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Billet de blog 20 mai 2016

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Au nom de la sécurité

20 mai 2016 : flicage à tous les étages. 15 avril 2018 : ça empire.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il est des carnages qui font date. Ceux perpétrés à « Charlie Hebdo », dans l'Hyper casher, au Bataclan comme aux terrasses des cafés alentour. Face à ces tueries, l'Etat décrète un état d'urgence qui n'en finit pas. Dans les faits et selon plusieurs avis avisés, un tel dispositif n'est efficace qu'une quinzaine de jours. Nous le subissons depuis plus de six mois. Sous prétexte de menaces terroristes face auxquelles le renseignement ciblé demeure la seule arme efficace, nos élus prolongent sans cesse un régime d'exception, au nom de notre sécurité. Sur la capitale, des policiers, des militaires, des agents de sécurité patrouillent et fouillent. Là, des citoyens sont dénoncés, ici, des militants écologistes ou des syndicalistes sont surveillés de près. Tous sont salement inquiétés.
Au nom de notre sécurité toujours, les agents de police sont rudement équipés pour nous contraindre à manifester dans les clous, en silence et si possible en demandant pardon au premier flic de France et à ses supérieurs zélés.
Outre notre vue, notre ouïe est sans cesse mise à rude épreuve dans les gares SNCF ou RATP par des messages sécuritaires diffusés en boucle et dans plusieurs langues : étiqueter ses bagages, repérer, signaler tous colis suspects. A ceux-ci s'ajoutent des anciens (ne pas fumer) et des nouveaux (ne pas faire du roller ou de la trottinette). Silencieux et bien planqués, radars et caméras se déploient pour nous surveiller, histoire d'assurer notre tranquillité, nous dit-on. Le marché sécuritaire se porte à merveille. Les codes de bonne conduite se musclent avec des gadgets rendus obligatoires à l'intérieur de nos autos et de nos maisons pour parer les accidents de la route comme les incendies.
Nos médias pollués par la pub, le sont encore d'injonctions sanitaires : éteindre à jamais les clopes, manger cinq fruits et légumes par jour, penser à faire des tests pour repérer les crabes qui pullulent. Des alertes s'affichent régulièrement sur nos écrans d'ordinateurs détectant des virus dévastateurs, pour mieux vendre des nettoyeurs.
Pour minimiser tous risques et atteindre un zéro illusoire, certains parent leurs bambins de genouillères et de casques avant qu'ils n'enfourchent leur vélo.
Pire, tous les gamins doivent désormais porter un gilet fluo lors de sorties scolaires diurnes et se voient interdits de cour de récré dès les premiers flocons de neige tombés.
A quand le port d'armure obligatoire ?

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