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Billet de blog 11 janvier 2025

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"Jessica BARRE, éditrice, autrice, Myrelingues" Amadou Bal BA

Jessica BARRE, éditrice, autrice, promotrice de la diversité culturelle et de l'optimisation de la performance des entreprises, avec une attention particulière à la création artistique de femmes racisées talentueuses, mais invisibilisées;

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«Jessica BARRE, éditrice, autrice, promotrice de la diversité culturelle et de l'optimisation de la performance des entreprises, avec une attention particulière à la création artistique de femmes racisées talentueuses, mais invisibilisées» par Amadou Bal BA

Jessica BARRE, éditrice, écrivaine, autrice, promotrice de la musique classique, est issue d’une famille martiniquaise célébrant la peinture, l’écriture et la musique ; elle est fortement engagée dans les domaines de la formation, du conseil et de l’interculturalité. En effet, Jessica BARRE est fondatrice du projet, en 2014, de liens entre Musique classique, Afrique et Caraïbes.

La maison d’édition, Myrelingues, dont le point de départ, à Lyon, a été la célébration de la disparition de Jean-Louis FLORENTZ (1947-2004), un musicologue compositeur d’Olivier MESSIAEN (1908-1992), a mis au centre de son projet la notion de métissage dans les répertoires, les époques, les artistes, mais également dans les publics. C’est d’une part les grands classiques peu connus (Ignatius Sancho, Joseph Bologne, Edmond Dédé, Samuel Coleridge Taylor, Florence Price ou des figures du XVe siècle) et d’autre part, de la création contemporaine (Jean-Louis Florentz, George Walker, Thierry Pecou, Jean-Baptiste Robin, Jessie Montgomery).  Myrelingues est à l’écoute des projets de commande ou la découverte de nouveautés (Edouard Delale, Ali Osman, Adolphus Hailstork, Errollyn Wallen, Jean-Eric Bitang, Godwin Sadoh ou Nathan). Myrelingues est donc attentif aux artistes innovants, comme Joseph AKA, mais aussi aux divers concerts, actions culturelles (biennales Only africa et Africa Savoie), mais aussi aux  répertoires de la guitare à la musique de chambre, vocale ou pour ensemble ou orchestre (Orchestre des Pays de Savoie, Orchestre National de Cannes ou l’Orchestre National des Jeunes du Nigeria).

Lauréat du dispositif d’aide à la création franco-britannique Diaphonique et membre du collectif Africa 50 Lyon, Myrelingues, a notamment rendu au Chevalier Saint George et  Joséphine Baker. Myrelingues célébrant ses 11 années d’existence, militant pour la féminisation et la diversité, est en lutte contre les assignations des artistes racisés. Issue d’une famille martiniquaise qui célèbre la peinture, l’écriture et la musique, impliquée dans les domaines de la formation, du conseil et de l’interculturalité, Jessica BARRE, fondatrice de Myrelingues, est promotrice de projets innovants (Impressionnantes, le média «Françaises ethniques» et la structure «Pointe Noire et Chocolat). «À l’origine, le sens du projet m’est venu car la musique classique semble souvent aux antipodes de ce que l’on se figure sur l’Afrique et les Caraïbes, ce qui est faux bien sûr. Je ne suis pas la seule à avoir eu cette idée et de nombreux partenariats sont nés au fil de la gestation du projet. Ce qui est plus inattendu est que j’ai déroulé un fil familial que je soupçonnais moins même si mes parents m’avaient inscrit au conservatoire en cours de piano. Je savais qu’il y avait une sensibilité dans la famille, mais j’ai découvert après coup que ma mère avait pris des cours des chants et participé au chœur des sœurs Nardal en Martinique, que mes oncles ont pris des cours de solfège avec Victor Coridun, le premier musicologue à avoir noté les musiques traditionnelles du Carnaval de Saint-Pierre et que mon père a pris des cours avec la sœur de Michel Legrand… Mon fils apprend la guitare et la lignée suit son cours», dit Jessica BARRE.

L’ouvrage, «Myrelingues au féminin»,  mettant en valeur les compositrices de musique classique ou savante d’Afrique et des Antilles, explore, en pionnier, un domaine avec des réflexions, des entretiens, des partitions, les portraits de 68 compositrices, souvent, en dépit de leur talent, mais invisibilisées. Cet ouvrage «rend justice à des compositrices très anciennes comme la Cubaine (esclave émancipée) Teodora Gines 1530-1598). On se rend compte également que certaines compositrices sont beaucoup plus célèbres et mises en évidence dans le milieu anglo-saxon comme Jessie Montgomery qui a reçu le Grammy Award 2024 de la meilleure composition classique. Il existe une grande figure en Amérique qui est reconnue grâce à la redécouverte récente de partitions, il s’agit de Florence Price (1887-1953), mais elle n’est pas seule et on redécouvre des créatrices qui ont eu leur quart d’heure de gloire avant que les années 30 étouffent un peu cette créativité», dit Jessica BARRE. Cet ouvrage mettant en valeur des femmes artistes talentueuses, concerne aussi la France «On sous-estime à mon sens l’épisode de la biguine qui bouillonne à Paris avec un retentissement mondial, on fabrique une matrice de l’identité noire libre musicale. Et on ignore généralement que les sœurs Nardal ont eu une grande culture musicale et ont composé elles-mêmes aux côtés de femmes que Joséphine Baker, Maiotte Almaby diplômée du conservatoire, Léona Gabriel ou Shirley Graham Dubois de passage à Paris et membre du New Harlem Renaissance. C’est un mouvement dans lequel les femmes jouent un rôle important et qui mérite d’être plus mis en avant», dit Jessica BARRE. Une attention particulière est accordée à ce qui se passe en Afrique «Les choses bougent rapidement. Akojopo du Nigéria, investie à la création contemporaine, s’efforce de faire une place aux créatrices. Le cas d’Helfi Miaka en RDC est exemplaire. La rencontre avec Marybel Dessagnes pour préparer l’œuvre imposée d’Africa Lyrics a été très riche humainement. Un des enjeux c’est de passer d’un horizon presque autodidacte à la diffusion d’expression personnelle de ces créatrices et cela fonctionne et cela évolue vite. Il est aussi intéressant de voir la création de pièces qui utilisent des langues africaines comme le Lingala ou le Yoruba», dit Jessica BARRE.

Sensible à la sororité, la parution de ce livre a coïncidé avec la finale de la 3e édition du concours «Africa Lyric Opera» pour laquelle était écrite une pièce «Les larmes de la joie» en lingala de la jeune compositrice Helfi MIAKA de RDC marrainée par Marybel DESSANGES, avec la cantatrice Fé AVOUGLAN qui envisage de donner en récital à Turin en Italie. Par ailleurs,, Myrelingues a contribué à l’orchestration de trois chants sur des thèmes collectés par la compositrice Leona GABRIEL sur le thème de l’esclavage.

Références bibliographiques

BARRE (Jessica), Myrelingues au féminin : des compositrices classiques au fil de l'Afrique et des Caraïbes, Cannes, éditions Belles Couleurs, 2024, 114 pages ;

BARRE (Jessica) «Entretien», Amina, 20 juin 2024 ;

BARRE (Jessica) «Myrilingues au féminin : compositrices classiques d’Afrique et des Caraïbes», La Gazette musicale, 4 septembre 2024.

Paris, le 11 janvier 2025, par Amadou Bal BA

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