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«Donald TRUMP, président américain : le retour aux affaires et les menaces pesant gravement sur les libertés, le multilatéralisme, l'État de droit et le bien-vivre ensemble.» par Amadou Bal BA
Donald TRUMP, qui n'est plus à présenter, est un raciste, xénophobe, négrophobe, complotiste, grand prédateur sexuel et homophobe assumé. Dès sa prise de fonction, il a signé 46 «Executive Orders», ou des décrets présidentiels en accord avec lui-même.
Ses 1 500 amis qu'il avait lancés, le 6 janvier 2021, à l'assaut du Capitole pour empêcher la proclamation de la victoire de Joe BIDEN, qui a fait 7 morts, en criant, «il faut pendre Mike PENCE», n'étant, pour lui, que des «otages», ont été amnistiés. Auparavant, il avait voulu envoyer la troupe contre les manifestants dans l’affaire George FLOYD.
Les immigrants sans papiers, venus en Amérique, pays d'opportunité, de liberté et de rêve d'une vie meilleure, là où les Amérindiens avaient jadis été exterminés, seront expulsés massivement avec l'aide de l'Armée. Il a tué le rêve américain en assimilant, abusivement, tous les immigrants à des délinquants «Ils apportent de la drogue, ils apportent le crime, ce sont des violeurs», dit-il. «le rêve américain tel que défini par Donald Trump ne concerne que la seule population blanche et protestante», écrit Romain HURET.
En particulier, un décret de Donald TRUMP envisage de remettre en cause le droit du sol pour les enfants nés même de parents illégaux, en violation du XIVème en vigueur depuis plus de 150 ans. Or, et contrairement à la théorie de la fumeuse théorie coloniale de «la découverte», les vrais Américains, ce sont les Indiens qui ont été massacrés. Défenseur de la cause des Afro-Américains, critique acerbe de la ségrégation raciale et des préjugés aux États-Unis, James BALDWIN a été un critique du cinéma, il aimait, enfant, les films Cow-Boy, et en particulier John WAYNE (1907-1979), ce cow-boy, tueur d’Indiens. L’idée sous-jacente à ces films est de vendre la culture suprémaciste blanche : les Indiens, pourtant les premiers natifs de l’Amérique, seraient des «Sauvages» menaçant les grands conquérants civilisés du Far West, donc ils sont à exterminer. L’Amérique est donc une nation d’immigrants, puisque Donald TRUMP a lui-même des origines polonaises.
L'OMS, selon lui ayant mal géré la pandémie du Covid-19, ne recevra plus de subventions. Exit des accords sur le climat. Les accords de Paris sont dénoncés. «Trump aura beau ériger autour des États-Unis des murs qui montent jusqu'au ciel, sous la forme de droits de douane ou de barrières frontalières, cela n'y fera rien : le pays ne peut s'extirper ni du commerce mondial ni des mouvements migratoires mondiaux. À terme, aucun retour en arrière n'est possible, de même que l'on ne peut pas non plus régresser une fois qu'un certain niveau d'éducation et de rationalisme a été atteint. Le savoir ne se désapprend pas» écrit un journal allemand, «Neue Zürcher Zeitung».
La liste est longue des attentats de Donald TRUMP contre la démocratie et le multilatéralisme ; et ce n'est qu'un début. «Diviser le peuple des États-Unis d'abord, en dressant les riches contre les pauvres, les Blancs contre les minorités, les hommes contre les femmes. Diviser le monde, aussi, armé du glaive de la première puissance économique. Renégociation des droits de douane, accords de libre-échange, partenariats bilatéraux, le dollar américain promet de devenir, encore plus qu'il ne l'était déjà, l'arbitre du capitalisme financiarisé», écrit le journal «l’Humanité».
Pour se rassurer, certains se disent que tout cela ne pourra jamais arriver à la vieille Europe, mère de la démocratie. Erreur tragique ! Le projet, aussi bien en Amérique de Donald TRUMP, qu'avec l'émergence de cette vague de gouvernements populistes en Europe, c'est d'abolir l'État de droit. Déjà Elon MUSK est accusé d’avoir fait un salut nazi. Cette tendance gagne, progressivement, dans de nombreux pays européens dont l'Autriche, en dernière date. Certains individus ont été réifiés, comme au temps de l'esclavage ou de la colonisation, on peut exercer sur elles tout ce qu'on veut. Il suffira seulement de les qualifier d'immigrants, de musulmans ou d'homosexuels, voire d'Algérien, pour leur ôter tous les droits fondamentaux attachés à la dignité humaine (expulsions massives, rejet à la mer par Frontex, refus de donner des rendez-vous en préfecture de personnes en situation régulière pour les faire basculer dans l’illégalité, durée illimitée de rétention des sans-papiers, etc.). Et si «c'était des Hommes ?», avait écrit Primo LEVI ?
Je rappelle que Donald TRUMP avait été invité à Paris lors de l'inauguration de Notre-Dame.
Charles Wade MILLS, dans son livre, «Racial Contract» ou contrat racial, estime que les démocraties occidentales sont des démocraties ethniques, «un privilège de l'homme blanc», précise Jean-Paul SARTRE. Le XXe siècle sera la «Colour Line» ou «ligne de couleur», dit WEB DU BOIS.
James BALDWIN, dont nous venons de célébrer en 2024 le centenaire, plus que jamais d'actualité, est à relire, notamment son «Next Time the Fire» ou la «La prochaine fois le feu», avec une magistrale préface d'Albert MEMMI.
Cependant, à mon sens, rien n'est perdu d'avance. La démocratie, un bien précieux, est un combat de chaque instant. Cela dépendra de chacun d'entre nous, comme en 1940, de refuser le chemin de la honte et du déshonneur, pour dans cette «étrange défaite», suivant Marc BLOCH, pour faire gagner la République et faire tomber tous les clones de Donald TRUMP émergent dans le reste du monde.
Nous combattrons énergiquement ces mauvais vents, cette peste brune qui vient ! «Je vous souhaite de résister à l'enlisement, et l'indifférence aux vertus négatives de notre époque» avait dit, en 1968, lors de ses vœux de Nouvel An, Jacques BREL.
Références bibliographiques
BA (Amadou, Bal) «Donald Trump, le retour du Chaos», Médiapart, 6 novembre 2024 ;
BA (Amadou, Bal) «Raoul PECK. Exterminez ces brutes», Médiapart, 22 janvier 2022 ;
BA (Amadou, Bal) «James Baldwin, la prochaine fois le feu», Médiapart, 22 janvier 2022 ;
BA (Amadou, Bal) «Jean-Paul Sartre, un philosophe anticolonialiste», Médiapart, 14 février 2023 ;
BA (Amadou, Bal) «Albert Memmi (1920-2020), défenseur des dominés», Médiapart, 14 mai 2020 ;
HENNETON (Lauric), Le rêve américain à l’épreuve de Donald Trump, Paris, Vendémiaire, 2020, 315 pages ;
LEVINE (Barry) EL-FAIZY (Monique), Le prédateur Donald Trump et les femmes, Paris, Stock, 2020, 450 pages.
MITCHELL (Frank, N.), La place de Donald Trump dans l’histoire, Paris, Aquillon, 2016, 110 pages ;
PITON (Olivier), Les transgressifs du pouvoir : Emmanuel MACRON et Donald TRUMP, Paris, Plon, 2017, 193 pages ;
TOULOUSE (Anne), Donald TRUMP : l’art de «Trumper», comment la politique de Donald Trump a contaminé le monde, Monaco, éditions du Rocher, 2024, 256 pages ;
VANDAL (Gilles), Donald TRUMP : Fossoyeur de l’Amérique, Paris, Mardaga, 2020, 315 pages.
Paris, le 21 janvier 2025, par Amadou Bal BA
Paris, le 21 janvier 2025, par Amadou Bal BA