Il y a eu une telle violence à la maison, je pense qu’il me faudra toute une vie de travail pour cerner la monstruosité de cette violence, pour l’approcher, la regarder – je ne parle même pas de la comprendre. Cette violence de la mort de mon père, j’ai voulu y répondre en écrivant tout de suite, quasiment le jour même, ou peut-être le lendemain de sa mort. Je me revois, prenant mon bloc de papier et mon stylo-bille bleu d’écolier, commençant à écrire. Et puis d’un seul coup, l’évidence que le réel est tellement écrasant que [l’écriture] ne peut rien devant une telle dévastation. J’ai rangé mon papier et mon crayon et je n’ai pas écrit pendant des années, me promettant de ne plus jamais y toucher» dit-il. En 2022, il engage l’écriture de son roman, «la maison du vide», mais confronté à un cancer ; cela devient comment une sorte d’adjuvant lui ayant permis de terminer ce livre, devenu un prix Goncourt 2025.
II – Laurent MAUVIGNIER, auteur atypique célébrant les personnages secondaires, invisibilisés
Laurent MAUVIGNIER, dans sa contribution littéraire, s’inspirant des faits d’actualité, de son histoire personnelle, est un romancier des personnages secondaires, des situations complexes, avec un regard riche d’une grande finesse. Dans un style singulier et évocateur, donne corps à l’absence, aux non-dits, aux tourments intérieurs, il a choisi de donner la parole aux personnes invisibilisées, aux survivants des désastres intimes, notamment à la suite d’un suicide, d’un viol ou d’un drame ayant marqué la conscience collective. Dans sa langue dense, intime, saccadée «une sensibilité au langage, à dire l’indicible et les silences, les nombreuses circonlocutions à répétition, ne serait-ce que pour effleurer le mot qui décrirait plus véridiquement possible, un sentiment, une émotion ressentie par l’un des personnages», dit en 2021, Zone critique.
Devant les silences, l’absence, l’amour, le manque et le deuil, Laurent MAUVIGNIER, dans son talent littéraire, a su mettre les mots sur la chose. «Nous prenons conscience de la place des femmes, de la reconnaissance que nous leur devons, de l’hommage que nous devons sans cesse leur porter. Il y a ces inaudibles, ces femmes invisibilisées qui ont même été ostracisées au moment de certaines parties douloureuses de notre histoire comme des personnages récurrents, des angles morts, des figures noires, et pourtant extrêmement importantes et omniprésentes dans le livre», dit Philippe CLAUDEL de l’académie du Goncourt.
Finalement, la littérature a ici pour ambition de relater, avec virtuosité, un talent, une tragédie que la parole est inapte à raconter. «Avant même le prix Goncourt, dans un moment où on se dit que la littérature est assez difficile à faire partager ou peut-être que les lecteurs ont d’autres préoccupations et sont happés par une actualité haletante. Le succès du roman, au contraire, prouve que nous avons besoin de temps, de textes, de voix, de mots, et Laurent Mauvignier rend grâce à cela, de façon absolument magnifique», dit Philippe CLAUDEL, président du jury Goncourt. En effet, l’auteur a réussi, magistralement, à peindre des drames intimes, les ravages du patriarcat que les ignominies de la guerre et le fonctionnement clos des sociétés villageoises. C’est un roman dense, captivant, majestueux, d’une écriture somptueuse et pondérée, une peinture des drames familiaux, de la honte, des rapports de pouvoir, de la construction du silence et de la mémoire. Tout en nuance, en délicatesse et finesse, l’auteur transperce le silence lourd, ce qu’on chuchote, sans oser le nom, ce lourd secret de famille. C’est de ces traces dans le vide que Laurent MAUVIGNIER situe son récit, une écriture qui ressuscite la vieille maison et ses souvenirs. C’est une maison vide où la mémoire du passé occupe une place centrale, de l’histoire de cinq générations d’une famille paysanne ; chaque page est un tableau vivant, vibrant, si profond. «Maintenant, justement, j’ai l’impression de tout voir ; je pressens une réalité à peine plus palpable qu’un souffle d’air, mais pas moins présente que lorsque celui-ci s’insinue dans vos vêtements ; une réalité qui se tissait en moi, presque à mon insu, chaque fil la composant étant constitué d’un matériau vivace, la mémoire de voix», écrit-il.
L’atelier de fabrique de la littérature de Laurent MAUVIGNIER est peuplé de différents auteurs, aussi modernes qu’anciens. «La documentation est indispensable lorsqu’on aborde un sujet historique, ou un sujet de société ; l’auteur va essayer de se renseigner et de construire son livre, comme pourrait le faire un historien, un sociologue ou un journaliste. Mais l’approche de l’écrivain, sa singularité si l’on veut, c’est qu’il va essayer de restituer à travers la documentation autre chose qu’un savoir informatif. Ce qui est très difficile, c’est d’essayer de trouver, ou de retrouver, ou de travailler à partir d’une ignorance que la documentation ne doit pas occulter. Il faut que l’écrivain se documente, certes, mais on doit travailler à retrouver l’endroit à partir duquel les personnages s’expriment, où les personnages pensent» dit-il. Sans baccalauréat, Laurent MAUVIGNIER avait fréquenté l’école des Beaux-arts, une passerelle entre les écrivains classiques et contemporains. Il recherchait un style d’écriture qu’il n’arrivait pas à identifier et donc mélanger différents auteurs que parfois tout opposait. Dans ses phrases longues, on sent l’influence de Marcel PROUST, un écrivain de la modernité, qui avait valorisé le contingent, le périssable, en s’engageant dans un genre prosaïque, que méprisaient les classiques. Il a donc trouvé une passerelle entre différents auteurs, comme Claude SIMON, Samuel BECKETT, James JOYCE, Virginia William FAULKNER ou Marguerite DURAS. Le roman moderne est inspiré par le monologue, le flux de conscience. L’œuvre de Laurent MAUVIGNIER «travaille avec une rare intensité la forme du monologue qui dit la séparation, la douleur de la solitude, l’appel à l’autre comme demande d’amour et de reconnaissance», écrit Dominique RABATé dans le «roman français contemporain».
C’est Tanguy VEIL qui l’a introduit auprès d’Irène LINDON, des éditions de Minuit, rachetées en 2021, par le groupe Madrigall, la maison mère des éditions Gallimard. Après quatre refus, il a été accepté à travers son roman, très psychologique, «Loin d’eux», qui rompt la tradition aux éditions de Minuit. «Aucune voix ne naît de rien. Comme tous les auteurs, je me suis construit à partir des textes que j’ai pu lire, des livres que j’ai aimés, mais aussi des films, des pièces, et pourquoi pas des gens, des situations, etc., que d’une manière ou d’une autre j’ai rencontrés» dit Laurent MAUVIGNIER. Les auteurs publiées chez cette maison d’édition, Samuel BECKETT, Marguerite DURAS, Alain ROBBE-GRILLET ou Michel BUTOR, ont une parenté stylistique ou leurs affinités littéraires. «Je suis sensible à la tension, la nervosité qui rend toute description, toute situation, tout personnage plus présents, plus nets si l’on veut, si cette efficacité, justement, entre en jeu. Car en choisissant, en triant, en retranchant, elle donne surtout à la matière qu’elle met en avant un relief que celle-ci n’aurait pas dans le flot sans forme du réel», dit Laurent MAUVIGNIER. Les éditions de Minuit ont été pendant longtemps dirigées, de 1948 à 2001 par Jérôme LINDON, un éditeur militant, en lutte contre la censure, en pleines guerres coloniales, de Charles de GAULLE. «Un roman, c’est une vision du monde. Et si aucun roman ne change le monde, il en est tout de même une façon de le ressentir, d’y faire présence, d’en capter et d’en traduire la réalité autour de nous. Il y a des livres qui veulent nous soumettre à nos peurs plutôt que de les interroger. On pourrait au mieux se dire qu’il y a une vertu cathartique dans tout ça, que prendre ses peurs et ses fantasmes pour des réalités, les transfigurer dans une fiction, aurait au moins le bénéfice de les assouvir en tant que peur et fantasme», dit Laurent MAUVIGNIER.
Plusieurs thèses ont déjà été soutenues sur la contribution littéraire de Laurent MAUVIGNIER «Lire Mauvignier, c’est donc accueillir une littérature singulière au pouvoir évocateur et puissant, qui éveille la sensibilité du lecteur dès les premières lignes. Plus précisément, il émane univoquement de ses romans un sentiment particulier, celui d’une « écriture du subi», écrit Muriel PFEFFERLE. La tragédie est omniprésente dans ses romans. L’empreinte de la mort ressuscite la tragédie antique. Dans leur désespoir permanent, ses personnages sont englués dans un présent qui n’en finit pas, mais apporte avec elle un formidable souffle de survie. Dans ce style des éditions de Minuit, l’auteur est bien un disciple de Samuel BECKETT qui «est celui qui a dit mieux que les autres ou le plus clairement, cette obsession de la vie, jusqu’à l’épuisement, ce désir impossible à stopper de parler, de vivre, de souffler, d’aller, de reprendre, de recommencer toujours, même moins, mais encore, et sans relâche, jusqu’à l’absurdité» dit Laurent MAUVIGNIER.
Sculpteur des mots, l’auteur a pour ambition de pousser le lecteur vers une forte empathie à la douleur, ou la volonté de survivre des héros du roman. Certains auteurs, comme Philippe FOREST, estiment que «la vraie littérature ne répare rien du désastre de vivre». Cependant, un événement dramatique peut être à l’origine d’un traumatisme, d’une blessure. L’écriture, suivant Laurent MAUVIGNIER est un outil pour réparer une blessure, et entamer un travail mémoriel et de l’oubli.
Références bibliographiques
A – La contribution littéraire de Laurent MAUVIGNIER
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MAUVIGNIER (Laurent), Quelque chose d’absent qui me tourmente, introduction et entretien avec Pascaline David, Paris, éditions de Minuit, 2025, 129 pages ;
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MAUVIGNIER (Laurent), Dans la foule, Paris, éditions de Minuit, 2006, 376 pages ;
MAUVIGNIER (Laurent), Des hommes, Paris, éditions de Minuit, 2009, 288 pages ;
MAUVIGNIER (Laurent), Ce que j’appelle oubli, Paris, éditions de Minuit, 2011, 64 pages ;
MAUVIGNIER (Laurent), Seuls, Paris, éditions de Minuit, 2004, 176 pages ;
MAUVIGNIER (Laurent), Tout mon amour, Paris, éditions de Minuit, 2012, 128 pages ;
MAUVIGNIER (Laurent), Autour du monde, Paris, éditions de Minuit, 2014, 384 pages ;
MAUVIGNIER (Laurent), Retour à Berratham, Paris, éditions de Minuit, 2015, 80 pages ;
MAUVIGNIER (Laurent), Continuer, Paris, éditions de Minuit, 2016, 240 pages ;
MAUVIGNIER (Laurent), Une légère blessure, Paris, éditions de Minuit, 2016, 48 pages ;
MAUVIGNIER (Laurent), Histoire de la nuit, Paris, éditions de Minuit, 2020, 640 pages ;
MAUVIGNIER (Laurent), Proches, Paris, éditions de Minuit, 2023, 128 pages.
B – Les autres références
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BONAZZI (Mathilde), «Ce qu’on pourrait appeler un style» : les représentations de la pratique stylistique de Laurent Mauvignier dans la critique littéraire», La Langue de Laurent Mauvignier : «une langue qui court», Dijon, Éd. Universitaires de Dijon, 2012, pages 33 – 48 ;
BRENDLE (Chloé), Seuls, ensemble : fabrique des appartenances et imaginaires de la communauté dans des récits contemporains français : (Marie NDiaye, Laurent Mauvignier, Maylis de Kerangal, Arno Bertina, Olivier Cadiot), thèse sous la direction de Dominique Rabaté, Sorbonne Paris Cité, 2017, 420 pages ;
DELEUZE (Laetitia), Traversée par le souffle : événement, écriture et corps en mouvement dans l'œuvre de Laurent MAUVIGNIER, thèse sous la direction de François Noudelmann et Michel Bertrand, New York University Aix-Marseille Université, 2024, 431 pages ;
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FAERBER (Johan) «Cette épaisseur qui est le luxe suprême du roman : le temps» , entretien avec Laurent Mauvignier, Diacritik.com, 8 octobre 2018 ;
FONTAINE (Fanny), Poétique de la dérive dans la littérature contemporaine, (Laurent Mauvignier, LI Bai, Irme Kertész), thèse sous la direction de Yin de Zhang, Paris, Sorbonne Cité, 2015, 364 pages ;
GERMONI (Karine) DURRENMAT (Jacques), sous la direction de, Laurent Mauvignier, Paris Garnier, 2019, 283 pages ;
GRESH (Julie), «Ce que le récit ne dit pas : l’événement, une énigme à l’œuvre dans les récits de Laurent Mauvignier», in La Langue de Laurent Mauvignier : «une langue qui court», Dijon, Éd. universitaires de Dijon, 2012, p. 113 – 123 ;
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KECHICHIAN (Patrick) «Entretien avec Laurent Mauvignier», Le Monde, 15 septembre 2006 ;
PFEFFERLE (Muriel), Autour de quatre romans de Laurent Mauvignier : le déploiement d’une «écriture du subi», sous la direction de Jean Kaempfer, Université de Lausanne, automne 2011, 102 pages ;
PRECLAIRE (Florian), Recommencer le monde, poétique du récit dans les œuvres de Marie-Hélène Lafon, Laurent Mauvignier, Pierre Michond et Jean Rouaud, thèse sous la direction de Bruno Blanckeman, Paris, Sorbonne nouvelle, 2023, 415 pages ;
PROVENDIER Alice), Le silence et la voix. Résurgence d’un passé dans le roman «Des hommes», sous la direction de Dominique Rabaté, Université Paris-Diderot, Paris, VII, juin 2012, 80 pages ;
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WILLERVAL (Juliette), La poétique du souffle dans l'univers romanesque de Laurent Mauvignier, sous la direction de Évelyne Thoizet. Université d'Amiens, 2018-2019, 232 pages.
Paris, le 4 novembre 2025, par Amadou Bal BA