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Billet de blog 28 février 2022

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"Simone de BEAUVOIR anticonformiste" par Amadou Bal BA

Simone de BEAUVOIR (1908-1986), une Femme anticonformiste, antiraciste et solidaire avec les colonisés, interpelle, plus que jamais, dans cette Harmonie du monde, menaçée par les forces du Chaos. "Parler, c'est agir" disait-elle. Alors dénonçons l'intolérance, les mensonges et toutes ces forfaitures menaçant la Paix, la Liberté et la Fraternité.

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«Simone de BEAUVOIR (1908-1986), une Femme anticonformiste, antiraciste et solidaire avec les colonisés» par Amadou Bal BA - 

Femme rebelle, Simone de BEAUVOIR, dans son exigence de Vérité, toute sa vie a dénoncé les forfaitures, les faux-semblants : «Dissiper les mystifications, dire la vérité, c'est un des buts que j'ai le plus obstinément poursuivis à travers mes livres. Cet entêtement a ses racines dans mon enfance ; je haïssais ce que nous appelions ma sœur et moi la «bêtise» : une manière d'étouffer la vie et ses joies sous des préjugés, des routines, des faux-semblants, des consignes creuses. J'ai voulu échapper à cette oppression, je me suis promis de la dénoncer» écrit-elle dans «Tout compte fait». Par un raccourci saisissant, on a voulu, d'une façon sélective, ramener la pensée de Simone de BEAUVOIR exclusivement à son noble combat pour l'émancipation de la Femme. En réalité, cette exceptionnelle combattante et anticonformiste avait déjà établi une solide relation entre le statut des femmes, la lutte des Afro-américains pour les droits civiques et l'aspiration à la liberté et à la dignité des peuples colonisés. «Beauvoir avait dépassé, au long de sa vie, les notions de classe, de religion, de race, de sexe, de nation, elle était devenue l'un des écrivains les plus tolérants, des plus ouverts aux besoins, aux sensibilités des autres» écrivent Claude FRANCIS et Fernande GONTIER.

Les femmes, en raison de leur sexe, les racisés et les colonisés, pour leur couleur ou leurs origines, ou les personnes âgées, sont victimes d’un même préjugé : un regard déformé de l’autre, une indifférence ou un mépris de tout ce qui ne nous ressemble pas. «On ne naît pas femme : on le devient. Aucun destin biologique, psychique, économique ne définit la figure que revêt au sein de la société la femelle humaine ; c'est l'ensemble de la civilisation qui élabore ce produit intermédiaire entre le mâle et le castrat qu'on qualifie de féminin. Seule la médiation d'autrui peut constituer un individu comme un Autre» écrit Simone de BEAUVOIR, dans le «Deuxième sexe». En effet, dans cet ouvrage, Simone de BEAUVOIR prône l’émancipation de la femme, possible uniquement par l’acquisition de son autonomie. Elle dénonce ainsi une société qui aliène la gent féminine et de laquelle il faut se soustraire pour atteindre la liberté.

En fait, en 1947, c’est lors de son voyage de quatre mois aux Etats-Unis, que Simone de BEAUVOIR découvre la ségrégation raciale à l’encontre des Noirs ; ils avaient combattu en Europe pour la liberté, mais rentrés chez eux, les Noirs sont réduits à l’esclavage : «Les Américains qui viennent à Paris s’étonnent d’y voir tant de Blanches en compagnie de Noirs. À New York, Simone de Beauvoir se promenant avec Richard Wright, se fait rappeler à l’ordre par une vieille dame» écrit Frantz FANON, dans «Peaux noires, masques blancs». De cette expérience américaine, Simone de BEAUVOIR en tirera, en 1954, un ouvrage «L’Amérique au jour le jour», dédié à Ellen et Richard WRIGHT (voir mon article). La démocratie américaine est un «contrat racial» au sens où l’entend Charles Wade MILLS (1951-2021), fait de dureté et d’inégalités sociales, ainsi que de discriminations raciales à l’encontre des Noirs, sans égalité de conditions et de chances, quelque chose d’illégitime, une forme de continuité de l’esclavage. Les Sudistes, plein de préjugés, se basant sur la boite crânienne des Noirs, la dimension de leurs organes génitaux, ainsi que leur manque de culture, leur paresse et propension à voler et à mentir, estiment qu’ils seraient de race inférieure. «La hautaine nation américaine, oblige le Noir à cirer ses souliers, et démontre ainsi son infériorité physique et mentale par le fait qu’il est un cireur de souliers» écrit Bernard SHAW (1856-1950). Pendant la ségrégation raciale, les rapports sexuels interraciaux étaient interdits, la race blanche devant demeurer «pure». Les racistes admettent que le Noir n’est pas un individu, mais seulement quand il reste à sa place ; il devient dangereux, s’il veut sortir de sa condition. «La raison originelle, c’est que le Sud, d’aujourd’hui a repris l’héritage de l’esclavage après le traumatisme de la guerre civile. L’esclavage n’est acceptable pour les consciences démocratiques et chrétiennes que si Dieu avait créé les Noirs inférieurs aux Blancs : et toute l’organisation tendait à empêcher que cette croyance soit mise en doute. Dans le Sud où la situation des travailleurs du coton est des plus précaires, où la misère est plus grande, l’inimitié entre Blancs des classes inférieures et les Noirs est exaspérée» écrit Simone de BEAUVOIR. Il n’y a pas de «nature» des Noirs, le but n’étant que l’égalité, mais «égaux et séparés», c’est une escroquerie «L’égalité dans la différence, c’est toujours le refus de l’égalité» Simone de BEAUVOIR.

Par conséquent, c’est à la suite d’une rencontre avec Richard WRIGHT (1908-1960), un écrivain afro-américain du mouvement Harlem Renaissance que Simone de BEAUVOIR trouve les racines de sa pensée l’ oppression des femmes, l’ engagement et le féminisme radical, selon lequel les femmes doivent se constituer en groupe à part entière pour se libérer. En effet, Simone de BEAUVOIR est séduite chez Richard WRIGHT par son approche subjective de l’oppression, du point de vue de l’opprimé. Il existe un «phénomène de double conscience», suivant une expression de William E. B du BOIS (1868-1963), dans «les âmes du peuple noir», la Femme comme le Noir, se définit et se mesure à l’autre, celui-là même qui rejette toute altérité. «La compréhension du racisme par Beauvoir est au cœur de son projet philosophique dans «Le Deuxième Sexe» ; mais le racisme et l’ethnocentrisme sont également des problèmes pour elle» écrit Margaret A SIMONS. En effet, dans son ouvrage, «Le Deuxième Sexe», Simone de BEAUVOIR reprend la thèse de Richard WRIGHT suivant laquelle, en Amérique, il n’y a pas de problème Noir, seulement un problème Blanc. Par conséquent, au cœur du récit de Simone de BEAUVOIR sur le sexisme se trouve l’analogie qu’elle fait entre l’anti-blackness, l’antisémitisme et l’oppression des femme : «De même qu’en Amérique il n’y a pas de problème noir mais un problème blanc ; de même que «l’antisémitisme n’est pas un problème juif : c’est notre problème» ; ainsi le problème de la femme a toujours été un problème d’hommes» écrit-elle en 1949.

Issue d’un milieu aisé déclassé, mais écrasant la femme, Simone de BEAUVOIR s’est interrogée sur les privilèges «Comment les privilégiés peuvent-ils penser leur situation? L'ancienne noblesse a ignoré ce problème : elle défendait ses droits, elle en usait sans se soucier de les légitimer. Au contraire, la bourgeoisie montante s'est forgée une idéologie qui a favorisé sa libération ; devenue classe dominante, elle ne peut songer à en répudier l'héritage. Mais toute pensée vise l'universalité : justifier sur le mode universel la possession d'avantages particuliers n'est pas une entreprise facile. Il y a un homme qui a osé assumer systématiquement la particularité, la séparation, l'égoïsme : Sade. C'est à lui que notre première étude est consacrée. Descendant de cette noblesse qui affirmait ses privilèges à coups d'épée, séduit par le rationalisme des philosophes bourgeois, il a tenté entre les attitudes des deux classes une curieuse synthèse. Il a revendiqué sous sa forme la plus extrême l'arbitraire de son bon plaisir et prétendu fonder idéologiquement cette revendication. Il a échoué» écrit-elle dans «Les privilégiés».

Surnommée «The Beaver» ou le castor, par René MAHEU, (1905-1975), professeur de philosophie et sous-directeur général de l’UNESCO, Simone de BEAUVOIR est née à Paris 6ème le 9 janvier 1908. Simone de BEAUVOIR est essentiellement une parisienne, à l’exception de ses cinq années d’enseignante de 1931 à 1936, à Marseille et à Rouen. Son père, Georges Bertrand de BEAUVOIR (1878-1941), est un haut fonctionnaire, puis employé au journal «Le Gaulois». Sa mère, Françoise BRASSEUR (1885-1963) d’un banquier de Verdun, trompée par son père, ne s’est jamais révoltée contre l’ordre bourgeois, prétendant protéger la femme, mais c’est pour mieux l’asservir : «On a donné à la femme des «protecteurs» et s'ils sont revêtus des droits des antiques tuteurs, c'est dans son propre intérêt. Lui interdire de travailler, la maintenir au foyer, c'est la défendre contre elle-même, c'est assurer son bonheur. On a vu sous quels voiles poétiques on dissimulait les charges monotones qui lui incombent : ménage, maternité; en échange de sa liberté on lui a fait cadeau des fallacieux trésors de sa «féminité» écrit-elle dans «le deuxième sexe». La mort à 22 ans, de son amie, Elisabeth LACOIN, dite «Zaza» (1907-1929) que ses parents avaient refusé la liberté de se marier, change son regard sur sa société bourgeoise corsetée.

La rencontre avec Jean-Paul SARTRE (1905-1980) a fait de ce couple mythique et atypique, un pivot essentiel de la vie littéraire et politique des années 1940 à 1970. «Pour ma génération, Simone de Beauvoir était inséparable de Jean-Paul Sartre. Sa vie entière était associée au grand philosophe, arrivé premier devant elle au concours de l’agrégation, engagé à gauche, qui refusa le prix Nobel et voyagea dans le monde entier avec sa compagne à l’invitation des plus prestigieux chefs d’État. Le couple Beauvoir-Sartre constituait une sorte de couple idéal d’intellectuels de gauche, un modèle égalitaire, une réussite encourageante d’une relation homme-femme épanouissante et respectueuse» écrit Marie-Jo BONNET, une de ses biographes, dans «Simone de Beauvoir et les femmes». Dans cette relation du monde des idées et de l’intelligence, Jean-Paul SARTRE est laid comme un pou, le sexe revêt une moindre importance «C’était la première fois de ma vie que je me sentais intellectuellement dominée par quelqu’un» écrit Simone de BEAUVOIR, dans «Mémoires d’une jeune fille rangée». Par ailleurs, SARTRE, un piètre amant, a accepté que le couple se transforme en trio, avec l’irruption d’Olga KOSAKIEWIECZ (1915-1983), une ukrainienne, introduit un désordre dans la relation, une violence parfois destructrice ; Olga deviendra, par la suite, l'épouse de Jacques-Laurent BOST (1916-1990), un écrivain et journaliste. C’est une nouvelle conception de l’amour, sans mariage, dans une société conservatrice  «Il s’agit de récupérer un ascendant intellectuel après la perte de l’ascendant sexuel, mais aussi parce qu’il faut justifier philosophiquement une hiérarchie amoureuse composée d’un noyau central égalitaire, l’amour nécessaire, agrémenté d’«amours contingentes» ou, comme elle les appellera plus tard, des «succédanés» écrit Marie-Jo BONNET. Par conséquent, Simone de BEAUVOIR, a contribué à l’avènement de cette société hédoniste, jouissive, avec un nouveau regard sur la femme et l’amour «Je m’étais mise à regarder les femmes d’un œil neuf et j’allais de surprise en surprise. C’est étrange et c’est stimulant de découvrir soudain à quarante ans un aspect du monde qui crève les yeux et qu’on ne voyait pas» écrit Simone de BEAUVOIR dans «La Force des choses». Par conséquent, Simone de BEAUVOIR a cassé tous les codes rigides de la morale de la bourgeoisie, dont elle est issue ; elle est au

moins aussi «exemplaire par le couple qu’elle a formé avec Jean-Paul Sartre : couple amoureux, couple inventant de nouvelles formes familiales, morales et sociales, couple engagé dans l’histoire française et internationale, offrant l’image d’intellectuels impliqués dans les combats de l’époque. En filigrane de cette union, on peut lire les efforts d’une jeune bourgeoise, celle des Mémoires d’une jeune fille rangée, pour échapper à l’étroitesse de son milieu et s’affranchir des tabous» écrit Huguette BOUCHARDEAU, une de ses biographes.

Les engagements politiques à partir de la fin de la Deuxième guerre mondiale de BEAUVOIR et SARTRE font d’eux des intellectuels de gauche existentialistes et anticolonialistes. Simone de BEAUVOIR, comme Jean-Paul SARTRE, ont accepté une relation fondée sur la liberté. Aussi, Simone a aimé les femmes, comme d’autres hommes et a vécu, pendant 17 ans, avec l’américain, Nelson ALGREN (1909-1981). Simone de BEAUVOIR assume donc sa féminité : «Si j’étais née homme, peut-être aurais-je été un grand pervers, ça doit sûrement procurer de vifs plaisirs de coucher avec des femmes très jeunes et d’être aimé d’elles, mais à la vérité je les aurais vite laissées tomber, […]. Quand j’étais professeur, elles tombaient fréquemment amoureuses de moi, ce qui ne m’a pas toujours déplu, trois ou quatre fois même je me suis laissé prendre au point d’en arriver à me conduire très mal ; il en a découlé des histoires infinies car si pour moi c’était plaisant, mais sans véritable importance, pour ces filles, au moins pendant un temps, ça en avait une considérable, et je devais les manier avec précaution» écrit-elle dans une lettre du 2 janvier 1948 à Nelson ALGREN (1909-1981), juif et communiste américain, un écrivain.

La jeune Simone refuse la tradition du silence, de la soumission et de la servitude dans laquelle la bourgeoisie assigne les femmes, en perpétuelle minorité : «Loin de souffrir de ma féminité, j’ai plutôt cumulé, à partir de vingt ans, les avantages des deux sexes. Je fus encouragée à écrire «Le Deuxième Sexe» précisément par cette situation privilégiée. Elle m’a permis de m’exprimer en toute sérénité» écrit-elle dans le «Deuxième sexe», un ouvrage majeur. «Quel malheur que d’être femme ! et pourtant le pire malheur quand on est femme est au fond de ne pas comprendre que c’en est un» écrit Søren KIERKEGAARD (1813-1855) que cite BEAUVOIR dans le volume II du «Deuxième sexe». Simone de BEAUVOIR ne rejette pas l’idée de différences biologiques entre mâles et femelles de l’espèce humaine, mais elle combat néanmoins le déterminisme biologique,

c’est-à-dire l’idée que les différences biologiques détermineraient les hommes et les femmes et leur fixeraient un inéluctable destin. «On ne naît pas femme : on le devient. Aucun destin biologique, psychologique, économique ne définit la figure que revêt au sein de la société la femelle humaine ; c’est l’ensemble de la civilisation qui élabore ce produit intermédiaire entre le mâle et le castrat qu’on qualifie de féminin» écrit Simone de BEAUVOIR.

En définitive, dans son ambition littéraire un puissant moteur d’émancipation, rejetant farouchement les normes patriarcales millénaires de conformisme assignant la femme au rôle de mère et d’épouse, Simone de BEAUVOIR nous a légués des mémoires en trois volets : «Je rêvais d'être ma propre cause et ma propre fin ; je pensais à présent que la littérature me permettrait de réaliser ce vœu. Elle m'assurerait une immortalité qui compenserait l'éternité perdue ; il n'y avait plus de Dieu pour m'aimer, mais je brûlerais dans des millions de cœurs. En écrivant une œuvre nourrie de mon histoire, je me créerais moi-même à neuf et je justifierais mon existence. En même temps, je servirais l'humanité : quel plus beau cadeau lui faire que des livres ? Je m'intéressais à la fois à moi et aux autres ; j'acceptais mon «incarnation» mais je ne voulais pas renoncer à l'universel : ce projet conciliait tout ; il flattait toutes les aspirations qui s'étaient développées en moi au cours de ces quinze années» écrit-elle dans «Mémoires d’une jeune fille rangée». Loin d’être «une jeune fille rangée», Simone de BEAUVOIR, dès sa tendre enfance voulait devenir écrivaine, gagner son indépendance afin de mieux régenter sa vie «Petite fille, toute mon imagination s’employer à anticiper mon destin de femme. Quand j’évoquais mon avenir, je renonçais à avoir des enfants à moi ; ce qui m’importait, c’était de former des esprits et des âmes. Je me ferai professeur, décidai-je. Je ne pensais pas que l’avenir pu me proposer entreprise plus haute que de façonner un être humain. Tel est le sens de ma vocation : adulte, je reprendrai en main mon enfance, et j’en ferai un chef-d’œuvre sans faille. Je me rêvais l’absolu fondement de moi-même et ma propre apothéose. Ainsi, au présent et dans l’avenir, je me flattais de régner, seule, sur ma propre vie» écrit-elle.

Certains éléments de sa jeunesse sont déterminants dans la construction de son itinéraire intellectuel. Simone de BEAUVOIR étant issue d’une bourgeoisie déclassée, la banque de la Meuse son grand-père Pierre BRASSEUR ayant fait faillite et sa famille est obligée de déménager. Simone et sa sœur, Hélène, voient leur condition de vie se dégrader ; elles doivent travailler dur afin de subvenir à leurs besoins. Ce sont des années décisives que Simone de BEAUVOIR raconte dans «la force de l’âge». Celles où s'accomplit sa vocation de devenir écrivaine célèbre, si longtemps rêvée. Dix ans passés à enseigner, à écrire, à voyager sac au dos, à nouer des amitiés, à se passionner pour des idées nouvelles. En effet, la force de l'âge est pleinement atteinte quand la deuxième guerre éclate, en 1939, mettant fin brutalement à dix années de vie merveilleusement libre. «La force des choses», troisième partie de ses mémoires, relate le Paris après la Libération.

Vingt et un ans et l'agrégation de philosophie en 1929, de la rencontre avec Jean-Paul SARTRE, «un amour nécessaire», devenue convertie à l’existentialisme, Simone de BEAUVOIR, devenue athée, revendique la doctrine de l’immanence. Les essences n’existent pas. L’individu, refusant tout déterminisme, et attaché à la liberté, forge son destin. «Il faut que l'Homme se retrouve lui-même et se persuade que rien ne peut le sauver de lui-même» écrit Jean-Paul SARTRE, en 1946, dans sa fameuse conférence, «l’existence est un humanisme». En effet, Simone de BEAUVOIR a une vision du monde expliquant le sens profond de son engagement ; elle veut s’assumer dans un monde gouverné par les hommes. L’engagement féministe de Simone de BEAUVOIR puise donc dans l’existentialisme. L’être humain est maître de sa destinée ; ne possédant pas une nature prédéfinie, l’individu construit son essence, son identité, au travers de ses choix et de ses actions. Pour les objets, comme le coupe-papier, l’essence précède l’existence, la fonction précède la fabrication. S’agissant des êtres humains, ce n’est pas l’essence qui précède l’existence ; c’est au contraire, l’existence qui précède l’essence. Dans une démarche athée, l’individu n’ayant pas de Créateur, est libre de choisir son essence. La seule essence de l’Homme c’est sa liberté. Le sens de notre vie est à rechercher dans notre subjectivité, notre existence au monde. L’homme ayant une conscience est de construire son existence, d’être l’inventeur de son destin, la situation à laquelle on veut accéder, d’être écrivain. Quelles que soient les difficultés, les déterminismes sociaux, l’individu n’est pas condamnée à être ce que l’environnement a fait de lui. «L’important n'est pas ce qu’on a fait de nous, mais ce qu’on fait de ce qu’on a fait de nous» dit Jean-Paul SARTRE. L’être humain n’étant pas un objet, doté d’une conscience, il n’est pas condamné à suivre passivement les fruits de ses déterminations.

L’engagement politique auprès de Jean-Paul SARTRE a conduit également Simone de BEAUVOIR à s’interroger au sort des colonisés, au regard notamment de la torture. En effet, les atrocités de la guerre d’Algérie révulse Simone de BEAUVOIR. Dans cette hiérarchisation des vies, Simone de BEAUVOIR, persuadée de l’égalité des vies, refuse de s’accoutumer ou de rester indifférente à la souffrance des autres. Dans ces différentes guerres coloniales, depuis l’Indochine, c’est la question algérienne qui a le plus touchée Simone de BEAUVOIR. Touchée par l’humiliation des autres, les tortures, elle est persuadée que l’Algérie finira par obtenir son indépendance. Dans cette posture d’une gauche radicale, et devant les attaques des conservateurs, Simone de BEAUVOIR se défend et réplique. Dans la revue, «Les temps modernes» Simone de BEAUVOIR estime que «parler, c’est agir» et fustige dans un article, «la pensée de droite» qui paraîtra par la suite sous forme d’un ouvrage, intitulé «Privilèges». Pour Simone de BEAUVOIR, la pensée de droite était périmée et n'offrait aucun idéal à l'humanité. L’auteure avance aussi que c'est le marxisme qui est la vérité de cette époque ; et la pensée bourgeoise pluraliste et diffuse est une erreur. Par ailleurs, Simone de BEAUVOIR est l’une des signataires du «manifeste des 121», titré «Déclaration sur l’insoumission dans la guerre d’Algérie» et publié dans le Magazine «Vérité-Liberté» du 6 septembre 1960. Ce manifeste recherchant à informer l’opinion publique française et internationale est articulé autour de trois points : le refus de prendre les armes contre le peuple algérien, apporter aide et protection aux Algériens opprimés et la cause des Algériens, contribuant à ruiner le système colonial, est celle de tous les hommes libres.

Finalement, Simone de BEAUVOIR ne veut pas être complice de ces horreurs : «Je ne comprends pas moi-même pourquoi je suis bouleversée à ce point-là. On en arrivera au fascisme, et alors, prison ou exil, ça tournera mal pour Sartre. Mais ce n'est pas la peur qui m'occupe, je suis en deçà, au-delà. Ce que je ne supporte pas, physiquement, c'est cette complicité qu'on m'impose au son des tambours, avec des incendiaires, des tortionnaires, des massacreurs» écrit-elle, le 5 juin 1958, dans son journal. Gisèle HALIMI (1927-2020), une jeune avocate, était venue d'Alger pour assumer la défense de Djamila BOUPACHA, une militante algérienne du FLN accusée d'avoir participé à un attentat à la bombe. Cette jeune Algérienne avait été violemment torturée en prison. C'est la raison pour laquelle Gisèle HALIMI voulait déposer une plainte, mettre en cause les tortionnaires et entamer un nouveau procès. Elle demande un article à Simone de BEAUVOIR qui l'écrit immédiatement «Ce qu'il y a de plus scandaleux dans le scandale c'est qu'on s'y habitue. Il semble pourtant impossible que l'opinion demeure indifférente à la tragédie qu'est en train de vivre une jeune fille de vingt-deux ans, Djamila Boupacha. En septembre 1959 une bombe - qu'on désamorça avant qu'elle eût explosé - fut placée à la Brasserie des Facultés d'Alger. Cinq mois plus tard Djamila Boupacha fut arrêtée. Son procès va s'ouvrir le 17 juin ; aucun témoin ne l'a identifiée, il n'existe pas contre elle l'ombre d'une preuve. Pour établir sa culpabilité il fallait des aveux : on les a obtenus. Dans la plainte en séquestration et tortures qu'elle vient de déposer, Djamila les rétracte et elle décrit les conditions dans lesquelles elle les a passés. Un grand nombre de témoins dont elle cite les noms et les adresses sont prêts à confirmer les faits qu'elle rapporte» écrit Simone de BEAUVOIR dans le Monde du 2 juin 1960. En effet, Simone de BEAUVOIR et Gisèle HALIMI, dans cette affaire BOUCHAPA assimilent les actes de torture perpétrés pendant la guerre d’Algérie au nazisme. Dans une préface datée de novembre 1961, Simone de BEAUVOIR revient sur un thème déjà abordé dans l’Introduction au «Deuxième Sexe », à savoir la banalisation du sexisme et des violences faites aux femmes dans la société contemporaine et dénonce cette «banalité» que sont le viol et la torture en temps de guerre : «Une Algérienne de vingt-trois ans, agent de liaison du FLN, a été séquestrée, torturée, violée avec une bouteille par des militaires français : c’est banal». La presse américaine s'empare de l'histoire et ainsi l'affaire Djamila BOUCHAPA devient internationale.

Simone de BEAUVOIR, dans son humanisme, a dénoncé de façon magistrale, le triste sort réservé aux personnes âgées dans les sociétés occidentales : «Les vieillards sont-ils des hommes ? À voir la manière dont notre société les traite, il est permis d'en douter. Elle admet qu'ils n'ont ni les mêmes besoins ni les mêmes droits que les autres membres de la collectivité puisqu'elle leur refuse le minimum que ceux-ci jugent nécessaire ; elle les condamne délibérément à la misère, aux taudis, aux infirmités, à la solitude, au désespoir. Pour apaiser sa conscience, ses idéologues ont forgé des mythes, d'ailleurs contradictoires, qui incitent l'adulte à voir dans le vieillard non pas son semblable mais un autre. Il est le Sage vénérable qui domine de très haut ce monde terrestre. Il est un vieux fou qui radote et extravague. Qu'on le situe au-dessus ou en dessous de notre espèce, en tout cas on l'en exile. Mais plutôt que de déguiser la réalité, on estime encore préférable de radicalement l'ignorer : la vieillesse est un secret honteux et un sujet interdit. Quand j'ai dit que j'y consacrais un livre. J'ai voulu décrire en vérité la condition de ces parias et la manière dont ils la vivent, j'ai voulu faire entendre leur voix ; on sera obligé de reconnaître que c'est une voix humaine. On comprendra alors que leur malheureux sort dénonce l'échec de toute notre civilisation : impossible de le concilier avec la morale humaniste que professe la classe dominante» écrit-elle dans «les vieux». Evoquant sa relation avec le cinéaste Claude LANZMANN, alors qu’il avait 27 ans et elle 44 ans, Simone de BEAUVOIR dira «La présence de Lanzmann auprès de moi me délivra de mon âge».

Simone de BEAUVOIR disparaît le 14 avril 1986 à Paris ; elle est enterrée au cimetière de Montparnasse aux côtés de Jean-Paul SARTRE. Comment Simone de BEAUVOIR, qui use si souvent du mot «privilège», place-t-elle son désir de connaître et de se connaître au cœur du Privilège de la pensée que le XXème siècle lui a accordé, et en particulier quelle postérité ?

Simone de BEAUVOIR suscitant tantôt l’admiration, tantôt des doutes, a incontestable laissé une trace indélébile de son passage sur terre. Sa vaste et riche contribution littéraire touche des domaines variés, comme la littérature, la philosophie et la politique. Les Anglosaxons l’ont célébrée, comme il se doit, bien plus que les Français. «Par une forme d’ironie de l’histoire, le travail philosophique de Beauvoir est mondialement reconnu, commenté, travaillé, partout sauf en France, où elle apparaît généralement comme l’austère compagne de Sartre et parfois comme une auteure à succès. Beauvoir était une philosophe à part entière, dont la puissante philosophie permet de penser le monde dans lequel nous vivons et de le rendre plus habitable» écrit Manon GARCIA dans «On ne naît pas soumise, on le devient». «La relative indifférence qu’elle a longtemps suscitée au sein de l’université française n’a eu d’égale que la ferveur qu’on lui a témoignée depuis les années 1980 dans les pays anglo-saxons. La grande majorité des recherches qui lui ont été consacrées, en Angleterre et aux États-Unis, concernent, outre sa biographie, les questions de genre («Gender») dans une perspective féministe et la délimitation d’une pensée philosophique qui lui soit propre. Les critiques français, de leur côté, et c’est le second malentendu, voient surtout en Simone de Beauvoir une mémorialiste et une romancière, mais ils n’en ont que tardivement renouvelé la lecture, faute d’avoir compris, comme leur confrères anglo-saxons, qu’il importe de remettre en question les cadres éthiques et théoriques dans lesquels nous est parvenue son œuvre» écrivent Jean-Louis JEANNELLE et Eliane LECARME-TABONE, dans les Cahiers de l’Herne.

Cependant, cette question de la postérité a bien traitée par certains de ses biographes la langue française «Il n’y a aucune hésitation, nous sommes d’emblée installés dans l’histoire, l’histoire longue des femmes qui pensent, et l’histoire courte des femmes à la conquête collective du savoir et de toutes les jouissances singulières qui s’y attachent. Tel est le premier Privilège de Simone de Beauvoir, celui de s’imaginer dans l’histoire, de plain-pied. Cette affirmation d’appartenir à l’histoire vaut tous les engagements. Cette certitude d’y avoir sa place dépasse et déborde toutes les dénonciations. Simone de Beauvoir a eu le geste de l’actrice qui entre sur la scène de l’histoire. Sans hésitation ni trac, apparemment» écrit Geneviève FRAISSE, en 2018, «Le privilège de Simone de Beauvoir». Ecrivaine de la transgression, Simone de BEAUVOIR a toujours refusé d’être cantonnée au statut de marchepied, de pot de fleurs ou de faire valoir pour Jean-Paul SARTRE. Son livre, «le Deuxième sexe» ne serait pas une simple transcription de l’existentialisme de SARTRE. Loin de là ; Simone de BEAUVOIR a toujours affirmé et assumée sa singularité de femme libre et d’intellectuelle, en posant le privilège de la pensée : «Simone de Beauvoir, elle, n’a jamais été absente de la photo ; elle n’a jamais été oubliée, pas même mise dans l’ombre de l’homme célèbre. Ce fait, remarquable, mérite d’être souligné. Non seulement elle est sur la photo au même titre que Sartre, mais encore elle déjoue le schéma classique de la muse et du génie, de l’inspiratrice et du créateur, imaginaire si prégnant encore au XXe siècle. Les rôles étaient répartis depuis longtemps entre source féminine et production masculine» précise Geneviève FRAISSE.

Simone de BEAUVOIR a fait de la condition féminine une question centrale : «Écrivaine, philosophe existentialiste, femme libre et révoltée, Simone de Beauvoir a su polariser et synthétiser les mouvements diffus et irrépressibles d'émancipation des femmes qui la précédaient et qui l'entouraient. Sa vie et son œuvre cristallisent une révolution anthropologique majeure qui ne cesse de produire des effets imprévisibles sur nos destins personnels et sur l'avenir politique de la planète» écrit Julia KRISTEVA. En effet, Simone de BEAUVOIR «a changé la capacité qu’ont les femmes de représenter et de se représenter, et elle transforme en cela les fondements de la culture occidentale» écrit Eric TOUYA de MARENNE. Pour Gisèle HALIMI (voir mon article, 29 juillet 2020, Médiapart), «En lisant «Le Deuxième Sexe», je m’étais dit qu’elle avait mis des mots sur ma vie. Nous avions parfois des divergences dans la stratégie des luttes des femmes, dans l’articulation des luttes politiques et des luttes féministes. Elle a été pour moi non pas une figure tutélaire, parce qu’il y avait des sujets que nous abordions différemment, mais la figure féministe la plus importante. Dans «Le Deuxième Sexe», elle n’envisageait pas de stratégie des luttes des femmes et concluait que le socialisme suffirait pour que tous les problèmes des femmes soient résolus. Pour elle, le combat féministe n’était pas un combat spécifique. Elle s’est rendu compte qu’elle s’était trompée et dès les années soixante-dix, après les luttes de mai 68, elle a compris qu’il fallait combattre, être moins «perso», si je puis dire, et plus collective. Il fallait élaborer des formes de luttes et trouver des instruments pour combattre» écrit dans les Cahiers de l’Herne. «Simone de Beauvoir rêvait de faire de sa vie un chef-d’œuvre dont les piliers auraient pour noms : Liberté, Vérité et Sartre. Elle avait mis la barre de ses exigences très haut, puisqu’elle voulait avec autant d’intensité tous les bonheurs de la vie et laisser trace d’elle-même dans une œuvre. À défaut de chef-d’œuvre, elle a fait de sa vie une œuvre, et de son œuvre un des fondements incontournables de la libération des femmes» écrit Elizabeth BADINTER, dans les cahiers de l’Herne.

 Références bibliographiques très sélectives

1 – Contributions de Simone de Beauvoir

BEAUVOIR (Simone, de) «La pensée de droite aujourd’hui», Les temps modernes, avril-mai 1954, n°112-113 pages 1539-1575 et juin-juillet 1954, n°114-115, pages 2219-2276 ;

BEAUVOIR (Simone, de) «Pour Djamila Bouchapa», Le Monde, du 2 juin 1960 ;

BEAUVOIR (Simone, de), HALIMI (Gisèle), Djamila Boupacha, Paris, 1962, Gallimard, 1962, 304 pages ;

BEAUVOIR (Simone, de), L’Amérique au jour le jour, 1947, avant-propos Philippe Raynaud, Paris, Gallimard, Folio n°2943, 1954 et 1997, 560 pages, spéc pages 329-343 ;

BEAUVOIR (Simone, de), La cérémonie des adieux, suivies d’entretiens avec Jean-Paul Sartre (août-septembre 1974), Paris, Gallimard, Folio n°1805, 640 pages ;

BEAUVOIR (Simone, de), La force de l’âge, Paris, Gallimard, collection Folio n°1782, 1960 et 1986, 704 pages ;

BEAUVOIR (Simone, de), La force des choses, Paris, Gallimard, collection Blanche, 1963, 688 pages ;

BEAUVOIR (Simone, de), La vieillesse, Paris, Gallimard, collection Blanche, 1970, 608 pages ;

BEAUVOIR (Simone, de), Les Mandarins, Paris, Gallimard, 1954, 594 pages ;

BEAUVOIR (Simone, de), Mémoires d’une jeune fille rangée, Paris, Gallimard, collection Folio n°758, 1958 et 2008, 480 pages ;

BEAUVOIR (Simone, de), Privilèges, Paris, Gallimard, collection Essais, 1955, 280 pages ;

BEAUVOIR (Simone, de), Tous les hommes sont mortels, Paris, Gallimard, Folio, 1946 et 1974, 533 pages ;

BEAUVOIR (Simone, de), Tout compte fait, Paris, Gallimard, collection Blanche, 1972 516 pages ;

BEAUVOIR (Simone, de), Une mort très douce, Paris, Gallimard, collection Blanche, 1964, 168 pages.

2 – Critiques de Simone de Beauvoir

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BERGOFFEN (Debra), The philosophy of Simone de Beauvoir : Gendered Phenomenologies, Erotic Generosities, Albany, State University of New York Press, 1997, 270 pages ;

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BOUCHARDEAU (Huguette), Simone de Beauvoir, Paris, Flammarion, 2007,  348 pages ;

BONI (Tanella), Simone de Beauvoir et la question de l’autre, Master I, Abidjan, université Félix Houphouët-Boigny, 8 juin 2020, 16 pages ;

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FRAISSE (Geneviève), Le privilège de Simone de Beauvoir, Paris, Gallimard, Folio essais, 2018, 160 pages ;

FRANCIS (Claude) GONTIER (Fernande), Simone de Beauvoir, Paris, Perrin, 1985, 415 pages ;

GAGNEBIN (Laurent), Simone de Beauvoir ou le refus de l’indifférence, Paris, éditions Fischabacher, 1968, 192 pages ;

GALTIER (Ingrid), «Relire Beauvoir, le deuxième sexe, dix ans après», Sens Public, 2013, vol 10, pages 1-20 ;

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KRISTEVA (Julia), Simone de Beauvoir, présente, Paris, Flammarion, Pluriel, 2016, 144 pages ;

LECARNE-TABONE (Eliane), JEANNELLE (Jean-Louis), sous la direction de, Simone de Beauvoir. Modernité et engagement, Paris, éditions de l’Herne, 2012, 416 pages ;

MOI (Toril), Simone de Beauvoir. Conflits d’une intellectuelle, traduit de l’anglais par Guillemette Belleteste, préface de Pierre Bourdieu, Paris, Diderot éditeur, 1995, 469 pages ;

MONTEIL (Claudine), Simone de Beauvoir. Modernité et engagement, Paris, Harmattan, 2009, 274 pages ;

NICOLAS-PIERRE (Delphine), Simone de Beauvoir, l’existence comme un roman, Paris, Classiques Garnier, classiques jaunes n°703, 2016, 748 pages ;

RENAULT (Matthieu), «Le genre de la race : Fanon, lecteur de Beauvoir», Actuel Marx, 2014, vol 1, n°55, pages 36-48 ;

SCHWARER (Alice), Simone de Beauvoir : six entretiens aujourd’hui, Paris, Mercure de France, 1984, 138 pages ;

SIMONS (Margaret, A), éditrice, The Philosophy of Simone de Beauvoir. Critical Essays, Bloomington, Indiana University Press, 2006, 260 pages ;

SIMONS (Margaret, A), «Richard Wright, Simone de Beauvoir et le Deuxième sexe», traduction de Marine Rouch, Simone de Beauvoir Studies, 14 décembre 2020, vol 31 ;

TOUYA de MARENNE (Eric), Simone de Beauvoir, Paris, P.U.F, Que sais-je ?, 2022,  128 pages ;

VALLEE (Nathalie), Les représentations et les pratiques de la lecture chez un écrivain : Simone de Beauvoir, sous la direction de Martine Poulain, Villeurbanne, école nationale supérieure des bibliothèques, 1986,  51 pages.

Paris, le 27 février 2022 par Amadou Bal BA - 

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