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«M. Laurent NUNEZ, nouveau Ministre de l’Intérieur de France et ses très bonnes dispositions, à sa prise de fonctions. Pour un Ordre juste et équitable, et pourvu que cela soit durable et qu’il tienne ses promesses ! Demandons de virer les Préfets fascistes ! Régulariser ceux qui travaillent, et faciliter les démarches des personnes en situation régulière ou voulant accéder à la nationalité française», par Amadou Bal BA
«Une rupture dans la forme ? Oui, certainement. Je n’aurai pas de mots blessants. Je ne vise pas à diviser la société. Il y a des mots que je n’utiliserai pas. Quand vous convoquez le débat sur l’assimilation... Je ne le ferai jamais. L’assimilation, c’est certes un mot qui existe dans le code civil, mais vous renvoyez forcément ça au débat “intégration versus assimilation. Moi, je crois à l’intégration. On s’intègre parce qu’on respecte les règles des valeurs républicaines», dit le nouveau Ministre de l’Intérieur, M. Laurent NUNEZ. Dans sa feuille de route, M. NUNEZ se dit en rupture avec la politique de sécurité de son prédécesseur, Bruno RETAILLEAU, patron de Les Républicains, qui avait empiété sur les fonctions du Ministre des Affaires étrangères, en instrumentalisant la tension avec l’Algérie. Bruno RETAILLEAU, pour sa promotion personnelle, avait donc compromis gravement les intérêts de la France en Algérie. «Je n'instrumentalise pas mon passage au ministère de l’Intérieur. Il faudra forcément qu'il y ait un bougé là-dessus. Il faudra à un moment qu'on reprenne le dialogue avec les Algériens sur les questions de sécurité, d'échanges d'informations» dit M. Laurent NUNEZ.
Le Ministre Laurent NUNEZ, issu d’une famille de pieds-noirs espagnole, né le 19 février 1964, à Bourges, dans le Cher, énarque et haut fonctionnaire, avait été Préfet de Police du 20 juillet 2022 à octobre 2025 en remplacement de Didier LALLEMENT, un préfet ultra-répressif. A la Préfecture de Police, M. NUNES a donné un changement de cap majeur, notamment pour la gestion de différentes manifestations à Paris, mais aussi pour la bonne organisation des J.O de Paris 2024. Discret et efficace, il a assuré le respect de l’ordre public, dans le respect des droits individuels. «Je pars avec la fierté du devoir accompli. Mais je conserve la blessure de l'échec du Stade de France. Certes, ce soir-là, nous avons sauvé des vies mais la réputation du pays a été atteinte. Que le drapeau tricolore ait été sali, est pour moi une douleur et une responsabilité que je dois assumer», dit-il, humblement, à propos d’un match de football perturbé par des resquilleurs.
En matière de traitement des droits des étrangers, M. NUNES, dans ses fonctions de Préfet de police à Paris, est en rupture avec les Préfets de l’Essonne, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine, dans les délais de rendez-vous et de traitement équitable des dossiers. Des Préfets ont pour mission d’appliquer les lois de la République, et non de se servir de leur pouvoir, pour briser ou faire souffrir inutilement les autres. Ces Préfets n’ont pas leur place au sein de l’Etat et devraient être révoqués. On n’est plus du temps de Vichy. Un Préfet peut faire son travail, qui est en lui-même très difficile et délicat, mais sans excès de zèle ou un grand ressentiment.
Il faut se féliciter, après Bruno RETAILLEAU, un homme d’un racisme maladif et décomplexé, l’arrivée de M. Laurent NUNEZ au poste de Ministre de l’Intérieur. Notre ami, Ibis NDIAYE a vanté les qualités humaines et professionnelles du Ministre, Laurent NUNES. «Je confirme. Laurent Nuñez incarne une humanité rare dans l’exercice des responsabilités publiques. Derrière la rigueur du serviteur de l’État, il y a un homme profondément à l’écoute, attentif aux autres et animé par un sens sincère du devoir. Sa bienveillance, son respect de la dignité humaine et sa capacité à comprendre les réalités humaines derrière chaque situation témoignent d’une bonté qui honore sa fonction», dit-il. Cependant, «Il ne faut pas vanter les qualités de la nuit, avant qu’il ne fasse jour» dit un dicton peul. C’est, par conséquent, dans la durée, que l’on évaluera la difficile et délicate mission d’un Ministre de l’Intérieur, dans un contexte grave de montée des forces du Chaos, d’une extrême droite triomphaliste et une grave libération de la parole raciste. «Je suis comme un aveugle ; je ne vois que ce je touche», disait mon arrière-grand-mère, Dourma LY.
Il faut dire que dans le passé, notre pays avait connu des Ministres de l’Intérieur tristement célèbres. Le sinistre Ministre de la Police de Napoléon, Joseph FOUCHé (1759-1820), un homme ambigu et féroce qui avait fortune dans l’esclavage. Resté au pouvoir sous plusieurs régimes politiques : le Directoire (1795-1799), le Consulat et l’Empire (1804-1815), et enfin la Restauration, à partir de 1815, Joseph FOUCHé, né pauvre, franc-maçon, fortement impliqué dans une période sanglante de l’histoire de France, a laissé une mémoire sinistre. D’une grande froideur, il poursuivait tout ce qu’il considère, dans ce conflit entre Révolution et Monarchie, comme étant de la subversion. «La police est une surveillance constante de l’ordre de toutes les parties de la société. Le regard de la police est partout, et presque toujours son action se borne à voir» dit Joseph FOUCHé. Incarnaton de la face noire de la raison d'État, zélé serviteur de l'autoritarisme, le plus odieux visage de l’arbitraire de l’Etat, Joseph FOUCHEé a été qualifié «d’âme de démon, de face de cadavre» par Victor HUGO. Il est né «traître né, misérable intrigant, nature de reptile», écrit Stefan ZWEIG. Il choisit de soutenir le coup d’État du 18 brumaire en se gardant bien d’intervenir ; il a fini par trahi NAPOLEON et s’exiler en Italie. «Nul ne fut sans doute plus haï, détesté et caricaturé, après sa mort. À droite comme à gauche, Fouché dérangeait le siècle qu’il vit naître et qu’il avait pourtant, plus que d’autres, anticipé», écrit Edwy PLENEL, de Médiapart.
Raymond MARCELLIN (1914-2004), avocat, homme politique, a été notamment ministre de l’Intérieur de France, de 1968 à 1974, en un temps troublé de la Guerre froide, mais aussi la grève des étudiants de mai 1968, les étudiants étant considérés comme des agitateurs, des subversifs, à réprimer. Elu député, en 1946, devenu sous-secrétaire d’Etat en 1948, il a occupé plusieurs postes ministériels, avant de devenir Ministre de l’Intérieur. Dans une démarche complotiste, Raymond MARCELLIN estime que la révolte des étudiants, commencée en 1968, viserait à un changement violent de l’ordre constitutionnel, pour faire triompher le communisme. «Le véritable objectif poursuivi est le renversement par la force du gouvernement et la destruction des institutions républicaines et de la démocratie», écrit-il, dans «l’ordre public et les groupes révolutionnaires». Aussi, il a réprimé, très durement, les étudiants de mai 1968. Il a dissout onze organisations considérées comme d’extrême gauche. Infiltrations et répressions, incarnant le retour d’un pouvoir autoritaire, Raymond MARCELLIN a recruté 19 000 policiers supplémentaires, et en raison de son goût de la répression et de la brutalité : «Enfin Fouché, le vrai», avait dit le général de GAULLE. Dans son management de la surveillance, il avait envoyé des plombiers fliquer le Canard enchaîné, en y posant des micros.
D’autres Ministres de l’Intérieur ont marqué l’histoire de France, défavorablement, comme François MITTERRAND (1916-1996), Ministre de l’intérieur et Garde des Sceaux, Ministre de la Justice pendant la Guerre d’Algérie. En effet, Michel ROCARD (1930-2016) l’accuse dans son livre, «Si la Gauche savait», d’avoir envoyé au peloton d’exécution, pas moins de 60 combattants algériens pendant la guerre d’indépendance. «Les Fellaghas, il n’y a qu’à la tuer», disait cyniquement François MITTERRAND. «L’Algérie, c’est la France, et la France ne reconnaîtra pas chez elle d'autre autorité que la sienne.», ajoute-t-il, le 1er décembre 1954. Maurice PAPON (1910-2007), haut fonctionnaire sous le régime de Vichy, Secrétaire général de la Gironde, pour avoir supervisé la déportation de 1.690 juifs, dont 200 enfants, entre 1942 et 1944, finira par être condamné, le 2 avril 1998, à dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l'humanité et 700 000 € d’amende à verser aux victimes. Charles PASQUA (1927-2015), sénateur, ministre de l’intérieur de 1993 à 1995, fondateur du Service d’Action civique (SAC), une organisation d’extrême-droite, qui voulait «terroriser les terroristes», est celui a anéanti, par une simple circulaire, tous les accords de libre circulation avec les pays africains, en instaurant un visa, et une loi sévère sur les étrangers.
Bruno RETAILLEAU, Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur de 2024 à 2025, et président Les Républicains, un Joseph FOUCHé de notre temps, dans son racisme décomplexé et convulsif, que rien ne distingue de l’extrême droite, aura laissé un bilan tristement célèbre. En pleine ascension politique, Bruno RETAILLEAU a explosé en plein vol. Tant mieux pour la République ! C’est lui, dans une grande bassesse, au lieu de demander à certains Préfets, tout simplement d’appliquer les lois de la République, a exigé d’eux de s’acharner, inutilement, bêtement et férocement, sur les racisés, par une série de circulaires scélérates (Trois circulaires durcissement de la régularisation, conditions de nationalité, tests de français). En effet, trois décrets publiés le 30 juillet 2025 et une circulaire publiée le 5 septembre 2025, ont fait triompher une vision ultrasécuritaire, un risque de coup d’Etat digne de Joseph FOUCHé, de mainmise sur l’administration territoriale. «Sa mainmise sur tous les services de l’État dans les territoires nous fait craindre des dérives. Si un gouvernement d’extrême droite arrivait au pouvoir, il aurait tous les outils pour mettre en œuvre ses politiques, par exemple la préférence nationale», dit à Médiapart, Olivier MIFFRED de la C.G.T.
Contrairement à son sinistre prédécesseur, le nouveau Ministre de l’Intérieur, M. Laurent NUNEZ multiplie des déclarations rassurantes. En effet, M. Laurent NUNES a indiqué, fermement, que la remise en cause de l’accord franco-algérien de 1968, n’est plus, de sa part, une question à l’ordre du jour. En effet, l’ancien Ministre de l’Intérieur, Bruno RETAILLEAU, alors que c’est le domaine des affaires, s’était acharné, férocement, contre les Algériens, en les stigmatisant davantage. Il a réclamé plusieurs fois d’abroger l’accord franco-algérien de 1968, alors que la France a conclu de gros contrats avec l’Algérie, (Gaz, livraison d’avions). «Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est leur connerie, pas leurs différences», écrit, «Dans ensemble, c’est tout», Anna GAVALDA.
Loin des calomnies et des stigmatisations des forces du Chaos, dans ses premières déclarations, le ministre, M. Laurent NUNEZ revient aux fondamentaux de la République. «Je ne serai pas le Ministre de l’Intérieur qui fait un lien entre délinquance et immigration. Moi, je poursuis les délinquants. C’est mon job», dit M. Laurent NUNEZ. L’Etat moderne a été bâti autour du concept de la sécurité, avant même la liberté ou l’égalité, sans quoi tout est perdu, et ce serait la raison du plus fort. Il faut appliquer la loi, sans excès, ni faiblesse. Tous, grands comme petits ont grands intérêts à respecter les lois républicains. Cependant, un Etat républicain doit être fondé sur un ordre juste. Celui qui réside dans un autre pays doit se comporter de façon exemplaire. En contrepartie, l’Etat d’accueil, ici la France, doit le traiter de façon digne, en respectant les droits fondamentaux de l’étranger. L’étranger ne tient pas ses droits de sa nationalité, mais de sa qualité d’être humain, de l’universalité des droits de l’Homme, qui ne sont pas à géométrie variable. Ce ne sont pas tous des racailles. «Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité» stipule la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948, de René CASSIN.
Dans cet ordre juste, nous attendons la révocation des préfets ségrégationnistes, mais aussi l'abrogation de ces circulaires séditieuses de Bruno RETAILLEAU notamment celle sur la nationalité, le durcissement des conditions de la régularisation, et le test particulièrement élevé de français, mais aussi que la dématérialisation des titres de séjour soit une occasion de faciliter les démarches administratives, et non pour piéger les étrangers tout en luttant contre la fracture numérique. Et surtout ramener les délais de régularisation des sans-papiers à cinq ans en permettant à ceux qui travaillent, et qui n'ont commis aucune infraction pénale grave, de bien s'intégrer dans la société, en cotisant pour leur retraite. Le préfet de la Seine-Saint-Denis fait partie de ces préfets anti républicains. En effet il a annulé des demandes de régularisation déposées depuis plus de 2 ans qu'il a refusées d'examiner au motif qu'il vient de modifier de son propre chef les règles du jeu. Quand un étranger est convoqué à une commission du titre de séjour pour régulariser il va fouiller dans les poubelles un motif de refus assorti d'une obligation de quitter le territoire. Il incarne l'arbitraire le plus absolu digne des méthodes de Joseph FOUCHÉ. Il doit partir sans délai. OQTF pour le préfet de la Seine-Saint-Denis !
Nous formulons l’ardent vœu, que le Ministre de l’Intérieur, M. Laurent NUNEZ, reste ce qu’il a été, un homme humain et juste, dans l’application de la Loi. Il ne faudrait pas qu’il change dans ses bonnes résolutions.
Plein succès et constance dans ces bonnes orientations du Ministre Laurent NUNZE, qui doivent rester durables, dans le temps ! Nous espérons que les Préfets fascistes seront virés, sans délai.
Références bibliographiques
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Paris, le 21 octobre 2025, par Amadou Bal BA