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"Sites UNESCO, Bourgogne-Franche-Comté, Paris 2024" Amadou Bal BA

UNESCO : Bourgogne-Franche-Comté, église N-D Charité, Basilique, colline de Vézelay, Abbaye de Fontenay, Climats du vignoble de Bourgogne, lacs de Chalain, Clairvaux Sites Palafittiques, Grande Saline Salins-les-Bains, Saline royale Arc-et-Senans, fortifications Citadelle Vauban chapelle ND Haut.

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«Sites de l’UNESCO : Bourgogne-Franche-Comté, Paris, 14 novembre 2024» par Amadou Bal BA,

«Voyageur immobile», je crois bien connaître ma belle capitale, Paris que je fréquente depuis des décennies, jusqu’à ce je rencontre Lise-Marie RANNER-LUXIN, rédactrice en chef de Divas, magazine Afropolitain, ce déjeuner dans un endroit magique, un restaurant, le Café Lapérouse, à la Place de la Concorde, autour des sites de l’UNESCO, Bourgogne-Franche-Comté. «Paris est une fête», écrivait Ernest HEMINGWAY.

On ne se doute pas qu’à moins de deux heures et demie de Paris, la Bourgogne-Franche-Comté compte pas moins de 9 sites classés au patrimoine mondial de l’Humanité par l'UNESCO ; c’est un patrimoine culturel et naturel d’exception, témoignant d’une grande diversité, tant au niveau des périodes historiques que des types d’architecture, mais aussi des paysages, des sites archéologiques et des constructions architecturales de tous types (industriel, religieux, militaire). Ces sites sont :

  • L’église Notre-Dame à la Charité-sur-Loire (Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France) ;
  • la Basilique et la colline de Vézelay ;
  • l’Abbaye de Fontenay ;
  • les Climats du vignoble de Bourgogne ;
  • les lacs de Chalain et Clairvaux ou Sites Palafittiques ;
  • la  Grande Saline de Salins-les-Bains;
  • la Saline royale d’Arc-et-Senans ;
  • les fortifications et la Citadelle Vauban à Besançon ;
  • la chapelle Notre-Dame du Haut à Ronchamp, édifiée par Le Corbusier.

I – L’Eglise Notre-Dame à la Charité-sur-Loire

Classée Patrimoine mondial de l'UNESCO, depuis 1998, ce site est une étape majeure sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, en partant de Vézelay. Cette cité monastique des bénédictins, dédiée à Marie, située dans le département de la Nièvre, est fondée en 1052 par le moine Gérard. «Ce site remonte à l’aurore du Christianisme, et il est contemporain des messagers divins qui répandirent la lumière de l’Évangile dans l’antique cité des Andécaves», écrit Dom Paul PIOLIN (1817-1892). En 1559, un incendie ravage l’édifice. Prosper MERIMEE, visitant la ville, en 1834, consterné par l'abandon de la prieurale, il écrit dès lors au ministre de l'Intérieur ; le site classé monument historique en 1840 est sauvé de la destruction. Ses 122 mètres de long et son clocher de 72 mètres de haut en font l’une des plus grandes églises d’Europe, plus immense encore que la cathédrale de Bourges. Quant au monastère et son immense cloître, ils demeurent parmi les plus imposants de France. «Difficilement on trouverait sur la terre d’Anjou un lieu qui réunit plus de sujets dignes d’intérêt que la noble abbaye du Ronceray», écrit Dom Paul PIOLIN.

II – La Basilique et la colline de Vézelay

«Il est des lieux qui tirent l'âme de sa léthargie, des lieux enveloppés, baignés de mystère, élus de toute éternité pour être le siège de l'émotion religieuse. Quand on l'aborde par le vallon aux terres sanglantes, l'héroïque Vézelay, en Bourgogne, l'on révère les premières traces de l'humanité» écrit en 1913, Maurice BARRES, dans «La colline inspirée». Inscrit au patrimoine mondial par l’UNESSCO en 1979, fondé au IXe siècle, le monastère bénédictin a acquis les reliques de sainte Marie-Madeleine, une ancienne abbatiale à Vézelay, commune de l’Yonne, en Bourgogne-Franche-Comté, située sur une haute colline, encore nommée «colline éternelle», un haut lieu de la chrétienté dès le Moyen-âge. «À vrai dire, l'esprit y souffla en des temps très anciens ; mais les aspects séculaires s'y sont maintenus à peu près intacts jusqu'à ce jour, et il suffit d'y écouter un moment le silence pour le sentir traversé des grands murmures de l'histoire», écrit, en 1935, Léandre VAILLAT. En effet, pour donner asile à des Bénédictins, le comte Girard de ROUSSILLON, dit Dunod, et sa pieuse épouse, Berthe, firent bâtir un monastère placé directement sous l'égide du Saint-Siège «L’église de Vézelay, noblement née et plus noblement élevée, consacrée dès l’origine à la liberté, portait la tête au-dessus de toutes les églises d’Occident», écrit, en 1948, Michel LAGRANGE. L'abbé ARTAUD prit le gouvernement du monastère en 1096, il périt en 1106, assassiné lors d'une révolte populaire.

Saint Bernard y prêcha, en 1147, la deuxième croisade. Richard Cœur de Lion et Philippe Auguste s'y retrouvèrent, en 1190, au départ de la troisième croisade. Jusqu’à François Ier, les rois de France firent à peu près tous le voyage de Vézelay. «Depuis le début du IIe millénaire, les reliques présumées de Marie Madeleine, l’une des figures féminines les plus populaires des Évangiles, ont fait de Vézelay un haut lieu du christianisme. Sur la «colline inspirée» se dresse une basilique romane à la façade dissymétrique. Au pied de cet édifice imposant et déroutant, qui, vu du ciel, ressemble au squelette d’un cétacé, ruisselle un flot de maisons au toit brun», écrit en 2022, Lucien d’AZAY.

La basilique Sainte-Madeleine, église monastique du XIIe siècle, est un chef-d'œuvre de l'art roman bourguignon tant par son architecture que par ses chapiteaux et son portail sculptés. Un art marqué la simplicité, la sévérité, mais aussi l’élégance.

III – L’abbaye cistercienne de Fontenay

Située en région Bourgogne Franche-Comté dans le département de la Côte-d’Or sur la commune de Marmagne, l’Abbaye de Fontenay, fondée entre 1139 et 1147, par Saint BERNARD de CLAIRVAUX (1090-1153), un des plus grands saints français, est la plus ancienne abbaye cistercienne conservée au monde. La petite église, dédiée à Saint-Paul, est devenue la chapelle des morts. Le cloître est du style roman, dans toute sa sévérité. Classée monument historique français dès 1852, l’abbaye de Fontenay est inscrite, en 1981, au patrimoine mondial de l’UNESCO. Un des premiers monuments français à figurer sur cette liste, cette abbaye a été ainsi distinguée pour sa valeur exceptionnelle, notamment pour son environnement naturel. On peut caractériser l’architecture cistercienne par des bâtiments remarquables dans la pureté de leurs lignes, l’économie des matériaux et la simplicité du plan d’ensemble, ainsi que l’architecture et des ornements. L’art et l’histoire de l’abbaye, dans sa sévère beauté «étaient de l'âge sublime de la vie monacale, de cette élite religieuse et humaine qui tint debout pendant plusieurs siècles la foi, la civilisation et l'intelligence. Ils étaient les fils directs du Grand-Saint-Bernard, dont il serait superflu de rappeler les invectives pieuses et les luttes contre les moines magnifiques de Cluny, pour exalter la pauvreté conventuelle et la gravité pure de l'art religieux», écrit, en 1912, Edouard AYNARD, dans la préface du livre de Lucien BEGULE. En effet, l’art cistercien l'art, restreint singulièrement l'ample et nécessaire contact de l'artiste avec la nature.

Le terrain marécageux, insalubre et isolé de l’abbaye, fut concédé par l'évêque d'Autun, Etienne de Bâgé, et par l'oncle maternel de Saint Bernard. Dotée de choses strictement nécessaires à la vie, eau courante, jardin, fruitier, cloître, réfectoire, dortoir, boulangerie et forge, l’abbaye de Fontenay, dont le nom signifie en latin qui «nage dans les sources», illustre bien l'idéal d'autarcie des premières communautés de moines cisterciens. En 1139 un prélat anglais, Ebrard, évêque de Norwich, à la suite de persécutions, venu chercher repos, paix et solitude, à Fontenay, est l’instigateur de la construction de l'abbaye et, en particulier, d'une vaste église qui fut achevée en 1147. Sous Guillaume de Montbard, premier abbé de Fontenay (i 167-I 170), une bulle du pape Alexandre III confirme à Fontenay ses biens, ses droits et la faculté d'élire son abbé avec l'agrément de Clairvaux.

La perfection des proportions, la rigueur des percements, la science du voûtement, la beauté de l’appareil où voisinent d'impeccables assises de pierre de taille et un rude moellonnage font tout le prix de cette architecture. L’abbaye se trouvant au creux d’un vallon préservé sur plus de 1200 hectares, abritant à l’époque plus de 200 moines vivant en autarcie, représentait l’idéal absolu pour les moines cisterciens.

Initialement, les moines étant nommés par le Roi, à la Révolution française, il n’y avait plus qu’une douzaine de moines à Fontenay et l’abbaye fut vendue, en 1790, comme bien national. En 1820, Élie de MONTGOLFIER (1784-1864) transforma l’abbaye en papeterie. En dépit des transformations subies aux XIIIe, XVe et XVIe siècles, malgré les ruines accumulées aux XVIIIe et XIXe siècles, l’abbaye cistercienne de Fontenay, restaurée après 1906 par Mathieu dit Édouard AYNARD (1837-1913), un banquier et homme politique lyonnais, se présente de nos jours, comme un ensemble largement authentique et bien conservé. Cette abbaye est dotée d’un parc paysager classé «jardin remarquable» en 2004 par le Conseil National des Parcs et Jardins.

IV - Les Climats du vignoble de Bourgogne 

Les Climats du vignoble de Bourgogne ont été inscrits au patrimoine de l’UNESCO le 4 juillet 2015. L’UNESCO célèbre ainsi un témoignage unique d’une tradition séculaire vivante, ayant mis en valeur la diversité de richesses naturelles et culturelles, conjuguées de l’homme et de la nature.

Le terme «Climat» n’est pas une référence météorologique, mais désigne une parcelle de vigne identifiable depuis des siècles et possédant son nom, son histoire, son goût et sa place dans la hiérarchie des crus. Les climats, identifiables depuis l’année 1247, se distinguent les unes des autres par leurs conditions naturelles spécifiques (géologie, exposition, cépage.) qui ont été façonnées par le travail humain et peu à peu identifiées par rapport au vin qu'elles produisent. Ce paysage culturel est composé de deux éléments : le premier couvre des parcelles viticoles, les unités de production associées. Cette première composante représente la dimension commerciale du système de production. La seconde composante est le centre historique de Dijon qui matérialise l’impulsion politique donnée à la formation du système des climats.

Pour l’obtenir, les vins de Bourgogne doivent être issus «d’usages locaux, loyaux et constants». Il y a plus de 1000 Climats, entre Dijon et Beaune, jusqu’à Santenay et Maranges, en Saône-et-Loire. Les Climats du vignoble de Bourgogne sont, des vignobles de terroir dont la spécificité est d’associer étroitement la qualité gustative de leur production à la parcelle dont elle est issue. Les Climats, répondant à de célèbres appellations (Chambertin, Romanée-Conti, Clos de Vougeot, Montrachet, Corton, Musigny), sont très précisément délimités selon leurs caractéristiques géologiques, hydrographiques et atmosphériques et hiérarchisés dans le système des Appellations d'Origine contrôlée (A.O.C.). Un grand nombre de ces lieux ou Climats sont encore clairement identifiables dans le paysage, par des chemins, des murs de pierre, des clôtures ou des meurgers, et sont fixés et réglementés par les décrets d’appellation d’origine de 1936.

V - Les lacs de Chalain et Clairvaux ou Sites Palafittiques 

Depuis le 27 juin 2011, les sites palafittiques des lacs de Chalain et de Clairvaux, dans le Jura, sont classés par l’UNESCO au patrimoine mondial de l’humanité ; ce sont de précieux biens culturels subaquatiques, qui ont livré les plus riches témoignages connus sur la vie au Néolithique à travers trois millénaires. Composés en série regroupe 111 sites, les vestiges d'établissements préhistoriques palafittiques ou sur pilotis dans et autour des Alpes, datant d'environ 5 000 à environ 500 av. J.-C., situés sur les bords de lacs, de rivières ou de terres marécageuses, donnent un aperçu de la vie quotidienne dans l'Europe alpine du Néolithique et de l'Âge de bronze. Ces établissements constituant un groupe unique, riches et très bien sont des sources importantes pour l'étude des premières sociétés agraires de la région.

Les Palafittes sont le premier bien culturel subaquatique inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Ces sites, dans leur intégrité et leur authenticité, révèlent également des détails sur les routes commerciales du silex, des coquillages, de l'or, de l'ambre et des poteries, ainsi que des témoignages du transport au moyen de pirogues et de roues en bois, certaines étant complètes avec des essieux pour des charrettes à deux roues datant d'environ 3 400 av. J.-C. Chalain et Clairevaux ont vu une exhumation de la poterie comprenant des vases de grandes dimensions, ornés de bourrelets, des mamelons, de lignes creuses et de marques d’ongles. La rive occidentale du lac de Chalain a été occupée par 32 villages conservés avec des séquences stratigraphiques qui atteignent parfois 6 m d’épaisseur. En 2001, 11 ensembles de villages littoraux étaient dénombrés à la partie nord du Grand lac de Clairvaux. Atteignant pour certains plus de 5 m de puissance stratigraphique, ils montrent des occupations s’échelonnant de 4000 à 800 av. J.-C.

VI - La Grande Saline de Salins-les-Bains

Classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2009, la Grande Saline de Salins-les-Bains est un ancien site de production de sel, unique en Europe. Le sel a des effets curatifs «Actuellement, ce qu'on doit attendre des eaux de salins découle naturellement de ce qui précède. Les indications qu'on y peut remplir efficacement sont celles des médications reconstituante, résolutive et névrosthénique», écrivait,  en 1874, le docteur Frédéric GUYENOT.

La Grande saline de Salins-les-Bains, devenue de nos jours, un haut lieu touristique et culturel, fut en activité pendant 1200 ans, jusqu’en 1962. De 1780 à 1895, son eau salée a été acheminée sur une distance de 21 km par des saumoducs jusqu’à la Saline royale d’Arc-et-Senans, construite à proximité d’un massif forestier important pour en assurer le combustible. La Saline de Salins abrite une galerie souterraine du XIIIe siècle avec une pompe hydraulique du XIXe toujours en fonctionnement. La salle des Poêles laisse imaginer la pénibilité du travail des sauniers pour récolter l’Or blanc.

C’est grâce à l'activité de la Grande Saline que la ville de Salins-les-Bains a acquis sa prospérité, jusqu'à devenir une des plus puissantes cités de la Franche-Comté médiévale. Dans les deux puits d'extraction de saumure protégée par des voûtes majestueuses, une galerie monumentale, construite au XIIIe siècle à l'image d'une cathédrale, s'étend sur 165 mètres de longueur et 10 mètres de hauteur au cœur même de la ville. Elle abrite encore aujourd'hui un système de pompage mû par une roue à augets et un grand balancier du XIXe siècle encore en fonctionnement et remontant une saumure chargée à 330 grammes de sel par litre, plus salée que la mer Morte.

Véritable trésor architectural qui se visite, fermée, en 1962, faute de modernisation et trop concurrencée par le sel marin, la Grande saline conserve encore aujourd’hui l'ensemble des outils de production pour mieux comprendre la production de sel en Franche-Comté.

VII - La Saline royale d’Arc-et-Senans.

Depuis décembre 1982, la Saline royale d’Arc-et-Senans est classée, par l’UNESCO au patrimoine mondial de l’Humanité. Cette saline témoigne d’une valeur universelle exceptionnelle par l’importance de l’amplitude chronologique au cours de laquelle a perduré l’exploitation du sel à salins, de manière certaine depuis le Moyen-âge, et de manière probable depuis la préhistoire, jusqu’au XXe siècle. La Saline, d’une qualité architecture exceptionnelle, a fait recourt à une technique de captage de sources salées profondes l’utilisation du feu pour l’évaporation de la saumure. L’inscription au patrimoine mondial, qui s’étendra en 2009 à la Grande saline de Salins-les-Bains, donne à la saline royale une audience internationale et contribue dès lors à l’accroissement de sa fréquentation.

La Saline royale d'Arc-et-Senans, antique ville remontant à l’époque celtique, à proximité de Besançon, est l'œuvre de Claude-Nicolas LEDOUX (1736-1806), en hommage au travail des hommes, pour la première fois, était une usine construite avec le même soin et souci de qualité architecturale qu’un palais ou un édifice religieux majeur. Sa construction, qui débuta en 1775 sous le règne de Louis XVI, est la première grande réalisation d'architecture industrielle qui reflète l'idéal de progrès du siècle des Lumières. Ce vaste ouvrage semi-circulaire fut conçu pour permettre une organisation rationnelle et hiérarchisée du travail. La construction initiale devait être suivie de l'édification d'une cité idéale, qui demeura à l'état de projet.

VII - Les fortifications et la Citadelle Vauban à Besançon.

La fortification et citadelle Vauban à Besançon, classée au patrimoine mondial par l’UNESCO depuis 2008, témoigne que le règne de Louis XIV, Roi-Soleil, a durablement marqué les esprits, tant parce qu’il incarne une conception absolutiste de l’État que parce qu’il sut mettre les arts au service de son pouvoir pour diffuser son image en gloire dans tout le royaume et au-delà des frontières. «L’État, c’est moi» disait-il et se met en scène, notamment à travers l’art. La forteresse Vauban, une esthétique de la guerre d’un roi belliqueux, est un lieu privilégié pour imposer sa puissance et sa gloire face à l’ennemi. Loin de constituer un développement harmonieux de la ville de Besançon, «Trois siècles après la mort de Vauban, mettons tout en œuvre pour valoriser ses réalisations comme autant de lieux de mémoire faisant signe vers la paix à laquelle les peuples aspirent», dit Jean-Louis FOUSSERET, maire-président du Grand Besançon.

Les fortifications et la citadelle, à Besançon, sont des monuments à ciel ouvert, édifiés par l’architecte militaire de Louis XIV, à savoir Sébastien LE PRESTRE de VAUBAN (1633-1707), d’un «extérieur rustre et grossier pour ne pas dire brutal et féroce», dit SAINT-SIMON, qui a su gagner la confiance du Roi. Gardant une liberté de pensée et une réflexion toujours en alerte, VAUBAN est le bâtisseur de forteresses. C’est une œuvre de VAUBAN qui constitue une contribution majeure à l’architecture militaire universelle. Cristallisant les théories stratégiques antérieures en un système de fortifications rationnel basé sur un rapport concret au territoire la stratégie militaire, à l’architecture et à la construction, VAUBAN y intègre le génie civil, l’organisation économique et sociale. Fondateur de l’école du génie militaire, Voltaire reconnaît en lui « le héros dont la main raffermit nos remparts, l’ami des vertus et des arts». La guerre de siège est une guerre immobile. L’assaillant doit progresser méthodiquement en faisant le siège en règle des places fortes de son adversaire. L’apogée de cette guerre bloquée est aussi celui de la fortification bastionnée. Louis XIV avait voulu personnellement cette forme de guerre pour pouvoir se mettre en scène et éviter les batailles en rase campagne où il risquerait sa capture.

IX - La chapelle Notre-Dame du Haut à Ronchamp, édifiée par Le CORBUSIER

Inscrite aux monuments historiques en 1965 puis classée en 1967 la Colline Notre-Dame du Haut, anciennement appelée colline de Bourlémont-Ronchamp, un sommet du massif des Vosges, fait partie depuis 2016, du patrimoine mondial par l’UNESCO. S’élevant au nord de la ville de Ronchamp, un ancien bourg industriel de la Haute-Saône, probablement occupée dès l’Antiquité du fait de sa position stratégique, ce site existe depuis le Moyen-âge, une chapelle de pèlerinage marial,  devenue un domaine privé à la fin de la Révolution française.

La colline connaît, par la suite, un destin hors du commun. La Chapelle de Ronchamp, un éloge à la sensualité et à la spiritualité, un retour aux bases essentielles de l’architecture de la modernité, reconstruite après la Seconde Guerre mondiale par Charles-Édouard JEANNERET-GRIS dit, Le CORBUSIER (1887-1965), un architecte, urbaniste, décorateur, peintre, sculpteur, auteur suisse naturalisé français, la chapelle Notre-Dame du Haut voit s’installer successivement vers elle un campanile, en 1975n par Jean PROUVE (1901-1984), né à Paris d’une famille d’artistes lorrains, puis, en 2011 en un monastère et un pavillon d’accueil, par Renzo PIANO, un architecte et sénateur italien. Le paysagiste Michel CORAJAUD (1937-2014), a, quant à lui, aménagé l’environnement paysager du site.

Les œuvres de ces trois architectes en font un des sites d’architecture les plus réputés au monde, un lieu d’art et d’architecture mondialement reconnu. En effet, LE CORBUSIER s’est inspiré de son ouvrage paru en 1923, «Vers une architecture». Son architecture se fonde sur des éléments suivants : piliers porteurs, plan et façades libres, fenêtres en bandeau et toit-terrasse. L’épuration de son architecture annonce un idéal de vie reposant sur la beauté, la vérité, mais aussi le bien-être et le confort. Mais le fonctionnalisme et la rationalisation de ses constructions (emploi du béton armé, du préfabriqué, de mesures standard, etc.) mais aussi l’utilisation de couleurs vives, ou par l’ajout de ses peintures. Ses créations s’inscrivent dans la «synthèse des arts», c’est-à-dire une authentique unité des arts plastiques majeurs (architecture, peinture et sculpture). Incarnation de la modernité, adulé et décrié, de par son œuvre riche et d’une profondeur insoupçonnée, LE CORBUSIER s’est inspiré de l’architecture ancienne (Antiquité, Moyen-âge) et extraeuropéenne (Maghreb, Inde) pour concevoir ses œuvres : le Parthénon d’Athènes était à ses yeux une des réalisations les plus achevées du genre humain à laquelle tout art pouvait être mesuré. «Un grand désaccord règne entre un état d'esprit moderne qui est une injonction, et un stock étouffant de détritus séculaires. C'est un problème d'adaptation où les choses objectives de notre vie sont en cause», écrit, en 1923, LE CORBUSIER.

Références bibliographiques

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Paris, le 21 novembre 2024, par Amadou Bal BA.

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