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«Le nouveau livre de Mme Anne HIDALGO notre maire de Paris : «Résister le pari de l'espoir». Bilan et perspectives.» par Amadou Bal BA
Femme combative, résiliente et imaginative, Mme Anne HIDALGO a survécu et triomphé de la misogynie et de l'étroitesse d'esprit d'une partie de la classe politique. Mme Anne HIDALGO, une femme publique, une grande énigme a résisté à tant de tempêtes et de complots ; mais elle a vaincu ce monde féroce et impitoyable de la politique. Fille d'immigrés espagnols républicains, devenus des concierges, et débarqués à Lyon, dans les années 60, à la cité HLM de La Duchère, Mme Anne HIDALGO a pu se hisser au sommet, et y rester. Un de ses biographes, Serge RAFFY, qualifie Mme Anne HIDALGO «d’anomalie» dans le paysage politique français, pour quelqu’une visant à de hautes fonctions. En effet, face aux bien-nés, venue d’ailleurs, il lui a fallu une ténacité hors du commun, sans être issue de l’ENA. En effet, en dépit des chausse-trappes, des calomnies ou bassesses, Mme Anne HIDALGO, féministe et écologiste résolue, a gravi «la montagne raciale», suivant une expression de Langston HUGHES (Voir mon article, Médiapart, 12 février 2024). D’abord, inspectrice du travail, ensuite adjointe à Bertrand DELANOE de 2008 à 2014, elle est devenue, depuis 2014, maire de Paris. «J'aurais pu être ministre, on me l'a proposé. Mon ambition est ailleurs : je suis candidate pour devenir la prochaine maire de Paris. Demain, Paris sera plus grand que Paris. Demain naîtra le Grand Paris. Cette ville-monde est un espace pour agir. J'ai appris à connaître les habitants, les quartiers, les besoins, les forces et les faiblesses, les ressorts et les blocages, les désespoirs et les richesses de la capitale. Je vis et je travaille à Paris. Je vis et je travaille pour Paris. Pour les Parisiens. Il s'agit d'un privilège. D'une responsabilité aussi. D'un défi permanent. La campagne pour la mairie de Paris sera rude. Des controverses, il en pleuvra - il en pleut toujours sur cette ville rebelle. Je n'ai pas l'intention de les esquiver, même si elles fâchent. Car notre avenir s'écrit à Paris, quand la ville ose» disait, en 2013, Anne HIDALGO.
Madame Anne HIDALGO, qui ne se représentera pas aux municipales de 2026, Emmanuel GREGOIRE et Rémi FERAUD s'affronteront à la primaire du 30 juin 2025, a déjà écrit de nombreux ouvrages. Mais ce dernier livre fait un bilan sans complaisance de sa campagne présidentielle.
L'écriture, un puissant outil de thérapie pour panser les blessures et les outrages de la vie, est aussi une redoutable arme de combat pour s'affirmer et dénoncer les injustices. «Nous sommes nombreux à ne plus vouloir d'un monde dont l'épidémie révèle les inégalités criantes», écrit Annie ERNAUX, prix Nobel de littérature. Par ce livre de Mme Anne HIDALGO, «Résister, le pari de l'espoir», à la fois un examen de conscience, mais aussi une analyse prospective, témoigne de l'espoir et de l'espérance habités par Mme Anne HIDALGO, maire de Paris. Les villes peuvent donc être un lieu d'innovation, de concertation et d'émergence d'idées nouvelles et donc de Résistance. Paris est «le lieu des possibles», suivant le titre d’un de ses ouvrages. «Les villes sont en première ligne pour réinventer la démocratie et répondre aux défis du XXIe siècle» écrit-elle.
Profondément républicaine, Mme Anne HIDALGO est attachée à l’égalité des chances et aux valeurs de liberté et de fraternité. Différents, mais égaux. «Il faut faire de l'urgence écologique une opportunité pour réindustrialiser tous les territoires, redonner son rôle au travail qui permet de vivre dignement, mais aussi redonner sa force dans la promesse d'égalité à l'école de la République. Décentraliser l'État qui s'est tant éloigné des citoyens. Tirer les leçons de cette pandémie qui bouleverse nos vies, agir pour la santé et sur ce bien commun qu'est notre hôpital public. Inscrire notre destin commun en Europe en ayant conscience de la voix singulière de la France. Et considérer pleinement chacune et chacun de nos concitoyens pour trouver ce chemin que nous devons aux jeunes générations. C'est à elles et à eux que je dédie ce livre», écrit-elle dans «Une femme française».
On connaissait les violentes charges, disons carrément racistes, contre Mme Anne HIDALGO. De vrais règlements de comptes ou des calomnies, comme «Paris saccage», ou à l’instar de l’ouvrage d’Airy ROUTIER (1945-2020) et Nadia LE BRUN, «Notre-Dame de Paris», un réquisitoire, sans nuance. Pour eux, Paris, sous Mme Anne HIDALGO, serait invivable, en raison de la saleté, du manque de logements de l’afflux d’immigrants. Mme HIDALGO, dans son talent d’art de la communication, masquerait ses échecs. Loin de ce discours du ressentiment, Mme Anne HIDALGO a toujours pris de la hauteur, en avocate du bien-vivre ensemble, pour un Paris accueillant, tolérant, bienveillant et multiculturel. «L'âme d'une ville est d'être à ce point de rencontre du monde. Ce lieu où tout est possible. L'âme d'une ville, ce sont ses racines historiques qui fondent son identité, ce sont ses quartiers qui modèlent sa géographie, ce sont ces modes de vie qui la bousculent et ces usages qui la réinventent à chaque nouvelle génération. Car l'âme d'une ville n'est pas figée, elle est vivante, elle s'imprègne de son temps, elle bat au rythme de son époque, elle est à la fois un «chez soi» et un «avec les autres», elle se vit individuellement et elle s'invente collectivement, elle se nourrit de la différence et elle s'enrichit des différences. L'âme de Paris ce sont celles et ceux qui y habitent», écrit-elle, en 2019 dans «Le lieu des possibles. Demain se pense aujourd’hui».
Toujours debout, Mme Anne HIDALGO, ayant triomphé de nombreuses adversités, des insultes, a transformé profondément, et en bien, notre belle capitale. Paris, ma ville fétiche en train de devenir une forêt urbaine. «On ne mourra pas demain de la pollution?: on en meurt aujourd'hui. Ne pas agir maintenant, ce serait trahir les citoyens. L'urgence de la situation rend responsable chacun de nous. C'est un engagement, concret et quotidien. C'est mon engagement. C'est l'idée que je me fais de la politique», écrit-elle, en 2018, dans son livre, «Respirer». Plus personne ne peut douter, raisonnablement, des remarquables progrès de la qualité de l'eau de la Seine. Plus personne ne s'aventurera à proposer la circulation automobile dans les voies sur berges. Notre-Dame de Paris, après le tragique incendie du 15 avril 2019, a été de nouveau, le 7 décembre 2024, livré au public. Une Résurrection. Les Jeux olympiques de Paris de 2024, que les Cassandre annonçaient comme un désastre, ont été un exceptionnel triomphe des valeurs républicaines, du bien-vivre ensemble. Aya NAKAMURA, escortée par la Garde républicaine, a chanté et a fait exploser l'audimat, avec un pic à plus de 35 millions de téléspectateurs.
L’engagement de Mme Anne HIDALGO, pour une ville écologique, ce n’est pas seulement qu’une ambition politique. Paris est restée «la plus belle ville du monde», avec une place pour les animaux, avec une autre dimension, comme le soulignent Catherine SAUVAT et Frédéric FOUGEAT. C’est une réalité qui se construit chaque jour à Paris. «C'est toujours impossible jusqu'à ce qu'on l'ait fait» disait Nelson MANDELA. Comment végétaliser ce Paris du béton armé ? Je passe souvent devant la Place du Panthéon, quand j'ai découvert cette forêt, ébloui, je suis tombé «sur le cu», comme on le dit familièrement. Une autre forêt se prépare, sur le parvis de l'hôtel de ville. L’ancienne place dite place de Grève était, au Moyen-âge, un lieu de sinistre lieu, où l’on exécutait les criminels et les opposants politiques ou les hérétiques. La première exécution remonte en 1310, concernant Marguerite PORETTE (1250-1310), écrivaine, poétesse mystique chrétienne, jugée hérétique, pour son livre, «le miroir des âmes simples et anéanties». Etienne MARCEL (1315-1358), prévôt des marchands, ou maire, y a été exécuté pour sa révolte des marchands. Le sort du supplicié dépendait de son péché : ainsi, il pouvait être brûlé, roué de coups, pendu ou encore décapité à la hache. Pour les crimes, jugés graves comme le régicide, c’était la mise à mort par l’écartèlement, comme ce fut le cas François RAVAILLAC (1578-1610), le 27 mai 1610, qui avait poignardé, le 14 mai 1610, le roi Henri IV (1553-1610). La foule venait, comme un divertissement, assister à ces spectacles morbides.
Quand on parle du budget, bien géré, la ville de Paris dispose d'une importance de capacité de remboursement et c’est cela qui compte ; il n'y a aucun emprunt toxique. Cet argent a été bien investi dans des projets de transformation profonde de la ville. Ce ne sont pas donc des frais de bouche à la CHIRAC.
En cette journée du 8 mars, Gloire et Honneur aux Dames, les maires, les mères, les amies, les sœurs et les confidentes.
Références bibliographiques
I – Les livres de Mme Anne HIDALGO
HIDALGO (Anne), Résister. Le pari de l’espoir, Paris, éditions de l’Observatoire, 2025, 250 pages ;
HIDALGO (Anne) LEIRIS (Antoine), Respirer, Paris, éditions de l’Observatoire, 2018, 83 pages ;
HIDALGO (Anne) SENON (Jean-Bernard), Travail au bord de la crise des nerfs, Paris, Flammarion, 2010, 285 pages ;
HIDALGO (Anne) SENON (Jean-Bernard), Une femme dans l’arène, préface de Bertrand Delanoë, Monaco, Paris, éditions du Rocher, 2006, 241 pages ;
HIDALGO (Anne), Le lieu des possibles. Demain, je pense aujourd’hui, Paris, éditions de l’Observatoire, 2019, 135 pages ;
HIDALGO (Anne), Mon combat pour Paris. Quand la Ville ose, Paris, Flammarion, 2013, 276 pages ;
HIDALGO (Anne), Une femme française, Paris, éditions de l’Observatoire, 2021, 250 pages.
II – Les critiques, biographies autres références
II – 1 - Ouvrages
ESTIER (Claude), Anne Hidalgo, maire de Paris. Journal de campagne, préface d’Anne Hidalgo, photographies d’Anne Heurtematte, Paris, Cherche Midi, 2014, 171 pages ;
FOUGEA (Frédéric), La plus belle ville du monde. La vie sauvage à Paris, Paris, Albin Michel, 2017, 235 pages ;
MARCOVICH (Malka), Parisiennes : de Marie Stuart à Simone de Beauvoir. Ces femmes qui ont inspiré les rues de Paris, préface d’Anne Hidalgo, Paris, Balland, 2011, 431 pages ;
RAFFY (Serge), Anne Hidalgo, une ambition qui vient de loin, Paris, Bouquins, 2021, 324 pages ;
ROUTIER (Airy) LE BRUN (Nadia), Notre-Dame de Paris, Paris, Albin Michel, 2017, 240 pages ;
SAUVAT (Catherine) FOUGEA (Frédéric), La plus belle ville du monde. La vie à Paris, préface d’Anne Hidalgo, Paris, éditions La Martinière, 2016, 192 pages.
II – 2 - Chroniques
BA (Amadou, Bal), «Aya Nakamura, chanteuse de la diversité. Une polémique raciste», Médiapart, 12 mars 2024 ;
BA (Amadou, Bal), «Ernest Hemingway. Paris est une fête», Médiapart, 8 septembre 2018 ;
BA (Amadou, Bal), «Jeux olympiques de Paris 2024. Médaille d’Or à la France républicaine et bien-vivre ensemble», Médiapart, 11 août 2024 ;
BA (Amadou, Bal), «Le Centenaire des Jeux olympiques de Paris 2024. Vers une Grande fête», Médiapart, 25 juillet 2024 ;
BA (Amadou, Bal), «Notre-Dame de Paris, partie en fumée», Médiapart, 15 avril 2019 ;
BA (Amadou, Bal), «Ouverture très réussie des Jeux olympiques de Paris 2024», Médiapart, 27 juillet 2024.
Paris, le 8 mars 2025, par Amadou Bal BA