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A 82 ans, victime d'un A.V.C et paralysé, Abdelaziz BOUTEFLIKA, président de l'Algérie depuis le 27 avril 1999, est tenté par un 5ème mandat. Depuis deux semaines des manifestations spontanées, à l'approche du 18 avril 2019, font tache d'huile dans le pays. Dans la capitale où les manifestations sont interdites depuis 2001, les Algériens scandent qu’ils ne veulent plus, ni de Abdelaziz BOUTEFLIKA, ni de son frère Saïd, qui tire les ficelles.
Peuple guerrier et fier, l'Algérie a conquis son indépendance de très haute lutte. Dès le 8 mai 1945, à Sétif ils s'étaient levés contre le système colonial avec plus de 40 000 morts. Et voilà que l'indépendance durement acquise a d'abord failli être confisquée par des fondamentalistes dans les années 90. A Paris 2, nous avions monté depuis les années 80 une association appelée INTERCAPA, qui avait fait régulariser de nombreux réfugiés Algériens.
Initialement caution morale, pour écarter le danger islamiste, Abdelaziz BOUTEFLIKA s'est incrusté, durablement. Il est devenu un lourd fardeau et une menace pour la démocratie. En effet, le Front de Libération National (F.L.N.) qui avait consenti au multipartisme après la révolte de la jeunesse, à installer aux commandes de ce pays riche en gaz, un homme manifestement atteint par la maladie et qui veut se représenter pour la 5ème fois sur un fauteuil roulant. On se rend compte avec effroi que l'indépendance algérienne a été trahie par la caste des dignitaires militaires et l'oligarchie du F.L.N.
Après tant de morts et de sacrifices pour cette guerre d'indépendance : tout cela pour cela ? L'Afrique et l'Algérie méritent mieux que ces régimes monarchiques et dynastiques qui pillent, sans aucune conscience, nos richesses. L'Afrique, continent riche de ses populations et de ses matières premières, doit retrouver sa souveraineté, sa liberté et sa dignité.
L'Algérie a toujours été solidaire avec les peuples africains en lutte. Cet appui a été appréciable notamment dans la lutte contre l'Apartheid.
Aujourd’hui, c'est nous qui témoignons notre grande et indéfectible solidarité avec les Algériens qui se sont levés pour une démocratie réelle et vivante, au service du bien-être de tous !
Paris, le 23 février 2019, par M. Amadou Bal BA.