INTEGRISMOPHOBIE ou INTEGRISMOPHILIE
Repousser les intégristes religieux réactionnaires ou les protéger ?
Agrandissement : Illustration 1
En préalable un rappel s'impose : On a eu avant les polémiques confusionnistes sur woke et anti-woke celle sur islamogauchisme . Intégrismo-gauchisme à la rigueur ! En fait il n'y avait pas plus de soutien de l'islam en tant que tel, que de soutien à toute autre religion . Il était question de non discrimination. Ce qui pouvait par contre faire objet d'une critique instruite à gauche c'est l'intégrisme (1) musulman au sens large et l'islamisme comme objet spécifique. Cela ne fut pas toujours fait à gauche . Pourtant sans être expert, d'aucuns connurent les méfaits de l'intégrisme musulman durant la "décennie noire algérienne" et ses diktats ultérieurs y compris en France venant de quelques imams réputés pour leur propos réactionnaires. Mais comme la critique de l'intégrisme musulman a pu donner lieu a des erreurs ici ou là, alors on a continué à faire silence sur cette forme d'intégrisme religieux. Pire on a pu couvrir ses méfaits. Se dire de gauche dans cette entreprise a-critique est alors contradictoire avec une démarche qui ne doit pas laisser passer une idéologie et des doctrines particulièrement réactionnaires et autoritaires. L'expérience - y compris via nos propres erreurs - montre qu'il importe de le faire en contestant tous les intégrismes religieux, toutes les interprétations des textes de référence en un sens sexyphobe, sexoséparatiste, homophobe, etc.
Posons alors un principe : Le racisme, individuel ou institutionnel, procède pas essentialisation . Il attribue une identité fixe, une "race" à autrui (plus rarement pour soi). On retient souvent la hiérarchisation (2) et la stigmatisation source de souffrance mais avant il y a le procédé d'essentialisation. A partir de là, on comprend que c’est très important - intellectuellement et pratiquement - de ne ne pas homogénéiser les croyant-es d’une religion (surtout si on en montre souvent les défauts réels ou présumés) et de voir non seulement leur diversité mais derrière elle - ne pas s'arrêter là - voir surtout les secteurs les plus réactionnaires, autoritaires, sexistes, archaïques, sans évidemment les amalgamer avec tous les autres croyant.es. Et il ne s'agit pas que de viser ici la fraction ultra-violente ou terroriste ! Il y a bien évidemment des niveaux dans l’autoritarisme et la violence.
Il faut donc répéter la nécessaire vigilance et le nécessaire refus de généraliser une critique qui porte sur un ou des secteurs très rigides et conservateurs voire très franchement réactionnaire - du haut niveau - à tous les croyant-es de la dite religion.
Histoire et géographie en quelques lignes : On connait les pratiques des catholiques du Portugal de Salazar, de l’Espagne de Franco, de nombreux autres secteurs traditionalistes en France comme ailleurs sur plus de deux siècles jusque vers les années 1965-1980, années féministes fortes qui ont fait fortement reculer l’intégrisme catholique ultra-rigide en moeurs. Il y a regain en Europe de cet intégrisme-là. Les protestants ne sont pas épargnés avec les évangélistes très présents en Amérique du Nord et du Sud mais aussi dans les DOM-TOM et même en métropole. Concernant les musulmans, il y eu après décembre 1991, la "décennie noire" en Algérie qui a vu prospérer avec le FIS et au-delà de lui divers niveaux et formes d’intégrisme religieux.
Surmoi autoritaire : L’obsession première des intégristes religieux (1) - et ce n’est pas nouveau - vise les femmes sous deux formes complémentaires : la sexyphobie soit un devoir de se couvrir le corps entièrement, visage compris parfois, de son (ou ses) épouse(s), le sexoséparatisme soit une séparation spaciale entre hommes et femmes dans de nombreux lieux de vie, en intérieur ou en extérieur. Il y a aussi l'homophobie. Il y a des modalités variables selon la religion considérée et même au sein d'une religion donnée, mais l'oppression est là.
Plus loin que l'oppression : Cela va jusqu'à se trouver dans un rapport social de domination intégriste, donc par définition théorique et par nature non choisi : ce n'est pas une relation choisie. On est pris dans le rapport social qui peut avoir ses ambiguités dont l'une est de se montrer protecteur à l'occasion. A noter que des mères peuvent imposer ces normes quotidiennement ce qui n'enlève rien à leur nature patriarcale.
Il n’y a pas de "problème musulman", il y a un problème de tous les intégrismes religieux dont celui musulman, juif haredim, catho, etc….
Christian Delarue
1) ABECEDAIRE : I comme Intégrisme religieux
cf aussi le Chapitre sur les intégrismes religieux dans "URGENCE ANTIRACISTE Pour une démocratie inclusive"
ALTERMONDIALISME et LAICITE, des recours face à l’islamisme radical et aux populismes
Syndicalisme et intransigeantisme religieux
http://altermd-krisdlr.centerblog.net/257-syndicat-voile-prostitution
2) Pour l'aspect hiérarchisation du racisme on peut citer, Albert Memmi : « le racisme est la valorisation, généralisée et définitive, de différences biologiques, réelles ou imaginaires, au profit de l'accusateur et au détriment de sa victime, afin de justifier une agression ».
NB : Ce propos critique ne vise nullement à accepter que sous couvert d'intégrisme du HAMAS et d'autres groupes religieux terroristes on laisse ISRAEL, mega-terroriste comparativement, avec ses fascistes, détruire Gaza, ses maisons, ses hôpitaux, ses hommes, ses femmes, ses enfants palestiniens, du nord au sud, ce qu'on nomme génocide.