2005 (20 ans) : Classisme de Warren Buffett.
Combat classiste de toutes les classes sociales possédantes du monde.
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Warren Buffett (3 ème fortune mondiale à l'époque) à déclaré, sur CNN en 2005, qu'il existait "bel et bien une guerre des classes mais c'est ma classe, la classe des riches qui fait la guerre et c'est nous qui gagnons".
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Classisme : La lutte de classe vient d'en-haut, des riches. C'est surtout çà qu'il faut retenir d'abord car c'est constant et c'est lourd depuis la "thatcherisation du monde" (Thatcher 1979, Reagan 1981, Mitterrand 1983). Elle ne vient qu'assez peu d'en-bas, des 99% sauf en résistance et riposte comme lors des grandes mobilisations populaires des employés, ouvriers, et cadres des 99% d'en-bas, lors du premier semestre 2023 contre la réforme Macron des retraites.
Warren Buffet disait la vérité il y a 20 ans sur le classisme (note 1) comme lourde domination de classe et même dit-il sans euphémisme "guerre de classe" : ce n’est pas peu dire que pour cet oligarque la guerre n’est pas que militaire. Il n'y a pas que les canons qui font souffrir, qui blessent, qui tuent ! Et cette guerre économique ne porte pas que contre les plus pauvres mais aussi beaucoup plus largement contre le monde du travail salarié subordonné (MTSS) des 99% et pas seulement au travail-emploi, en dehors aussi, notamment contre les services publics avec privatisations, marchandisations et financiarisations.
Intra-muros et extra-muros : Le classisme comme "guerre de classe" des possédants et des riches du 1% s'est internationalisé et universalisé : il est tout à la fois intra-muros en clivage fort au sein de chaque nation, et ce tant au Sud qu'au Nord, tant à l'Ouest qu'à l'Est qu'extra-muros , porté hors des frontières nationales à l'étranger, à l'international.
Politiquement, le classisme est défendu par les droites mondialistes du capital et les extrêmes-droites nationalistes tout aussi pro-capitalisme et classistes que les droites mais aussi par certains partis gauche, notamment ceux issus du Bad Godesberg de 1959 (abandon du marxisme et adoption d'une vison communautaire interclassiste sans conflit de classe), ou ceux ayant pris le tournant au néolibéralisme assumé, participant à la mortifère "regano-thatchérisation du monde" avec accompagnement social du classisme avec un peu de caritatif pour beaucoup de lucratif . Ces forces politiques soutiennent, avec le syndicalisme proche, des programmes pro-inégalités sociales et pro-classisme.
Les extrême-droites ne se contentent pas d'un programme classiste de durcissement des rapports sociaux de classe avec forte répression du syndicalisme du travail, des grèves, des manifestations de rue, car elles portent ordinairement partout aussi de la xénophobie, du racisme, du sexisme , de l'homophobie, avec beaucoup plus de haine , plus que les autres forces politiques.
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Portons le regard au-delà de Warren Buffet pour disposer d'une grille de lecture du monde
I - Au Nord, au-delà du 1% des Etats-Unis
Le classisme n'est pas que l'affaire du 1% des Etats-Unis car en Russie ou en Chine, ou en Europe, etc le combat de classe est tout à la fois national et transnational . C'est à remarquer face à ceux qui ne voient la domination de classe qu'aux Etats-Unis et jamais ailleurs. A l'inverse, d'autres ne voient le "mal" que du côté de la Russie et de la Chine et, de ce fait, ils "blanchissent" la classe dominante des Etats-Unis.
Pour nous syndicalistes internationalistes et altermondialistes le "mal" classiste et capitaliste est partout, à l'Ouest et à l'Est, au Nord et au Sud. Nous sommes partout du côté des 99% d'en-bas.
- Quel internationalisme ? Il y a deux mondialismes : le mondialisme du capitalisme est porté par les classes sociales possédantes et dominantes des nations dominantes , les 1% d’en-haut tant en interne au sein de la nation-mère qu’en externe à l’international . Le mondialisme des luttes syndicales et transnationales des 99% d’en-bas - qui est un altermondialisme - est tout à la fois celui des résistances à l’exploitation de la force de travail par le capital et celui des émancipations du classisme des 1% .
- Quel nationalisme? Quel mondialisme ? Il importe de toujours savoir de qui on parle . S’agit-il d’un membre d’une classe sociale possédante et dominante qu’elle soit des Etats-Unis, de Russie, de Chine ou d’ailleurs, ou d’un membre des 99% d’en-bas subissant le classisme ?
II - Et les Suds ?
Il y a du Nord au Sud et du Sud au Nord : Le chiffre de 1% est plus de l'ordre du symbole que du réel mais il existe aussi des riches possédants au Sud global, aux Suds.
Même les nations des Suds qui sont pourtant pauvres par rapport au Nord - cf schéma de la coupe de champagne pour l'Afrique - connaissent elles-aussi en interne un fort clivage de classe avec à leur tête deux types de classes sociales dominantes, une bourgeoisie nationale tournée intra-muros vers l'exploitation de la force de travail nationale et une bourgeoisie dite compradores tournée vers le mondial, la finance, les paradis fiscaux, la corruption.
III - Alors, le classisme stop !
Le classisme se cache derrière le marché, la concurrence, la méritocratie pour imposer les privatisations, les marchandisations, la financiarisation les augmentations du temps de travail et l'austérité salariale aux 99%.! Nous voulons la RTT 32 H en Europe, un NSTS (nouveau statut du travail salarié en Europe), les biens communs respectés, de vrais services publics à tarifs hors marché , distribuant de la valeur d'usage, et bien implantés dans les territoires, une fiscalité juste contre le 1% partout, etc...
Les démocratures qui combinent usage des élections et mépris des droits civils et politiques, et mépris des droits économiques, sociaux et culturels (DESC) défendus par l'ONU sont aussi très classistes il importe pour les forces d'alternative systèmique que la démocratisation la plus complète accompagne tout souci de combat social et écologique. des peuples 99%.
Christian Delarue
1) Les deux classismes : classisme-domination et classisme-oppression