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Billet de blog 8 mars 2013

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Polémiques après l’entrée au Panthéon de Stéphane Hessel.

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La décision prise par le président de la République de faire entrer Stéphane Hessel au Panthéon, moins de quatre ans après sa mort, n’a pas fait l’unanimité, loin s’en faut, la plupart des observateurs voyant cela comme une dernière tentative du président de récupérer l’électorat de gauche(*), deux mois seulement avant le premier tour.

« En faisant entrer une telle figure du populisme au Panthéon, Hollande s’engage sur ce terrain dangereux où Jean-Luc Mélenchon et Marine le Pen règnent en maîtres » a déploré ce matin au micro d’Europe 1 Bernard-Henri Lévy, avant de se faire entarter cinq minutes plus tard en quittant les studios de la radio.

Sur RTL, Jean Michel Apathie a lui pointé du doigt l’égarement du président-candidat : « François Hollande est perdu, complètement perdu ! » a-t-il déclaré. « Il ne sait plus quoi faire pour récupérer l’électorat de gauche, et est prêt pour cela à tout tenter, même au prix des pires compromissions ».

Alain Duhamel a lui estimé sur France Inter, où il a été récemment recruté en personne par le nouveau directeur Nicolas Demorand, avec l’aval du nouveau directeur de Radio France, Laurent Joffrin, que « Le président Hollande a malheureusement cédé à la facilité, et aux sirènes du populisme. » Il a toutefois nuancé son jugement sur le président, en soulignant « qu’il avait pourtant plusieurs fois su y résister, notamment lorsqu’il avait courageusement rétabli l’esclavage. »

Du côté de la presse écrite, on est plutôt critique sur la décision. « Hollande cède définitivement au gauchisme » titre le Figaro. Le Point consacre lui tout un dossier sur « comment les réseaux gauchistes ont infiltré les plus hauts sommets de l’Etat ». L’Humanité salue le geste, mais craint une « indigne tentative de récupération » de la part du président candidat. Seul Libération note « un point positif lancé à l’électorat de gauche », tout rappelant que le président « ne doit pas à ce point se laisser dériver ».

Coté politiques, les principaux candidats ou leur porte-paroles ont eux aussi réagi.

Du côté du Front National, Marine Le Pen s’est moquée de la « tentative pathétique de M. Hollande pour remonter la pente glissante vers les poubelles de l’histoire ». Elle a aussi rappelé que « Le Front National partageait la même indignation que Stéphane Hessel », qui, s’il était encore vivant, « aurait voté pour elle, à n’en pas douter ».

Au Front de Gauche, l’alliance est de nouveau au bord de l’éclatement. « François Hollande fait pour la première fois de son mandat un geste en direction de la gauche », a vociféré le candidat, Jean-Luc Mélenchon, tout en saluant le geste, avant d’être immédiatement désavoué par le secrétaire général du PCF, Pierre Laurent qui « salue le geste du président, tout en regrettant que cela soit le premier signe en direction de la gauche depuis 2012 ».

Le candidat UMP, Xavier Bertrand, a lui « regretté » que le président Hollande « s’écarte à ce point des préoccupations quotidiennes des français, qui souffrent ». Il a rappelé que « ce n’était pas le moment de s’intéresser aux antiquités gauchistes » et qu’il fallait « aller de l’avant ».

François Bayrou, tout en rappelant que « Stéphane Hessel était un grand homme », a exhorté le président à rapidement « redevenir sérieux ».

Pascal Durand, porte-parole de Cécile Duflot, a lui simplement salué « l’hommage enfin rendu à ce grand homme ».

Enfin, Harlem Désir, porte-parole de François Hollande, a souligné la « grande cohérence politique » de son candidat, et sa volonté de « rassemblement de tous les français »

Pour rappel, Stéphane Hessel, figure majeure du mouvement populiste des indignés, est mort le 7 février 2013 à 95 ans. Il avait publié en 2010 un brûlot, Indignez-vous !, vendu à plus de quinze millions d'exemplaires en France.

(*) Le dernier sondage IFOP-Opinionway-Fiducial crédite en effet François Hollande de 13,5% d’intentions de vote, contre 30% à Marine le Pen, 28,5% à Jean-Luc Mélenchon, 10,5% à Xavier Bertrand, 6% à François Bayrou, et 3.5% à Cécile Duflot, les autres candidats obtenant tous moins de 2%.

Silvio Poujade, pour le Monde.

Pour éviter toute tentative de procès en diffamation, je précise que c’est évidemment de la pure fiction. Mais bon, est-ce vraiment si invraisemblable ?

Attention, toute reproduction de ce texte sera vivement encouragée et applaudie. En effet, je le publie sous la licence WTFPL. Ayez juste la gentillesse de mentionner la page d'origine, SVP !

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