Le secteur des expertises est un secteur qui a évolué de façon spectaculaire en 30 ans ... passant à l'origine d'une logique de proximité des grandes centrales syndicales : SECAFI proche de la CGT, TEchnologia proche de FO et Syndex proche de la CFDT .... les trois structures histoiriques sont nommées là ... quant aux autres structures initiales soit qu'elles aient été absorbées soit qu'elles demeurent sagement au rang d'outsiders ... la dernière décennie a également vu des anciens, experts et/ou militants insatisfaits créer leur propre structure mais la multiplication des situations de risques psycho sociaux en entreprise a aussi favorisé l'émergence de cabinets de conseil créés par des médecins et le plus souvent relevant du conseil de direction ...
L'évolution qui consiste à occuper toute la chaine de l'emploi relève de la logique de diversification qui répond d'abord au besoin de protection : que de forts inflechissements législatifs mettent en cause le droit à l'expertise et c'est une mise en péril de tout d'édifice qui se profile .... c'est largement cet argument de protection de l'activité qui a conduit aux processus de concentration, de diversification, de réglementation, de limitation des nouveaux entrants, et d'éloignement des centrales syndicales (acquises) au profit du MEDEf à convaincre du bien fondé des interventions ... notamment pour c equi concerne les CHSCT où les directions d'entreprise peuvent confrontées à un risque pénal en cas de risques graves ou d'accidents du travail.
La mise en tension du secteur entre le pôle syndical et le pôle patronal a évolué en raison de l'évolution du rapport de force ...et, de toute évidence dans le processus de transformation, d'externalisation, de fermeture .... de désindustrialisation, le patronnat bien plus que les syndicats de salariés dicte sa loi ... et ... les cabinets d'expertise s'adaptent ... la population des experts a connu de fortes mutations passant des syndicalistes notoires, aux universitaires et aux jeunes diplômes sortant d'école ... et avec les transformations de la population les cultures de réferences (exit l'histoire du développement industriel et du mouvement syndical pour de nombreux intervenants, ... rangée au raoyon des archaismes ....), les méthodes s'adaptent en conséquence du rapport de force : le plsu souvent est traité ce qui peut etre traité sans risque majeur ... un terme clef pour ce faire : l'équidistance entre la direction et les syndicats ... l'expert s'instaure en quelque sorte arbitre et au-dessus de la mêlee ...
Ce faisant une question se pose aujourd'hui :... là où l'intervention des experts devait permettre aux élus une meilleure compréhension des projets pour l'emploi et les conditions de travail ne conduit elle pas aujourd'hui souvent, à banaliser l'impacts des projets directoriaux, à les justifier, à désarmer les élus et les syndicalistes et à précariser les salariés ... de façon scandaleuse lorsqu'après les plans sociaux des formations anesthésiantes sont proposées aux salariés .... dont chacun sait qu'elles seront sans effet sur l'employabilité
Quant aux expertises RPS comment maintenir leur pertinence et leur efficacité quand le rôle et les conditions d'intervention des médecins du travail et des inspecteurs du travail sont battus en brèche ...?
En conclusion, la pertinence des expertises suppose des syndicats forts, des élus formés et avertis, un rapport de force permettant un dialogue social dynamique et pertinent sans quoi les expertises sont aux risques sociaux ce que le phénergan était à la bronchite dans les années 50.