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«Victoire de Bruno ROTAILLEAU, Ministre de l’Intérieur, partisan du rétablissement du Code l’indigénat, devenu patron du parti politique français «Les Républicains. Quelles perspectives pour la défense de la République et du bien-vivre ensemble ? No Pasaran !» par Amadou Bal BA
Dans sa compétition avec Laurent VAUQUIEZ, pour la présidence du parti anciennement gaulliste, appelé «Les Républicains», Bruno RETAILLEAU a été élu le 18 mai 2025, à la présidence de ce parti, en remplacement d’Eric CIOTTI, avec un score soviétique de plus de 74,31 % des voix. Par conséquent, à droite, et face au Rassemblement national affaibli par des casiers judiciaires, ainsi qu’au maire du Havre et ancien premier ministre, Edouard PHILIPPE, le ministre de l’Intérieur, Bruno RETAILLEAU, est bien parti pour la présidentielle de 2027.
La victoire de Bruno RETAILLEAU, à la tête du parti gaulliste qui n'a plus de républicain que de nom, n'est pas anonyme pour la République et le bien-vivre ensemble. Il y avait déjà de graves secousses contre l'État de droit et l'universalisme français que nous chérissons, de la part des forces du Chaos, un RN légitimité et une presse concentrée aux mains de la fachosphère ; et maintenant les partis politiques classiques basculent du côté obscur de la chose.
Plusieurs questions surgissent.
Bruno RETAILLEAU, dont le mentor est Philippe de VILLIERS, depuis son projet de loi au Sénat sur l’immigration retoqué par le Conseil constitutionnel, en passant par ses propositions provocatrices dans la crise algérienne, a au moins l’avantage de la clarté. Les gens honnêtes ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas. Par conséquent, est-ce que l'appellation de ce parti «les Républicains» peut-elle décemment être maintenue ?
Quel avenir de Bruno RETAILLEAU au gouvernement, dont l'ambition ne s'arrêtera pas à cette élection à la tête d'un parti ?
Contrairement à Éric CIOTTI, même si le président Emmanuel MACRON a survécu à différentes crises, le ver est dans le fruit.
Bruno RETAILLEAU ainsi que Moussa DARMIN, positionnés à l’extrême droite et devenus des cautions face à l’entreprise familiale, affichent clairement leurs ambitions. Quelles sont donc les incidences de cette élection de Bruno RETAILLEAU sur la survie du gouvernement de François BAYROU adoubé par le Parti socialiste, face à des projets référendaires sur le droit du sol et l'immigration, une abolition des droits fondamentaux ?
Quelle réaction des vrais humanistes, des Républicains de France et des racisés, face à une droite lepénisée, dont l'ambition est d'abolir l'État de droit pour rétablir le Code de l’indigénat abrogé en 1946, par un sénégalais maître Lamine GUEYE ?
Le Code noir institué par Colbert en 1685 et considérant le Noir, comme un bien meuble, le réifiant, qu'on peut vendre ou fouetter, n'a été abrogé en France qu'en 2025. Comble de la férocité celui qui avait badigeonné la statue de Colbert, Franco, devant l'Assemblée nationale, a été condamné au plan pénal, en première et en seconde. Un politicien de l'Essonne, membre fondateur de SOS-racisme, prétendu membre de l'aile gauche du parti socialiste, devenu chroniqueur chez C-News, voulait nous convaincre que ce Code noir serait "un progrès" pour les esclaves.
Depuis la Révolution deux forces tentent de prendre le leadership politique en France : les valeurs républicaines et le conservatisme. Bruno RETAILLEAU incarne de façon bien assumée les forces du Chaos dans cette face hideuse de la France réactionnaire et raciste.
À la suite de l'abolition de l'esclavage, la colonisation l'avait rétabli de façon pernicieuse et déguisée à travers le Code de l’indigénat. En effet, le colonisé, dépouillé de toutes ses qualités d'être humain, était soumis à l'arbitraire des autorités administratives coloniales à une justice d'exception des travaux forcés, à des amendes et des traitements inhumains et dégradants. Me Lamine GUEYE, un avocat et homme politique sénégalais (Voir mon article Médiapart) au sortir de la Seconde Guerre mondiale avait réclamé la citoyenneté française. Ceux qui avaient manifesté pour la justice et la liberté au Camp de Thiaroye à Saigon, à Madagascar à Sétif au Cameroun et en Côte-d’Ivoire ont été massacrés à l'arme lourde.
De nos jours le rétablissement de façon déguisée du Code de l’indigénat en France arrive par le phénomène de l'immigration venant des pays du tiers-monde. Il est bien évident que les mesures ségrégationnistes ne concernent jamais ni les réfugiés polonais ou roumains, ni maintenant les Britanniques après le Brexit, ni les Ukrainiens, mais les racisés du tiers-monde venus, lors des trente glorieuses à la demande de la France pour la reconstruction du pays après la Seconde Guerre ou les réfugiés dont les pays ont été saccagés par des guerres coloniales injustes.
Initialement, le rétablissement du Code l’indigénat n'est pas imputable à Bruno RETAILLEAU ; il vient de loin par une libération extraordinaire de la parole raciste, notamment à travers le concept "d'identité nationale" sarkozyste et le projet de déchéance de la nationalité de François HOLLANDE, et par des techniques de circulaires insidieuses, scélérates, visant progressivement, comme au temps colonial, de dépouiller les racisés de tous leurs droits fondamentaux d'êtres humains, proclamés par la déclaration de 1789 et celle de 1948, ainsi que la convention européenne des droits de l’Homme. C'est par une simple circulaire en septembre 1986, avait rétabli le visa pour les Africains alors que les conventions de libre circulaire ainsi que celles avec l'Algérie sont encore en vigueur.
Le grand public découvre ce discipline de VILLIERS, à partir de l'affrontement entre Bruno RETAILLEAU et Valérie PRECESSE. Il avait tenté, vainement, alors qu'il était sénateur de faire voter un projet de loi sur l'immigration censuré par le Conseil constitutionnel. Cette bataille juridique fait émerger toutes les idées nauséabondes de Bruno RETAILLEAU, son racisme viscéral. Il voulait donner la carte de dix ans automatiquement aux Britanniques et aux Ukrainiens, mais aussi abolir l'État de droit pour les racisés (remise en cause de l'aide médicale).
Une autre étape majeure fait sortir Bruno RETAILLEAU de l'ombre c'est la dissolution à la Chirac de juin 2024, la forte progression de l'extrême droite, la censure de Michel BARNIER. Il est nommé ministre de l'Intérieur et donc une caution du gouvernement à l'égard de l'extrême droite, devenue le plus important groupe parlementaire. Depuis qu'il est nommé ministre de l’Intérieur Bruno RETAILLEAU a pris encore des circulaires visant à consolider cette mise en place du Code l’indigénat.
Déjà le système de dématérialisation des demandes ou renouvellement de titres de séjour était une grande escroquerie par des refus de rdv, Bruno RETAILLEAU a abrogé la circulaire de Manuel VALLS exigeant 5 années de résidence pour la régularisation en prenant une nouvelle circulaire du 23 janvier 2025, introduisant trois grandes restrictions : la régularisation doit rester exceptionnelle, une durée de sept ans, mais aussi une notion floue de trouble à l'ordre public. Par ailleurs tout refus d'un titre de séjour est automatiquement accompagné d'une obligation de quitter le territoire. La remise du droit du sol, instauré depuis la Révolution arrivé par Mayotte, est accompagnée d'une circulaire entrant en vigueur au 1er janvier 2026 (tests de français renforcés, durcissement des conditions déjà dures). Les déchéances de nationalité dont celle de Kemi SHEBA, nés en France ou des personnes de souche arabe prêtendues être des Frères musulmans, des djihadistes ou dénonçant le génocide à Gaza pleuvent comme jamais auparavant. Des passeports sont annulés avec refus de retour en France. Le regroupement familial n'est pas encore interdit en France comme c'est déjà le cas en Autriche, comme la naturalisation, la transcription des mariages ou des actes de naissance d'enfants de racisés français c'est devenu presque mission impossible.
Bruno RETAILLEAU bien qu'il soit en compétition pour la présidentielle de 2027 contre Moussa DARMANIN le garde des Sceaux ministre de la justice, les deux font bien la paire dans leur projet d'abolir l'État de droit pour les racisés en rétablissant le Code de l’indigénat. Nous sommes dans l'année des 20 ans de l'affaire Bouna et Zied, plus de 70 immigrés sont morts dans des incendies criminels à Paris et 113 jeunes sont morts étouffés par les forces de l’ordre et personne ne réclame une justice plus diligente. On l'a vu tout récemment lors d'un attentat islamophobe d'un jeune tué à 57 coups de couteau, le ministre de l’Intérieur Bruno RETAILLEAU a mis deux jours avant de réagir. Ce qui préoccupe ces ministres, l'exécution pour les courtes peines à l'encontre des racisés là où la classe politique réclame son immunité, la délinquance des mineurs, lorsqu'il ne s'agit pas de leurs enfants. Ce qu'envisage Bruno RETAILLEAU c'est de supprimer l'aide médicale, l'aide juridictionnelle et le droit de se marier pour les sans-papiers, des droits fondamentaux attachés non pas à la nationalité, mais à la qualité de personne humaine.
Ce qui me frappe le plus devant ces graves menaces contre l'État, c'est la passivité ou la grande inconscience des racisés devant les menaces des dangers qui les guettent, par ce système des circulaires rognant progressivement leurs droits fondamentaux de citoyens d'êtres humains d'hommes et faisant des indigènes de la République, des esclaves.
Contrairement à la première génération de racisés qui n'avait pas la nationalité française, ceux qui sont nés ici et avant qu'il ne soit trop tard disposent d'un vote sanction aux municipales de 2026 et aux Présidentielles de 2027.
J'ai été désagréablement surpris que les jeunes préférant parfois brûler les voitures de leurs voisins aient oublié que la résistance à l’oppression est un droit fondamental de l'individu à travers une manifestation pacifique.
No Pasaran !
Paris le 18 mai 2025, par Amadou Bal BA