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Billet de blog 21 août 2022

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Polyéthylène glycol : prochain scandale sanitaire

Le PEG est actuellement soupçonné d'être à l'origine de réactions allergiques importantes (l’anaphylaxie) observées chez quelques personnes ayant reçu celui des vaccins contre la COVID-19 qui contient des nanoparticules recouvertes de PEG

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Le polyéthylène glycol (PEG) est une substance chimique de synthèse dérivée du pétrole qui entre dans la composition de beaucoup de produits. Pourtant, considéré comme anodin, il a encore trop peu fait parler de lui. Utilisé comme solvant dans l’industrie chimique et l’industrie pharmaceutique, il est également présent dans des produits cosmétiques (dentifrices, shampooings et crèmes pour la peau) ainsi qu’en tant qu'additif dans des aliments transformés. En raison de son pouvoir allergénique (constaté dès 1950) et de son utilisation fréquente dans les produits cosmétiques, il a été nommé "Allergène de l'année" pour 2018, par l'American Contact Dermatitis Society (1).

Qu'en est-il vraiment de ses effets possibles sur la santé humaine ? Selon la haute autorité de sécurité sanitaire aux États-Unis (la FDA), le PEG est considéré comme biologiquement inerte. Cependant, en raison de son omniprésence dans une multitude de produits et du fait qu’un pourcentage élevé de la population possède des anticorps anti-PEG, le risque de fortes allergies (réactions d'hypersensibilité au PEG) devient une préoccupation croissante (2). Ce risque serait augmenté lorsque le PEG est chimiquement lié à des molécules thérapeutiques (telles que des médicaments protéiques ou des nanoparticules), car il pourrait alors être reconnu comme antigénique (un antigène étant une molécule qui provoque une réponse immunitaire) par notre corps.

Le PEG est actuellement soupçonné d'être à l'origine de réactions allergiques importantes (l’anaphylaxie) observées chez quelques personnes ayant reçu celui des vaccins contre la COVID-19 qui contient des nanoparticules recouvertes de PEG (3). Bien que le PEG soit utilisé depuis longtemps par l’industrie pharmaceutique, il est présent dans un vaccin pour la première fois. On aimerait pouvoir penser que des nanoparticules dans une piqûre vaccinale représentent une trop petite dose de PEG pour poser un réel problème. Mais en ce qui concerne les réactions d’hypersensibilité, dont l’anaphylaxie, la dose ne fait pas le poison : une dose infime est capable de déclencher cette surréaction du système immunitaire chez les personnes sensibles. Une revue scientifique publiée en 2020 souligne l’importance et l’urgence de trouver des alternatives au PEG dans l’industrie pharmaceutique (4).

En plus d'être un allergène, le PEG pourrait avoir un effet de perturbateur endocrinien (5). Là également, la dose ne fait pas le poison et il se peut que des nanoparticules recouvertes de PEG suffisent à provoquer des dérèglements hormonaux. C’est bien le cas du bisphénol A (BPA), un perturbateur endocrinien connu au sujet duquel une étude a montré que de très petites quantités (inférieures à 1 part par trillion) sont capables d’affecter des neurones en développement in vitro (6). Selon nos connaissances actuelles, le PEG n’est pas considéré comme étant un perturbateur endocrinien, mais il est suspecté de l'être, vu la similitude de sa structure chimique avec celle du diacrylate de polypropylène glycol, reconnu comme l’étant (7).

Pour rappel, la tâche principale du PEG est de faciliter le passage d'autres molécules (médicaments protéiques ou nanoparticules, par exemple) à travers la membrane cellulaire. Il est donc possible que le PEG puisse augmenter la pénétration cellulaire d’autres substances, y compris des perturbateurs endocriniens qui circulent dans notre corps. Une nouvelle boîte de Pandore qui risque de s'ouvrir et à laquelle nous devrons faire face au nom de la santé publique.

Références bibliographiques :

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