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Billet de blog 26 janvier 2025

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"AIDEMA 19, 25 ans, aide démarches administratives" Amadou Bal BA

AIDEMA 19, association aide aux démarches administratives, dans le 19e ardt, fête ses 25 ans. Cette initiative du bien-vivre ensemble, de solidarité, de fraternité et de fraternité, vient de loin. Dans un contexte de montée des populismes, de la xénophobie et du racisme décomplexé, AIDEMA a du boulot !

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«L'association AIDEMA 19, aide aux démarches administratives, dans le 19e arrondissement, fête ses 25 ans. Cette initiative du bien-vivre ensemble, de solidarité, de fraternité et de fraternité, qui vient de très loin, reste plus que jamais pertinente, dans un contexte de montée des populismes, de la xénophobie, du racisme» par Amadou Bal BA -

François BECHIEAU, adjoint au maire du XIXe arrondissement de Paris, en charge de la vie associative, présent à ce 25e anniversaire d'AIDEMA, a tenu rappeler les engagements de la ville de Paris, et spécialement de François DAGNAUD, maire du XIXe, un arrondissement jeune et multicolore, pour la solidarité, la fraternité et le bien-vivre ensemble. Un hommage a été rendu à Roger MADEC (1950-2024), sénateur et ancien maire du XIXe arrondissement, récemment disparu. «Nous avons en commun (avec Aidema 19), des combats pour une République fraternelle et solidaire, qui intègre tout le monde, et surtout, n’exclut personne, et surtout pas en fonction de la couleur de peau, en fonction des origines, qu’elles soient ethniques, culturelles, socio-professionnelles ou autres. L’association AIDEMA s’inscrit dans ces orientations. La mairie accompagnera ceux qui souhaitent maîtriser la langue française, pour mieux s’intégrer, et vivre dignement en France. Il y a aussi l’inclusion numérique qu’il faudrait prendre en considération. Bienvenue, chez vous à l’association Aidéma 19, pour un XIXe toujours fraternel et solidaire !», dit M. François BECHIEAU.

Xavier PERRON, président de l’association, AIDEMA 19, entouré de son équipe mobilisée et désintéressée, a rappelé que les bénévoles «ont traduit une valeur commune, le souci d’autrui et au-delà, le souci du Bien commun. Je tiens à exprimer notre gratitude, à la Mairie du XIXe, pour les locaux et les matériels mis à notre disposition à la Maison des associations, et qui nous permet d’exercer nos activités dans les meilleures conditions. D’autres associations sont moins bien loties que Aidema. Notre association est un lieu d’accueil de toutes les personnes rencontrant des difficultés, par rapport à l’écrit ou l’expression orale de langue française. Ces personnes sont de toutes les origines, dont une Américaine d’origine cheyenne. Je voudrais remercier la présence de maître Amadou Bal BA, membre fondateur d’Aidéma 19.», dit M. Xavier PERRON.

Quant à moi, mon engagement, pour le bien-vivre ensemble, une problématique générale de toutes mes recherches, en vue, notamment, de l’aide aux démarches administratives, ainsi que la régularisation des sans-papiers, remonte aux années du  président Valéry Giscard d’Estaing (1926-2020). C’est une époque marquée par l’arrêt officiel de l’immigration, mais la France avait encore besoin d’une importante main-d’œuvre peu qualifiée, résidant essentiellement dans des foyers de travailleurs immigrés ou dans des habitats insalubres. En particulier, sous GISCARD, la fameuse loi dite «sécurité et liberté», autorisait, à tout moment et sans conditions, des contrôles d’identité au faciès, ainsi que des palpations. En raison des retraits massifs de titres de séjour, notre association INTERCAPA, avait obtenu du doyen Claude-Albert COLLIARD (1913-1990), de la Sorbonne, une permanence d’aide et d’assistance aux étrangers à la Place du Panthéon. INTERCAPA sera encore plus actif quand François MITTERRAND (1916-1996) est arrivé au pouvoir, le 10 mai 1981, et a pris une mesure de régulation salutaire. Il avait aussi instauré la carte de 10 ans, ainsi que la régularisation par le mariage, après 6 mois de résidence commune, un délai maintenant porté à 4 ans. Cependant, François MITTERRAND n’avait pas honoré sa promesse de droit de vote des étrangers aux élections locales. François HOLLANDE s’y était engagé également, et en dépit d’une majorité à l’Assemblée nationale et au Sénat, pour la Gauche, un fait sans précédent sous la Ve République, a reculé, en proposant un projet de déchéance de la nationalité française. «Le changement, c’est maintenant», disait-il. En effet, le changement est arrivé, mais pas celui qu’on attendait, notamment à travers son protégé Emmanuel MACRON, qui fait du LE PEN, sans LE PEN, à travers Bruno ROTAILLEAU et Moussa DARMANIN.

Par ailleurs, et avant l’arrivée de la Gauche au pouvoir à Paris, en 2001, il y avait dans notre belle capitale, plus de 1 200 squats ou habitats insalubres, essentiellement occupés par des Africains, qui ont payé le prix fort. Pour les expulser de ces logements, les propriétaires avaient une technique imparable : un bidon d’essence, une véritable permission de tuer, et des vies sont parties en fumée. Ainsi, rien que pour l’année 2005, trois incendies, sans aucune enquête sérieuse, ont causé une cinquantaine de morts et de blessés à Paris. Tout avait démarré, auparavant, en août 1976, sous GISCARD, un incendie, à la rue Rochefoucault, avait fait 13 morts, des travailleurs immigrés. Puis cela a continué : le 26 août 2005, 17 morts, dont 14 enfants au boulevard Vincent Auriol à Paris 13e, et le 29 août 2005, 7 morts rue du Roi-Doré, dans le Marais  ; le 14 avril 2011 à Ménilmontant 5 morts et 57 blessés ; le 2 septembre 2015, rue Myrha, à Paris 18e, 8 morts dont 2 enfants. La Ville de Paris, sous l’exceptionnel maire, Bertrand DELANOE, a fait disparaître tous ces squats de la honte et des crimes impunis des marchands de sommeil.

Ayant longtemps résidé au Quartier Latin, dans le 5e, quand je suis arrivé dans le XIXe arrondissement, en octobre 1995, la situation des Africains était encore plus préoccupante, par la concentration de foyers de travailleurs immigrés, de logements sociaux, et il y avait encore de nombreux squats, occupés par des sans-papiers, notamment à la rue Petit. Aussi, et mon ami, Georges GAZEILLE (Voir mon article, 24 avril 2019) que j’avais rencontré au sein de notre association INTERPACA, à la Sorbonne, nous avons sollicité de la mairie du XIXe arrondissement, une permanence. Une élue nous dit, tout de go «Cela me gêne qu’on reçoive des étrangers à la Mairie, cela va renforcer le Front national». C’est une élue des Verts, Isabelle, qui nous a prêté, momentanément, son bureau, pour des permanences, le samedi matin. Quand cette élue a démissionné, pour aller aux Lilas, c’est le député, Jean-Christophe CAMBADELIS, qui, non seulement, a prêté son bureau, mais aussi a mobilisé ses deux secrétaires pour organiser nos rendez-vous. J’ajouterais aussi, contrairement à Daniel VAILLANT, quand il était ministre de l’Intérieur de Lionel JOSPIN, qui avait refusé toute intervention, en vue d’une régularisation exceptionnelle dûment motivée, le député Jean-Christophe CAMBADELIS a été d’un soutien hautement appréciable. C’est l’occasion de lui adresser toute notre profonde reconnaissance et gratitude.

Dans le cadre du projet municipal d’une Maison des Associations, pour le mandat 2001 à 2008, avec Mme Edith FAURE-MURET et Georges GAZEILLES, nous avons fondé une association d’aide aux démarches administratives, dans le XIXe. Élu conseiller municipal dans le XIXe arrondissement, de 2001 à 2008, j’ai tenu des permanences le samedi matin, de 9 h à 16h, dans les locaux de l’ancien commissariat de Police que j’ai inaugurés. Le maire, Roger MADEC (Voir mon article, Médiapart, 13 décembre 2024) et son adjoint, François DAGNAUD, avaient mis à disposition, le secrétariat des élus, pour mes rdv.

L’association AIDEMA existe depuis 25 ans, et a eu des locaux à la Maison des associations, depuis septembre 2005. L’association AIDEMA, comme pour tous les grands humanistes défendant les étrangers, est composée essentiellement de Blancs, les racisés s’étant, souvent curieusement, désintéressés à cette question qui les concerne. Dans ce contexte de montée d’un racisme décomplexé AIDEMA, comme toutes les associations humanitaires, ont, plus que jamais, du pain sur la planche. Je sais que bien des gens, à juste titre, tapent sans retenue sur le retour de Donald TRUMP (Voir mon article, Médiapart, 6 nov 2024, 21 janvier 2025), qui envisage de remettre en cause le droit du sol, et procéder à des expulsions massives. Cependant, depuis le BREXIT, le vote le 9 mai 2024 du Pacte européen (examen des demandes d’asile à la frontière, extension de la durée de rétention, des forces supplémentaires de Frontex pour rejeter à la mer des immigrés, mais aussi expulsion vers des pays tiers), de nombreux gouvernements xénophobes ont pris le pouvoir, mettant fin au cosmopolitisme européen, au patriotisme constitutionnel de Jürgen HABERMAS, après la Deuxième guerre mondiale (Voir Médiapart, 11 avril 2024). Les racisés sont devenus les Juifs d’Europe.

En France, l’ambition des forces du Chaos de mettre fin à l’Etat de droit pour les racisés, en restaurant le Code de l’Indigénat. Le projet de loi de Bruno ROTAILLEAU, retoqué à l’époque par le Constitutionnel (Voir Médiapart, 25 janvier 2024), est réintroduit, très insidieusement, en violation du droit, par toute une série de circulaires, dont la dernière est encore plus répressive que celle du grand humaniste Manuel VALLS.

La situation des immigrés ou parfois des Français issus de l’immigration, l’Algérien, le musulman, sont devenus des têtes de turc, avec des déchéances de la nationalité récurrents et devenus massifs. Pour les personnes en situation régulière, la dématérialisation de la gestion des titres de séjour, censée améliorer les choses, est devenue une façon très déguisée, mais assumée par le gouvernement, de faire basculer ces personnes en situation régulière, sans aucun récépissé d’attente de renouvellement de leurs papiers, dans l’illégalité. Si on intente un référé, l’étranger, privé de ses papiers du fait de l’Administration, perdant ses allocations familiales, son logement et son travail, le juge administratif estime, malgré tout, qu’aucune urgence n’a été démontrée. En conséquence, l’étranger non satisfait de cette ordonnance, devrait intenter un pourvoi en cassation devant le Conseil d’Etat, avec des avocats, dont les honoraires sont entre 4000 et 6000 €. Un vrai déni de justice !

Dans ce contexte de xénophobie, de négrophobie et d’islamophobie, de racisme décomplexé, et de stigmatisation des associations d’étrangers, avec une diminution ou une suppression de leurs subventions aux associations humanitaires considérées comme séparatistes, les élections municipales de 2026, placées avant les présidentielles de 2027, seront un grand moment, pour défendre la République et le bien-vivre ensemble. Paris, en dépit de l’avancée des forces du Chaos, est resté un espace antifasciste, de défense des valeurs républicaines.

Références

BA (Amadou Bal), «Georges Gazeilles (1923-2018), une vie au service des autres», Médiapart, 24 avril 2019 ;

BA (Amadou, Bal), «Roger MADEC (1950-2024), un maire bâtisseur du XIXe arrondissement», Médiapart, 13 décembre 2024 ;

BA (Amadou, Bal) «François Mitterrand, 40 ans après le 10 mai 1981», Médiapart, 8 janvier 2021 ;

BA (Amadou, Bal) «Donald Trump, un retour plein de menaces pour les libertés», Médiapart, 21 janvier 2025 ;

BA (Amadou, Bal), «Vers une Europe identitaire : Son Pacte migratoire», Médiapart, 11 avril 2024 ;

BA (Amadou, Bal) «Donald Trump, le retour du Chaos», Médiapart, 6 novembre 2024 ;

BA (Amadou, Bal), «Le Conseil constitutionnel censure la loi sur les étrangers», Médiapart, 25 janvier 2024 ;

BA  (Amadou, Bal) «Abroger le Code indigénat», Médiapart, 7 mai 2022 ;

BA  (Amadou, Bal) «Le président Emmanuel Macron et son Code indigénat», Médiapart, 5 février 2021 ;

LEVI (Primo), Si c’est un Homme, traduit par Martine Schruoffeneger, Paris, Julliard, 1988, 213 pages.

Paris, le 25 janvier 2025, par Amadou Bal BA -

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