Il serait nécessaire de faire un bilan détaillé de cette période. Contentons-nous de quelques remarques essentielles :
1/ La politique sanitaire est, certes, de la responsabilité des Etats-membres. Cela étant, elle est dépendante des règles de Bruxelles -et de l’euro- en matières économique et budgétaire. C’est en fonction de ces règles que le tissu hospitalier français a été systématiquement détruit depuis des décennies par les gouvernements successifs. N’a-t-on pas même vu la Commission de Bruxelles, en plein cœur de la pandémie, demander aux Etats-membres de réduire encore leurs dépenses sanitaires ?
2/ Les Etats-membres ont demandé à la Commission européenne de commander les vaccins pour eux. Le résultat s’apparente à une Bérézina -est-ce la manière européenne de commémorer l’épopée napoléonienne ?- Bruxelles a passé des contrats qui n’ont pas été honorés, les fournisseurs se retranchant derrière une interprétation mal imaginée par les signataires. L’Union européenne a laissé des vaccins exportés hors de son espace vers le Royaume uni et d’autres pays alors que ceux-ci refusaient d’en exporter en sens inverse. Certes, il est enfin décidé d’interdire cet échange inégal, mais fallait-il que le scandale éclate pour qu’on s’inquiète des responsabilités ?
Cette situation absurde oblige enfin à regarder le sens et la portée du fameux dogme qui veut qu’on soit plus fort tous ensemble. La vérité est qu’une telle pensée déresponsabilise à tous niveaux. Il est bon que les États coopèrent. Mais cette coopération n’a de sens que si chaque État y apporte sa volonté et donc sa capacité souveraine.
La malheureuse expérience vécue au travers de la pandémie prouve que l’union peut faire la faiblesse.