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Billet de blog 12 novembre 2012

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Lettre au président de notre République, le 12 novembre 2012

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Le 12 novembre 2012

Monsieur le président de notre chère République,

Alors que la campagne battait son plein, parfois bien assourdissant, je me plaisais à rêver toute éveillée d’une gauche unie et créative à la tête de notre pays en ce joli mois de mai. Nous voici maintenant en automne : une saison bien mélancolique. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle et les larmes de tant de souvenirs nous tourmentent. Ceux enfouis dans la mémoire de nos si chers défunts et le 1er comme le 11 novembre n’y sont pas pour rien. Vous le savez bien.
Permettez-moi de vous livrer quelques larmes qui coulent douloureusement. Au petit matin, elles sont parfois vivifiantes. Le soir tard, elles nous aident à retrouver Morphée. A l’aube, elles sont un peu des deux.
Celles de colère sont terribles et nous égarent parfois.
Votre ministre de l’Intérieur, fils d’Espagnols, aurait-il la mémoire courte ? Le 1er novembre lui a-t-il laissé les yeux secs ? Comment peut-il ordonner l’assaut contre les gitans ? Pardon, nous les nommons Roms maintenant.
Comment ose-t-il traîner dans la boue des gens si braves qui se battent pour garder un coin de verdure, encore épargnés par les rafales de Vinci ?
Quelle haine l’habite, tel un jeune chiot enragé, pour vouloir encore mordre les immigrés sans papiers ? Ne se rappelle-t-il pas de ses ancêtres ? Ceux qui ont franchi nos chères frontières pour sauver leur peau et celle de leurs enfants. Lui faut-il une piqûre de rappel ?
Pauvres ères ! D’abord parqués dans le Sud Ouest, beaucoup sont montés au front volontairement, ont été livrés aux chiens nazis et de nouveau parqués dans des camps polonais. Madre de dios ! Je vous épargne les marches de pierre qu’ils ont charriées et leur retour si compliqué. Mais nullement leur accent à couper au couteau, nos très chers retraités français.
Alors de grâce, monsieur le président de notre République, mettez-le au piquet, ça pourrait le calmer. Ce n’est pas votre rôle ? J’en conviens. Notre Premier ministre pourrait-il s’en charger ?
Quoiqu’il en soit, vous saluerez le ministre de notre Education nationale.
Voyez, je ne pleure plus. Les oiseaux commencent à chanter et Brel valse.

Amélie Meffre

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