Saviez-vous que le laboratoire « P4 » Jean Mérieux-Inserm situé dans la ville de Lyon (à Gerland) manipule des virus mortels et contagieux pouvant provoquer, par exemple, des fièvres hémorragiques ou des encéphalites foudroyantes ? Pourtant, ce laboratoire est situé en zone
urbaine. La sécurité des riverains, des passants et de la population en général est-elle garantie ?
Le label « P4 » (pathogène de classe 4) ou « NSB4 » (niveau de sécurité biologique 4) signifie que cette structure étudie les virus et les bactéries les plus dangereux de la planète. Officiellement, un laboratoire P4 est un endroit très sécurisé, protégé par des fenêtres « incassables », des codes confidentiels et accessible uniquement à des biologistes dûment autorisés, disposant de badges personnalisés. Comment expliquer dès lors la présence dans les locaux de celui de Gerland d'un SDF juste muni d'une pince coupante ? En effet, rappelons-le, en 2016, un SDF de vingt-six ans a été condamné à six mois de prison ferme pour avoir pénétré par effraction dans les locaux du laboratoire P4 à Lyon pour « y passer la nuit ».
En 2015, une extension au laboratoire P4 pour héberger poissons, souris, rats, lapins, hamsters, cobayes, furets, chats et singes, avait été inaugurée. Or, il est tout à fait possible que certains virus qui jusqu’ici n'infectaient que certains animaux acquièrent des mutations génétiques lors de leur transmission d’une espèce animale à une autre. Ces mutations pourraient rendre ces virus transmissibles à l'être humain et dangereux
pour lui.
Rendre des virus plus dangereux encore ?
Dans une question parlementaire publiée le 7 mars 2024, Monsieur le Sénateur Arnaud Bazin attire l'attention de Madame la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) sur la recherche dite « de gain de fonction ». En « faisant gagner » de nouvelles fonctions à des pathogènes comme des virus, pour les rendre plus transmissibles, plus virulents ou plus immunogènes, les chercheurs tentent d'améliorer
la compréhension des mécanismes associés à l'augmentation de leur dangerosité. L'objectif invoqué est de mieux combattre ces
pathogènes pandémiques potentiels s'ils s'avèrent un jour le devenir. Plusieurs experts appellent à un arrêt de ces expériences non dénuées de risques, d'autant qu'elles peuvent faire l'objet d'un usage dual et qu'elles ne sont pas toujours conduites dans les laboratoires les plus sécurisés que sont les laboratoires P4. En 2023, par exemple, paraissait une étude faite sur des souris génétiquement modifiées pour mieux ressembler à l'être humain auxquelles on avait inoculé le virus de la Covid-19 ; cette étude avait été faite dans un laboratoire P3, soit de sécurité inférieure aux P4.
De plus en plus de laboratoires.
Dans un rapport de mars 2023, Global BioLabs dénombre au total 69 laboratoires P4 répartis dans 27 pays, contre 59 en 2021 dans 23 pays, et appelle à un renforcement de la supervision internationale de leurs activités. Comment est encadrée cette supervision ? Selon une question parlementaire posée en 2021 en Belgique : « Il n'y a donc pas de base légale pour contrôler de manière préventive la biosûreté dans les
laboratoires manipulant des organismes à haut potentiel infectieux ». Aussi, dans sa question au MESR, le Sénateur Arnaud Bazin demande si la France autorise les recherches de gain de fonction et, dans l'affirmative, si elles sont conduites dans des laboratoires P3 ou P4 et si des mesures de sécurité biologique spécifiques sont prescrites pour les laboratoires qui seraient situés à proximité des centres urbains. Enfin, devant la dangerosité potentielle en lien avec un usage dual de certaines recherches, la France étant par ailleurs largement concernée avec trois laboratoires P4 sur son sol, il souhaiterait connaître le niveau de supervision internationale ou à défaut européenne, la gouvernance de la recherche duale relevant d'une responsabilité partagée.
N’attendons pas que l’accident se produise !
Il faut déplacer sans délai ces laboratoires bien en dehors des centres urbains !
SIGNEZ LA PETITION : Pétition : NON au laboratoires P3 ou P4 situés à proximité des centres urbains (mesopinions.com)
Pour en savoir davantage :
Question parlementaire intitulée "Expériences de gain de fonction, sûreté biologique des laboratoires P3 et P4 et recherche duale"
https://www.senat.fr/questions/base/2024/qSEQ240310539.html
Enquête du journal Le Parisien http://www.leparisien.fr/societe/on-a-visite-le-p4-ce-labo-haute-securite-ou-l-on-traque-les-virusmortels-29-07-2018-7837137.php
Les risques sanitaires liés à la transmission expérimentale d’une espèce animale à une autre
https://legrandcontinent.eu/fr/2020/05/07/10-points-sur-les-laboratoires-p4/
https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/lyon-un-sdf-rentre-par-effraction-au-laboratoire-p4-pour-passer-la-nuit957439.html
https://www.crnl.fr/fr/actualite/engagement-animaux-recherche-portrait