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«La chanteuse Sénégauloise, Ma SANé, French Connection, en concert chaque soir au Baiser Salé, Jazz Club, 58 rue des Lombards Paris 1er, métro Châtelet.» par Amadou Bal BA
C’est un cousin de la Corrèze, Michel SAUTAREL qui m’a parlé de la chanteuse, Ma SANé, qui se produit soir à la rue des Lombards, dans le quartier des Halles à Paris. Une seule recommandation, avant de venir, réserver sa place. Ce groupe joue chaque soir, à guichet fermé. J’ai eu l’occasion d’y revoir Fabien SAUTAREL et son épouse.
Née à Thiès, d’une mère chanteuse de renom, Sénégauloise, mariée, vivant à Paris, avec son fils né en 2015, Ma SANé, French Connection, est accompagnée par sa remarquable équipe : Michel SAUTAREL à la guitare, Véronique PERNIN, la saxophoniste, Rémi GRENIER à la basse et le batteur Patrick GOUJON.
Fidèle aux valeurs culturelles de la diversité du Sénégalaise chantant en Ouolof, en Peul, en Diola et en anglais, talentueuse Ma SANé est l'une des icônes de la musique sénégalaise. Connue pour être mettre de l’ambiance et le feu la scène, à la voix suave, chaude, mélodieuse, douce, enivrante de l’Afro-Beat, du jazz et du Blues, le Bougarabou de la Casamance, Ma SANé chante, débordante d’énergie.
Chanteuse, autrice et compositrice, Ma SANé est également actrice de cinéma, alors qu’elle n’a jamais eu de formation en la matière. En effet, de son vrai nom, Mame Bineta SANé, elle a joué le rôle principal de l’héroïne, Ada une adolescente de 17 ans, dans le film «Atlantique» de Mati DIOP, amoureuse de Souleiman, un jeune ouvrier du bâtiment. En effet, en janvier 2018, la vie de Ma SANé est bouleversée, quand elle rencontre, à Thiaroye, un lieu de massacre, le 1er décembre 1944, de Tirailleurs sénégalais, dans la banlieue de Dakar, la réalisatrice Mati DIOP, qui lui confiera un rôle dans son film, «l’Atlantique» avec un Grand Prix, en 2019, au Festival de Cannes. C’est un film qui traite du drame de l’immigration. En effet, dans une banlieue populaire de Dakar, les ouvriers d’un chantier, sans salaire depuis des mois, décident de quitter le pays par l’océan pour un avenir meilleur. Parmi eux se trouve Souleiman, qui laisse derrière lui celle qu'il aime, Ada, promise à un autre homme. Quelques jours après le départ en mer des garçons, un incendie dévaste la fête de mariage d’Ada et de mystérieuses fièvres s'emparent des filles du quartier. Issa, jeune policier, débute une enquête, loin de se douter que les esprits des noyés sont revenus.
Adolescente, en 1988, Ma SANé s’embarque dans une aventure musicale, au quartier de Som, à Thiès, avec le groupe Waflash, composé de dix garçons ; elle est la seule fille qui chante en lead vocal, du Mbalax, du Blues, du Pop et du Jazz. Le groupe est sorti des sentiers battus du M’Balax. Sa mère, Françoise, brimée par une tradition de la misogynie, n’ayant pas pu exprimer tout son talent artistique, c’est Ma SANé qui s’exerce à la guitare et au clavier, qui va laver cet affront. Les différents thèmes abordés dans ses chansons sont notamment la condition de la femme, l’enfance, l’unité africaine, l’environnement, l’exode, l’amour, la guerre, les enfants soldats et le désœuvrement des jeunes. Les chansons véhiculent un message de justice sociale, de paix et de fraternité. «Hormis l’artiste qu’elle est (Ma Sané), c’est une femme qui, à travers ses thèmes, essaie de promouvoir la femme, de parler des conditions féminines africaines en général, qui sont assez déplorables, et dont on essaie de parler, pour inviter à une réflexion. On essaie ainsi d’inviter vers une espèce de vivre ensemble beaucoup plus serein, et tout ça dans la paix et la cohésion» dit Ma SANé au journal Le Soleil.
En 1999, le groupe est invité en Algérie en marge du sommet de l’OUA lors des rencontres culturelles d’Alger puis en Afrique du Sud pour les Ateliers de Cap Town, l’occasion de visiter l’ex-prison de l’île de Robben Island et la cellule de Nelson Mandela. Ils se rendront par la suite en Italie. C’est le début d’une notoriété internationale jusqu’aux bords de la Seine. En 2018, Ma SANé est invitée par l’opéra de Palerme à incarner Bintou Were, l’héroïne de «l’opéra du Sahel» composé par le grand musicien sénégalais Wasis DIOP, le père de la réalisatrice, Mati DIOP.
Ma SANé, après une pause, s’est engagée dans une carrière en solo, avec un style afrofolk, avec sa voix puissante et mélodieuse. En 2023, elle sort «Mama Essamaï» et participe à différents festivals, avec un fort engagement autour de l’humain. En effet, elle a cédé ses chansons à la nouvelle génération de musiciens sénégalais.
Je ne peux que vous recommander d’aller voir Ma SANé, au «Baiser Salé», Jazz Club, 58 rue des Lombards Paris 1er, métro Châtelet. Réservez au préalable ! Vous en aurez pour votre argent !
Références bibliographiques
BA (Amadou, Bal) «Mati DIOP, réalisatrice militante de la décolonialisation des imaginaires», Médiapart, 6 février 2025 ;
BERTOLD (Anne), «Ma SANé», Télérama, 25 avril 2023 ;
DIOP (Mati), «Atlantique», Paris, Ad Vitam, 2020, film, durée 2 heures ;
Ma SANé, «Entretien» accordé, Le Soleil, 30 août 2025 ;
SECK (Nago), «Ma SANé», Afrisson, 28 avril 2022 ;
SECK (Nago), «Wa Flash», Afrisson, 22 novembre 2007.
Paris, le 10 octobre 2025, par Amadou Bal BA