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Billet de blog 23 décembre 2019

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Déviant Rebel

A l'heure où la réalisation de soi se fait par l'argent, où le capital économique et son accumulation deviennent un but et leur recherche, vecteur de compétitivité, une norme, il semble nécessaire de questionner le phénomène massif de pauvreté et son inscription paradoxale, car concernant une majorité, en tant que déviance.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

A l'heure où la réalisation de soi se fait par l'argent, où le capital économique et son accumulation deviennent un but et leur recherche, vecteur de compétitivité, une norme, il semble nécessaire de questionner le phénomène massif de pauvreté et son inscription paradoxale, car concernant une majorité, en tant que déviance. L'action déviante est une transgression, l'identité déviante est un stigmate. Dans les sociétés occidentales contemporaines, la déviance est un phénomène dialectiquement et substantiellement relié à la normativité, modèle fondé et diffus par une idéologie dominante au sein du corps social. Étudier les comportements déviants c'est avant tout étudier le processus d'étiquetage qui crée la déviance et comprendre que ce processus s'inscrit dans un rapport de domination qui ne fonctionne pas au nom de l’intérêt commun mais au nom de l’intérêt d'une élite endoctrinant les masses au détriment de quelques-uns.

Questionner la déviance, c'est donc questionner les coulisses de ce stigmate. Comme le souligne Jean Poupart, ne pas prendre en compte ce processus d'étiquetage dans la construction de la déviance c'est « prendre le reflet du phénomène pour la réalité »1. Autrement dit, c'est être aveuglé par les effets de l'identité déviante, sans en questionner les causes, son stigmate. Face à ce phénomène d'étiquetage et de domination naturalisée, de manipulation de la norme par une minorité, il apparaît aussi nécessaire de questionner les moyens d'actions disponibles à l'individu déviant, responsabilisé et individualisé, pour lutter face à sa propre identité. Nous partons ici de l'hypothèse que le stigmate de la déviance est ce qui, dans une logique ultra-individualiste et ultra-compétitive, assure la perpétuation de l'ordre social et son respect hiérarchique faisant des individus des acteurs et des victimes de leur situation. Pour cela nous étudierons une déviance globale et mondialement partagée, à l'heure paradoxale où la société capitaliste et ses logiques libérales atteignent leur optimum tout en montrant leurs limites par quelques fractures, la pauvreté ou plus précisément, le stigmate de la pauvreté. Stigmate d'autant plus pertinent que les rapports économiques fondés sur l'individu rationnel ont cette force de naturaliser par des matériaux discursifs, tels que l'égalité des chances et la méritocratie, les situations de pauvreté les plus intolérables. Dans le sillage de D. Martuccelli, nous émettrons l'hypothèse que l'individu n'est plus soumis à l'inconscience des facteurs de domination qui ont court autour de lui mais à son impuissance pratique de lutte face à cette structure. Nous essayerons de comprendre quels facteurs contraignent les individus dans leur pratique, les poussant à être acteurs de leur propre domination en adhérant au système dans lequel cette domination est effective. Finalement, à l'aune des nombreuses mobilisations sociales qui caractérisent le climat mondial de ces dernières années nous essayerons de comprendre comment se fait-il qu'à certains moments, dans certaines sociétés, des éléments favorisent une prise de conscience des masses dominées de l'exploitation dans laquelle elles sont inscrites et déterminent une lutte globale face à celle-ci. Autrement dit, analyser le moment où les individus, divisés par les stigmates de la pauvreté et la responsabilisation qu'elles supposent, se servent de leur identité individualisante pour converger et en faire une force collective. Nous théoriserons cette dynamique de convergence sous la dénomination de ''l'effet goutte d'eau''. Pour cela nous ferons donc une analyse de différentes mobilisations sociales qui caractérisent les rapports sociaux mondiaux de ces dernières années, soufflant un vent de révolte et d'insoumission sur les fondements de la domination. L'analyse de ces mobilisations se veut non-exhaustive, du fait que celles-ci soient très nombreuses et évolutives, mais suffisante pour témoigner de l'effet goutte d'eau, à savoir la prise de conscience collective de l'existence d'intérêts communs, entraînant une convergence des luttes face à une entité oppressive, face à l'idéologie dominante, aux dominants et leur monde.

I – Diviser pour régner, les différents facteurs de division empêchant ainsi une convergence entre les individus acteurs et victimes de l'ordre social et ses inégalités de classes.

« Dépourvus de ressource pour agir, la domination ne trouve plus son noyau principal dans la culture mais dans un ensemble de contraintes vécues comme indépassables »2

Tout comme la société dans laquelle elle s'inscrit, l'identité déviante est évolutive, située dans un temps et dans un espace et résulte d'un processus de désignation, de stigmatisation et d'étiquetage. Effectivement, a contrario des premières idées reçues car médiatisées dans l'imaginaire collectif, la déviance n'est pas le résultat d'une pathologie ou d'un déficit naturel. Celle-ci est fondée sur un processus de biologisation du social et de socialisation du biologique3 (Bourdieu, 1998) naturalisant des inégalités socialement construites. Bien sur, nous prenons ici le terme déviance dans son sens large comme dynamique produit d'un rapport de domination dans une société hiérarchisée et inégalitaire qui, pour faire fonctionner sa structure, doit non seulement imposer ses normes mais aussi s'assurer que celles-ci soient respectées et donc légitimes. Les déviances fondamentalement biologiques, comme par exemple la maladie, ne sont pas prises en compte ici car ne relevant pas de la même dynamique de domination. L'individu appauvri est socialement déviant, acceptant la définition sociale de sa position, étant responsabilisé, celui-ci y adhère, il en est donc victime au même titre qu'il en est acteur. Mais contrairement aux idées reçues de domination naturalisée, celui-ci en a pleinement conscience. Comme nous l'explique D. Martuccelli, le déviant contemporain est moins soumis à son identité dans le rapport de domination par l'inconscience de celle-ci que par l'incapacité pratique de pouvoir s’y opposer. Selon lui, la domination est un rapport social particulier fondé sur une subordination à des contraintes systémiques produites par des mécanismes déterminant une reproduction de ces rapports par l'adhésion des dominés à ceux-ci. Comme le souligne pertinemment l'auteur « l'adhésion des individus aux différentes formes de contrôle [est une] structure élémentaire de la domination ». En effet, l'idéologie dominante qui voilait auparavant le système de domination est en pleine érosion. Les relations de subordination de plus en plus critiquées doivent se renforcer et sont, de facto, de plus en plus visibles. Les dominés sont donc moins soumis à l'adhésion des rapports de domination par une idéologie travestissant leur pensée et leur conscience que par une entrave pratique générée par leur division. Cette division trouve ses origines dans la reproduction des logiques de fonctionnement des classes dominantes au sein même des classes dominées, les poussant à rentrer en compétition, cherchant à se distinguer de leur classe d'appartenance qui représente un échec, une honte.

  • Le sentiment de Honte et le mépris social.

     

« La honte est une manifestation de la logique de la différenciation sociale et des enjeux de domination qui régissent les rapports sociaux »4

Les individus ont en effet conscience de la structure qui les exploite et les appauvrit, des rapports de domination inégalitaires dans lesquels ils sont inscrit. Mais cette conscience n'est pas ce qui les soulage de leur pauvreté, ni ce qui leur délivre des moyens concrets d'actions, des possibilités de lutte politique. Car la conscience, dans une société individualiste et compétitive, n'est pas vecteur de convergence. Autrement dit, n'ayant pour arme que leur conscience, les individus n'ont d'autre choix que de reproduire les logiques individualistes de compétition et de distinction que suppose la société qui les exploite et de lutter entre eux à défaut de lutter contre elle.

L'une des entraves pratiques de lutte face à la pauvreté est le sentiment que celle-ci génère chez les individus. Un sentiment de honte qui les amène à tout faire pour ne pas être affiliés à leur groupe d'appartenance. La honte est un sentiment dont l'origine se trouve entre l'articulation du psychique et du social. Autrement dit, celle-ci trouve son origine dans un rapport au monde, aux autres, et notamment un rapport au regard d'autrui, regard qui une fois intériorisé et repris à son compte devient un affect, « un sentiment interne »5. La pauvreté est vecteur de honte. Cette situation qui résulte de déterminismes sociaux et d'accès inégaux aux ressources supposées par la société et sujette d'intériorisation, de naturalisation, de biologisation. Les individus qui reprennent à leur compte leur situation, se responsabilisant, transforment de ce fait un malaise social en trouble psychique. A l'instar d'une société où une large partie de la population vit en dessous du seuil minimum de pauvreté, ou du moins gravite autour, un large sentiment de honte se propage au prisme d'un sentiment d'irréalisation de soi.

«  La honte place les pauvres dans une position qui détruit leur identité, les empêchent de pouvoir se référer à leur groupe : Ils doivent, pour s'affirmer, être différent de ceux dont ils sont issus, de ce qu'ils sont ».

In fine, on observe une désolidarisation croissante au sein des classes populaires par le sentiment de honte, par la volonté de ne pas être affilié à ce monde social, à cette classe qui en est vecteur. Ne luttant donc pas face à la cause, à la société qui les opprime, mais contre ses effets les individus deviennent acteurs de l'ordre social en reprenant à leur compte le mépris de classes, en militant à l'encontre de leurs propres intérêts, en stigmatisant leur propre situation, en la niant. La pauvreté a un effet pervers, à défaut de pouvoir s'en défaire on peut toujours trouver plus pauvre que soi pour le stigmatiser et reproduire le mépris de classe par la hiérarchie. On a là un bel exemple de « microphysique des pouvoir » (Foucault, 1975), chaque marche de la hiérarchie sociale reproduisant le mépris et la domination qui lui est portée plus haut sur ceux qui sont en dessous. En cherchant la distinction là où il y a un manque de solidarité, les individus accentuent le stigmate de la pauvreté. La société capitaliste fonctionnant sur la dynamique dialectique production/consommation, celle-ci propose aux classes populaires un horizons matériel inépuisable, offrant à ces dominés les moyens de voiler le prosaïsme de leur quotidien par la consommation et de se distinguer, de nier leur identité de pauvreté par l'esthétisation de celle-ci. On voit là l'incapacité pratique des classes populaires dans la lutte face à leur situation par le simple fait que le seul moyen pour celles-ci de se réaliser soit de la nier, «Leur moyen de défense étant la division, ils n'ont par la suite pas les moyens d'attaquer6 ».

  • L'argent et la consommation.

Le fonctionnement néo-libéral contemporain propre aux sociétés occidentales est une structure laide et froide tant dans ses logiques de fonctionnement que dans les buts qu'elle se donne. Son histoire, son passé et son futur, ne sont que le reflet de l'exploitation naturalisée et méritocratique des masses par une élite, traduisant des inégalités sociales croissantes et des rapports humains fondés sur la compétitivité. Cette société, et l'ordre social qu'elle sous-tend, trouve ses fondements, sa légitimité, dans la rationalité. Une rationalité froide, de type économique, où les actions sont guidées par les intérêts et le profit, favorisant un individualisme croissant par la mise en compétition des individus au détriment de la collectivité, du partage et de l'égalité. Il est apparu structurellement nécessaire au capitalisme de voiler la froideur de son monde et de ses modes de fonctionnement par une esthétique. La consommation et l'institution d'une société de confort ont permis de profondément diviser les individus qui, soumis à leur sentiment de honte, ont vu dans la consommation non seulement un moyen de se distinguer de leur classe d'appartenance mais aussi de nier leur identité voilant artificiellement leur situation par une consommation de masse et se réalisant ainsi par celle-ci. Au détriment d'une vie perdue à vouloir la gagner les individus ont trouvé leur lot de consolation dans la consommation de divers produits toujours plus variés et permettant de voiler le prosaïsme, si ce n'est l'horreur, d'une vie d’assujettissement à un ordre social qui prolifère par notre adhérence à celui-ci. Autrement dit, à défaut de pouvoir inscrire leurs enfants dans de grandes écoles et de leur assurer un futur décent les classes dominés peuvent toujours nier ce constat en s'offrant le plaisir d'un bon McDonald ou d'un Starbucks, par l'achat d'un T-shirt Nike ou peut être même d'un splendide Iphone esthétisant par là les inégalités, participant à leur invisibilisation. De plus ces consommations esthétiques et artificielles permettent aussi de se distinguer de ceux qui n'en ont même pas les moyens, les vrais pauvres, les vrais déviants et donc de renforcer la structure sociale par la reproduction du mépris de classe, de la hiérarchie. Dans cette société de classe, il apparaît que pour les franges les plus défavorisées, s'affirmer en tant qu'individus, esthétiser son quotidien, chercher un peu de plaisir revient à nier son identité et la noirceur de la société capitaliste libérale, d'où la force de celle-ci, la solidité de ses fondements.

On est, comme le souligne A. Colombo dans un « individualisme avancé »7. En effet, selon lui, les inégalités sociales actuelles sont liées à une absence de reconnaissance, résultant d'une dynamique de mépris social croissante. Par l'étude de jeunes issus de la rue et qui cherchent à s'en sortir en atteignant la « normalité » l'auteur dévoile « l'impératif de conformité » qui structure la société capitaliste contemporaine et qui légitime la stigmatisation, la marginalisation des personnes jugées non-conformes, anormales, déviantes et cela de manière légitime par une logique de responsabilisation dans une structure compétitive.

Mais comment être conforme dans une société fondée sur les inégalités, comment être normal quand chaque jour la domination nous rappelle notre position sociale ? Comment se sentir épanoui quand nous évoluons dans une société de classes qui, au delà de nous donner des attentes qu'elle n'est pas en mesure de remplir, fonde la légitimité de sa structure sur la responsabilisation situationnelle des individus ne nous laissant pour unique lot de consolation qu'une consommation artificielle censée nous faire croire que nous sommes épanouis. Autrement dit, comment croire en un ordre social voilé par une logique méritocratique, reproduisant les inégalités et n'ayant pour mérite que de rendre légitime par leur esthétisation les situations les plus insoutenables. Comment croire au mérite quand l'institution scolaire est, dans les meilleurs des cas défavorable aux dominés, autrement dit les classes populaires, ou de manière plus générale quand celle-ci leur est tout simplement inaccessible par des déterminismes sociaux et/ou économiques.

II- La convergence des luttes, les différents facteurs de convergences permettant une solidarité consciente et pratique entre les individus, victimes de l'ordre social et ses inégalités de classe.

Les mobilisations croissantes qui caractérisent le climat social mondial de ces dernières années semblent annoncer un nouveau paradigme des rapports sociaux entre dominants et dominés. Non seulement, comme l'avait annoncé D. Martucceli ceux-ci ont bel et bien conscience de leur subordination dénaturalisée mais, et c'est ce que cherche à amener notre analyse, certains facteurs sont favorables et déterminants dans la mise en pratique de cette conscientisation des inégalités sociales et la mise en place d'un combat face à celles-ci. Il ne s'agira plus, pour reprendre le texte de A. Colombo, de faire sortir ces jeunes de la rue mais de redéfinir tout simplement le rapport à la rue, le rapport à l'espace et les rapports entre les acteurs qui le composent.

  • L'effet goutte d'eau.

Les rues de Hong Kong en feu, des barricades qui se dressent en Irak, des manifestants éborgnés à Paris, l'armée qui défile dans les rues de Santiago du Chili, des violences policières à Barcelone... Pendant que les 1% des plus riches continuent leur exponentiel trust de l'économie mondiale, le reste du monde semble s'embraser en laissant éclore un ensemble de mobilisation sociale face à la pauvreté, à la précarités et de manière global pour une vie digne de ce nom.

Ces révolutions sociales ne sont pas isolées, elles viennent s'ajouter à un ensemble de scènes similaires en Égypte, en Indonésie, en Algérie, au Liban, au Brésil, à Haïti, en Colombie, au Nicaragua... Non seulement ces phénomènes de soulèvement face aux injustice sont de plus en plus nombreux mais ceux-ci ont pour particularité de s'inscrire dans le temps, dans la durée, et de graver symboliquement dans l'espace leurs revendications comme en atteste le mouvement des gilets jaunes en France, celui des parapluies à Hong Kong ou encore de « l'Hirak » en Algérie.

Tous ces mouvements massifs et puissants, regroupant une population trop longtemps soumise et divisée ont pour point commun un événement fondateur, une réforme publique ayant fait déborder le vase, la goutte de trop. Que ce soit la politique d'extradition vers la Chine pour Hong-Kong, la hausse du prix des tickets de métro au Chili, la hausse du prix de l'essence en France, une élection bidon en Algérie... Chacun de ces phénomènes est un facteur substantiel d'une lutte globale, lutte s'émancipant par la suite de son élément déclencheur pour s'attaquer à la société et son fonctionnement. Ces événements, comme l'augmentation du ticket de métro ou de l'essence, sont capables de transformer des explosions sociales inattendues en réforme réelle d'une société avide de changement, capable de transformer la honte en rage, l'individualité en collectif, les intérêts personnels en intérêts communs. Chacun de ces événements est le reflet d'un ras-le-bol généralisé face à des inégalités de plus en plus grandes, des riches de plus en plus riches et des pauvres de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux et ont pour point commun le rejet des inégalités et la perte de contrôle démocratique.

« Immanquablement, cet aspect contemporain des révoltes sur les cinq continents amène à penser qu’il existe bien un lien entre elles. »8

La goutte d'eau faisant déborder le vase est l'allégorie d'un événement donnant du sens à tous les autres, brisant l’esthétisation des inégalités, réunissant les consciences, tissant les liens de la révolte entre des individus divisés par leur propre soumission, créant la lutte. Chacun de ces mouvements a aussi pour point commun une confrontation avec la violence d’État, une réaction gouvernementale forte par une répression sauvage de ces manifestants. Effectivement, face à ces mouvements la violence d’État ne se voile plus, devient purement pragmatique et tangible, celle-ci perd de facto sa légitimité (Weber, 1963) et devient une des nouvelles revendication portée par le mouvement, la goutte d'eau se transformant en vague de revendication. Tout ces points communs qui relient les mouvements de révoltes présents sur les cinq continents ne sont pas anodins et témoignent d'une insoumission mondiale, croissante et puissante, face aux dégradations sociales engendrées par quelques grandes puissances exploitant hypocritement le reste de l'humanité. La lutte face aux inégalités remet en question les fondements même de la hiérarchie sociale, les mouvements étant de plus en plus massifs et s'inscrivant dans le temps, celle-ci n'a d'autres ressources que la violence qui, devenue illégitime, fragilise encore plus son hégémonie. Finalement, le sombre constat analysé dans la première partie ne doit pas invisibiliser les perspectives révolutionnaires, égalitaires et collectives supposées par ces différents mouvements sociaux qui ne sont pas des éléments isolés mais représentatifs d'un soulèvement mondial face aux inégalités. De plus, ces luttes ne pouvant être médiatiquement invisibilisées, celles-ci ont un effet domino en inspirant par la suite d'autres pays reproduisant les mêmes structures hiérarchiques de domination.

Prolétaires de tout pays, unissez-vous !

Bibliographie

  • Jean Poupart, « D’une conception constructiviste de la déviance à l’étude des carrières dites déviante. Retour sur la sociologie interactionniste et sur le courant de la réaction sociale », Dans Dorvil, Henri et Robert Mayer (dir.), Problèmes sociaux, Tome I, Québec, PUQ, 2001, pp. 79-110.

     

  • Danilo Martuccelli, « Figures de la domination », Revue française de sociologie, vol. 45 no 3, 2004, pp. 469-497.

     

  • Pierre Bourdieu, « De la domination masculine », Edition Du Seuil, 1998.

     

  • Vincent de Gaulejac, « Honte et pauvreté », Santé mentale au Québec, vol. 14, no 2, 1989, pp. 128-137.

     

  • Annamaria Colombo, « Sortir de la rue: une lutte pour la reconnaissance à l’heure de l’individualisme avancé », SociologieS, 29 Septembre 2010.

     

  • Michel Foucault, « Surveiller et Punir, naissance de la prison », Edition Gallimard, Février 1975 .

  • Max Weber, « Le savant et le politique », 1919. Paris, Unions Générale d'Editions, 1963. 186 pages.

1 Jean Poupart, « D’une conception constructiviste de la déviance à l’étude des carrières dites déviante. Retour sur la sociologie interactionniste et sur le courant de la réaction sociale », Dans Dorvil, Henri et Robert Mayer (dir.), Problèmes sociaux, Tome I, Québec, PUQ, 2001, pp. 79-110.

2Danilo Martuccelli, « Figures de la domination », Revue française de sociologie, vol. 45 no 3, 2004, pp. 469-497.

3Pierre Bourdieu, « De la domination masculine », Edition Du Seuil, 1998.

4Vincent de Gaulejac, « Honte et pauvreté », Santé mentale au Québec, vol. 14, no 2, 1989, pp. 128-137

5Idem

6Danilo Martuccelli, « Figures de la domination », Revue française de sociologie, vol. 45 no 3, 2004, pp. 469-497.

7Annamaria Colombo, « Sortir de la rue: une lutte pour la reconnaissance à l’heure de l’individualisme avancé », SociologieS, 29 Septembre 2010.

8Romaric Godin, « Crises sociales, crises démocratiques, crise du néolibéralisme », Médiapart, 21 Octobre 2019.

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