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Billet de blog 6 août 2025

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"Maurice KAMTO, candidature présidentielle 2025 invalidée" Amadou Bal BA

Le Conseil constitutionnel a invalidée la candidature du Maurice KAMTO aux présidentielles du 12-10-2025 – Un coup d’Etat constitutionnel à l’ivoirienne, une élimination des opposants par une Justice aux ordres. Face à la honte pour les Africains de certains régimes, c'est à eux de se battre pour leur liberté, leur dignité.

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«Le Conseil constitutionnel a rejeté la candidature du professeur Maurice KAMTO aux présidentielles camerounaises du 12 octobre 2025 – Un coup d’Etat constitutionnel à l’ivoirienne, une élimination des opposants par une Justice aux ordres.» par Amadou Bal BA

Le rejet par le Conseil constitutionnel camerounais, le 5 août 2025, de la candidature de Maurice KAMATO, à la présidentielle d’octobre 2025, n’est pas une surprise, mais confirme cette solution à l’ivoirienne, par une justice aux ordres, les opposants sont éliminés, de façon très déloyale. Dans les deux cas, c’est un dissident d’un parti de l’opposition, sans doute téléguidé par le pouvoir en place, avec probablement une instrumentalisation de la Françafrique, le mode opératoire étant presque le même, qui a fait tomber le candidat de l’opposition le mieux placé. En RCI, c’est Valérie YAPO, une dissidente et minoritaire du PDCI qui avait trainé Tidjane THIAM devant les tribunaux, pour le faire radier des listes électorales.. Au Cameroun, c’est Dieudonné YEGBA, un transfuge du pouvoir en place, qui avait contesté la candidature de Maurice KAMTO, investi par le parti Manidem, le mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie. Le Conseil constitutionnel a rejeté ces candidats, en raison de la «pluralité d’investitures», concurrentes, pour un même parti politique. En 2020, Maurice KAMTO ayant boycotté les élections locales et législatives, n’ayant aucun élu pour se présenter aux présidentielles du 12 octobre 2025, a fait appel au Manidem, tendance Ekam ANICET. Cette décision est d’autant plus injuste que l’ancien président du Manidem, Dieudonné YEGBA en a été exclu après avoir tenté d'interdire le congrès qui l'excluait et a été débouté par un référé heure par heure. Il a ensuite pris acte de cette exclusion.

En définitive, cette irrecevabilité de la candidature de Maurice KAMTO, est bien une manœuvre grossière de Paul BIYA, 92 ans, au pouvoir depuis 1982 (43 ans) qui va présenter à un 8e mandat présidentiel (Voir mon article, Médiapart, 12 juillet 2025). Maurice KAMTO est le seul candidat de l’opposition sérieux, de nature à inquiéter ce régime monarchique d’un dinosaure de la politique. En effet, après sa démission du gouvernement ainsi l'élection présidentielle camerounaise du 7 octobre 2018, l’opposition estimant que sa victoire aurait été volée, Maurice KAMTO, est devenu le principal opposant de ce pays, que certains, comme Yondo BLACK, considèrent comme un «messie», capable de sauver le pays d'une dictature. 

Homme politique, ancien ministre, Maurice KAMTO est aussi et surtout un universitaire spécialiste du droit international. En effet, les puissances, celles des forces du Chaos, veulent s’affranchir des règles du droit international, dans un monde globalisé, pour se constituer en concurrentes des institutions internationales classiques. Cette gouvernance mondiale, avec un double discours, soulève la question du respect des droits de l’Homme, dont ces puissances, dans la prédation,  veulent s’affranchir. 

Au plan interne, et depuis les indépendances, au regard de la démocratie et du respect des règles constitutionnelles, le professeur Maurice KAMTO, a évoqué un désenchantement.

Faut-il désespérer du continent noir ?

Des régimes militaires, monarchiques ou dynastiques, font une grande honte à l’Homme noir. Ayant le courage et la lucidité de dire que tout n’est pas de la faute aux autres. Au Sénégal, on se chamaille, parfois on s’insulte, pour des broutilles ou des sujets périphériques, ce que je condamne, mais ce «Grand petit pays», avec son pouvoir civil depuis 65 ans, une justice et en particulier le Conseil constitutionnel, ont rendu de retentissantes décisions de justice, a connu trois grandes alternances politiques en 2000, 2012 et 2024 ; à chaque fois, majorité, comme opposition tous respectent le verdict du juge ou des urnes. Et pourtant les combats du peuple sénégalais viennent de loin, pour sa liberté et sa dignité. Un peuple courageux et déterminé peut congédier, pacifiquement, un pouvoir dictatorial. «N’ayez pas peur. Entrez dans l’Espérance», avait dit le Pape Jean-Paul II.

Références bibliographiques

A – Contributions de Maurice KAMTO

KAMTO (Maurice), EBOUSSI BOULAGA (Fabien), La cendre, les étoiles, Osidiane, 2021, 96 pages ;

KAMTO (Maurice), Gouvernance mondiale et droit international, Bruxelles, Bruylant, 2015, 170 pages ;

KAMTO (Maurice), L’Afrique noire dans un monde en mutation : dynamiques internes et marginalisations internationales ?, Afrédit, 2023, 438 pages ;

KAMTO (Maurice), L’agression en droit international, Paris, Pedone, 2010,  464 pages ;

KAMTO (Maurice), La volonté de l’Etat en droit international, Leiden, Martinus Njiff, 2007, 420 pages ;

KAMTO (Maurice), Pouvoir et droit en Afrique noire : essai sur les fondements du constitutionnalisme dans les Etats d’Afrique noire francophone, préface de Paul Isoart, avant-propos de Gérard Conac, Paris, LDGJ, 1986, 544 pages ;

KAMTO (Maurice), préface sur Jean-Marc SOBOTH, Um Nyobé à New York, éditions afro-camerounaises, 2021, 100 pages ;

KAMTO (Maurice), Territoire insoumis, Paris, Nena Silex, Panafrica, 2019, 159 pages.

B – Autres références

BA (Amadou, Bal), «Cameroun : élections présidentielles du 12 octobre 2025 », Médiapart, 12 juillet 2025 ;

BERTOLT (Boris), Mains basses sur la démocratie : secret d’un complot contre Maurice Kamto, Independantly Published, 2019, 336 pages ;

BERTOLT (Boris), Otage, enquête sur une guerre, l’histoire d’une inimitié et de mépris entre Paul Biya et Maurice Kamto, Independantly Published, 2020, 286 pages ;

BLACK (Yondo), Et maintenant, Maurice Kamto, 2020, 190 pages ;

BLACK (Yondo), Maurice Kamto, un destin présidentiel, préface d’Alice NKom, éditions les Impliqués, 2019, 246 pages ;

FOMAGHA (Mohamed), Un Cameroun dirigé par Maurice Kamto, éditions du Schabel, 2025, 254 pages.

Paris, le 5 août 2025 par Amadou Bal BA

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