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«Reconnaissance de la Palestine par la France : Une Solution à deux Etats. L'écrivain israélien Amos OZ et le poète palestinien Mahmoud DARWICH ont été des visionnaires : deux États, Israël et la Palestine vivant en harmonie. Paix, coopération et harmonie !» par Amadou Bal BA
En raison du génocide perpétré par Benyamin BETTANYAHOU sur le peuple affamé et sans défense de la Palestine, le 22 septembre 2025, la France par la voix de son président, Emmanuel MACRON, a pris une décision historique de reconnaître la Palestine «Le temps est venu. C’est pourquoi, fidèle à l’engagement historique de mon pays au Proche-Orient, pour la paix entre le peuple israélien et le peuple palestinien, je déclare que la France reconnaît aujourd’hui l’Etat de Palestine. Cette reconnaissance est une manière d’affirmer que le peuple palestinien n’est pas un peuple en trop. Qu’il est au contraire ce peuple qui ne dit jamais adieu à rien, pour parler avec Mahmoud Darwich. un peuple fort de son Histoire, de son enracinement, de sa dignité. Le temps de la paix est venu, car nous sommes à quelques instants de ne plus pouvoir la saisir. le temps est venu d’arrêter la guerre, les bombardements à Gaza, les massacres des populations en fuite. Le temps de la paix est venu, car nous sommes à quelques instants de ne plus pouvoir la saisir. En 1947, cette Assemblée décidait du partage de la Palestine mandataire entre deux Etats, l’un juif et l’autre arabe, et reconnaissait ainsi le droit de chacun à l’autodétermination. La communauté internationale consacrait là l’Etat d’Israël. La promesse d’un Etat arabe, elle, reste, jusqu’à ce jour, inachevée.», dit le président MACRON.
Plusieurs Etats reconnaissent, enfin, un Etat palestinien, dont la Grande-Bretagne, le Canada et l’Australie. En mai 2024, l'Irlande, l'Espagne et la Norvège, la Slovénie et l'Arménie, mais aussi l’Amérique du Sud et un bon nombre de pays africains, avaient déjà reconnu la Palestine. 149 Etats, sur les 193 membres de l’ONU, ont déjà franchi le Rubicon.
En France, il faudrait rendre hommage à l'action courageuse, constante et résolue de Jean-Luc MÉLENCHON de la France Insoumise. En dépit des menaces, calomnies et insultes, il a toujours défendu, fermement et courageusement, contre vents et marées, le droit à la vie à la liberté et à la dignité du peuple palestinien. Sa main, devant ces graves injustices, ces massacres, crimes de guerre et contre l'humanité, là où certains détournaient le regard, n'a jamais tremblé. Chapeau M MÉLENCHON !
Je salue aussi la déclaration très courageuse, de Olivier FAURE, Premier secrétaire du Parti socialiste, et son initiative de mettre un drapeau palestinien, sur le fronton de chaque mairie. Les insultes de l’extrême droite israélienne génocidaire ont fusé, mais Olivier FAURE a maintenu de cette proposition plaçant le combattant du droit de chacun à la vie, au cœur du combat républicain et citoyen. Je dis souvent que Un égale Un. Il n’y a pas de dignité humaine à géométrie variable. Aussi bien pour le Juif que pour le Palestinien, les droits de l’Homme ne devraient pas être saucissonnés. 1200 Israéliens ont été abattus dans l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 et le génocidaire, Benyamin NETTENHAOU a liquidé et affamé plus de 70 000 Palestiniens civils, femmes enfants ou journalistes. «Rien ne justifie plus la poursuite de la guerre à Gaza. Tout commande au contraire de la mettre en place maintenant, pour sauver des vies. Depuis deux ans, c’est la vie de l’autre qui est niée. Nous le disons depuis le premier jour de la guerre à Gaza : une vie vaut une vie. Et notre devoir à tous est de protéger les uns et les autres, devoir indivisible, comme l’est notre humanité commune.», dit le président Emmanuel MACRON.
Figure du Christ, la poésie de Mahmoud DARWICH est un chant de la Palestine éternelle, un peuple qui ne va pas disparaître du fait des injustices. «Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie : sur cette terre, se tient la maîtresse de la terre, mère des préludes et des épilogues. On l'appelait Palestine. On l'appelle désormais Palestine. Ma Dame, je mérite la vie, car tu es ma Dame», écrit-il dans «La terre nous est étroite». Soldat et poète, Mahmoud DARWICH est un militant de la Renaissance du peuple palestinien, de son droit inaliénable à une patrie. «Aucun peuple n’a vécu sans poésie. Le peuple palestinien, peut-être plus que tout autre peuple, a mêlé la poésie à la lutte pour la survie, au combat militaire, à la résistance. C’est ce qui explique que la poésie palestinienne est d’abord un outil de combat qui se soucie peu des modes littéraires», écrit Tahar BEN JELLOUN, en janvier 1978, dans «Le Monde diplomatique». La poésie de résistance de Mahmoud DARWICH, une mémoire éternelle contre l’oubli, l’indifférence ou le mépris, signifie que le peuple palestinien, conçu sous une forme métaphorique, même enseveli sous les bombes à Gaza, ne mourra jamais.
Le poète national palestinien, Mahmoud DARWICH (1941-2008), à travers sa littérature, a été toujours sa vie, à travers sa littérature, persuadé que le peuple palestinien, retrouvera un jour, sa liberté. «Je crierai dans ma solitude, non pour réveiller ceux qui dorment, mais pour que mon cri me réveille de mon imaginaire captive !» écrit Mahmoud DARWICH, dans «La terre nous est étroite». Son peuple est errant depuis la Nakba ou la catastrophe de 1948. «Ma patrie est une valise, ma valise, ma patrie», rajoute-t-il, dans «Nous choisirons Sophocle».
Cette reconnaissance de la Palestine est aussi une victoire de l’écrivain israélien, Amos OZ, qui s’est toujours battu pour deux Etats vivants en harmonie. L’extrême droite israélienne l’avait considéré comme un traître. «Moi aussi, j'ai une vérité absolue. Je suis convaincu qu'il est toujours mauvais de faire souffrir quelqu'un. Si je devais résumer les dix commandements en un seul commandement, je dirais absolument : n’infliger de douleur à personne. C’est la pierre angulaire de ma philosophie de vie. Le reste est relatif», écrit Amos OZ, un écrivain israélien, un exceptionnel humaniste et militant de la paix, pour deux États : la Palestine et Israël, un théoricien littéraire des familles malheureuses. «Nous ne sommes pas une famille malheureuse, mais deux familles malheureuses ; ce conflit n’est pas un film hollywoodien à fin heureuse, mais une tragédie, avec deux injustices, et non une. Se séparer peut seul donner une chance de devenir de bons voisins. Le droit d’exister ne vaut que s’il est reconnu par l’autre» écrit Amos OZ. Militant inguérissable de la réconciliation, Amos OZ disait qu’il avait deux stylos, l’un pour la littérature, l’autre pour son engagement au service de la paix. Habité par l’Espérance, il était lucide dans sa recherche d’une paix durable «Tout le pouvoir du monde serait impuissant à faire du fanatique un modéré. Tels sont les problèmes existentiels de l’État d’Israël : convertir un ennemi en amant, un fanatique en tolérant, un vengeur en allié» écrit dans «Judas». Amos OZ est, sans doute, le grand écrivain israélien de tous les temps ; il aurait pu décrocher les prix Nobel de la Paix, mais aussi de Littérature, n'eût été son engagement fortement marqué à gauche, et, en particulier, son combat pour deux États : Israël et la Palestine vivant en paix. La langue littéraire d'Amos OZ, rocailleuse et poétique, est celle d'un hébreu classique, avec une connaissance approfondie de la bible et du Talmud, ainsi qu'un sens aigu de l'humour. «Sa patrie, ce sont les mots d’une langue née au même siècle que lui – née ou plutôt ressuscitée, après dix-sept siècles de sommeil. Leur sonorité rude, presque râpeuse, la syntaxe compacte et riche en nuances qui les réunit dans le giron de l’hébreu, dont il est sans doute l’écrivain vivant le plus célèbre», écrit Raphaëlle REROLLE. Les Juifs après l’Égypte, éparpillés, à travers le monde, n’avaient plus de patrie. En raison de la Shoah, les Occidentaux dans leur grande culpabilité, face à l’horreur de ce crime contre l’Humanité, ont accepté de créer une patrie, pour eux, sur un territoire, où vivaient, bien avant l’Empire ottoman, des Palestiniens. Dans cet affrontement entre les camps ; chacun des persécutés veut devenir le bourreau de l’autre : «La tragédie de l’humanité n’est pas que les persécutés et les opprimés aspirent à s’affranchir, à lever la tête. Non. Le pire est que les opprimés rêvent de devenir les bourreaux de ceux qui les oppriment. L’opprimé aspire à opprimer. L’esclave à devenir le maître», écrit-il dans «Judas».
«De même que le feu n'était pas le feu et qu'il est impossible de sécher l'eau avec de l'eau, on ne peut pas éliminer la violence par la violence», dit Léon TOLSTOI. Juif laïque et en guerre tous les fanatismes d’où qu’ils viennent, Amos OZ considère que «Le mal n'est pas à notre porte, il rôde en chacun de nous, parfois habilement déguisé par l'idéalisme et la piété religieuse» dit-il. Or, les démocraties occidentales, avec leur prétention sélective, indécente et mensongère, de représenter, à elles seules, «la civilisation» et «le monde libre» et «les Lumières», dans une grande cécité, insensible à la grande, permanente et immense souffrance humaine de toutes les parties, sûres de leur puissance financière et de leur suprématie technologique, dans une cruauté légendaire depuis les temps de l’esclavage et de la colonisation, de grandes guerres mondiales et locales, en accord avec elles-mêmes pour leur droit à tout régenter, dans un grand aveuglement, foncent joyeusement dans le mur, à coups de canons et de milliards, semant la mort et la désolation, dans une sorte de jubilation indécente. Or, ce long et interminable conflit israélo-arabe depuis 75 ans, une boucherie sans nom, ne va pas s’arrêter à cet affrontement meurtrier entre Juifs et Palestiniens ; il risque même de s’internationaliser, et donc de menacer, un peu plus, gravement la paix mondiale. Si la guerre, à elle seule, pouvait tout résoudre, de façon instantanée, ce différend entre Juifs et Palestiniens, on l’aurait su, depuis longtemps. Dans les relations internationales, nous avons besoin, non pas de servitude ou de soumission, de violence ou de prédation, mais plus que jamais, de paix, de fraternité, de justice et de coopération, le seul chemin viable pouvant assurer la sécurité et le bien-être de tous. «Ouvrière sans yeux, Pénélope imbécile, Berceuse du chaos où le néant oscille, Guerre, ô guerre occupée au choc des escadrons, toute pleine du bruit furieux des clairons, Ô buveuse de sang, qui, farouche, flétrie, hideuse, entraîne l’homme en cette ivrognerie, Nuée où le destin se déforme, où Dieu fuit, où flotte une clarté plus noire que la nuit, Folle immense, de vent et de foudres armées, A quoi sers-tu, géante, à quoi sers-tu, fumée. Si tes écroulements reconstruisent le mal», écrivait déjà Victor HUGO (1802-1885) sur l’absurdité de la guerre.
La stratégie de l’extrême droite israélienne, avec la grande complicité et complaisance des Occidentaux, est claire depuis 77 ans, expulser les Palestiniens de leur pays qui y sont présents depuis au moins l’Empire ottoman, refuser d’appliquer les résolutions des Nations, et surtout maintenant, instaurer un blocus afin de les contraindre, par la faim et la maladie, de s’exiler. «L’objectif politique de Benjamin NETANYAHOU et de son gouvernement, c’est la déportation de la population de Gaza ; ce qui est la marque d’un nettoyage territorial. Les Européens le savent parfaitement, et ils sont là avec des sabres de bois», dit Dominique de VILLEPIN. A chaque distribution d’aide humanitaire, c’est la grande bagarre et des blessés. Pourtant, c’est le blocage, il n’y a aucune victoire totale de l’un des camps sur l’autre. En effet, depuis 1948, Juifs et Arabes se massacrent joyeusement, à chaque fois l'extrême droite israélienne prétend éradiquer les combattants palestiniens. Les Palestiniens, de leur côté, attaquent et perdent le combat à chaque fois. Je souscris totalement à cette proposition de l'écrivain, Israélien, Amos OZ, deux États, israélien et palestinien qui vivent ensemble. C'est possible. Aux yeux de l’extrême droite israélienne, celui qui parle de paix ne serait que Judas, un «traître» à la cause du sionisme. C'est quoi être un traître quand on appelle à la paix entre Palestiniens et Juifs ? Abraham LINCOLN (1809-1865), du point de vue des sudistes esclavagistes, était un traître et a été assassiné. Le Mahatma GANDHI (1869-1948), apôtre de la paix, qui envisageait un État uni entre Indiens et Pakistanais, est tué par un extrémiste hindou. Charles de GAULLE (1890-1970), pour les colonialistes et partisans de l'Algérie française, a failli perdre la vie lors de l'attentat du Petit Clamart. L’Égyptien, Anouar EL-SADATE (1918-1981) assassiné par sa garde, comme les israéliens, Menahem BÉGUIN (1913-1992) ou Yitzhak RABIN (1922-1995), ont été assassinés pour être avoir eu le courage et la lucidité de prendre le seul chemin qui vaille, celui de la négociation pour la paix. Auparavant, le compte suédois, représentant des Nations Unies, Folke BERNADOTTE (1895-1948), celui qui avait fait libérer 15 000 prisonniers de camps de concentration, est assassiné par un extrémiste juif, Lehi, le 17 septembre 1948, à Jérusalem. BERNADOTTE avait eu l’audace de proposer un État juif, un État arabe et une zone internationale. On ne fait pas la paix avec ses ennemis, mais non avec ses amis. Voilà depuis 77 ans que dure cette guerre entre Israéliens et Palestiniens avec de nombreux morts, blessés et déplacés, aucun camp n'ayant réussi à anéantir l'autre ; les faucons ne connaissent que le discours de la haine et de la violence ; ils réclament encore du sang et des larmes.
Compte tenu du génocide en cours et perpétré par Benyamin NENTANYOU, de l’extrême, tous les démocrates devraient soutenir la gauche israélienne, le Parti travailliste, et les nombreux mouvements de la paix, pour une paix définitive, un bien-vivre ensemble. Je crois que la paix sera bénéfique, non seulement pour les Palestiniens qui souffrent depuis la Nakba ou la catastrophe de 1948, mais aussi, et surtout, pour le vaillant et ingénieux peuple israélien, en guerre depuis 77 ans, épuisé et ne songeant qu’à l’exil. Par conséquent, il est temps pour une paix des braves, de déposer les armes, pour un bien-vivre ensemble et une coopération avantageuse avec tous.
Israël doit être soutenu, dans sa sécurité et son indépendance, mais ce pays ne devrait jamais être confondu avec l’extrême droite haineuse, brutale et génocidaire de NETTENHAYOU. Je rappelle que, parmi les 9 millions d'Israéliens, 3 millions d'Arabes ont la nationalité israélienne et aussi beaucoup de Juifs progressistes, dont le mouvement «la Paix maintenant», réclament de négocier, de déposer les armes. «De même que le feu n'était pas le feu et qu'il est impossible de sécher l'eau avec de l'eau, on ne peut pas éliminer la violence par la violence», dit Léon TOLSTOI. Juif laïque et en guerre tous les fanatismes d’où qu’ils viennent, Amos OZ considère que «Le mal n'est pas à notre porte, il rôde en chacun de nous, parfois habilement déguisé par l'idéalisme et la piété religieuse» dit-il. «La paix n'est pas seulement possible, elle est inévitable, parce que nous n'avons nulle part ailleurs où aller et les Palestiniens non plus», disait, Amos OZ, en septembre 2016 lors de l'éloge funèbre de son ami Simon PÈRES (1923-2016), prix Nobel de la Paix.
Références bibliographiques
BA (Amadou, Bal) «Gaza : stop au génocide de Benyamin NETTENYAHOU, pour deux Etats vivant en paix !», Médiapart, 30 mai 2025 ;
BA (Amadou, Bal) «Mahmoud Darwich, poète national de Palestine», Médiapart, 25 novembre 2023 ;
BA (Amadou, Bal) «Amos OZ, écrivain israélien pacifiste: militant pour deux Etats : Israël et la Palestine», Médiapart, 23 octobre 2023 ;
BA (Amadou, Bal) «Léon TOLSTOI, écrivain humaniste et pacifique», Médiapart, 4 décembre 2023.
Paris, le 22 septembre 2025, par Amadou Bal BA